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[Janv] Illusions nocturnes [Olivia]

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MessageSujet: [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] EmptyLun 8 Déc 2008 - 13:10

Il y a une musique dans le silence qui s’offre a ceux qui savent l’entendre. Il y a un refrain dans le vent, pas toujours triste, souvent sauvage, qui crie son bonheur et sa liberté. Mais dans la neige, il n’y a rien.

Le monde était devenu blanc. Le sol, certes mais également le ciel, et tout l’air au milieu, saturé de milliers de flocons meurtriers, frappant de glace tous ceux qui avaient la témérité de les défier. Le froid et quelques petits grêlons complétaient le tableau d’une nature déchaînée et pourtant, pas un bruit. La pierre du château laissait suinter l’humidité comme pour se plaindre du traitement que les éléments leur réservaient. Il y avait jusqu’au bois des tables de la grande salle qui craquaient sous les différences de température et le poids léger du dos d’un adolescent perdu.

Les yeux gris de Cyril interrogeaient le ciel enchanté. Il ne savait pas trop lui-même ce qu’il lui demandait, seulement que c’était important. Assez en tout cas pour le tirer du lit en pleine nuit et le faire déserter son dortoir. La tourmente avait soufflé toute la journée et les autres garçons avaient joué nerveusement pendant une bonne partie de la soirée. Cyril, lui, se sentait étrangement mélancolique en regardant le chaos naturel qui se déchaînait au dehors. L’appel du blanc s’était révélé presque trop insistant pour qu’il l’ignore mais le serdaigle n’était pas aussi fou que le croyaient certains. Il n’avait pas envie de tomber gravement malade, ses parents ne méritaient pas ça. Et puis il ne fallait pas être un grand sorcier pour savoir que le blanc était l’essence même du mal.

Les flammes des bougies se reflétaient sur les flocons de neige enchantée. Ici, pas de vent. La neige tombait, presque rectiligne, s’arrêtant quelques mètres au dessus du garçon. Toujours allongé, l’adolescent leva doucement son long bras rendu encore plus blanc par le noir de sa robe. Non, il ne pouvait pas plus les toucher qu’il ne pouvait attraper les étoiles. L’illusion du plafond était presque parfaite. Une nuit totalement noire, masquée par une masse de nuages gris sombre.

Le silence total entoura soudain l’anglais tandis qu’il fermait les yeux. Son bras redescendit de lui-même et vint se placer au dessus de sa tête. Les mains se croisèrent et se coincèrent entre sa tête et le bois, lui servant d’oreiller. Il avait froid bien sur, ce n’était pas rare chez lui, mais il n’y prêta pas attention. Il n’y avait ici que les pierres, le bois, la magie, et les lents battements de son cœur. L’illusion de la réalité lui prouvant que celle-ci n’était qu’illusion. Et, pour la première fois de la journée, l’impression qu’il était à peu près à sa place.

Peu à peu, il s’endormit.
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MessageSujet: Re: [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] EmptyVen 2 Jan 2009 - 10:01

    « Grélowbelowbilowbloowwim... ! »

5 h 49 du matin. Livie se réveille, les mains appuyées sur le ventre, esperant le faire taire de ses petits poings. « Tais toi, tu vas réveiller tout le monde !, crie-t-elle tout en chuchotant. Au final, la Poufsouffle ne réussit qu'à se récolter un oreiller au visage et une douleur au niveau de l'estomac provoqué par la faim. L'air fatiguée du fait qu'elle s'était réveillée onze minutes plus tôt que d'habitude, la préfère s'y pris à trois reprises avant d'attacher, comme il le fallait, ses petits botillons noirs. Elle percuta le cadre de la porte lorsqu'elle sortit de la chambre, ce qui allait sans aucun doute lui valoir un charmant hémathome à l'épaule et passa proche à plusieurs reprises, de débouler les escaliers menant à la Salle Commune des Poufsouffles. À sa grande surprise, elle y découvrit trois élèves, apparemment endormis.

