[Oct.] Un rêve brûmeux qui s'affirme... [TERMINE]

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Une fine brise ébouriffait ses cheveux couleur d'encre, alors que sur sa peau pâle, ses lèvres esquissaient un mince sourire de sombre satisfaction; elle y arriverait bientôt. Devant elle s'étendait l'automne dans toute sa splendeur, le paysage teinté de rouge-orange, surplombé par un magnifique coucher de soleil de fin d'après-midi. Elle n'y jetta qu'un mince regard, sans plus, son esprit bien trop occupé pour qu'elle puisse penser à quoi que ce soit d'autre...

Nikodemia Hodius von Hess, c'était elle. Vêtue d'un ensemble bleu nuit, ses longs cheveux charbon vaguement retenus par un chapeau, elle avançait d'un pas rapide et impérieux, les mains dans les poches. Alors que de l'extérieur, on l'aurait cru calme, il n'en était rien. Dans une de ses poches, elle tournait sa baguette entre ses doigts, inlassablement, de temps à autre elle jettait un bref coup d'oeil des plus discrets, à droite à gauche, pour vérifier qu'elle n'était pas suivie, son coeur tambourinait contre sa poitrine à lui en faire mal... Non, elle ne pouvait nier l'excitation qui embrûmait son esprit, et consummait son âme, frappant contre elle au rythme régulier et rapide de son pas. Elle approchait...

La grande batisse se dressait là, pâle reflet de ce qui pouvait s'y dérouler. Impressionnante malgré tout, droite comme un i, la maison laissait plâner sur le jardin, depuis longtemps laissé à l'abandon, une ombre menaçante et glaciale. Un avertissement, peut-être? Cela importait peu. Nikodemia ne pouvait pas être mal accueillie. Elle n'avait pas trahi, elle. Pas comme ce sale Frenchwood! Enfin... Il était mort, à présent. Inutile de s'en préoccuper plus longtemps.

La jeune femme arriva devant la porte, avec l'impression à la fois terrifiante et jubilatoire qu'elle allait mourir sous le poids de l'émotion. Cela faisait tellement longtemps! Trop longtemps! Mais elle avait patienté. Gage d'honneur et de fidélité, elle avait accepté son sort à Askaban, et n'avait pas nié quoi que ce soit, lors de son procès. Et puis, finalement, elle avait réussit à s'échapper. De longues années s'étaient écoulées, toute aussi mornes qu'infinies, pour les détenus de la prison, mais elle n'avait pas bronché. Et un jour, elle était loin. Volatilisée! Aujourd'hui encore, le Ministère n'arrivait pas à savoir comment. Bien sûr, ils accusaient Black, Sirius de son prénom... Quels idiots, Merlin, quels idiots!

Frappant quelques coups secs à la porte, elle n'attendit pas de réponse pour pénétrer dans la demeure, un mince sourire aux lèvres; elle y était enfin. Incapable de parler, elle entra silencieusement dans le hall, passant ses doigts pâles et fins sur la tapisserie passée, s'arrêtant au seuil usé de la porte du salon. C'était comme un rêve brûmeux, qui mettait un certain temps à s'affirmer dans son esprit...

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CLAC !

Un voile noir se cloua sur la fenêtre à la suite d'un geste vif et sec de la baguette du Seigneur. Le couché de soleil était un moment désagréable, très désagréable. Sûrement le moment de la journée qu'il aimait le moins. Cette lumière orangée qui pénétrait violemment son bureau donnait une impression de désordre. L'atmosphère sombre et froide de la pièce ne correspondait pas du tout à cette lumière orangée que le soleil émettait. Il n'en revenait toujours pas de la seule faute d'innattention qu'il avait commis en construisant ce repaire: placer le bureau à l'ouest.

Bref, le voile ensrocelé faisait l'affaire, et le Lord dû allumer la bougie qui reposait sur son étagère. Cette faible lumière éclairait maintenant à peine le bureau, mais c'était comme ca que Voldemort l'aimait. Il pu retourner à rédiger les instructions de la prochaine attaque pour Bellatrix paisiblement.

Quelques minutes passèrent, et Voldemort lâcha sa plume. Il releva sa tête. Quelqu'un venait de pénétrer le repaire. L'aura qui se dégageait de cette personne n'avait rien d'habituel. Cette personne n'était pas venue depuis un moment, un long moment. Et cette absence dû ralentir Voldemort dans son identification de la personne. Mais quelques secondes lui suffirent. Un mince sourire se forma sur ses lèvres.

