ADRIAM JAY ALCONBURY
FICHE DE PRÉSENTATION

IDENTITÉ DU PERSONNAGE PRÉNOM(s) & NOM : Adriam Jay Alconbury DATE DE NAISSANCE & ÂGE : Né le trois mars 1983 / Quatorze ans ANNÉE : Quatrième année ORIGINE * : Né-moldu REJOIGNEZ-VOUS NUNCABOUC? * : Non, désire ardemment cacher ses origines ANIMAL ÉVENTUEL : Un gros chat au poil noir très touffu nommé Edgard, surnommé « Patapouf », bien vieux déjà. Très câlin, mais également très paresseux. CLUB(S) : N'appartient pour l'instant à aucun club BAGUETTE : Bois de chêne blanc avec crin de licorne en son cœur. 27.94 cm de longueur. Légèrement flexible PATRONUS : Un lapin sauvage

HORS JEU COMMENT AVEZ-VOUS CONNU CE FORUM ?   Je l'ai connu grâce à Meredith Breckenridge ÂGE IRL : 17 ans PERSONNALITÉ ÉVENTUELLE SUR L'AVATAR : Ezra Miller EST-QUE VOTRE PERSONNAGE POSSÈDE(RA) UN POUVOIR SPÉCIAL ? Il n'en possèdera pas DÉSIREZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ(E) ?(voir Ici): Non, merci AVEZ-VOUS LU LE RÈGLEMENT ? : >

APPARENCE (300 mots) PHYSIQUE : Jay n'est pas de ces êtres dont la beauté est acquise au premier coup d’œil, au sourire éclatant, à la démarche assurée, au charme certain. Non. C'est plutôt une silhouette anonyme se glissant précipitamment entre les autres élèves dans les couloirs. Il lui faut en général plusieurs semaines pour se faire remarquer. Et encore. La première chose que vous distinguerez sûrement, c'est la pâleur lunaire de son teint, contrastant étrangement avec sa crinière noir corbeau, la plupart du temps désordonnée. Ses petits yeux sombres et en amande lui donnent un air intrépide et sauvage. Ils donnent sur une bouche pulpeuse, qui aurait pu être plus sensuelle encore si elle formulait de belles phrases. Son visage est encadré par une mâchoire plutôt prononcée, ce qui ne l'empêche pas d'avoir parfois une attitude dite « féminine » — par la gestuelle, principalement. Un croisement de jambes sur une chaise. Des yeux parfois légèrement maquillés. Une main passée dans les cheveux. Des ongles vernis de noir. Un autre garçon aurait peut-être trouvé cela ridicule... mais pas lui. Aimant se jouer des conventions, il s'amuse. Son aspect androgyne — allure longiligne, hanches très étroites, délicatesse prononcée — le conforte dans sa position. Il ne se trouve pas spécialement beau, toutefois il s'accepte tel qu'il est. Physiquement parlant, du moins. Cela lui aura pris un certain temps, certes. Il apprécie se scruter attentivement devant un miroir. Ce n'est nullement du narcissisme, juste de la confrontation. Il voit ce corps. Il voit ce visage. Et il se dit qu'il en aura encore pour longtemps en leur compagnie. Si l'esprit est cloisonné dans une entité, autant assumer celle-ci, non ? Son contrôle sur son corps le rassure, aussi n'aime-t-il pas le contact physique inconnu, qui le gêne. Par contre, il apprécie les matières douces. Son gros chat Edgard — ou Patapouf, comme il aime le surnommer — l'a bien compris, aussi vient-il souvent sur les genoux du jeune sorcier lorsque celui-ci est attelé à la table de la salle commune.