* À quoi bon étudier s'ils sont pour se réveiller trop tard le lendemain pour pouvoir faire leur examen ? *


Dans la tête de Livie, en toute logique, si trois élèves dormaient dans la Salle Commune, ça ne pouvait être qu'à cause des études, alors, de sa gentillesse habituelle, elle se força à aller les réveiller afin de leur faire réaliser qu'ils s'étaient endormis. Les yeux pratiquement fermés, elle se mit à secouer faiblement l'un des trois corps et le résultat fut immédiat. Catastrophique, mais immédiat. L'élève se leva et d'un violent geste de la main, assoma Livie afin de saluer son caporal invisible ou imaginaire. Le corps d'Olivia tomba au sol, percutant au passage une énorme cuillère en bois qui se trouvait sur la table pour elle ne saurait dire quelle raison. La cuillère, contenant une boule mystérieuse, envoya son projectule sur l'élève qui semblait en grande conversation avec son dit caporal. Le simili-soldat attrapa le projectile et l'envoya brutalement dans le foyer en face de lui, ce qui provoqua une étrange explosion.
    « RAMPEEEZ !!!
    - Niaaahhhhhhhhhhhhhh-ArgneUH !!!
    »

Le simili-soldat sauta dans les airs pour attérir sur le dos de Livie qui criait. Voilà que l'élève se mettait à ramper et que les deux autres se réveillient en criant. Le vacarme dans la Salle Commune fut tel qu'il provoqua le réveil de bon nombre de Poufsouffles que Livie du rassurer sur la situation avant de sortir de la pièce en passant la tâche au second préfet de la maison, traumatisée par ce matin catastrophique.

Dans l'un des couloirs, Olivia prit le temps d'ouvrir une fenêtre afin de prendre un peu d'air froid et ainsi, se réveiller. Certes, cela la réveilla temporairement, mais la fit trembler par la suite. Miss' Richester avait désormais froid, faim et mal au ventre en plus d'être toujours fatiguée, mais d'avoir les deux yeux grands ouverts. Décidée à se réveiller et à faire comme elle le faisait tous les matins ou elle était dans son état normal, Livie passa par la cuisine afin de se prendre un grand café pour enfin aller déjeuner dans la Grande Salle.

Arrivée sur place, tremblante, un café entre les mains et ses grands yeux bleus exagérément ouverts, elle ne put que constater les faits. Alors que normalement, il n'y avait pas plus de cinq Poufsouffles de réveiller à cette heure-ci, une dizaine d'entre eux se trouvaient dans la Grande Salle, dévisagés par deux Serdaigles étonnés de la situation. Le groupe de Pouffy étaiet rassembler autour d'une table et parlaient à voix basse tout en observant quelque chose que Livie n'arrivait pas à voir d'où elle était.
    « Il est mort ?
    - Peut-être, j'en sais rien moi !
    - Mais tu m'avais dit que tu parlais aux morts.
    - Arrêtez de parler de morts, j'ai horreur des cadavres !
    - T'en as jamais vu, idiote.
    - Si Silver est mort, ça ne changerait pas grand chose de toute façon...
    - Ça, c'est méchant !
    - Il est muet, comme une tombe ! Ha ! Ha ! Ha !
    - Ça... c'est pas drôle...
    - S'te rabat-joie...
    »

* Quoi... ? *


Les yeux disproportionnément déjà ouvert de Livie ne purent s'agrandirent plus qu'ils ne l'étaient déjà, mais probablement qu'avoir pu, ça aurait été le cas. Tremblante, son café entre les mains, elle s'avanca pour se faire une place parmi le groupe d'élève qui tournait autour du dit cadavre de Silver. Non, c'était impossible. Cyril ne pouvait pas être mort... sur une table de la grande salle en plus... personne ne l'avait vu et pourquoi les Serdaigles assis là-bas... ah non, ils n'étaient plus là. Partis, probablement dérangé par le vacarme du précédent bavardage entre Poufsouffles. Son cerveau étant au minimum de ses capacités, Olivia réussi à s'empêcher de pleurer et alla s'asseoir à côté du coprs étendu tout en laissant tomber son café au sol. Son regard se détourna alors de Silver pour se poser sur le gobelet qui déversait son contenu sur le plancher.

* Un mort, plus de café... un corps, on ne nous a jamais dit quoi faire en cas de mort.... j'aime le café... pourquoi ? J'aime vraiment le café... Il ne peut pas être mort... J'veux un autre café ! T.t *


Le groupe de Poufsouffle quant à lui, restait planté là à l'observer alors que son expression changeait au fil de ses pensées. Ceux-ci étant beaucoup plus absorber dans la contemplation du dit cadavre, que de la préfète au bord de la crise de nerfs.
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MessageSujet: Re: [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] EmptySam 17 Jan 2009 - 19:03

Tant qu’il y a de la mémoire, il y a des rêves. Il est même dit que certains amnésiques retrouvent des fragments de passé durant leur sommeil. Le fait est que tout le monde rêve. Humains, mammifères, adultes comme enfants. Le rêve est la porte par laquelle l’inconscient parle, se déchargeant des émotions et des choses que l’esprit aurait préféré oublier.