Nikodemia Hodius von Hess revenait enfin. Il n'avait pu la revoir depuis bien des années. Elle avait été enfermée avant sa disparition, et elle y était restée tout ce temps-là. Malgré son erreur d'avoir été enfermée, sa fidélité, sa ruse et sa persévérance étaient plus que remarquables. Voldemort se devait d'aller à sa rencontre. Elle avait bien mérité cela.

Un courant d'air s'éleva dans le bureau, et il se leva de son siège avant de disparaître dans le couloir. Nikodemia devait sentir le Lord s'approcher par l'intermédiaire de sa marque, il voulait qu'elle sache qu'il approchait. Elle devait se préparer à le vénérer, à montrer sa joie de savoir qu'il n'avait pas disparut, et qu'elle avait eu raison de croire en lui.

La porte qui menait à la salle principale du repaire s'ouvrit, et un courant d'air glacial pénétra la salle. Le Seigneur des Ténèbres venait d'apparaître dans l'ouverture de la porte. Nikodemia se trouvait toujours à l'entrée. Il attendit qu'elle le salue, puis il prit la parole de sa voix glaciale et percante...

Nikodemia... J'espérais que tu arriverais plus tôt. Mais c'est tout de même un bel exploit que tu as fait là.

Il s'interrompit quelques secondes. Il avanca un peu plus dans le salon, ses mains, ainsi que sa baguette, placées derrière son dos. Son déplacement provoquait un courant d'air plus que glacial, et les quelques morceaux de papiers qui traînaient par terre se mirent à voler.

As-tu trouvé quelque chose avant ton incarcération...?

Voldemort ne pu empêcher un bref regard vers l'avant-bras droit de Nikodemia. Il attendait sa réponse avec impatience. Ca faisait des années qu'il y pensait. Des années qu'il n'attendait que ca, n'ayant rien trouvé de conséquent jusqu'à maintenant. Et vu qu'il n'y avait eu aucun moyen pour lui de communiquer avec elle lorsqu'elle était à Azkaban, il attendait cette rencontre depuis longtemps.

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La jeune mangemorte flânait entre le hall d'entrée et le salon, attendant quelque chose qu'elle seule semblait connaître. Un doux picotement se fit sentir sur son bras gauche, alors qu'elle fermait les yeux, comme pour laisser cette brûlure glacée l'envahir, comme ça avait si souvent été le cas, dans le passé. Cela faisait longtemps, si longtemps qu'elle attendait! Une main caressant machinalement cette Marque si chère à son coeur, sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, Nikodemia parcourait le long chemin des souvenirs, un mince sourire nostalgique se perdant sur ses lèvres légèrement rosées...

Une porte s'ouvrit, un courant d'air glacial s'engouffra dans le hall d'entrée; il était là, devant elle, enfin. Même si divers signes précurseurs avaient su informer l'Allemande, alors qu'elle croupissait dans une cellule miteuse et bien gardée d'Askaban, la vision si soudaine de son maître était un choc. Elle n'arrivait pas à y croire; ce vague espoir auquel elle s'était raccrochée, toutes ces années, cette espérance que beaucoup jugeait misérable et chimérique... Tout cela se tenait devant elle, droit et fier, une aura impérieuse en émanant: Lord Voldemort était bien là, vivant. Elle avait eu raison, elle y avait cru, jusqu'au bout, toujours... toujours...

« Maître... »lâcha-t-elle dans un souffle rauque, ses jambes semblant se dérober sous elle, avant qu'elle ne s'agenouille devant lui.

Elle enleva précipitament son chapeau, ses longs cheveux noir charbon tombant alors sur son visage et ses épaules, véritable carscade de noirceur. Il lui était impossible, pour l'instant, de dire quoi que ce soit d'autre. Son coeur tambourinait contre sa poitrine comme pour la traverser, sa gorge se serrait et la brûlait... Elle attendait ce moment depuis si longtemps, depuis tant d'années!

