Des élèves nombreux. Normal en ce vendredi soir de libre. Parmi eux, un Serpentard restait silencieux. Drago Malefoy, vous connaissez certainement ? Le jeune Malefoy était assis sur une des marches de l’escalier principal, dans le Hall d’entrée. Le regard vide, il fixait un point au hasard du plafond, ne prêtant pas attention aux autres élèves qui le contournaient. Pourquoi était-il venu ici, au milieu de tous ces élèves ? Pourquoi ne pas être resté dans la Salle Commune, en compagnie des bonnes personnes qu’étaient les Serpentards, ces sang-pur. Pourquoi ? Eh bien voilà pourquoi.
Une migraine atroce, l’impossibilité de réfléchir et de penser convenablement. Voilà ce qu’il se passait dans la tête de Drago Malefoy. Difficile de survivre dans la Salle Commune de Serpentard dans cet état-là. Sortir de là, voilà ce qu’il avait du faire, s’échapper de la surveillance des deux costauds qui lui servaient de gardes du corps, Crabbe et Goyle. Qui pourrait bien en vouloir à Drago pour en venir à un duel magique ? Peut-être beaucoup de monde, mais ces gens n’étaient pas assez courageux pour oser l’affronter, et c’était tant mieux pour lui.
Ainsi, une migraine l’avait fait sortir de son trou à rat sans compagnie. Etrange pour un Malefoy de rester seul. Aimer la solitude n’était pas dans les habitudes de Drago. Et pourtant… Il appréciait de ne plus avoir à supporter Pansy, ces deux ignares Crabbe et Goyle, et tous les autres Serpentards. La solitude faisait donc du bien, de temps en temps. A consommer avec modération. Trop de solitude pourrait faire croire qu’il n’était plus populaire. Et cela, Drago ne le voulait aucunement.
Le jeune Serpentard arracha son regard du plafond pour regarder qui se trouvait dans le Hall. Pas mal de monde. C’est pour cela que c’était bruyant ? Certainement. Cependant, un autre jeune homme se trouvait seul et restait silencieux. Qui était-ce ? Drago n’en avait aucune idée. Mais qui qu’il soit, le jeune Malefoy était sûr de l’avoir déjà vu quelque part. Il voyait tellement de monde, difficile de se souvenir de tout le monde.
Le Serpentard s’approcha donc calmement du jeune homme. Oui, c’est vrai, Drago s’ennuyait. Oui, c’est vrai, il en avait assez de cette courte solitude. Oui, c’est vrai, il voulait parler. Même si c’était pour insulter cette personne, tout sauf le silence et la solitude qui avait trop longue à son goût ! Drago rejoignit le jeune homme, et s’abîma lui aussi dans la contemplation des sabliers.
Oui c’était beau. Mais Drago ne donnait jamais d’avis positif ! Alors, ses pensées, il les gardait pour lui. Les rubis du sablier de Serpentard étaient d’une magnifique couleur verte. Que c’était beau le vert. Vert émeraude, surtout ! Est-ce que ces sabliers étaient réellement fait pour compter les points de chaque maison ? N’avait-il pas un autre but précis ? En tout cas, ces sabliers géants contribuaient grandement à la rivalité inter-maison
lors de la Coupe des Quatres Maisons. Ce n’était pas difficile à comprendre. Tout le monde voulait être le meilleur. Et la bataille était souvent très rude entre les Serpentard et les Gryffondor.
Pourquoi tant de haine ? Les sang-de-bourbe bien sûr ! C’étaient des êtres nuisant au bon fonctionnement de l’école, et les sangs purs comme Drago le comprenaient. Ils avaient droit à des connaissances qu’ils ne devaient normalement pas posséder. Ce Dumbledore était décidément fou, fou des Moldus et de tout ce qui n’avait pas rapport à la magie.
*On devrait le renvoyer, c’est ce que père a toujours dit !*
Les rubis verts qui rejoignaient leurs confrères dans la partie inférieure du sablier le fascinaient, à un tel point que le temps fila à une vitesse incroyable. Il avait un instant oublié le jeune homme à côté de lui, plongé dans ses pensées. Revenant complètement à lui, il se tourna vers ce jeune homme, et lança d’un ton moqueur :
- Eh ben alors, on a jamais vu de rubis de sa vie ?
En fait, Drago espérait que le jeune homme ne l’avait pas vu regardé les sabliers avec fascination. Il ne manquerait plus que cela ! Sa réputation de Serpentard arrogant, méchant et prétentieux en prendrait un coup. Personne (ou presque) n’avait jamais osé défier le sang-pur qu’était Drago Malefoy. Et ce n’était pas demain la veille.