Cyril ne rêvait pas. Ni maintenant, ni lorsqu’il sombrait dans le sommeil sur son lit, dans son dortoir, comme tout élève de Poudlard civilisé. Dormir c’était plonger dans l’inconscience. Se laisser happer par les ténèbres bienfaitrices, et tomber, tomber, tomber pendant des heures, sans heurts, sans peurs et sans référentiel. Il fermait les yeux et plus rien n’existait jusqu’à son réveil.

Cette fois cependant, c’était différent. Il y avait un bourdonnement autour de lui et le noir habituel était perturbé par de nombreuses lucioles vombrissantes. Piégé entre veille et sommeil, Cyril ne comprenait pas ce qui se disait autour de lui. Et il ne cherchait pas à comprendre. Au contraire même, il essayait de toute son âme de s’éloigner de ces nuisances pour retrouver sa parfaite éternité. Pourquoi venir lui gâcher le seul moment de la journée où il se sentait vraiment bien ? Pourquoi détruire irrémédiablement le voile qui le séparait du monde ? Mais c’était trop tard. S’il pouvait se poser ces questions c’était qu’il était réveillé.

La lumière grise de l’aube disséminée par le plafond magique transperçait déjà ses paupières. Son noir devenait moins sombre, plus sale, et il sentait les minuscules trésaillements de ses paupières. Mouvement musculaires trop infimes pour être visibles de l’extérieur mais néanmoins présent. Il sentait le bois sous son corps, chaque grain qui lui rentrait dans le dos. Il sentait ses muscles endoloris par une nuit sans bouger sur une surface dure et le froid terrible de la pierre et du carrelage.

Il n’avait pas bougé. Rien ne pouvait indiquer au groupe de curieux et d’importunt que Cyril respirait toujours. Il était étendu, blanc, froid et immobile sur la table de sa maison, indifférent aux paris autour de lui.


« Il est mort ?
- Peut-être, j'en sais rien moi !
- Mais tu m'avais dit que tu parlais aux morts.
- Arrêtez de parler de morts, j'ai horreur des cadavres !
- T'en as jamais vu, idiote.
- Si Silver est mort, ça ne changerait pas grand chose de toute façon...
- Ça, c'est méchant !
- Il est muet, comme une tombe ! Ha ! Ha ! Ha !
- Ça... c'est pas drôle...
- S'te rabat-joie...
»

Si seulement. Mais non, il était bien vivant. Et un début de crampe se dessinait dans son bras droit. Imperceptiblement, il commença à le bouger un peu, puis ouvrit les yeux, grands et impassibles sur le plafond enchanté. Une tâche était à la limite de son champ de vision. Probablement quelqu’un assit sur la table à côté de lui. Il sentait une présence et une forte odeur de café. Son ventre se fit entendre comme un grondement venu d’outre tombe.

Grmlgrmlgrmlgrmlgrml


Une respiration un peu plus appuyée que les autres souleva sa poitrine. Peut-être que le groupe parlait encore mais il ne les entendait plus. Le café sentait l’amertume et la profondeur. Un peu de ces ténèbres dont on l’avait rappelé. C’était la sueur du labeur d’un autre, l’arôme corsé des gospels et des esclaves de la lointaine amérique. Le café c’était aussi une râpe sur le fond du palais et un liquide chaud pour se réveiller du froid. Il avait envie de café. Là. Maintenant. Tout de suite.
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MessageSujet: Re: [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] EmptyMer 20 Mai 2009 - 19:23

Les doigts de la Poufsouffle commençaient à s'agiter sur la table, comme impatients vu l'envie de se lever et de courir en cuisine pour aller se chercher un second café, qui semblait vouloir passer par-dessus le fait qu'il y avait possiblement un mort dans la Grande-Salle. C'était quoi le but de mourir dans la Grande-Salle aussi ? Étais-ce un suicide ? Peut-être que Silver avait ressentit le besoin de mourir aux yeux de tous... mais s'il était déjà mort... il était mort seul dans la Grande-Salle faute d'avoir choisi une heure appropriée... Et s'il s'agissait d'un meurtre ? Car ce ne pouvait être un accident... ou peut-être que si, mais l'accident aurait été assez étrange pour que Silver se retrouve étendu sur une table, soit, le meurtre était la deuxième possibilité qui lui venait à l'esprit juste après celle du suicide. C'était entre quelques hurlements quant à son envie de café et quelques paroles de la part des autres élèves qui faisaient chacun leur enquête personnelle, que Livie réfléchissait au potentiel assassin. Y avait-il eu des témoins ? Y avait-il d'autres morts quelque part dans l'école ?! Serait-elle un suspect ? L'avait-elle tué dans son sommeil ?! Peut-être qu'un flamant bleu agressif avec des dents sortit tout droit du rêve d'un élève avait décidé de se jeter sur Cyril et que le dos de l'adolescent était plein de blessures sanglantes qu'elle ne pouvait voir puisqu'il était étendu sur la table ?!

