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| [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] | |
| Auteur | Message |
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Invité | Sujet: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Ven 1 Aoû 2008 - 22:24 | |
| Cela faisait plusieurs heures déjà que le soleil s'était levé et l'on pouvait considérer la matinée comme bien entamée mais cela n'empêchait pourtant pas le fait que la plupart des élèves de Serpentard préféraient de loin s'enfermer entre les hauts murs de leur salle commune plutôt que de se balader dans un château que les intempéries de l'hiver avait rendu froid et humide. David faisait partie de ces élèves qui avaient opté pour le confort de leur salle commune mais il commençait sincèrement à regretter ce choix devant le nombre croissant de ses camarades qui ne cessaient de s'installer tout autour de lui, emplissant la salle ronde de leurs brouhahas de conversations. Le jeune homme, plus habitué à la solitude et au calme, sentait son énervement le gagner au fur et à mesure que le volume des discussions augmentait lui-aussi, si bien qu'il lançait des regards noirs à quiconque osait lui adresser la parole ou ne serait-ce que s'approcher un peu trop près de lui. Anti-sociable ? Non, David ne l'était pas, il n'était même pas contre le fait d'avoir un peu de compagnie lorsque cette dernière était bonne, mais son caractère hautain de sorcier bourgeois le poussait souvent à considérer ses camarades comme de vulgaires bouffons, bien que les Serpentard soient de chics bouffons.
Lorsque l'un de ses camarades vint s'installer à côté de lui, le jeune homme jugea que cette fois il en avait réellement marre de tout ceci et rangea bien vite le livre qu'il était en train de lire. Il monta dans son dortoir, attrapa sa Gibson ainsi qu'un autre livre à la couverture noire qu'il glissa dans la poche de sa robe de sorcier et redescendit dans la salle commune qu'il quitta sans un regard en arrière. Bien que beaucoup moins peuplés que la pièce qu'il venait de quitter, les couloirs de Poudlard n'en étaient pas moins bruyants. Comme l'heure du déjeuner approchait à grands pas, une forte odeur émanait des cuisines et emplissait les narines du jeune Serpentard qui sentit son estomac protester contre cette attente qui lui semblait apparemment interminable. Depuis qu'il était arrivé dans cette école, David n'avait jamais eu à se plaindre de la nourriture qui leur était servie, après tout il fallait être tout de même très difficile pour ne pas trouver son compte parmi la multitude de mets délicats qui leur étaient proposés. Le vert et argent traversa lentement le dédale de couloirs qu'étaient les cachots et finit par se retrouver dans le hall d'entrée de l'école qui était quant à lui quasi-désert. Lorsqu'il jeta un coup d'œil sur l'extérieur du château, David se félicita d'avoir eu l'intelligence d'enfiler cape et écharpe avant de quitter sa salle commune car le parc tout entier était couvert d'une lourde couche de verglas, signe que la neige hivernale n'était plus si loin que ça... Après avoir replacé une mèche noire derrière ses oreilles, le jeune homme s'élança dans le parc sans même savoir où il voulait aller réellement.
Un petit vent froid parcourait le parc et ce dernier ne manqua pas de venir titiller les cheveux du jeune homme qui renonça bien rapidement à les replacer convenablement. Très peu de personnes se baladaient, peut-être parce que le temps n'était pas des plus favorables à une petite promenade ou bien était-ce à cause de l'heure jugée encore matinale par certains élèves... Quoi qu'il en soit, David ne fit aucune désagréable rencontre au cours de sa marche silencieuse et ceci n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire ! Il était parfois amusant de constater qu'une rencontre jugée mauvaise au premier abord finissait parfois par devenir bonne, voire gravée dans l'esprit de la personne qui la faisait. Il en avait été ainsi pour David à deux reprises et ces rencontres portaient respectivement les noms d'Ophélia Tyler et de June Unalia. La première était une jeune fille drôle, un peu sotte sur les bords mais dont les actes insensés devenaient bien vite amusants. La seconde, quant à elle, était plus mystérieuse ainsi qu'aguicheuse mais très agréable. Il était très rare que le jeune homme respecte des élèves des autres maisons mais cette Serdaigle et cette Gryffondor méritaient en quelque sorte la considération du Serpentard.
Sans même qu'il ne s'en rende compte, ses pas l'avait menés au pieds d'un grand saule pleureur. En examinant bien ce dernier, le jeune homme remarqua qu'au pieds de son tronc remarquable se trouvait un banc. Ne sachant pas vraiment ce qu'il était venu faire dans un lieu aussi froid et hostile, David décida de s'installer ici en attendant l'heure du repas. À côté de lui, sur la place vide qu'il restait, il déposa le petit livre qu'il avait mis plus tôt dans sa poche. Peut-être qu'aujourd'hui il aurait l'opportunité de s'en débarrasser, qui sait ? La tranquillité du parc était seulement troublée par les cris des oiseaux qui venaient parfois se poser sur les chemins quasi-déserts de cette étendue de verdure qui entourait Poudlard avant de céder sa place à la Forêt Interdite. David les regarda, stoïque. Cette ambiance contrastait grandement avec celle de la salle commune mais elle n'était vraiment pas pour lui déplaire ! Ne sachant que faire en attendant l'heure du déjeuner, le jeune homme commença à jouer de sa guitare, sans savoir qu'une fine silhouette l'épiait à travers les feuillages retombants du saule pleureur... |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Sam 2 Aoû 2008 - 19:56 | |
| Le soleil était déjà levé depuis un certain temps. Combien exactement ? Ophélia n’en savait rien. D’ailleurs, il était fort improbable qu’elle puisse savoir quelque chose en rapport avec le monde extérieur. En dehors du dortoir féminin des Serdaigles, ça va de soi. Depuis quelques jours, elle se conduisait comme une sorte de zombie : manger (encore et encore), dormir (encore plus) : son emploi du temps s’arrêtait là. La question est sans doute « pourquoi » ? Et bien, allez savoir. Bon, surtout à cause du fait qu’on était en Décembre et que la jeune femme détestait le froid. Noël et tout ce qui va avec, bien entendu. Comme les Ours, elle était en hibernation : dormir, dormir, encore et encore. Ne vous en faites pas, elle mangeait de temps en temps : hors de question de jeûner ! Faites que le printemps arrive, vite si possible. Qui plus est, cette année, elle ne rentrait pas chez elle pour fêter la traditionnelle fête de Noël. « Tu dois réussir tes BUSE … Sinon tu auras affaire à moi ! » lui avait écrit son père en lui annonçant qu’il ne désirait pas qu’elle rentre cette année à cause de ces satanées BUSE ! Ce qui lui mettait le moral à zéro. Examens + Hiver = … Argh ! C’est en pensant à ses examens qu’elle se traîna hors de son lit chaud, c’est en pensant à son père qu’elle s’habilla, et c’est en s’autorisant à penser à David qu’elle débarqua dans la salle Commune sous les yeux affectueux de ses condisciples. D’habitude, Ophélia entrait dans la Salle Commune en faisant le plus de bruit possible, non pas parce qu’elle avait envie de se faire remarquer, mais plutôt à cause du fait qu’elle se prenait les pieds dans le tapis avant de s’étaler à terre. Avant ça faisait rire ses camarades, mais ils s’étaient ‘habitués’ à sa maladresse légendaire. Désormais, elle se faisait discrète : plus aucune chute, plus aucun rires. Attentons le printemps pour revenir à la vie, voulez-vous ? Que dire ? A part le fait que la Ophélia Discrète était bien moins drôle que la Ophélia Maladroite. Allait-elle revenir à la vie ? Vous le saurez dans le prochain numéro.
Bizarrement, ce matin-là, elle eut envie de sortir dehors. Ne serait-ce qu’à cause des pâles rayons de soleil qu’elle avait réussi à entrapercevoir par la fenêtre du dortoir. Quand elle attrapa son écharpe, elle eut l’impression que les badauds qui l’entouraient s’étaient tus pour l’observer, ravis qu’elle sorte de nouveau. Mais ce n’était qu’une impression venant d’une fille légèrement paranoïaque. Avant de sortir, Ophélia essaya de savoir si elle devait sortir ses gants, son bonnet et ses grosses chaussures en béton armé, … Un vague rayon de soleil vint lui caresser le visage, ce qui lui donna un peu de confiance. Elle pouvait sortir avec sa cape et son écharpe. Après s’être passé la main dans les cheveux, elle se demanda soudainement si elle entretenait une ressemblance avec un épouvantail. Apparemment oui, vu le regard d’une jeune fille sur sa chevelure blonde. Bwah, ce n’était pas grave après tout. Elle n’avait pas besoin de plaire. Quoi que …
Ses pas résonnaient lourdement dans les couloirs déserts de château. Tout le monde avait privilégié les Salles Communes à l’air Pur. Peut-être devait-elle faire la même chose ? Peut-être devait-elle encore jouer au petit Mouton ? Après tout, ce n’était qu’une balade dans le parc, ce geste n’engendra pas quelque chose d’horrible pour l’humanité. Elle pourra continuer à jouer au zombie plus tard, ce matin-là allait être spécial. Ou non. A part se faire geler par l’air froid de Décembre, que pouvait-elle faire d’autre ? Aller manger serait une bonne idée. Dommage pour elle, Ophélia se rendit bien compte que l’heure du repas n’était pas entamée vu l’absence flagrante des élèves dans la Grande Salle dont les portes étaient fermées. L’odeur la faisait légèrement défaillir. Il fallait qu’elle sorte. Sors. Sors. SORS.
Rentre. Rentre. RENTRE. Cette fois-ci, c’était l’air froid qui la faisait défaillir. Elle aurait pu prendre ses jambes à son cou si elle n’avait pas vu une silhouette qui lui était étrangement familière. Ses yeux se plissèrent et elle se figea brusquement, attendant une opération divine. « Suis-le, suis-le ! » lui souffla une voix douce. C’était sans doute son « bon fond » qui lui soufflait cette petite idée, alors elle allait le suivre. Même si c’était mal et blablabla … Quelle importance ? C’était son ‘ami’. Peut-être moins. Peut-être plus. Ca dépendait de la personne. Et non, cette fois-ci, elle n’allait pas se faire remarquer. Avez-vous oublié qu’elle était en mode Ophélia Discrète ? Donc, elle commença à marcher à pas de velours derrière David (incroyable non ?) qui était, sans doute, trop absorbé par ses pensées pour remarquer la présence de cette discrète fille. Les yeux de cette dernière ne quittaient pas la chevelure d’ébène du jeune homme, comme si c’était la dernière chose qui pouvait la tenir en vie. Encore plus étrange si vous voulez mon avis. Bon, j’exagère mais globalement, c’était ça.