« Nikodemia... J'espérais que tu arriverais plus tôt. Mais c'est tout de même un bel exploit que tu as fait là. » Oui, elle était restée bien longtemps, à Askaban. Il faut dire qu'on l'avait placée dans le quartier le plus sécurisé, alors forcément. Et elle n'avait pas cherché à nier quoi que ce soit, se contentant de sourire fièrement, alors qu'on lui demandait, à son procès, si elle avait bel et bien quoi que ce soit à voir avec Vous-Savez-Qui, et si elle avait bien toute sa tête, lors de ses... crimes. Non, elle n'avait pas nier, expliquant avec calme et conviction que oui, elle était du côté du Lord, et que ce n'était pas une misérable prison et quelques détraqueurs qui l'empêcherait de servir son maître... Avec ça, elle avait failli passer au baiser du détraqueur...

« Quel exploit, comparé au votre, Maître? On vous disait mort... Ce n'était que mon devoir, que de me débrouiller pour revenir vous servir. Cela m'aura certes pris un peu de temps; vous m'en voyez navrée... »dit-elle calmement, se relevant, avec respect. « Et puis... Il y a eu ce traître de Frenchwood, à éliminer. Que m'a-t-il dit, déjà? Ah oui, qu'il n'aurait pas supporté d'aller à Askaban, qu'on ne pouvait pas lui demander ça... »murmura-t-elle froidement, un rictus amer aux lèvres. « Il ne comprenait pas; lorsqu'il le faut, on peut supporter n'importe quoi. Il n'a jamais rien compris...»

Elle parlait bien évidemment du Seigneur des Ténèbres. Si ce Frenchwood n'avait pas été capable de prouver son allégeance et de l'assumer jusqu'au bout, de rester fidèle au Maître, Nikodemia, elle, l'avait fait. Sans hésitation, mais avec une fierté déroutante. Ah, ça! Elle avait bien surpris le Magenmagot, visiblement!

« As-tu trouvé quelque chose avant ton incarcération...? » La jeune femme resta un instant silencieuse, semblant perdue dans ses souvenirs. Une lueur étrange, inquiétante et envoûtante s'était allumée dans son regard, l'embrasant d'une douce folie, avant qu'elle ne lève ses yeux vers Voldemort.

« J'ai fait le tour de l'Allemagne, jusqu'à m'arrêter au Sud-Est. C'est là-bas qu'il se trouve, dans 'sa' prison. Comme je m'y attendais, elle était bien gardé, peut-être même trop... »

Un tic nerveux agita légèrement la commisure de ses lèvres: il y avait décidément bien pire qu'Askaban...

« Mes... connaissances m'ont naturellement déconseillé d'y aller. D'après les rumeurs, il n'y à que lui comme prisonnier, et tout ceux qui se risquent à entrer n'en ressortent pas vivants. Enfin... Il m'a fallu rester un moment dans l'ombre, avant de pouvoir violer l'entrée. J'ai trouvé sa cellule, où du moins, celle dans laquelle il se trouvait ce jour-là. Pour des raisons de sécurité, il change de place régulièrement. Et là, je... J'ai pu lui parler. Pas assez longtemps, malheureusement, je... »

Elle frissonna, son regard se perdant soudain dans le vide, emplit de l'horreur qu'elle avait vécu. Les cellules étant chacune protégées par divers sortillèges qu'elle n'avait réussit à défaire, elle avait dû parler au célébrissime Grindelwald en restant dans le couloir. Repérée, au bout d'un moment, elle avait dû tracé vite fait bien fait. A l'extérieur, ce n'était pas fini, loin de là; on l'avait suivit, pour la tuer. Ils n'y étaient pas arrivés, mais... Non, mieux valait ne plus y repenser.

« Il m'a dit ne jamais avoir eu aucune des trois. Il mentait, et je l'ai... Disons, un peu forcé à parlé. Il m'a fallu un certain temps; malgré son âge, il n'en reste pas moins apte à se défendre. Il voulait savoir qui m'envoyait... Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas répondu. Et puis... il a fini par me dire que je ne pourrais jamais retrouver... la ligne. Jamais je ne pourrais l'avoir, d'après lui, ni personne d'autre, d'ailleurs. Etonnament, il semblait considérer le triangle et le cercle comme de moindre importance. Je suppose donc qu'à un moment ou à un autre, il a lui-même possédée le premier de ces trois objets. Et il m'a fallu partir, très vite. »poursuivit-elle très calmement, bien que marquant quelques pauses, de temps à autres.