Plus les réflexions de la préfète avançaient, plus le tout devenait invraisemblable par manque de caféine dans son système. Son regard vide fixait le triste massacre ; le gobelet au sol... vidé par son irresponsabilité. Se pardonnerait-elle un jour un tel affront à la communauté du café ? Silver bougea au même moment où la Poursuiveuse décida de se lever. Son cerveau semblait gravement atteint par le manque... ou peut-être étais-ce dû au choc de se retrouver en face de ce qu'elle avait cru être un cadavre. Son ventre continuait à gargouiller... un autre aussi... ce qu'elle crue être une forme d'écho étrange provenant du sien, mais différent. Comme prise d'un élan de folie... enfin, tout simplement prise d'un élan de folie, ses pensées étant alors totalement absorbée par son envie d'un café noir, la Poufsouffle se saisit du bras du S.S.S. { Silver le Serdaigle Silencieux }, le regard fixé sur la porte, ses jambes se dirigeant vers la sortie, entraînant avec elle quelqu'un d'autre qu'elle ne considérait plus comme un mort ou un élève ou un être humain, mais plutôt comme une espèce de bagage lointain. Son point d'arrivé était déjà décidé et malgré le son lointain des voix de quelques élèves dans la Grande-Salle qui hurlaient « Il est vivant ! Il est vivant !! », Olivia restait sourde, absente, ses yeux bleus grandement ouverts. Comment pouvait-on se réveiller à une heure pareille et survivre sans le moindre café ?! C'était pratiquement impossible et au loin dans sa tête, ses songes au sujet du meurtrier de Silver, qu'elle se souvenait trainer derrière elle... mais qu'elle ignorait vivant { pour cause, elle avait perdue toute logique }, refaisaient surfaces.
    « Qui a bien pu te tuer Cyril ? »

Réfléchissait-elle à voix haute ? Non, pas du-tout. Pour tout dire, elle s'adressait au cadavre qui marchait derrière elle. Un zombie ? Livie n'y pensait même pas. Dans sa tête, il n'y avait plus vraiment place à la réflexion sur la vie et la mort ou l'état du corps morts mais actif qu'elle trimballait à sa suite... il y avait seulement une petite voix dans sa tête qui murmurait « café, café, café... » telle une alarme d'incendie. Par chance qu'il n'y avait pas de témoins dans les parages, car Olivia faisait peur à voir dans cet état second. Le mélange d'une enquête sur un meurtre et d'une recherche de forte dose de caféine n'aidait en rien la cause Richester.

Ses pupilles se dilatèrent à la vue de la porte de la cuisine, le moment tant attendu approchait et puis... ce fut le noir total. Le mélange des événements fut probablement trop pour le coeur fragile de la Poufsouffle, car ses jambes décidèrent de la lâcher, comme le restant de son corps. Au contraire de certaines personnes qui adorent le changement et s'adapte bien à celui-ci, Olivia faisait partie de ceux qui avaient du mal à s'adapter. Non pas qu'elle détestait l'idée de changer... mais disons que son corps y réagissait de façon assez chaotique. Sa routine quotidienne venait de subir les pires attaques et face à tout cela, son cerveau avait décidé de mettre son corps à un « OFF » quasi-total. Les jambes, l'estomac, aucune partie de son corps n'en fut averties... les fusibles venaient de lâcher...
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MessageSujet: Re: [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] [Janv] Illusions nocturnes [Olivia] EmptyDim 28 Juin 2009 - 12:41

Les choses pour Cyril étaient toujours lentes, posées, sans excès. C'était d'autant plus vrai quand il se réveillait et que son esprit engourdit devait, à nouveau, accepter l'illusoire réalité comme vraie et le réel qu'il connaissait - auquel il aspirait surtout - comme une illusion. Cela demandait en général un certain temps durant lequel il "bugguait" pour reprendre l'expression de Snow. Bref, le Serdaigle n'était pas très énergique et vraiment pas du genre à paniquer ou se mettre à courir le matin. Même avec des grandes jambes. Même quand quelqu'un vous tirait par la main. Et encore moins quand il avait envie de café.