David était sur un banc. Sous un saule pleureur qui plus est. Bien, bien, trèèèès bien ? Comme ça, Ophélia n’aura pas à se cacher derrière le tronc mais derrière les feuillages. Elémentaire mon cher Watson ! Ouuuh. Serait-ce une guitare ? Ne vous méprenez pas ! Ophélia n’y connaissait absolument rien en matière d’instruments et ne désirait pas en connaître d’avantage, mais David avait une manière de jouer qui la laissait bouche bée. Elle oublia certaines choses l’espace d’un instant. Comme le fait qu’elle espionnait un jeune homme qu’elle aimait bien, ou beaucoup, comme le fait qu’il faisait froid et qu’elle se sentait seule ou comme le fait qu’elle était totalement ridicule. « Va lui parler bon sang ! » lui fit la même petite voix, avec une note de détresse. Ophélia devait obéir. Mais que dire ? A part : « Salut, ça va ? » ce qui était très traditionnel entre nous. Un, deux, trois … En sortant des feuillages, elle s’exclama maladroitement :
« David ! Ca … heu ... enfin … Tu … heu … Tu joues bien. » bafouilla-t-elle en désespoir de cause.
La honte. Désespoir. Ridicule. Ophélia sentit le rouge lui monter aux joues. Elle allait se noyer. Qu’on la laisse mourir de honte seule. Pitié. Elle avait presque oublié que David n'aimait pas les grandes démonstrations de maladresse. La jeune fille baissa les yeux, prête à recevoir le coup fatal. |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Sam 2 Aoû 2008 - 22:38 | |
| Les yeux rivés sur les cordes de sa guitare, David laissait filer ses doigts sur ses dernières, créant une douce mélodie de notes confondues entre elles que seules les personnes très proches du banc du jeune homme ou de son arbre auraient pu entendre. À quoi pensait-il à cet instant ? Difficile de le savoir. Peut-être pensait-il à sa famille ? Non, il n'y pensait jamais et préférait même l'oublier lorsqu'il se trouvait à Poudlard. Elle avait si peu été présente au cours de son enfance que le jeune homme ne voyait pas la différence entre sa période d'internat et sa jeunesse. À ses études peut-être ? Certainement pas ! Certes, le Serpentard comptait parmi les élèves les plus intelligents de son année et considérait les études comme étant la chose la plus importante qui soit mais il n'était pas de ceux qui ne pensaient plus qu'à elles et ce même lorsqu'ils étaient en congés. D'une certaine manière, on pouvait dire sans se tromper que bien qu'il ait des résultats tout aussi bons que ceux de la jeune fille, David Tailor n'était pas une Hermione Granger au masculin. S'il ne pensait ni à sa famille, ni à ses études peut-être pensait-il alors à ses amis ? Il est vrai que le vert et argent y pensait un peu mais pas à ceux qu'il avait pu se faire à Poudlard, non, ceux-ci ne comptaient pas tous encore assez pour obséder les pensées du jeune homme, il pensait plutôt à ceux qu'il avait laissé derrière lui pour venir dans cette école, ceux qui lui avaient toujours tenu compagnie lorsque ses parents étaient en voyage, ceux avec qui il avait tant de bons souvenirs. David s'était fait de nouveau amis en venant à Poudlard mais très peu d'entre eux comptaient réellement à ses yeux et il les considérait tout bonnement comme de bonnes relations à avoir. Cet idiot de Malefoy faisait partie de cette catégorie.
« David ! Ça … heu ... enfin … Tu … heu … Tu joues bien. » bafouilla une petite voix qui fut immédiatement familière au Serpentard.
Le jeune homme cessa de jouer pour relever la tête. Sous l'ombre causée par les restes de feuillage du saule pleureur se tenait Ophélia qui, de toute évidence et à en juger par les gouttes d'eau qui perlaient sur sa cape aux couleurs de Serdaigle, devait se trouver quelques instants plus tôt dans les feuillages qui l'entouraient désormais. Bizarrement, la vue de cette jeune fille dans un tel environnement lui fit immédiatement penser aux gravures que l'on pouvait trouver dans certains livres moldus et qui représentaient des soit-disant divinités en pleine nature. C'était évidemment sans compter que, chez les moldus, les divinités n'étaient pas de jeunes et charmantes sorcières dotées, pour renfort de potage, d'un sens de l'humour des plus saisissants. Vous l'aurez compris, David était une personne très cultivée qui, depuis sa plus tendre enfance, aimait à lire tous les livres qui lui passaient sous la main et ce qu'il s'agisse d'un livre moldu ou sorcier. Pouvait-on qualifier le jeune Serpentard de " rat de bibliothèque " ? Certainement pas, il était tout simplement intéressé par la littérature. Le vert et argent ne put s'empêcher de sourire en repensant à sa première rencontre avec la Serdaigle et il était presque certain qu'il ne pourrait jamais oublier ce jour où la jeune femme s'était lâchement débarrassée d'un livre qu'elle avait jugé trop complexe pour elle en le jetant dans le lac.
« Ahh, Ophélia, tu tombes bien tu sais ? » lâcha-t-il en souriant.
David, sourire ? Comment de tels mots pouvaient-ils se retrouver dans la même phrase ? N'importe quelle personne connaissant un tant soit peu le Serpentard et qui serait passée à cet instant aurait été grandement surprise voire choquée par l'apparente gentillesse dont il venait de faire preuve. Il faut dire qu'il était bien rare que David se montre poli et courtois avec qui que ce soit, préférant de loin se montrer railleur, hautain et arrogant. Il était certain pour tout le monde que le jeune homme méritait grandement sa place dans la maison qui fut jadis fondée par le grand Salazar Serpentard, c'est pourquoi les gens se méfiaient de lui plus encore lorsqu'il se montrait agréable que mauvais. Ophélia devait-elle donc se méfier de David ? Aussi étrange que cela puisse paraître, la réponse était négative. De toutes les personnes que le vert et argent avait pu rencontrer à Poudlard et qui n'appartenaient pas à la maison de Serpentard, Ophélia était de loin celle avec qui il aimait le plus passer son temps. Sa maladresse innocente et son sens de l'humour l'agaçaient la plupart du temps mais il les appréciait tout autant que les rares moments où elle était lucide et sérieuse.
« Tu vas peut-être trouver cela exceptionnel venant de moi, mais j'ai un petit quelque chose à te donner. Etant donné que tu en as massacré le premier ouvrage que tu a eu, je pense qu'un deuxième ne serait pas du luxe... » lui expliqua-t-il.
Il la regarda quelques instants puis lui fit signe de s'approcher. Une fois que la demoiselle fut à une distance raisonnable, David attrapa le livre qu'il avait posé auparavant à côté de lui et le tendit simplement à la Serdaigle. De petite taille, le livre possédait une reliure en cuir noire sur laquelle se trouvait gravé en lettres d'or le titre.
« Roméo et Juliette. » lui dit-il simplement.
C'était un exemplaire de ce même livre que la demoiselle avait envoyé vivre au fond du lac en compagnie du Calmar géant lors de leur première rencontre. Il avait alors semblé à David qu'elle avait regretté ce geste et que la curiosité de le lire l'avait titillée. Les parents du Serpentard lui avaient toujours interdit de lire des ouvrages moldus mais le jeune homme s'était toujours arrangé pour s'en procurer. " Roméo et Juliette " faisait partie de la petite bibliothèque qu'il s'était constitué. Il avait alors écrit à son ancienne nourrice pour que cette dernière le lui envoie. Personnellement, il avait trouvé cette histoire un peu nunuche mais elle semblait beaucoup plaire aux filles, c'est pourquoi elle plairait certainement à Ophélia... Encore fallait-il que la Serdaigle le lise ! Lorsque celle-ci le lui eut pris des mains, le jeune homme se pencha de nouveau sur sa guitare et recommença à jouer quelques notes, histoire de s'occuper les mains. Tandis que ses mains parcouraient les cordes de sa Gibson noire, le Serpentard releva la tête pour regarder une nouvelle fois sa camarade.
« Si tu pouvais éviter de le jeter ce serait bien aimable... Tu peux le revendre au pire, il parait que c'est un exemplaire rare et qu'il vaut des millions chez les moldus... L'euro, c'est leur monnaie je me trompe ? Tu pourras toujours devenir une sorcière millionaire chez les moldus à défaut de cultiver ton jardin intellectuel... » fit-il ironiquement remarquer.
Il savait pertinemment que la jeune fille regrettait ce qu'elle avait fait mais il ne se lasserait certainement jamais de la tête que cette dernière faisait à chaque fois qu'il abordait le sujet au cours de leurs conversations. David se souvint alors qu'Ophélia lui avait dit qu'elle trouvait qu'il jouait bien de la guitare. Ces paroles mettaient le jeune homme quelque peu mal à l'aise, si bien qu'il ne savait pas vraiment ce qu'il devait répondre.
« Sinon, euh, tant que j'y pense encore, merci pour le compliment... Savoure cet instant, je ne dis pas souvent merci ! » déclara-t-il de son habituel ton froid.
David regardait Ophélia tout en continuant de jouer... |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Sam 2 Aoû 2008 - 23:54 | |
| A proprement parler, ça aurait pu être pire. Bien que David ne soit jamais d’une extrême méchanceté avec Ophélia, il ne lui a jamais jeté de sort Impardonnable en quelque sorte, il lui arrivait souvent d’être désagréable l’espace d’une demie seconde en lançant une remarque quelque peu discourtoise. Bon, d’accord, à force, elle commençait à avoir l’habitude. Une habitude étrange cela dit. Une habitude froide et dont elle avait peur. Et pour cause : jamais, au grand jamais, elle ne savait quoi répondre. Avec le temps, elle avait commencé à savoir qu’il ne fallait pas répondre mais il lui arrivait souvent d’essayer de lui envoyer une petite remarque, ce qui l’enfonçait d’avantage. On ne se refait pas après tout ; Ophélia essayait tant bien que mal de se montrer à la hauteur de David, même si une petite voix sournoise lui sifflait qu’elle était bien trop nunuche pour être aussi désagréable avec qui que ce soit. Peut-être que cette voix était celle de la raison ; peut-être que non. Cela restait un mystère à part entière. Même si, désormais, David se montrait relativement sympathique (excepté quand il lui lançait ses remarques désagréables bien entendu), Ophélia ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux quand il commença à sourire tout en lui disant :
« Ahh, Ophélia, tu tombes bien tu sais ? »
Hum ? Plaît-il ? Qu’allait-il lui faire au juste ? La tuer ? La jeune Serdaigle resta à une distance raisonnable de David qui avait continué à sourire. Ses yeux étaient devenus plus vifs et ils fixaient inlassablement ceux du jeune homme. Sa baguette n'était jamais là quand sa maîtresse avait besoin d'elle ! Traduction : Elle l'avait bêtement oublié sur sa table de nuit juste à côté du Journal " La gazette du Sorcier ". Peut-être que les journalistes racontaient n'importe quoi, mais il y avait deux ou trois trucs intéressants. Mais, entre nous, pour Ophélia, rien ne valait la fabuleux magazine " Sorcière Hebdo " avec tout ses potins ... Moui, c'était plus intéressant que de lire et de re-lire encore une fois l'histoire des Gobelins en Angleterre.