« J'ai néanmoins eu le temps de l'entendre rire à n'en plus pouvoir, et me conseiller d'aller chez les... fabriquants. Ce que j'ai essayé de faire. Suivant le chemin des différentes conquêtes de Grindelwald, je suis partie en Russie, Pologne, Bulgarie, Slovaquie, Slovénie, Autriche... Malheureusement, avant d'avoir pu complétement terminer mes 'recherches' ce cher Frenchwood assurait sa liberté en me vendant au Magenmagot, et donc... je n'ai pas pu visité tout l'Empire que s'était jadis offert Grindelwald... Mais une bonne partie, éliminant ainsi nombre des fabriquants qui pouvaient l'avoir. »

Sa voix ne fut qu'un murmure teinté d'une douce froideur, et d'une rancoeur à présent appaisé par le meurtre horrifiant de Frenchwood. On ne trahissait pas Nikodemia sans en payer les conséquences. Mais plus que ça, elle n'avait pas supporté l'idée qu'il ait eu l'audace de renier le Maître. Enfin... Il était mort, à présent... La mangemorte garda alors un silence respectueux, attendant que le Lord lui parle, attendant de savoir si elle aussi, elle l'avait déçu, si elle n'était, au fond, qu'une pâle copie de ce détritus de traître...

« J'aurais voulu faire plus, Maître... »souffla-t-elle, ses poings se serrant légèrement.

S'excuser? Le supplier à genoux comme certains? Implorer un quelconque pardon? Non. Pas avec lui. Avec personne, d'ailleurs. Elle jugeait cela indigne d'un mangemort, que de se résoudre à une démonstration d'idiotie et de faiblesse devant Lui... C'était comme lui manquer de respect.

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Lorsque Voldemort arriva à une distance assez réduite de Nikodemia, il pu apercevoir son visage. Elle semblait fatiguée, voire exténuée. Mais on pouvait voir la flamme en elle, celle de la détermination, de la fidélité, et du respect. Les mangemorts comme Nikodemia étaient rares de nos jours, et Voldemort saurait la récompenser. Elle lui remémora alors ce Frenchwood, ce sale traître qui avait subi un sort similaire à celui de Morswell. Tous des traîtres, et Voldemort se demandait comment ils pouvaient oser trahir l'homme le plus puissant qu'ils aient jamais connu, et de mettre leurs propres collègues en prison, ou du moins, de les mettre en péril. Mais au moins, ces mangemorts ratés servaient d'exemple aux autres. C'est pourquoi le squelette de Morswell reposait présentement au milieu de la table dans la salle de réunion.

Hodius von Hess commenca à effectuer son rapport de mission effectuée avant son incarcération, et Voldemort se mit à marcher dans le salon. Il buvait chaque mot qu'elle prononcait, les gravait dans sa mémoire, pour être sûr de pouvoir les entendre à nouveau lorsqu'il s'isolerait dans son bureau. Ses mains étaient placées derrières son dos, sa baguette tenue fermement par ses doigts longs et blancs, et il marchait en rond autour de la mangemorte alors que celle-ci venait de se relever.

Alors qu'elle recreusait dans ses pensées plus que constructives, le Lord pouvait voir qu'elle avait du mal à parler... Les souvenirs associés semblaient durs, douloureux. Elle était victime de tics, et ce fut suffisant pour intriguer le Seigneur Noir. Il se placa donc devant elle, puis il usa de la légilimancie pour pénétrer ses pensées.

Des images défilèrent, et elle reflétaient ce qu'elle disait, ainsi que son expression faciale. Certaines étaient atroces, et l'estime du Lord envers Nikodemia augmenta légèrement. La dévotion qu'elle éprouvait pour son Maître était sans limite. Et au moins cette pénétration de pensée permit au Seigneur d'apercevoir le visage de Grindelwald, même si les images n'étaient pas très nettes dû aux années qui les séparaient. Lorsqu'il en vit suffisamment, il quitta ses pensées.

Grindelwald affirmait donc qu'il n'avait aucune des trois. Mais Nikodemia et Voldemort savaient tous deux que c'était faux. Un mage noir aussi puissant que Gellert ayant sacrifié sa vie à la recherche des symboles ne pouvait pas finir sa vie les mains vides. Et d'après les calculs du Lord Noir, la 'ligne' devait lui appartenir. Mais comment faire pour se l'approprier ? Lorsque Nikodemia mentionna le 'cercle', Voldemort sourit intérieurement. Personne, pas même Bella, ne savait cette information cruciale au sujet du cercle. Un secret qui lui était cher, et qui était le début d'une grande histoire.

Quant au triangle, c'était le seul symbole qui était totalement inconnu au Seigneur. Son emplacement était un grand mystère, et ca l'énervait plus que tout...

