Année scolaire 1995-1996
2 Septembre
La rentrée. Encore. A chaque fois c'est une nouvelle épreuve pour moi. Mes parents et moi partons généralement le 29 Août de Cambridge. En effet nous passons toutes nos vacances dans la célèbre université. Eux pour travailler, et moi... parce que j'y suis, simplement. Nous prenons notre temps pour franchir les 80 km qui séparent l'ancienne abbaye et la capitale. Mon père conduit plutôt lentement et ce n'est pas comme si quelqu'un nous attendait là bas.
Les quelques jours qui suivent sont partagés entre le Londres Moldu et le Chemin de traverse. Je fais mes achats pour les cours, ils en profitent pour visiter les musées et spécialement le Britsh Museum. Je les y accompagne parfois. Il y a dans cette bâtisse une salle que j'apprécie particulièrement. La salle des horloges. Il est impressionnant de voir le nombre de façon différentes que les humains ont inventés pour mesurer le temps qui passe. Probablement dans le vain espoir de l'arrêter. Ils n'ont pas encore compris qu'ils ont créé le temps en voulant le détruire. Douce ironie n'est ce pas ?
Hier à marqué, comme d'habitude, le point culminant de cette semaine. Il a fallu aller à la gare, ce lieu remplis de gens, de bruit, de sentiment et de passion. King's Cross est l'un des lieux ou je me sens le moins à l'aise. Comme si tout y était plus fort, plus présent. A tel point que cela en devient rapidement ridicule. Les êtres humains se donnent en spectacle comme des chimpanzée derrière la grille d'un zoo. Qui sommes nous pour prétendre valoir plus que les animaux ? Nous ne sommes rien. Rien que des clowns cachant notre tristesse derrière un maquillage grossier et des chaussures trop grandes.
11 Septembre
Il y a quelques jours, un autre élève m'a demandé si je croyais au retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer le nom. J'ai haussé les épaules. Qu'est ce que cela peut bien me faire à moi de savoir si Potter ment ou non ? Cela ne changera rien au monde. Qu'il soit revenu ou que ce soient des mystification, ils le découvriront bien assez tôt. Personnellement, je m'en fiche un peu et pour dire la vérité, je ne m'était même jamais posé la question.
L'élève en question (un gryffondor je crois) c'est alors faché en disant que je n'avais jamais d'opinion sur rien et que je n'était qu'un faible etun lâche. Ce genre d'insulte ne me blesse pas mais me fait parfois réfléchir. Suis-je faible ? Lâche ? Est-ce que c'est une preuve de force et de courage que de se gâcher le présent en redoutant ou refusant l'avenir ? Sait-il seulement que l'avenir n'existe pas et qu'il est possible qu'il ne soit plus avant même que la question ne se pose ?
Les gens font des projets, ils pensent, parlent, agissent pour un futur qu'ils ne verront probablement jamais. Ils se mettent la tête dans le sable et refusent de reconnaitre la précarité de leur existence. Et c'est moi le lâche. Hum.
4 Octobre
Les jours se suivent, les cours aussi, et rien ne semble vouloir venir troubler la routine quotidienne. Aurons-nous la chance d'une année sans histoires ? J'aimerais y croire mais honnêtement j'en doute.Chaque année ici se passent des phénomènes perturbateurs. Les autres ont l'air de trouver ça normal, certains accusent Harry Potter. Personnellement... je ne me pose pas la question.
J'ai réparé la rose de verre. Elle brille maintenant dans un vase sur ma table de chevet, à la fois multicolore et transparente, comme un prisme qui décomposerait la lumières pour en garder chaque onde dans son coeur. Seule une épine est restée rouge, teinte du sang de Tsuyosa.
Tsuyosa. C'est la première fois que ce nom revient ici, surement la dernière. Ce fut une rencontre intéressante toutefois. Elle me ressemble. Elle non plus n'appartient plus à notre monde mais elle est étrange. Je ne comprend pas ses réactions. Tu me diras, je ne comprend jamais les réactions autour de moi mais curieusement, cette fois, c'est important. Ne va pas toutefois t'imaginer des choses. Il est vrai qu'elle m'intéresse. Mais cela s'arrêtera là. Je garde sa rose en signe de cette curieuse rencontre. C'est tout.
15 Octobre
Rien de nouveau. Un cours sur les licornes ce matin. La pauvre bête et son petit doivent en avoir marre de ces légumes qu'on leur tend à longueur de journée. Je me suis prêté au jeu sans réel interêt. Les licornes sont des êtres trop purs pour supporter la pollution du genre humain. Je ne peux que comprendre son geste menaçant envers nous, surtout les garçons.
Sinon, l'on m'a encore ordonné de me sociabiliser alors j'ai fais de mon mieux. J'ai rencontré deux filles ces derniers jours. Une de ma maison et mon année que je ne connaissais pas vraiment. Elle joue du violon et elle dessine. Sa musique est prenante mais ses dessins manquent de technique. Elle essaie trop de représenter ce qu'elle voit. En dessin, l'important est de représenter ce que l'on ressent. Sinon, ils ne sont que de vulgaires photos. Cela dit, la très légère mélancolie qui s'en dégage est... mélancolique. J'ai hésité à lui donner des conseils mais n'en ai finalement rien fait. Il me semblait que le sujet était sensible.
J'ai également rencontré une gryffondor à la volière alors que j'envoyais mon rapport mensuel à mes parents. Je ne sais pas trop quoi en penser. Il est possible que je revienne sur ce sujet plus tard.
J'avais décidé de ne plus parler de Tsuyosa mais je dois avouer que je passe de plus en plus de temps avec elle. Nous nous sommes revus deux ou trois fois durant ces deux semaines. Elle semble me considérer comme un cobaye..
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Sujet: Journal de Cyril Silver