« Je tombe toujours bien. Plus ou moins. » lui déclara-t-elle, soupçonneuse.
Un long échange de regards commença. Elle déglutit difficilement, espérant qu’il allait se mettre à parler ou à faire autre chose. Il lui parla :
« Tu vas peut-être trouver cela exceptionnel venant de moi, mais j'ai un petit quelque chose à te donner. Etant donné que tu en as massacré le premier ouvrage que tu as eu, je pense qu'un deuxième ne serait pas du luxe... »
Et effectivement, il fit autre chose : David lui fit signe d’avancer. Ce qu’elle fit. Timidement, bien entendu : elle ne fonça pas vers lui telle une déchaînée. Ce qu’elle aurait bien aimé faire. Les soupçon s'insinuaient en elle : qu'allait-il lui faire ? Peut-être lui dire qu'elle était géniale, et blablabla ... Comme dans les romans à l'eau de Rose dont personne ne préférait connaître la fin parce que ça se finissait forcément mal. David allait lui dire qu'il partait, c'était pratiquement sûr. Et il allait lui offrir un bouquin poussiéreux pour marquer le coup. Et là, la musique allait s'emballer et puis ... et puis ... Elle ne préférait pas savoir. A vrai dire c'était peu probable qu'il parte, en sachant qu'il décrochait d'excellents résultats scolaires et ses parents étaient sans doute très à cheval sur les études. Bon, Ophélia, tu peux ranger tes livres à l'eau de Rose, ce ne sera pas pour aujourd'hui ! Il lui parlait d'un livre. Bon. Très bien. Inutile d'être quelqu'un d'extrêmement intelligent pour deviner lequel. Mais son cœur, à défaut de la musique, commença à battre plus rapidement. Son premier cadeau. Même si le souvenir de ce livre avait un goût très amer.
« Roméo et Juliette. » lui fit-il simplement en lui tendant un petit livre à la reliure noire et aux lettres dorées.
Ophélia se sentit, une fois de plus, virer au rouge tomate. Que devait-elle faire au juste ? Lui dire Merci ? Lui coller un petit baiser sur la joue ? Son petit doigt lui disait qu'il n'allait pas apprécier. De toutes façons, elle n'était pas assez courageuse pour tenter le coup. Allez savoir pourquoi. Il fallait deviner, ce n'était pas très dur. Ses doigts fins parcoururent faiblement la reliure en cuir avant, enfin, de lever son regard émeraude vers celui, bleuté, de son ' ami '. Mais celui-ci le rebaissa rapidement pour continuer à gratouiller sa guitare. Elle se sentit soudainement bête ; bon, ça lui arrivait souvent, mais là, c'était assez flagrant. Ses jambes tremblotaient, elle avait froid et on ne peut pas dire qu'Ophélia était au meilleur de sa forme. Mais, là, elle était debout, face à un jeune homme qui jouait de la guitare, alors qu'elle n'y connaissait rien et, donc, ne pouvait pas faire la conversation en conséquence. Alors, oui, elle se sentait bête. Folle. Retourne dans ta niche Ophélia et tente de fuir ce monde.
« Merci. Dis moi, aurais-je fait quelque chose de bien ces derniers temps pour mériter tant d’attention de ta part ? » lui demanda-t-elle, un petit sourire au coin des lèvres, une auréole au dessus de la tête.
Bon, ce n'était pas la réplique la plus fulgurante de la terre, mais elle avait le mérite d'entamer la conversation alors que le Serpentard releva une fois encore la tête vers cette pauvre pomme de Serdaigle qui restait plantée là, les bras ballants. Maudites soient les jupes sans poches !
« Si tu pouvais éviter de le jeter ce serait bien aimable... Tu peux le revendre au pire, il parait que c'est un exemplaire rare et qu'il vaut des millions chez les moldus... L'euro, c'est leur monnaie je me trompe ? Tu pourras toujours devenir une sorcière millionnaire chez les moldus à défaut de cultiver ton jardin intellectuel... » lui siffla-t-il, avec ironie.
Ophélia se mordit la lèvre inférieur, tout en levant les yeux au ciel. Qu'avait-elle fait au ciel pour mériter ça ? Bon, j'admets qu'elle avait jeté un livre dans le lac parce qu'il semblait un peu trop complexe à son goût. Elle abandonnait souvent quand elle n'y arrivait pas. Une petite facette lâche de sa personnalité. Cela dit, même si Ophélia essayait d'oublier cette fâcheuse histoire de livre dans le lac, David semblait prendre beaucoup de plaisir à lui rabattre sans cesse cette petite période de sa vie. A chaque fois qu'il le pouvait, il remettait cette histoire dans leur sujet de conversation. David ricanait, Ophélia levait les yeux au ciel. C'était une petite routine agréable, ou désagréable. Parfois marrante, parfois brutale.
« Je vais faire comme si je n’avais rien entendu. » décréta Ophélia, comme si il ne s’agissait d’un sujet de conversation très secondaire dont elle n’attachait pas beaucoup d’importance.
« Sinon, euh, tant que j'y pense encore, merci pour le compliment... Savoure cet instant, je ne dis pas souvent merci ! » lui fit David, en reprenant son ton habituel. Froid. Sec. Peut-être un peu gêné cela dit.
Ophélia rebaissa les yeux quand il recommença à jouer. Quand il releva les yeux vers elle. Quand le regard émeraude de la jeune fille croisa celui du jeune homme, elle décida qu'il fallait peut-être mieux parler. Ou non. Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Pourquoi devait-elle l'interrompre ? Pourquoi ne pouvait-elle pas se taire pour écouter ? Pour écouter la douce mélodie qui montait dans le ciel dont le soleil commençait à faner. |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Lun 4 Aoû 2008 - 22:45 | |
| Ophélia semblait bien surprise par l'actuelle politesse de David. On ne pouvait pourtant pas dire que le jeune homme ait jamais été réellement cruel avec elle. Au contraire, de toutes les victimes du vert et argent, la Serdaigle était de loin celle avec qui il s'était montré le plus " gentil " et qu'il avait le plus ménagée. Pourquoi ? Probablement parce que David commençait à se lasser de s'en prendre à tout le monde. Allait-il pour autant changer du jour au lendemain ? Certainement pas ! Plutôt plonger sa main dans un carton rempli de Scrouts à Pétard que de devenir gentil. L'opinion publique devait probablement avoir raison lorsqu'elle déclarait que les Serpentard ne changeraient jamais, en revanche elle se trompait pleinement lorsqu'elle affirmait que ceux-ci étaient incapables de se montrer courtois et respectueux avec d'autres personnes que leurs semblables. Bon, il était vrai que David n'irait certainement pas engager une conversation avec un sang de bourbe, mais qui pourrait bien lui en vouloir ? Ce n'était tout de même pas de sa faute si ces grossières personnes faisaient honte au monde des sorciers. S'il y avait bien un mystère que David rêvait de perçait, c'était comment une race aussi impure que celle des moldus pouvait-elle être capable d'engendrer une race aussi puissante que celle des sorciers. De vulgaires déchets à l'origine de la puissance même, comment cela était-il possible ?
« Je tombe toujours bien. Plus ou moins. » avait-elle déclaré.
David se contenta de sourire à cette simple remarque. Ophélia était une fille très intelligente selon l'opinion que le jeune homme se faisait d'elle mais il demeurait persuadé qu'il lui manquait infailliblement un bon sens de la répartie et, surtout, de la subtilité dans ses paroles. Être cinglant n'était pas donné à tout le monde car, en plus d'être capable de prendre de haut quiconque vous adressait la parole, il fallait en plus choisir ses mots pour se montrer le plus froid possible, le tout en gardant un minimum de courtoisie. La vulgarité ? Très peu pour David qui, en fils de bonne famille qu'il était, prônait les douces paroles, celles qui semblaient pures et innocentes mais qui se révélaient au final aussi tranchantes qu'une griffe de dragon. Le Serpentard doutait que sa camarade puisse un jour être capable de blesser verbalement quelqu'un sans en éprouver de remords ou bien même aller s'en excuser par la suite. Il se demandait même si la demoiselle s'en voulait lorsqu'elle insultait ou provoquait des élèves appartenant à la noble maison de Salazar Serpentard.
L'air surpris qu'afficha la jeune fille lorsqu'il lui céda le livre acheva de convaincre David que celle-ci n'était pas habituée à recevoir autant d'attention de sa part. Peut-être même se demandait-elle si tout cela cachait quelque mauvaise attention ? Au risque de décevoir les lecteurs sadiques, David n'avait aucune mauvaise intention en offrant cette pièce shakespearienne à la demoiselle. Ophélia ne s'en doutait peut-être pas mais le simple fait que le jeune homme lui fasse un présent, aussi bête soit-il, signifiait qu'elle n'était plus insignifiante aux yeux de ce dernier. En effet, seuls les proches du vert et argent pouvaient confirmer ces dires. Certains considéraient peut-être le Serpentard comme une ignoble personne, froide et hautaine, mais ses proches pouvaient confirmer qu'il était en réalité un ami loyal et dévoué ainsi qu'une personne tout à fait charitable. Bon, n'en faites pas un ange non plus hein ! N'oubliez pas que je vous parle de David Tailor quand même, ce sale gamin prétentieux et riche à en crever qui enquiquine tout ceux qu'il croise et qui tire son propre plaisir des souffrances que ses paroles ou ses actes peuvent causer chez autrui. Serpentard un jour, Serpentard toujours...