Puis elle parla des fabriquants qui, d'après Grindelwald, pourraient être utiles... Cette information resta précieusement dans l'esprit du Seigneur. Une information qu'il garderait avec grande attention, et qu'il explorerait lui-même plus tard, lorsque le moment serait bon...
Voldemort s'arrêta devant la mangemorte, puis il prit la parole d'une voix plus chaude qu'elle ne l'était avant, mais tout de même assez froide pour glacer le sang de ses interlocuteurs.

Non Gellert n'a jamais possédé le premier des trois. Ou sinon j'aurais eu ne serait-ce que la plus infime information au sujet de son emplacement, tout comme j'ai pu recueuillir des indices sur la ligne... Et il a raison, aucun sorcier banal ne la trouvera. Mais moi, Lord Voldemort, je la trouverai. Tout comme je trouverai les deux autres. Je n'échoue jamais, et je n'échouerai pas dans cette tâche non plus.

Cependant, contrairement à ce que Grindelwald a pu dire, le triangle et le cercle ont une importance, une importance cruciale même ! Chacun rend l'autre plus fort.

Il s'interrompit quelques instants. Il se remit à marcher autour de Nikodemia. Sa large robe noire flottait, comme toujours, derrière lui. Sa tête était baissée, son regard pensif.

Sois fière de toi, tu as fait un travail satisfaisant.

Tu continueras ta recherche des fabricants. Et si l'un d'eux t'intrigues, ou s'avère être mystérieux, garde-le en vie. Tu m'appelles et je m'en occuperai personnellement. Cependant, tu dois être certaine qu'il en vaut le coup, car je ne me déplacerai pas pour rien. Auquel cas tu devras goûter à mon châtiment. Est-ce bien clair ?

Sa voix était redevenue glaciale et ferme. Il devait bien se faire comprendre. De cette manière, il saurait que lorsqu'il se ferait appeler par elle, il toucherait de près le but.

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C'était avec conviction et calme que la mangemorte écoutait les paroles de son Maître. Elle gardait un silence respectueux, que sa fatigue ne faisait qu'aider à garder. En effet, elle avait fait un long chemin, et traversé de dures épreuves avant d'avoir enfin ce privillège tant attendu: le revoi, Lui, le Seigneur des Ténèbres...

Elle le sentit vaguement s'insinuer dans son esprit, mais ne fit aucun commentaire, et n'essaya même pas de l'arrêter, comme pour bien lui prouver qu'elle lui était loyale, et qu'elle n'avait rien à cacher. Après tout, lors de son procès, n'avait-elle pas dit haut et fort que oui, elle soutenait et soutiendrait toujours Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom?

Nikodemia se revoyait courir le long des couloirs sinueux de la prison, dans l'incapacité de transplaner. Elle entendait encore dans son esprit les hurlements jetés en Allemand, sur sa persone. Ils allaient l'attraper, la tuer, la... Elle s'était enfuie. Elle avait fracassé une fenêtre, et transplané en plein vol, sans trop savoir comment. Des débris de verre étaient encore là, répendant un liquide rouge sur sa peau pâle. Ce n'était qu'un vague souvenir, un vague reflet de l'angoisse qui lui avait, à ce moment là, broyé le coeur...

"Sois fière de toi, tu as fait un travail satisfaisant." Un vague sourire, étrange, étira les lèvres de la jeune femme: ce n'était jamais assez bien. Jamais.

"Tu continueras ta recherche des fabricants. Et si l'un d'eux t'intrigues, ou s'avère être mystérieux, garde-le en vie. Tu m'appelles et je m'en occuperai personnellement. Cependant, tu dois être certaine qu'il en vaut le coup, car je ne me déplacerai pas pour rien. Auquel cas tu devras goûter à mon châtiment. Est-ce bien clair ?" Arborant toujours un mince sourire aux lèvres, la mangemorte acquiessa calmement, murmurant d'une voix empreinte de respect:

« Vos ordres ont toujours été, et seront toujours totalement clairs pour moi, Maître... »

Il n'y avait là aucune trace de prétention, bien que cela fasse partie intégrante du caractère, ô combien complexe, de l'Allemande. Non, c'était juste qu'elle avait toujours "fait son travail", si ce n'était plus, alors...

