3h43 AM

Le pub était tranquille, peut-être même trop. Le jeune serveur, debout derrière son comptoir, maudissait silencieusement son patron. Oui, ce dernier avait eu la ''merveilleuse'' idée d'ouvrir son pub 24 heure sur 24, afin d'augmenter ses ventes, donc ses profits par la même occasion. Cependant, entre nous, aucune personne saine d'esprit n'osait aller boire un verre aux petites heures du matin, même si c'était dans un pub connu. En général, tous dormaient à cette heure là! Voyez vous-même! Exceptées les quelques souris et araignées qui passaient de temps en temps, il n'y avait personne. L'endroit était vide, littéralement! Bon, certains, à l'esprit contradictoire, affirmeront que l'endroit n'était pas totalement désertée de toute âme qui vive. En effet, il y avait des gens au premier étage. Ils avaient loués des chambres plus tôt dans la journée. Toutefois, où se trouvait l'intérêt de garder le BAR OUVERT, pour des CLIENTS ENDORMIS? Le serveur soupira. Tranquilement, il passa, une nouvelle fois, son chiffon humide sur la surface plane située devant lui.

3h45 AM

Le jeune serveur releva soudainement la tête! Il entendait des bruits de pas à l'extérieur. À en juger par le timbre des sons, le genre de l'individu: Femme, soulier à talon haut aux pieds. La tintement de la cloche d'entrée retentit, brisant par ce fait le silence pesant qui reignait dans la pièce quelques instants auparavant. L'éclairage tamisé du bar ne lui permetait pas de distinguer clairement la silhouette, mais la personne semblait de petite taille. La jeune femme avança de quelques pas, s'exposant à la lumière, s'offrant aux yeux du jeune serveur. Elle était blonde, mais pas d'un blond ordinaire. D'une couleur dorée, ils refletaient chaques parcelles de lumières, rapellant la douceur et la fraîcheur du miel. Les cheveux relevés en un chignon où plusieurs mèches rebelles s'échapaient, vêtue d'un pantalon de couleur noir et d'un chemisier blanc, elle ne semblait porter aucun artifice. Que se soit du maquillage ou de simples bijoux. Elle était belle, simplement. Quoique les cernes présentes sous ses yeux rougis ne l'embellissaient pas vraiment. Elle s'assit au comptoir, glissa ses mains contre son visage, resta silencieuse.

3h47 AM

Meredith releva doucement la tête, posa son regard sur le jeune serveur qui la dévisageait en silence. Elle eu un petit rire intérieur, il devait attendre sa commande. Seule dans un pub vide, elle pouvait difficilement garder son intimité.

-Un verre de whisky...pure feu...

Elle ne remarqua ni la mine surprise du serveur, ni sa lenteur à préparer la commande, un courant glacial lui remontait le long de la colone vertébrale. Était-ce dû au froid, car elle avait oublié son manteau à St-Magouste? Où était-ce dû à son simple dégoût d'elle-même? La question ne se posait même pas! Elle ne ressentait plus le froid.

-V'la un whisky pure feu pour Madame!

Meredith déposa un peu trop d'argent sur le comptoir, mais elle ne le remarqua point. Même quand le serveur s'empressa de tout mettre dans la caisse. Elle attrapa son verre et le bu d'un trait, appréciant son contact brûlant contre les parois de sa gorge.

-Un autre...

Pendant que le jeune serveur préparait sa nouvelle commande, Meredith s'égara dans ses pensées, dans ses souvenirs, sur ce qui c'était passé à St-Mangouste quelques instants auparavant. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle n'entendit pas la porte du pub s'ouvrir, ni le tintement de la cloche d'entrée. Elle était perdue, perdue dans son monde de culpabilité.

4 heure du matin. Julius ne se demandais pas ce qu'il faisait là, mais plutôt ce qu'elle faisait ici.
Le vieil homme revenait d'une "mission" personnelle qui consistait à aller voir un de ces amis au ministère qui lui fournirait des informations sur quelques sorcier suspecté d'être de vaillants mangemorts. Cet ami était de garde cette nuit et c'était un des moment les plus calme de la batisse où d'habitude s'affairait des milliers de personnes, à croire que presque tout les sorciers de Londres travaillent au ministère. Ce qui était sans aucun doute un peu vrai.
Parmis ces personnes, il y avais Cadfael. Le vieil homme fronça légerement les sourcils à la vu du nom à rallonge de l'homme.
Mais Elle. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Julius poussa la porte qui fit tinter une clochette accrochée trente centimètre plus loin au plafond. Le viel homme était imposant en vérité, il le remarqua lorsqu'il sentit le tissu de sa robe faire un accroc sur la porte.
Il s'assit juste à coté de la jeune apprentie, hâlant le Barman pour avoir un Scotch. Il regarda le contenu du verre de la jeune femme et soupira vaguement. Il savait qui elle était, car elle faisait partit de la même organisation que lui et exercait le même métier.
Et cette tête il la connaissait.

"Bonjour Meredith."

Il laissa s'écouler quelques minutes. Sans rien dire, il n'y eu que le bruit sec du verre que le Barman déposait devant Julius. Il souria et murmura merci.

"Quelque chose ne va pas ?"

Meredith ne réalisa pas tout de suite que c'est à elle qu'on s'adressait. L'esprit embrumé, elle sortit de ses pensés seulement lorsqu'un bruit sec retentit, non loin d'elle. Croyant recevoir son nouveau verre de Whisky, elle baissa les yeux mais constata avec surprise que le comptoir était dépourvu de verre...rempli. Elle tourna la tête et se retrouva nez à nez avec un viel homme. Son visage resta cependant neutre, son corps ne montrant aucun signe de recul. Elle connaissait le viel homme, elle en était sûre! Cependant, ses sens engourdis par l'alcool lui empêchait d'identifier avec certitude l'individu. En effet, elle n'avait pas une très grande résistance aux boissons. De plus, elle en buvait que très rarement.

Elle eu un léger sourire lorsqu'il lui demanda si elle allait bien. Elle avait bien envie de rire et de prétendre que tout allait pour le mieux. Elle ne méritait pas de se faire réconforter, ni de se faire prendre en pitié. L'image d'un couple en pleure lui revint en mémoire. Un éclat de rire s'échappa de sa gorge. Il sonnait creux, vide, dépourvu de tout sens. Un peu nerveux, à la résonnance forcée, certainement pas joyeux. Un rire jaune quoi! Elle reprit son sérieux en détournant le visage, les larmes perlant aux coins de ses yeux.

-Ça va, ne vous inquiétez pas pour moi...

Dit-elle en fixant le mur qui lui faisait face. Sa voix légèrement enrouée, pouvait sembler sincère en surface, mais une personne n'ayant qu'un tant soi peu de perspicacité verrait qu'il en était rien. On avait qu'a observer un instant son visage et le tour était joué.

-...je ne le mérite pas.

Ces derniers mots prononcés tout bas, presque inaudibles pouvaient constituer une autre preuve démontrant sa tristesse. Meredith appela le serveur et lui demanda un nouveau verre.