Le malaise causé chez Ophélia par le livre que lui offrait David amusa beaucoup ce dernier qui y était aujourd'hui habitué.
« Merci. Dis moi, aurais-je fait quelque chose de bien ces derniers temps pour mériter tant d’attention de ta part ? » s'enquérit ironiquement la Serdaigle, un sourit s'immisçant sur son charmant petit minois.
David afficha une fausse mine boudeuse. Les paroles que venait d'avoir la jeune fille montraient bien au Serpentard qu'elle ne le considérait ni plus ni moins que comme un gamin arrogant et prétentieux, ce qui aurait pu le blesser s'il n'était pas habitué à ce genre de réaction. Il se contenta donc de les ranger dans un coin de sa tête avec cet infime espoir qu'il pourrait les oublier...
« Oh voyons, ai-je besoin d'une raison particulière pour offrir un présent à mon imbécile préférée ? Maintenant, s'il ne te plait pas il te suffit de le dire. Je te promets que je ne me vexerais pas. » répondit-il simplement.
Mais David savait bien qu'Ophélia ne refuserait pas son présent, bien trop heureuse que le jeune homme se montre enfin sous un autre jour avec elle. Il était vrai que cela faisait aussi du bien au Serpentard de se montrer courtois, son cerveau calculateur n'ayant plus à chercher les paroles les plus blessantes qui puissent être - bien que cela soit devenu naturel chez lui - ou susceptibles de causer une réaction chez son interlocutrice.
David releva les yeux de sa guitare pour observer le parc tout autour d'eux. Rares étaient les élèves qui, tout comme eux, s'étaient risqués à quitter la chaleur de leur salle commune pour une petite promenade dans cet enfer glacé qu'était devenu le parc de Poudlard. Les personnes qui étaient cependant le plus à plaindre étaient sans conteste les filles qui, bien que pelotonnées chaudement dans leurs capes, portaient une jupe. Tout comme le Serpentard et la Serdaigle, les quelques élèves sortis se baladaient en général par groupe de deux ou de trois, rarement plus, mais se contentaient principalement de faire quelques mètres avant de s'en retourner au château. D'un certain côté, ce calme ambiant n'était pas pour déplaire au jeune homme qui en puisait son inspiration et le transformait en notes de musique. Toute cette nature morte ne le semblait pas vraiment pour David. Selon lui, tous ces arbres aux branches crochues étaient tout simplement endormis, prêts à affronter les rudes intempéries de l'hiver.
« Je vais faire comme si je n’avais rien entendu. » décréta Ophélia, le tirant de ses rêveries.
David posa alors ses yeux bleu-gris sur la jeune fille pour constater que cette dernière les avait de nouveau baissés. Il ne savait pas trop de quoi il s'agissait, mais le Serpentard avait comme l'impression que quelque chose avait changé en elle. Peut-être était-ce tout simplement sa conception à lui de la percevoir ? Quoi qu'il en soit, il trouvait sa présence désormais plus agréable qu'auparavant. Un petit détail cependant l'intriguait...
« As-tu peur du méchant Serpentard au point de ne pas vouloir t'assoir à côté de lui ? Je ne mords pas aux dernières nouvelles. Enfin, pas pour le moment... Je plaisante bien-sûr ! » fit-il en souriant.
Il lui désigna alors d'un regard la place libre qui se trouvait à côté de lui, cette même place qu'avait occupé précédemment le livre qui se trouvait maintenant dans les mains de la jeune fille. |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Mar 5 Aoû 2008 - 10:44 | |
| Apparemment, David semblait vexé par la mine ahurie qu’Ophélia entretenait depuis qu’elle avait reçu le livre, qu’elle gardait toujours précieusement entre ses mains. Bon, peut-être qu’elle n’aurait pas du être aussi étonnée : a vrai dire, Ophélia aurait peut-être du se jeter aux pieds de David tout en se prosternant pour le remercier. L’étonnement qu’elle entretenait déclencha une mine boudeuse de la part de David. La vérité, ce n’était pas à cause du fait qu’elle le considérait comme un « gamin arrogant et prétentieux » enfin … Pas réellement. Elle avait, sans doute, commencé à le connaître un tant soit peu et, en trois mois, elle n’avait rien reçu. Rien à part quelques remarques désobligeantes. Alors un livre, c’était sans doute le summum du cadeau qu’il pouvait lui offrir. Un petit sourire insignifiant s’afficha alors sur le visage de la jeune fille pour disparaître presque instantanément. Il fallait qu'elle garde son sérieux pour une obscure raison. Peut-être pour le remercier, comme elle savait parfaitement qu'il n'appréciait pas vraiment quand elle lançait des blagues foireuses à tort et à travers. On ne pouvait pas nier que David avait été plus que charmant avec la Serdaigle ce matin-là, en lui offrant le livre. Alors, Ophélia allait lui faire plaisir en restant parfaitement sérieuse : visage impassible et compagnie. Même si elle savait qu'elle allait déraper à un moment ou à un autre. C'était forcé. Si quelqu'un connaissait un peu, même un tout petit peu, Ophélia : il saurait parfaitement qu'elle ne tiendrait pas deux secondes en jouant la jeune-fille-sérieuse-et-lucide. Pourquoi être lucide ? Alors qu'elle pouvait rêver et vagabonder à son aise partout où elle le désirait, en se plongeant dans ses pensées.
D'ailleurs, comment jouer la fille sérieuse alors qu'on était incapable de regarder dans les ' yeux ' la personne concernée ? On se le demande. A un moment ou à un autre, il faudrait se regarder mutuellement (c'est assez évident quand on discute à deux. Ou alors on se fait passer pour une sacrée hypocrite) alors, autant retarder l'échéance en observant les ongles de sa main gauche. Mais elle avait peur. Peur de son regard. Peur du regard qu'il portait sur elle. Ophélia ne savait plus ce qu'elle devait faire, ni comment elle devait le faire en sa présence. Un chamboulement assez rude, je dois dire. Peut-être que David ne se rendait compte de rien, trop obnubilée par sa propre personne. Immédiatement, elle effaça cette pensée de sa tête. Il avait assez de temps pour penser à sa guitare ou à ses bouquins, pourquoi ne penserait-il pas à la jeune Serdaigle ? Une question qui reste sans réponse. Un petit mystère dont elle n'avait pas la force de découvrir le secret.
« Oh voyons, ai-je besoin d'une raison particulière pour offrir un présent à mon imbécile préférée ? Maintenant, s'il ne te plait pas il te suffit de le dire. Je te promets que je ne me vexerais pas. » lui répondit David.
Imbécile préférée ? Hmm. Génial. Son petit surnom était revenu en force. Imbécile préférée, hin hin. Bon, au moins, il y avait ' Préférée ' à l'intérieur. Préférée et, sans doute, la seule, connaissant David. Cela dit, Ophélia n'allait sûrement pas lui dire que le livre ne lui plaisait pas : bien au contraire. Elle avait hâte de le lire. Bon, la connaissant : il allait trôner deux semaines sur sa table de nuit avant qu'elle se décide à le finir. Un sacré phénomène : quand on voyait les autres Serdaigles qui étaient atteints du gène de la lecture, Ophélia pensait qu'elle avait un sacré handicap par rapport à ses camarades.
« Oh, il me plaît, ne t’en fais pas pour ça. » fit la jeune fille « J’aimerais juste que tu arrêtes de m’appeler comme ça. » marmonna-t-elle, les yeux toujours fixés vers ses pieds.
Elle aurait bien aimé sautiller partout, pour oublier les tracas de l'hiver. Mais quelque chose lui disait qu'il fallait tenir en place. Immobile comme une statue de glace ; si elle continuait ainsi, Ophélia allait finir par prendre racine. Elle s'imaginait déjà en tant que tronc d'arbre, c'était un spectacle fascinant. La jeune Serdaigle s'enroula dans sa cape de façon assez saccagée : elle entretenait une étrange ressemblance avec un vampire, façon Dracula. Il ne lui manquait plus que les crocs acérés et elle serait un vampire parfait, exemplaire. Il n'y a pas de doutes là dessus : le froid lui faisait perdre la tête.
« As-tu peur du méchant Serpentard au point de ne pas vouloir t'asseoir à côté de lui ? Je ne mords pas aux dernières nouvelles. Enfin, pas pour le moment... Je plaisante bien sûr ! » proposa David, en souriant.
Ophélia réussit à apercevoir son sourire en levant les yeux vers lui, vitesse éclair. Mais sa proposition la mit plus que mal à l'aise. Déjà qu'elle ne réussissait pas à le regarder dans les yeux ; comment pourrait-elle faire un mètre pour s'asseoir à côté de lui ? C'était la question qu'elle se posait. Il n'y avait pas de râteaux dans le coin ? Elle observa rapidement les lieux : pas de choses susceptibles de la faire tomber, ou la faire trébucher. Quant au fait que David ne mordait pas, une seule chose à dire : Mouais.
« Je n’ai plus peur de toi ! » lui fit-elle, fièrement, toujours en grande contemplation du vide.
Joignant les gestes à la parole (pour bien lui montrer qu'elle n'était pas une poule mouillée), elle se dirigea à pas de loup vers le banc. Prenant garde de ne pas s'emmêler les pieds et à mordre la poussière par la suite. Elle s'installa sur le banc avec le plus de classe possible, ce qui était assez difficile car chaque mouvement était douloureux. Brrr, le froid. Quel fléau ! D'ailleurs, quand elle prit place près de David, elle évita toujours soigneusement de le regarder ou même de le toucher. On ne peut jamais savoir : elle aurait pu tomber dans le coma brusquement.
« Alors, depuis combien de temps, tu joues de … de ton truc ? Guitare ? » lui demanda-t-elle, manquant sans doute beaucoup de classe, montrant l’instrument en question. Je vous l’avais dit : les instruments et elle, ça faisait deux.
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| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Mar 5 Aoû 2008 - 16:53 | |
| « Oh, il me plaît, ne t’en fais pas pour ça. » fit la jeune fille « J’aimerais juste que tu arrêtes de m’appeler comme ça. »
David ne put réprimer le petit sourire qui s'insinua sur ses lèvres. C'était bien dans les habitudes d'Ophélia que de lui demander de cesser instamment de l'appeler comme cela. Le jeune homme ne comprenait pas vraiment ce qui clochait avec ce surnom ; il le trouvait drôle lui ! Peut-être parce que c'était lui qui le lui avait donné, allez savoir ... Quoi qu'il en soit, le Serpentard n'avait nullement envie de se triturer les ménages à la recherche d'un autre surnom susceptible de ' plaire ' cette fois-ci à son interlocutrice. Fainéant ? Peut-être, du moins lorsque cela ne le touchait pas directement. David aimait pourtant beaucoup donner des surnoms aux différentes personnes qu'il rencontrait et ce qu'elles soient importantes pour lui ou non.
