« Le 2 août 1997,

Cher Jimmy,

Ta lettre est la plus difficile à écrire. Je ne sais par où commencer, quoi te dire, comment t’expliquer…

Je m’en veux. D’être faible, de ne pas être capable de rester pour vous. Pour toi. Mais voilà, il faut que je te le dise : je suis rentrée en France, il y a quelques jours. Et pour le moment, c’est définitif… Mes parents pensent que c’est mieux ainsi, pour la convalescence de Jasmin et la mienne. Et ils ont peur, comme beaucoup de monde maintenant. Moi aussi j’ai peur, depuis l’attaque au Ministère, depuis ce fameux soir, depuis la mort de Dumbledore, depuis les assassinats à domicile des Mangemorts.

Oh, Jimmy, j’ai surtout tellement peur pour vous. Et pour toi, particulièrement. Je ne veux pas affronter une autre perte, d’abord Charlotte, puis Catherine. Qui sera le prochain ? Je ne veux pas lire ton nom, ou celui de Carlie dans la liste des personnes qui nous ont quittées. J’aimerai vous avoir tous avec moi, en ce moment, pour vous serrer dans mes bras, entre votre voix et sentir votre cœur battre. J’aimerai que tu puisses me rejoindre, là où on est en sécurité. Sache que tu seras toujours le bienvenu chez moi.

Je t’en prie, ne prend pas de risques inconsidérés. Je ne pourrais pas supporter de te perdre. Je ne sais pas quand je te reverrai pour la prochaine fois, et je ne sais même pas si cela se fera un jour. Alors… Je ne sais pas si j’aurai une autre occasion de te le dire, mais je t’aime. Je ne sais pas si ce n’est que comme un ami, mon meilleur ami, ou si c’est quelque chose de plus. Je ne suis pas très douée avec mes sentiments, tu sais, mais il fallait que je te le dise.

Prends soin de toi, prends soin de nos amis. Tu vas tellement, tellement me manquer… J’espère que nous pourrons continuer à nous écrire, mais je crains que les choses ne changent à ta rentrée à l’école. Sache que je penserai à toi, toujours. Je ne t’oublierai pas, et dès que le monde sera plus sûr, ou que je serai prête, je reviendrai te trouver.

Amaryllis »