« Souhaitez-vous que... je cherche aussi des informations sur les deux autres? Auquel cas, je pourrais... »

Sa voix se fit hésitante, un bref instant, portant encore les stigmates de souvenirs douloureux, mais elle poursuivit:

« Oui, je pourrais retourner à Nurmengard... »

Elle ne niait pas que c'était risqué, mais... voir Grindelwald et lui parler lui était apparut comme un privilège que lui accordait le Seigneur des Ténèbres. Un privilège auquel s'ajoutait celui de servir son Maître, bien entendu...

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Voldemort était toujours plongé profondément dans ses pensées... Ses projets se faisaient de plus en plus clairs, même s'ils restaient extrêmement compliqués et incertains. Mais les informations fournies par Nikodemia étaient attendues depuis des années par le Lord. Si seulement c'était elle qui était venue à son secours lorsqu'il se trouvait si faible, au lieu de ce minable de Queudver... Il aurait commencer à y penser plus constructivement bien plus tôt...

Bref, ce n'était que du passé, le Seigneur devait maintenant faire avec le présent. Nikodemia lui répondit que ses ordres avaient toujours été clairs et le seraient toujours... Le Lord le savait, et il ne l'avait jamais questionné. Car il savait qu'elle n'était pas assez inconsciente pour faire autrement.

Il continuait de marcher autour d'elle, sa large robe noire flottant derrière lui. La mangemorte repris alors la parole pour demander si elle pouvait rechercher également sur les deux autres. Auquel cas elle serait prête à retourner voir Grindelwald. Cette proposition signifiait beaucoup de choses. Ca signifiait combien elle était dévouée pour son Maître, et ce qu'elle était prête à faire juste pour le servir. Car il savait combien ca avait été difficile pour elle en Allemagne, il l'avait vu et senti dans son esprit...

Et même si la proposition était tentante, Voldemort ne savait que faire... Si il acceptait, peut-être trouverait-elle plus de choses, mais elle pourrait également se faire capturer ou éventuellement se faire tuer... Auquel cas son seul lien extérieur avec les reliques disparaîtrait, et il devrait lui-même faire tout ce travail. Que d'efforts gâchés, et de temps perdu pour faire autre chose... Mais le Lord trouvait toujours des solutions à ces problèmes, et ce n'était aucunement différent en ce qui concernait la situation présente.

Tu chercheras des informations sur les deux autres. Quatre yeux seront plus efficaces que deux. Cependant, je t'interdis formellement de t'aventurer de nouveau à Nurmengard. Ils te connaissent, et ca s'avérerait bien trop risqué. Ce serait prendre un risque inutilement. Si quelqu'un doit s'y aventurer, ce sera moi.

Exactement. Il irait lui-même, et il ne prendrait pas le soin de se cacher. Une libération fera l'affaire. Le Lord voulait questionner Grindelwald en toute tranquilité. Et sa prison était loin d'être tranquille. Et de toute manière, après avoir obtenu les informations désirées, il s'en débarasserait.

Donc tu pars à la recherche des fabricants, et sur ta route, tu peux enquêter sur les deux autres. Et si tu trouves quoi que ce soit de concluant, contacte-moi.

Tu peux disposer.

Leur entretien était terminé; la mission venait d'être donnée. Voldemort quitta donc le salon aussi rapidement qu'il y était entré, laissant derrière lui un courant d'air glacial aux odeurs de reptile.

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Suite aux dernières paroles de Nikodemia, un vague silence s'installa entre elle et le Seigneur des Ténèbres. Un silence très significatif, qu'elle appréciait particulièrement, et dont elle laissait à son maître l'honneur e le briser, attendant patiemment sa réponse. Cette dernière ne tarda pas à venir à ses oreilles. Elle était claire, irrévocable: interdiction de retourner à Nurmengard. Voldemort dixit, si quelqu'un devait s'y aventuré, ce serait lui.

En entendant cela, Nikodemia haussa légèrement les sourcils, surprise.Elle acquiessa alors en silence, obéissante, comme toujours. "Donc tu pars à la recherche des fabricants, et sur ta route, tu peux enquêter sur les deux autres. Et si tu trouves quoi que ce soit de concluant, contacte-moi. ... Tu peux disposer."

« Vos désirs sont des ordres, Maître... »

Un mince murmure, une génuflexion, et le silence. Il partit, aussi rapidement qu'il était venu, sans rien ajouter. Nikodemia se redressa, un mince sourire satisfait aux lèvres: depuis le temps qu'elle attendait ça!

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