Le jeune homme se souvint alors de cette fille horriblement grosse et laide qu'il avait eut dans sa classe tout au long de son parcours scolaire chez les moldus. Les sorciers ne dirigeant pas d'écoles primaires, il lui avait bien fallu profiter de l'enseignement inculqué par ces sous-êtres avant de pouvoir enfin faire ses premiers pas à Poudlard. Pour en revenir à cette horrible demoiselle, elle n'avait vraiment pas été gâtée par la nature et il était certain que les bonnes fées ne s'étaient même pas intéressées à son berceau. Des petits yeux tous deux de couleur différente ( un bleu et un vert ) ainsi que de grandes et longues dents cachées par un appareil dentaire aux bagues abîmées par le temps et la nourriture qu'elle ne cessait de s'enfiler à longueur de journée ( l'Uggly Betty de David mouhahaha XD ). Presque tout le monde se moquait d'elle dans son école et, vous l'aurez bien compris, en bon futur Serpentard qu'il était, David ne dérogeait pas à cette règle. Lui et ses petits camarades l'avaient alors rebaptisée " Loch Ness ". Charmant n'est-ce pas ? Inutile de vous préciser que la méchanceté dont le jeune Tailor et ses amis faisaient preuve blessait profondément cette pauvre fillette qui devait son physique ingrat au fait que ses parents ne se souciaient que très peu d'elle et de son état de santé ou moral. Aussi impossible que cela puisse vous paraître, David regrettait aujourd'hui plus que tout au monde de s'être moqué de cette fillette et cette dernière laissait dans son esprit un souvenir des plus douloureux.
Les années avaient passé et David était entré à Poudlard mais il lui arrivait parfois de rentrer chez lui pour les vacances. Ces occasions de retrouver son petit chez lui étaient cependant rares car ses chers paternels n'étaient presque jamais là pour les vacances. Où étaient-ils ? Soit au travail, soit en vacance sur une île paradisiaque en compagnie de quelques uns de leurs meilleurs amis sorciers. Pour en revenir au " Loch Ness ", elle aussi avait grandi mais son état ne s'était pourtant pas amélioré. David ne trouvait cependant plus cela amusant de se moquer d'elle. Comme quoi le temps passe et les gens changent ... Le jeune homme ne voyait plus ce qu'il pouvait bien y avoir de drôle à critiquer quelqu'un vis-à-vis de son physique. Bon, je l'admets, il adorait se payer la tête de cet idiot de Londubat mais il faut bien une exception à tout non ? Lorsqu'il l'avait donc revue, il s'était simplement contenté de la regarder de son habituel air hautain, ne répondant même pas au petit bonjour qu'elle lui avait timidement adressé. 12 ans, David avait alors 12 ans, tout comme elle. 12 ans, plutôt jeune pour mourir non ? Une après-midi comme les autres, alors qu'il revenait du square où il avait passé une bonne journée en compagnie de ses amis sorciers, le jeune homme avait été intrigué par la présence des autorités moldues au niveau d'une maison délabrée. Jouant des coudes, David était parvenu au premier rang et ce qu'il vit alors le laissa sans voix. Le corps de ce qui avait toujours été le " Loch Ness " gisait à terre, inanimé. Ce ne fut pourtant pas le corps de son ancienne camarade qui choqua le plus le jeune homme, ce fut la réaction qu'avaient ses parents face à la mort de leur fille unique. Le père ne cessait de s'écrier que cela lui ferait une bouche de moins à nourrir tandis que la mère hurlait à tue-tête qu'ils étaient enfin débarrassés de cette monstruosité. Ces propos ainsi tenus ne firent qu'accentuer la haine que David avait vis-à-vis des moldus et c'est en particulier à partir de ce jour que le jeune homme ne les considéra désormais plus que comme des moins que rien. Les journaux locaux n'avaient alors cessé de parler de ce suicide juvénile, se demandant ce qui pouvait bien en être la cause. Les moqueries, des parents indifférents à elle, peut-être même le comportement de David lui-même avaient conduits cette jeune fille à sa perte. le pire c'était que le jeune Tailor ne se souvenait même pas de son prénom, ne retenant d'elle que " Loch Ness ". Le Serpentard s'était alors promis de ne plus jamais juger des personnes vis-à-vis de leur physique ... Sauf Londubat dont le comportement maladroit l'agaçait plus que tout !
Il n'était cependant pas sûr qu'Ophélia soit aussi gênée par son surnom au pont d'aller se suicider, surtout qu'elle se doutait certainement que David ne disait plus cela pour la blesser mais plutôt pour en faire une marque d'affection entre eux.
« Comme vous voudrez O-p-h-é-l-i-a ! » dit-il en articulant bien le prénom de cette dernière.
Une chose rassurait David dans les propos précédemment tenus par la Serdaigle ; au moins elle appréciait le cadeau. Le vert et argent n'osait s'imaginer comment il aurait réagi si elle le lui avait jeté au visage en lui hurlant qu'il pouvait bien se le garder son stupide bouquin moldu. Il n'aurait probablement rien montré mais cela l'aurait profondément humilié. Il regarda Ophélia qui se trouvait encore debout, en face de lui et qui, bizarrement, n'osait pas le regarder.
« Je n’ai plus peur de toi ! » dit-elle fièrement, toujours en évitant de croiser son regard.
Le jeune homme la suivit des yeux tout en continuant de jouer tandis que cette dernière venait prendre place à ses côtés sur le banc. Il conserva son regard sur elle, espérant que cette dernière lèverait bientôt les yeux sur lui. Il était habitué à ce que les gens baissent les yeux en sa présence mais Ophélia n'avait strictement rien à craindre de lui alors pourquoi se bornait-elle à regarder partout sauf dans sa direction ? L'espace d'un bref instant, le Serpentard se demanda même s'il n'avait pas un énorme bouton sur le nez mais finit par se dire que ce ne devait certainement pas être pour cette raison que la demoiselle préférait admirer le paysage plutôt que de le regarder lui. Tandis que son regard était ailleurs et que David avait reporté toute son attention à sa chère Gibson, la voix d'Ophélia rompit le silence qui s'était installé entre eux.
« Alors, depuis combien de temps, tu joues de … de ton truc ? Guitare ? » demanda-t-elle.
À vrai dire, David ne s'en souvenait pas. Aussi loin que sa mémoire puisse remonter, il avait toujours su jouer de la guitare et du piano, il ne possédait donc pas de réponse à cette question.
« Hmm, j'en joue depuis toujours. » répondit-il simplement avant d'ajouter « Pourquoi tu ne me regardes pas quand tu parles ? Je ne suis pas Méduse tu sais, je ne transforme pas quiconque me regarde en statue de pierre, bien que l'envie m'en prenne parfois ... »
Il continua de jouer tout en regardant sa camarade. Les faibles lumières de l'hiver créaient de très jolis reflets bleutés et verts dans ses cheveux blonds, détail qui n'échappa pas à David qui resta bloqué quelques instants en regardant cette chevelure, ses doigts courant sur les frètes et les cordes de sa guitare.
« Je crois que, au fond, tu as encore peur de moi. » finit-il par dire en souriant et en retournant à sa guitare. |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Mar 5 Aoû 2008 - 18:04 | |
| « Comme vous voudrez O-p-h-é-l-i-a ! » fit David, en prenant soin de bien articuler son prénom.
Soit ! Elle avait gagné, sortons le champomy ! Enfin, gagner, c'est un bien grand mot. On va dire qu'il s'est résigné à l'appeler par son prénom, même si, par le plus grand malheur, il n'allait pas tarder à lui redonner son si ' charmant ' surnom. Nous n'allons pas dire que ce surnom était déplaisant (Ooh ... si) mais il n'était pas flatteur. Imbécile. Imbécile. La Serdaigle se répétait sans cesse ce mot, essayant d'en découvrir le véritable sens et ce que David voulait dire par là. Peut-être qu'à ses yeux, elle n'était qu'une pauvre pomme. Sa pauvre petite pomme préférée ? Bizarrement, ça sonnait un peu mieux aux oreilles de la jeune fille. Cela dit, elle n'allait pas le lui dire : elle en était bien incapable. Apparemment, le courage ne faisait pas partie de ses qualités. Enfin, le courage ... Face à David, elle était aussi courageuse d'un asticot. Je ne dis pas que devant d'autres personnes, elle était Indiana Jones mais, avec le Serpentard, c'était beaucoup plus flagrant. Elle se faisait presque honte. Ophélia se demandait juste quel mystérieux pouvoir il exerçait sur elle : il lui avait peut-être lancé un sortilège de soumission. En était-il réellement capable ? ... Mouais.
Elle se demanda soudainement si elle n'aurait pas mieux fait de rester dans son dortoir ce matin. A ruminer seule comme une pauvre fille martyrisée. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'Ophélia était bien incapable de le regarder dans les yeux (à la limite, elle pouvait regarder les cheveux du jeune homme, mais ça restait néanmoins étrange ...). Comme je l'ai dit précédemment, elle se faisait presque honte. La Serdaigle se faisait passer pour une belle hypocrite : généralement, ce genre de personnes ne vous regardent pas dans les yeux. Elle se mordit la lèvre, réfléchissant intensément : et je vous jure que ce n'était pas arrivé depuis un bon moment ! Bon, j'exagère mais exagérer n'a jamais tué personne. Enfin, je crois. (J’ai comme un doute xD) Heureusement que David comblait les blancs avec sa Guitare ; merci au Dieu créateur de Guitare ! Ophélia était bien incapable d'ouvrir la bouche pour placer une remarque quelque peu amusante. Sans doute était-elle un peu trop zombifiée pour sortir une blague ou deux.
« Merci, David. Ca me fait plaisir. » lui fit-elle gentiment, toujours plus ou moins absorbée par la contemplation de ses pieds. Enfin Ophélia allait se faire appeler par son nom. Aaah.