C'est donc tant bien que mal (mais sans difficultés excessives non plus) qu'il laissa son corps suivre mécaniquement la course le la préfète. Comme toujours, un pas en amenait un autre qui lui-même rappelait le premier et ainsi de suite, l'élan s'occupant de faire le lien entre les deux. La seule difficulté était de garder son équilibre. Et pour ça, il avait le bras d'Olivia. Ils marchèrent un moment dans les couloirs avant de chatouiller la poire qui (même les Serdaigles le savaient) menaient aux cuisines. Hum. Café. Chaud. Noir. Bon. Et Cyril, par un effort de volonté, se redressa et accéléra de lui-même le pas vers la salle promise.


« Qui a bien pu te tuer Cyril ? »

Un simple regard neutre répondit à la question angoissée de la jeune fille. Il n'était pas plus mort que d'habitude. Ni moins. Ou en tout cas il ne s'en rendait pas compte. Mais qu'est ce que voulait dire "vivre" finalement ? Quelqu'en soit la définition, on ne pouvait pas vraiment dire que cela s'appliquait à lui donc d'une certaine façon il était mort. Tué par les médecins qui n'avaient pas réussi à sauver sa sœur. Tué par la vie en somme, comme c'était le destin de chaque créature tôt ou tard.

Mais tout cela, il n'allait pas le dire. A quoi bon ? Alors qu'un long regard inexpressif était tout aussi évocateur et tellement moins bruyant… Les hommes perdaient beaucoup de choses à parler tout le temps, c'était idiot - pour changer.

Ils allaient donc arriver dans le paradis des elfes et du café lorsque son moteur (comprenez Olivia puisque c'était elle qui le tirait façon "Traction avant") s'arrêta net. Elle ne fit d'ailleurs pas que s'arrêter, elle tomba. Boum. En tas et sans raison. Cyril la regarda un moment. Une fille en tas, esthétiquement, ce n'était pas très joli. Par contre, la position incongrue des membres méritaient que l'on s'y arrête. Il fit d'ailleurs plus que s'y arrêter, il se baissa pour l'examiner de plus près.

Deux billes de pluie fouillèrent la semi pénombre à la recherche de papier et de crayon. Evidemment, il n'y avait rien ici. Rien qu'un couloir et une porte. Bah. Il se releva, ouvrit la porte et regarda autour de lui. Aussitôt, deux elfes de maison apparurent à côté de lui, demandant d'une voix plaintive à satisfaire ses désirs. Comme toujours, il les regarda, perplexe. Des désirs… Hum.

D'une voix monocorde, il demanda deux cafés et une boite de fusain à huile, gras. Noirs. Oui, les trois. Pas de merci, pas de s'il vous plait, quelle importance. Les elfes disparurent pour revenir aussitôt avec les produits demandés et Cyril retourna vers le couloir. Olivia n'avait pas bougé. Bien. Il aurait été bien ennuyé sinon à devoir porter ces crayons pour rien. Et puis, un si joli projet…

La boite rectangulaire coincée sous le bras, les deux tasses de café lui brûlant les paumes, le jeune garçon regardait, parfaitement neutre, concentré dans le seul exercice de transformer des ondes en formes et en couleur avant de les inverser mentalement pour avoir cet étrange image qui était censé être le château. Puis, aussi doucement qu'une petite fille cherchant à approcher un écureuil trop farouche, il s'agenouilla. Posa la première tasse de café à côté du visage exsangue de la préfète, se releva, regarda autour de lui, se baissa à nouveau pour tourner la tasse. Hum. Oui. Mieux. Ainsi l'anse était dans le prolongement exact du nez.

Il posa la boite de fusains par terre, prit une gorgée du liquide noir, choisit minutieusement son outil du jour et commença à tracer de longs traits sombres sur le mur. Points, traits et ombres uniquement pour une plus belle vision de loin. Il continua ainsi un petit moment, tandis que, du chaos sombre, apparaissait une Olivia évanouie, plus vraie que nature, et un curieux flamand avec des crocs de vampires. Bien malin aurait su dire ce qu'il faisait là. Cyril, lui, n'en savait rien.
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