Tandis que David jouait, ou faisait elle ne savait quoi (hors de question qu'elle le regarde), Ophélia regardait ses mains. Quelle fascinante contemplation. C'était une activité tellement créative qu'elle songeait sérieusement à prendre ses jambes à son cou. Elle croisa les jambes, de façon assez extrême parce qu'elle n'aimait pas franchement cette position : ça lui faisait un mal de chien. Mais on va dire que c'était une activité comme une autre. Oui, elle avait un énorme problème. Elle commençait à devenir franchement stupide. Finalement, le surnom que lui avait trouvé David lui convenait plutôt bien.
« Hmm, j'en joue depuis toujours. » fit David, parlant de son truc ... euh, de sa guitare. « Pourquoi tu ne me regardes pas quand tu parles ? Je ne suis pas Méduse tu sais, je ne transforme pas quiconque me regarde en statue de pierre, bien que l'envie m'en prenne parfois ... »
Cette réplique l'horrifia. Cela dit, c'était une bonne question : pourquoi ne le regardait-elle pas ? Peut-être que vous avez la réponse. Peut-être pas. Mais je ne vais pas vous aider (allez, zou ! au boulot !). Enfin, peut-être qu'elle avait peur de son regard ou peut-être ne voulait-elle pas le regarder pour ne pas faire quelque chose par la suite, quelque chose qu'elle regretterait. C'est compliqué ? Je sais. Bon, assez de suspense. Elle ne voulait pas le regarder, c'était clair et net. Mais à un moment ou à un autre, il faudra bien l'observer. Pourquoi ne le regardait-elle pas ? Peut-être qu'elle éprouvait des choses envers le jeune homme. Des choses qui lui faisaient mal et bien en même temps. Des sentiments très particuliers, on va dire. Alors, on peut penser qu’Ophélia évitait son regard pour effacer de son cœur les sentiments qu’elle éprouvait envers David. Qui sait ?
« Huum. Il y a beaucoup de soleil. » répliqua-t-elle, frôlant la mythomanie, pour ajouter « Mais si tu y tiens tant … Je vais te regarder, Maître David. »
Kof kof. Pitié, qu’elle ne meurt pas. Alors, elle se tourna brusquement pour lui faire face : heureusement, elle ne mourut pas. Mais elle avait toujours mal au cœur, comme si celui-ci était serré fortement. Une sensation pas désagréable mais pas tout à fait bienfaitrice. Les yeux bleus / gris de David incendiaient littéralement Ophélia. Elle se sentait rougir. La honte, c’est tout ce qu’on peut dire. A un moment, elle rebaissa les yeux, reprenant sa respiration car, sans s’en rendre compte, sa respiration s’était coupée.
« Je crois que, au fond, tu as encore peur de moi. » fit David finalement, baissant ses yeux vers sa guitare, un charmant sourire s’affichant sur son visage.
Il n’avait pas tout à fait tort. Mais pas tout à fait raison. Ooh ! Elle ne savait plus quoi penser ! Oui devenait Non et Non devenait Oui ! Pas de doute, elle commençait à perdre la tête. Apparemment, bientôt, elle finirait à Sainte-Mangouste avec pour seul nom à la bouche : « David ». Si seulement elle était plus courageuse, son cœur pourrait être plus léger malheureusement … C’est Ophélia aussi. Pas Wonder Woman ! Même Wonder Woman ne resterait pas de glace devant Batman ... C'était forcé. Finalement, elle n'avait plus que ses yeux pour pleurer.
« Je … Moi ?! Je n’ai jamais eu peur de toi voyons … Je te le promets ! » s’exclama-t-elle violemment, ses joues virant au rouge pivoine.
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| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Mar 5 Aoû 2008 - 21:27 | |
| Le visage de la jeune fille sembla s'éclairer lorsque David prononça son prénom. Le jeune homme ne se souvenait même pas de l'avoir déjà fait un jour. Certes, il y pensait et pouvait mettre un nom sur son visage mais il lui sembla en cet instant qu'il l'avait toujours appelée " ma petite imbécile préférée " lorsqu'il se trouvait en sa présence. Il pensait qu'elle s'y serait habituée à force mais, de toute évidence, ce n'était pas le cas. Qu'à cela ne tienne, si elle était aussi fière de son prénom et bien David le prononcerait autant de fois qu'il le lui plaira. Je sais, je sais ; vous devez certainement vous demander quelle mouche a bien pu piquer David pour que ce dernier soit aussi gentil. Bah cette mouche elle est blonde et à Serdaigle. Vous voyez qui ? Non !?! Sérieux ??? Pff, bande d'ignares ...
« Merci, David. Ça me fait plaisir. » lui dit-elle alors.
La réaction du jeune fut rapide et ne dura qu'un quart de seconde, quart de seconde au cours duquel les yeux de David s'immobilisèrent dans le vide. Merci David ? Merci DAVID ? C'était un mot qu'il n'était guère habitué à entendre car, en général, le merci était souvent remplacé pas " laisse-moi David " ou " par pitié David ". Quel changement ! Ce mot était tout à fait nouveau pour le Serpentard qui le disait plus souvent qu'on ne le lui disait, aussi il ne savait pas comment réagir et s'il devait y répondre. Toute autre personne beaucoup plus ' normale ' que le jeune homme se serait contenté d'envoyer un " de rien " ou " y a pas de quoi " mais pas David, pas le garçon qui aimait choisir ses mots ! Il se contenta donc de garder le silence, ce qui n'était pas du tout habituel chez lui. Ophélia ne le savait pas et ne s'en doutait probablement pas mais elle était la première personne à qui David ne savait pas quoi répondre. Il ne manquait en général pas de répartie mais tant de courtoisie lui était devenue étrangère lorsqu'elle venait de quelqu'un d'autre que de son cercle d'amis Serpentard, c'est pourquoi elle le déstabilisait plus qu'aucune autre parole qu'aurait pu prononcer la Serdaigle.
Un silence gênant s'installa alors entre les deux étudiants ; l'un se concentrant sur sa guitare pour ne pas laisser échapper sa frustration d'être cois, l'autre admirant le panorama qui se trouvait devant ses yeux pour ne pas avoir à les poser sur son camarade. Lorsque David lui demanda pourquoi elle ne le regardait pas dans les yeux, le malaise se fit sentir chez Ophélia qui, de toute évidence, ne savait pas elle-même pourquoi elle en était incapable. Incapable, vraiment ? C'était en effet ce que pensait le jeune homme. Depuis trois mois qu'ils se connaissaient, jamais il ne l'avait vue se laisser démonter par qui que ce soit et ce même lorsqu'il s'agissait de ce cher et tendre professeur Rogue. Elle n'était peut-être pas à Gryffondor mais cette fille ne manquait pas d'audace ni de courage, c'est pourquoi David l'avait toujours vue regarder le danger ou l'ennemi en face. Au départ, Ophélia n'hésitait pas à le regarder lui aussi, ses yeux verts plongés dans le regard clair du Serpentard, mais depuis quelques temps il lui semblait que quelque chose avait changé dans son aptitude envers lui et que ce petit détail n'en était que la plus voyante des conséquences.
« Huum. Il y a beaucoup de soleil. » dit-elle d'abord, comme pour se justifier.
Mouais, bof hein ! Comme prétexte il y avait quand même mieux, surtout que le soleil était caché depuis quelques minutes par les gros nuages blancs annonciateurs de neige.
« Mais si tu y tiens tant … Je vais te regarder, Maître David. » finit-elle par ajouter.
Maître David ? Humm, ce n'était pas pour lui déplaire en fait, quelle charmante appellation !
« Maître David ? Reconnaitrais-tu enfin ma supériorité ? » fit-il en souriant, comme pour montrer qu'il ne disait pas cela sérieusement.
Pour la première fois depuis le début de leur conversation, Ophélia daigna enfin poser son regard émeraude sur celui, plus clair, de David. Le jeune homme se demanda alors pourquoi elle lui interdisait un tel ravissement, un tel spectacle. Un bref instant, David se dit qu'il aurait presque pu rougir s'il n'était pas habitué à cacher ses réactions aux yeux des autres. Rougir, certes, mais de quoi ? Tout simplement d'une telle proximité, non pas corporelle, mais juste celle de leurs âmes. Oui, car en plongeant son regard dans celui de la Serdaigle, le Serpentard avait l'impression que c'était l'âme de cette dernière qui se reflétait dans ses yeux émeraude. Une fois revenu à la raison, David remarqua que les joues de sa camarades s'étaient empourprées et que cette dernière avait de nouveau baissé les yeux. Après tout, s'il était ne serait-ce qu'un minimum ' humain ', peut-être que lui aussi aurait réagi de la sorte ...
« Je … Moi ?! Je n’ai jamais eu peur de toi voyons … Je te le promets ! » bafouilla-t-elle.
David ne croyait pas que la jeune fille pouvait rougir plus encore que maintenant mais il s'était trompé. En effet, les joues de cette dernière devinrent encore plus rouges qu'elles ne l'étaient déjà. Le jeune homme, peu habitué à ce genre de réaction, se demanda si ce n'était pas lui qui était la cause d'un tel comportement chez la jeune fille. Il ne put cependant réprimer un petit sourire au bafouillage d'Ophélia dont l'expression n'appuyait absolument pas les propos qu'elle venait d'essayer de tenir. Comme pour lui montrer qu'il ne la croyait pas le moins du monde, le Serpentard posa sa guitare à côté de lui et tendit une main vers elle. Il lui prit alors le menton et la força à relever la tête vers lui, de manière à ce que leurs yeux se rencontrent de nouveau. À la manière des médecins moldus, le jeune homme fit semblant d'examiner le regard de sa camarade avant de lui lâcher le menton et de retourner à sa guitare.
« Les yeux ne mentent jamais ; je ne te crois pas. » lui dit-il simplement tout en entamant un air joyeux.
Il la regarda alors de nouveau, un large sourire lui étirant les lèvres... |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Mar 5 Aoû 2008 - 22:26 | |
| Etrange. Si jamais on avait laissé Ophélia ouvrir la bouche, elle aurait dit ce nom. Ce simple petit mot : Etrange. Quand elle remercia David, sincèrement, celui-ci parut un peu ... choqué ? Soit. Désormais, elle lui dirait : " Va te faire voir David " en guise de Merci. Nahhh ! Je plaisante voyons !! Elle était bien incapable de lui dire ça. Pourquoi ? Hin hin, ce n’est pas assez évident ? Nous avons affaire à une Sainte. Vous n’avez pas vu son auréole ? Non ? J'me disais aussi. Bref, quelque chose lui disait qu'avec David, elle était en train de se brûler les ailes. Non, en fait, les ailes étaient déjà réduites en cendres. Un changement exceptionnel, n'est ce pas ? Mouais. On va dire que ce petit changement était imperceptible aux yeux humains. Aux yeux du principal intéressé par exemple. Ralala, la vie est belle parfois, démoniaque par instant. Est-ce que quelqu'un pensait à son pauvre petit coeur ? Sans doute pas vu que tout le monde était un peu trop intéressé par le leur. Triste caricature de l'humain en général. Mouais. Bon. Ophélia toussota pour enlever le léger malaise qui commençait à s'insinuer lentement dans son comportement. Allez, go ! On est les meilleur (maman, sortez-moi de làààà !), elle pouvait être normale avec David ! Ophélia en était pratiquement sûre. Si elle y mettait du sien, elle pouvait sans difficulté le regarder dans les yeux et lui dire : " Tu m'offres une glace ? " ou quelque chose d'autre, de plus ou moins classe bien entendu. Ce n'était pas une poule mouillée ... Hahem. Parfois, elle l'était. Et je dois dire que, en ce moment, elle n'était pas l'icône du courage. C'était plutôt le chef des asticots essayant de fuir une poule particulièrement vorace. Imaginons : Ophélia est un asticot, David est une poule (ou un coq) ... Elle fuit, ce qui est bien normal ! Bon j'admets que c'est un point de vue assez étrange mais pas si bête que ça, si on regarde attentivement.
Alors que faire ? Fuir ? Ou affronter ? Beaucoup d'adolescents vivaient ce genre de chose mais Ophélia n'imaginait pas à quel point c'était difficile. On se sentait en pleine forme, mais en même temps, carrément à terre. Ca faisait du Bien et du Mal. Un petit mélange d'émotions pas désagréable cela dit. Alors pourquoi ne pas continuer à jouer les moules échouées sur la plage ? Je vous le demande. Bah, elle se disait juste que ses ancêtres étaient en train de se retourner dans leur tombe en la voyant fuir comme ça. Une petite pensée qu'elle trouva fort négative. Elle se lancera à l'eau ... Un jour peut-être. (Traduction : dans une autre vie)
« Maître David ? Reconnaîtrais-tu enfin ma supériorité ? » lui fit David, un fin sourire s’affichant sur les lèvres.
Kof Kof. Heureusement qu’il semblait plaisanter ! Elle lui adressa jute un mince sourire, en essayant de mettre toute la joie possible et imaginable sur ses lèvres. Elle essaya encore une fois de croiser son regard durant une demi seconde avant qu'elle ne lâche prise pour contempler à nouveau le sol et ses pieds par la même occasion. Un spectacle ravissant néanmoins ! Non. Elle commençait à se mentir à soi-même, ce qui augmenta sa folie aiguë passagère. Ophélia finit d'observer l'herbe pour contempler le ciel ... Oooh. Zut. Il n'allait pas tarder à neiger. Catastrophe ! Déjà que le vent froid n'était pas vraiment apprécié par la Serdaigle. D'ailleurs, pendant l'échange de regards, David ne semblait pas réellement ému. Pfeuh ! Tant pis, Ophélia finirait vieille fille, seule avec ses cinquante chats ... Ca lui donnait presque envie de pleurer. Mais si elle laissait ses larmes couler le long de ses joues, que pourrait-elle dire pour se justifier ? A part : " Je pleure parce que ... parce que ... Argh ! " Morte.
« Mouais, on peut dire comme ça » répondit la Serdaigle, d’une voix légèrement basse.
Revenons-en à nos moutons ! Quand Ophélia fit à David qu'elle n'avait plus peur de lui (que de toutes façons, elle n'avait jamais eu peur de lui). Il posa sa guitare pour approcher sa main du visage ahuri de la jeune fille. " Il va me frapper ! " eut-elle envie de hurler. Mais peu importait. Qu'il la frappe si ça lui faisait plaisir. De toutes façons, au point où elle en était. Mais au lieu de l'assommer de coups, il lui prit le menton. Ce fut, comment dire, une joie immense de sentir la peau de sa main contre celle de son menton. Elle entrouvrit lentement la bouche, comme abasourdie par son brusque élan d'affection. Ce fut un tantinet plus dur de le regarder dans les yeux. C'est simple, à ce moment-là, elle crut mourir totalement et radicalement. Mais elle arriva, tant bien que mal, à soutenir le regard du jeune homme. Quand celui-ci lâcha sa prise, il lui déclara :
« Les yeux ne mentent jamais ; je ne te crois pas. » Avant de commencer un air joyeux avec sa guitare chérie-d'amuuur.
Bien. Ophélia déglutit difficilement. Cherchant une réponse. Oooh sacrilège ! Elle avait presque oublié qu'il ne fallait jamais répondre à David sous peine de mort. Mais là, c'était vital de lui répondre, sinon elle allait se faire passer pour une pauvre poire ou je-ne-sais-quoi. Respirons calmement. A part lui lancer le livre à la figure en lui hurlant d’aller se faire voir et qu’il ne connaissait rien, absolument rien, sur son état d’esprit du moment et qu’elle n’avait jamais eu peur de lui. Un peu ridicule d’après elle.
« Et toi ? Que disent tes yeux ? » marmonna-t-elle à ses mains avant de relever la tête pour changer brusquement de conversation « C’est étrange. Je ne t’ai jamais vu sourire autant. Ta guitare doit avoir des effets … magiques. »
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| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Mar 12 Aoû 2008 - 14:45 | |
| David commençait à trouver de plus en plus agréable la présence de la jeune Ophélia, mais plus le temps passait et moins il la comprenait. Lors de leur première rencontre, tout avait pourtant semblé si simple ! David était le méchant et Ophélia la pauvre victime. Puis les semaines avaient passé et le jeune homme s'était peu à peu rendu compte que sa pauvre petite victime devenait bien plus que cela pour lui. David, sentimental ? Plutôt mourir que de tomber dans tant de banalité ! Il voyait tout autour de lui les couples se faire puis se défaire, les amoureux se jurer fidélité jusqu'à la fin des temps avant de devenir les pires ennemis qui soient. Ils passaient alors le reste de leur temps à cracher des obscénités sur le dos de celui qui avait jadis tenu le rôle de l'être aimé dans l'immense pièce de théâtre qu'était leur vie. Ils rencontraient ensuite une autre personne et tout recommençait. C'était un cercle vicieux qui ne pouvait se conclure que de deux façons : soit le bonheur parfait en compagnie de l'être aimé, soit la tristesse infinie suite à sa perte. Tout ceci ennuyait le jeune homme qui préférait de loin rester seul avec sa guitare. C'est bien une guitare, ça fait toutes les notes que vos doigts lui demandent de faire et ça vous reste fidèle jusqu'à la mort ou la vente. Cela voulait-il dire pour autant que le Serpentard éprouvait des sentiments envers la Serdaigle ? Probablement pas... ou peut-être... de toute façon il ne le savait pas et il ne voulait pas le savoir ! Avait-il peur de connaître la vérité ? Très certainement, mais n'était-ce pas normal après tout ?
Mettez-vous quelques instants à la place de David ! Vous êtes une personne hautaine, arrogante, prétentieuse, riche à en crever et vous adorez passer votre temps libre à traumatiser quiconque croise votre route. Pire, vous en tirez du plaisir ! Vous aimez voir de la peur ou de la haine dans les yeux de vos interlocuteurs, vous aimez être craint et haït de tous, vous aimez ce que vous êtes. Il vous arrive alors de rencontrer une personne que vous aimez provoquer au début mais que, petit à petit, vous appréciez de plus en plus. Cette personne est pourtant la réincarnation même de tout ce que vous avez toujours détesté ; une petite sainte nitouche qui n'aime pas les méchants monsieurs grincheux, maladroite et étourdie, une gaffeuse de première. Elle est en fait la victime parfaite pour vous, mais vous commencez à vous lasser de la provoquer. Pire, vous prêtez attention aux propos qu'elle peut vous tenir, pensez à elle en souriant, jouez un air de guitare en imaginant que, quelque part, cette personne puisse l'entendre et le considérer comme sien. Tout ceci vous est étranger, il ne vous est jamais arrivé d'être comme cela et vous n'en connaissez pas la raison. Seriez-vous alors plus courageux que David ? N'auriez-vous pas peur de connaître la vérité ? Comme tous les adolescents à qui cela arrive, ne seriez-vous pas un peu perdu ? Perdu, oui, David Tailor était perdu mais se cachait bien de le montrer à qui que ce soit et surtout pas à la principale intéressée !
Cette dernière promenait d'ailleurs son regard de ses pieds au ciel, comme si elle cherchait un moyen d'échapper à celui du Serpentard. L'espace d'un instant, ce dernier se demanda même si sa présence n'indisposait pas tout simplement la jeune Serdaigle, si cette dernière n'aurait pas préféré pouvoir profiter seule de cette journée. Elle était tellement étrange à ses yeux qu'il lui était impossible de deviner ce dont elle avait envie ou ce qui, au contraire, l'embêtait franchement. Tout en continuant de jouer, le jeune homme leva lui aussi les yeux vers le ciel. Les longues feuilles tombantes du saule ne cachait pas la lueur blanche que lui donnaient les nuages annonciateurs de neige. Cette perspective n'était pas pour déplaire à David qui espérait peut-être que la pureté de la neige pourrait l'épurer de tous ses tourments d'adolescent.
« Mouais, on peut dire comme ça. » dit la voix d'Ophélia, le tirant de ses pensées.
Le jeune homme la regarda quelques secondes avant de poser les yeux sur sa guitare, un grand sourire aux lèvres. Voilà encore quelque chose qu'il ne comprenait pas : comment faisait-elle pour le faire sourire aussi béatement ? Il se trouvait idiot à chaque fois que cela lui arrivait, idiot et faible. Il la regarda de nouveau puis reporta son entière attention sur sa guitare chérie d'amouuuuur. Oui, une guitare c'était bien mieux qu'une fille car, en plus de vous obéir au doigt et à l'œil, une guitare ça ne vous tourmente pas, ça ne vous obsède pas, ça ne vous égare pas dans un monde où tout vous semble étranger, même vos propres réactions.
« Et toi ? Que disent tes yeux ? » l'entendit-il murmurer faiblement.
Le Serpentard était certain qu'il n'était pas dans les intentions de la jeune femme qu'il l'entende dire cela mais son sang ne fit qu'un tour à ses paroles et il lui sembla que son cœur venait de rater un battement. Il tourna la tête vers elle pour voir que la sienne était baissée et qu'elle semblait perdue dans la contemplation de ses mains. David ne savait pas si cette question nécessitait une réponse de sa part, en tout cas il était bien incapable de la lui donner. Ophélia ne se rendrait probablement jamais compte de la réaction qu'avait suscité cette phrase innocente chez David, mais peut-être que cela valait mieux pour lui après tout. Comme tous les garçons de son âge, le jeune Tailor avait sa fierté. Mais alors quand on était un garçon à Serpentard, cette fierté passait avant toute autre chose. Le jeune homme rebaissa les yeux sur sa guitare et continua à jouer, essayant d'oublier tout autour de lui, tout sauf la Serdaigle.
« C’est étrange. Je ne t’ai jamais vu sourire autant. Ta guitare doit avoir des effets… magiques. » ajouta-t-elle précipitamment, comme si elle voulait changer le sujet de conversation.
Comme c'était amusant pour David de voir que sa camarade ne se doutait de rien, de constater qu'il était un excellent acteur. D'ailleurs, soit dit en passant, si le jeune homme n'avait pas été un sorcier il serait très probablement devenu un grand acteur ou un guitariste dans un groupe très célèbre. Oui, même en étant un vulgaire moldu il aurait cherché à sortir du lot. Sa guitare avait-elle des effets magiques sur lui ? Certainement. Lorsque David ne se sentait pas au meilleur de sa forme, qu'il était contrarié, triste, fatigué ou, au contraire, joyeux, satisfait ou carrément euphorique, c'était auprès de sa guitare qu'il cherchait un exutoire. Il pouvait passer des heures à jouer sans s'en lasser, tant il aimait la musique. Elle était le seul objet capable de le calmer, de l'apaiser ou de l'occuper lorsqu'il s'ennuyait. Sa Gibson était vraiment tout pour lui et il aurait tué quiconque l'aurait ne serait-ce que griffée ou abîmée par un quelconque moyen que ce soit, volontairement ou involontairement. Il aurait été vraiment imprudent de toucher à la guitare de David et ses petits amis de Serpentard le savaient d'ailleurs très bien.
« Oui, peut-être... Je pense qu'on a tous un objet qui nous tient à cœur et dont on ne voudrait jamais se séparer. Je ne sais pas ce que c'est pour toi mais pour moi c'est ma guitare. » déclara-t-il simplement.
Puis, pris d'une idée génialement intelligente qui permettrait peut-être de briser la glace entre David et Ophélia, le jeune homme se tourna vers elle.
« Tu veux essayer ? » proposa-t-il.
Il ne savait pas si le jeune fille aurait le courage d'accepter ou si, au contraire, sa proposition allait tout simplement la faire fuir en courant. Peut-être qu'elle le détestait au point de ne même pas vouloir toucher un objet lui appartenant ? Mais non voyons, sinon elle lui aurait déjà balancé son bouquin à la figure ! Et puis, jusqu'à preuve du contraire, rien dans l'attitude d'Ophélia ne laissait à penser qu'elle détestait David. Bon, d'accord, elle ne regardait pas le jeune homme mais peut-être qu'elle n'en avait tout simplement pas envie ou que quelque chose la tracassait qui sait ? Quoi qu'il en soit, David n'avait pas envie de passer son après-midi à côté de quelqu'un qui tirait la tête...
[HJ : JOYEUX ANNIVERSAIRE N'OPHÉEEEEEEE :aléalé: ] |
| | | Invité | Sujet: Re: [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] Mar 12 Aoû 2008 - 22:14 | |
| [ Hj : Merci beaucoup à Toiiii <3 ! ] Ophélia était dans ses rêves, pensant à tout et à rien (surtout à rien) quand un flocon froid tomba doucement sur la main ; ce qui la ramena précipitamment à la réalité. Oh Seigneur : de la neige. Il ne manquait plus que ça ! David ne semblait pas follement perturbé par ces immondes flocons qui tombaient sur eux deux, dans l’espoir de les refroidir même si, entre nous, l’ambiance était déjà plombée. La faute à qui ? Hum, Jocker. Peut-être à Ophélia (sans doute) qui préférait contempler le panorama plutôt que d’observer David qui, lui, s’acharnait contre sa guitare. Enfin, acharner est un bien grand mot. On va dire qu’il faisait mumuse avec son instrument pour combler les grands silences. Merci à lui ! Merci à toi, pensa-t-elle. Soudain, elle se mit à s’en vouloir d’être aussi … timide ? Être incapable de regarder quelqu’un dans les yeux, vous appelez ça comment ? Soit dit en passant, ce quelqu’un n’était pas quelconque pour la Serdaigle. Bref. Mais on ne peut pas vraiment l’en blâmer et pour cause : les adolescents, c’est vraiment compliqué. Enfin, plutôt leurs sentiments en pagaille. Ca peut vous rendre fou ; je vous jure. A priori, ce comporter normalement n’était pas le vocabulaire de la Serdaigle. Mais cette fois-ci, elle allait faire un effort, aussi petit soit-il, ne serait-ce que pour ne pas gêner David. Aaah ! Que ne ferait-elle pas pour le rendre un tant soit peu heureux. Ou content. Ou pas trop gêné, de façon à pouvoir le revoir plus tard. Etait-ce un effet secondaire, dû aux nouveaux sentiments qu’elle ressentait, ou devenait-elle raisonnable ? Oh Oh Oh Oh ! Très drôôôôôôle !!! … Non. Enfin elle l’espérait. On va juste dire que regarder ses pieds était un spectacle assez lassant et pas vraiment amusant. Alors qu’elle était sûre qu’elle ne se lasserait pas d’observer David (sans que ça devienne trop louche quand même !). Elle leva donc son regard vers … les cheveux de David. Mouais. A ce moment-là, il avait baissé le nez vers sa guitare. A cet instant, elle aurait voulu être un instrument à cordes pincées. Pas n’importe lequel, vous avez compris …
Ophélia aurait juste aimé qu’il la regarde … Encore. Parce qu’elle savait qu’elle n’allait pas encore jouer la grande froussarde. Enfin, rien n’était moins sûr après tout. Son niveau de courage avait gagné un seuil minimum historique depuis qu’elle avait prit place près du Serpentard. D’ailleurs, peu importait ce que le monde pouvait ou non penser, mais le fait que David à Serpentard ne dérangeait absolument pas le muscle qui servait de cœur à la Serdaigle. L’amour a ses raisons que le cœur ignore, or, cette fois-ci, le cœur n’ignore pas. Bien au contraire. « Oui, peut-être... Je pense qu'on a tous un objet qui nous tient à cœur et dont on ne voudrait jamais se séparer. Je ne sais pas ce que c'est pour toi mais pour moi c'est ma guitare. » déclara-t-il d’un air posé avait qu’un grand sourire vienne s’afficher sur son charmant visage.
Ainsi donc sa guitare était son objet le plus précieux. Soudain, elle regarda l’instrument d’un œil noir. Serait-elle … Jalouse ??? Jalouse d’une guitare qui plus est. En gros, jalouse d’un truc sans vie. Qui n’est pas capable de rafler l’homme dont vous êtes tombée amoureuse (c’est dit xD). Ses yeux auraient pu anéantir toute personne se trouvant à un kilomètre à la ronde, sauf David qui était blindé. Pour une fois qu’ils exprimaient autre chose que de la joie ou de la honte. En tout cas, en objet précieux, le compte était vite fait. Il n’y en avait qu’un seul. Les autres avaient été pulvérisés (Ophélia était un éléphant dans un magasin de Porcelaine). En fait, ce n’était rien d’important, juste un petit chien en verre que son père avait eu la délicatesse de lui offrir quand elle eut Treize Ans. Le peu de sagesse qu’elle avait, lui conseillait d’aller le ranger, fermé à double tours, dans son placard, sans se prendre les pieds dans le tapis en passant. Ce qu’elle fit brillamment d’ailleurs. Depuis ce petit objet avait survécu à la bombe terrestre « Ophélia ». Mais elle n’allait sûrement pas lui raconter que l’objet, le plus précieux qu’elle avait, était un charmant petit animal en verre qui était toujours en vie grâce à un peu de sagesse venant de sa part.« Tu veux essayer ? » demanda-t-il brusquement en montrant sa guitare. Sous les yeux ahuris de la jeune Serdaigle qui s’étaient posés, non pas sur l’instrument en question, mais sur les prunelles bleutées de David.
Elle essayait d’y déceler quelque chose. Un signe qui lui fasse croire que David était bel et bien remplacé par un extraterrestre en folie. Mais ses yeux étaient toujours les mêmes et elle eut un mal fou à s’en décrocher pour les reposer enfin sur la guitare, la bouche légèrement entrouverte. La laisser jouer ??? Si elle n’était pas en état de choc, Ophélia aurait probablement rigolé un bon coup. David devait sans doute savoir que sa guitare était décédée d’avance. Mais, promis, promis, promis, elle allait faire très attention. « Tu dis ça sérieusement ? » demanda-t-elle comme pour s’assurer que ce n’était pas une moquerie de sa part. « Hmmm … Tu dois te douter que la vie de ta guitare est passée en zone rouge. Cela dit, si tu as pris conscience des risques encourus, je ne suis pas contre ! » lui lança-t-elle joyeusement.
Encore fallait-il qu’elle sache jouer. Ophélia était bien incapable de sortir un Do Mi Re correct. Bon, après tout, à défaut de faire une note juste, Ophélia pourrait toujours se lever et fracasser la guitare sur le banc comme font les Djeuns Rockeurs du Vingtième Siècle. Son petit doigt lui disait cependant que David n’allait pas apprécier ses prouesses de Rebelles à leurs justes valeurs.« Et je ne sais pas jouer. Mais je suppose que tu vas m’apprendre. N'est ce pas ? » lui fit-elle d’un ton angélique.
Ne demandait-elle pas la lune ? Quoi qu'il en soit, elle était presque sûre (à deux cent pour cent) que David allait se tenir près d'elle, sur ses gardes, vérifiant qu'Ophélia n'arrache pas quelques cordes à l'occasion. Ou peut-être allait-il lui faire confiance ? Héhé. Bref, elle ne savait pas vraiment quoi penser. Si il lui permettait de toucher sa guitare, c'est qu'il l'aimait bien ! (On s'en doute ...) Alors autant être enthousiaste à la perspective de briller aux yeux de David en tant que Guitariste non-professionnelle. |
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| | | | [Déc.] Là où nos pas nous mènent [ PV : Ophélia ] | |
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