PERSONNALITÉ (300 mots) CARACTÈRE : Le maître mot pour décrire Jay serait... tiens, en voilà une tâche bien compliquée. Comment réduire un être si complexe, en un seul mot précis ? Comment réduire sa personne à une case prédéfinie ? Comment le faire entrer dans le moule, quand sa totalité tend à lui échapper ? Hm. Jay est un être de paradoxe. Une partie de lui semble toujours en décalage avec le monde. Ailleurs. Prenons un exemple concret. Quand Jay parle avec quelqu'un, il ne va jamais vraiment regarder son interlocuteur/ice en face. Il aura toujours quelque chose d'autre à faire — enlever une saleté accrochée à son ongle, admirer le ciel, tripoter sa bague — un anneau argenté à son pouce droit. Cela lui vaut de nombreuses altercations, notamment avec ses parents, ou bien ses professeurs. Jay est, de ce fait, en apparence incapable de se concentrer sérieusement sur quelque chose. Son esprit semble divaguer, allant sans cesse d'un sujet à un autre, à une vitesse vertigineuse. La réalité est bien plus complexe. Jay calcule tout, emmagasine tout. Très sensible aux sons, il n'a tout simplement pas besoin de voir la personne avec qui il parle. Il sait comment se maîtriser, privilégiant un masque inexpressif à une attitude trop exubérante. En effet, il déteste attirer l'attention ou être dévisagé. Il préfère, et de loin, faire profil bas plutôt que se donner en spectacle. Très introverti, on a parfois du mal à saisir ce qu'il ressent. Il ne montre pas ses émotions, même si elles débordent abondamment en son intérieur. Cela peut parfois en dérouter, voire en lasser certains. Ajoutons à cela qu'il n'est pas patient du tout. L'attente est pour lui synonyme de perte de temps. Cela peut vite le mettre hors de lui. Il ne clarifiera pourtant jamais son mécontentement, préférant une attitude parfois hautaine et très fermée pour se protéger de sa noirceur, et donc des conflits potentiels. Il fait tout pour les éviter ; pour lui, les conflits sont synonyme d'enfantillages. Est-ce une manière de tenter de contrer sa peur d'être abandonné ? Étant également très exigeant avec lui-même, il a du mal à reconnaître ses tords. Cela est peu pratique : Jay ne voudra jamais revenir sur un malentendu, donnant en apparence raison à l'autre pour finir par lui être rancunier. Côté relations, Jay a du mal à se faire des amis, à cause de cette difficulté à montrer ses émotions. Il considère plutôt les gens autour de lui comme ses alliés. La compagnie des autres l'étouffe très vite. Mais dès qu'il les quitte, c'est la solitude qui le glace. Il ne désire pas perdre son temps à chercher « l'amour » et aspire à d'autres objectifs. Ambitieux, il rêverait par-dessus tout travailler chez Gringotts, la célèbre banque des sorciers. Il n'aime pas les nés-moldus, leur vouant une haine féroce. Cette « vermine », comme il les appelle, n'a, pour lui, pas sa place dans l'école de Sorcellerie. Il les voit faibles, et incapables de se défendre convenablement. Cela lui provient sans-doute d'un traumatisme éprouvé dans sa jeunesse : la mort de son meilleur ami moldu qu'il a toujours vécu comme un abandon — l'abandon le plus cuisant de toute son existence. Il ne croit néanmoins pas au hasard et se dit que si une chose arrive, c'est qu'elle devait arriver. Se rattachant à la magie, il pense désormais que celle-ci est chose la plus importante chez quelqu'un. Elle doit, en sa logique, se transmettre de générations en générations. Si celle-ci apparaît sur un coup de tête, celle-ci sera moins puissante, donc gâchée. Cela est très paradoxal parce que Jay lui-même est un né-moldu. Cependant, honteux, il fait tout pour le cacher, restant très mystérieux au sujet de ses origines. Il se sert pour cela de son attitude arrogante, qui dissuade en général vite les autres de lui poser plus de questions. En apparence sûr de lui, Jay est en réalité dépassé par cela, tourmenté par son besoin de faire ses preuves. Il n'effleure pas la surface des choses, mais les traite en profondeur. Il travaille donc beaucoup, voire énormément. Il n'hésite pas à sacrifier des nuits de sommeil pour se documenter, analyser, chercher, trouver des pistes... combien de fois a-t-il été traîner dans la bibliothèque, même lors d'une heure libre entre deux cours, recherchant activement dans les archives s'il n'y découvrait pas un sorcier, ou une sorcière ! du même nom que lui ? Il excelle donc dans l'Histoire de la Magie, mais aussi en Métamorphose et en Sortilèges. Il s'intéresse également de près au cours de Défense contre les forces du Mal et au Soins aux créatures magiques. Il reste évasif quant aux autres matières, se révélant être un élève moyen. Cela ne lui plaît guère. Il désire être le meilleur partout, se mettant une pression à la limite du supportable.

HISTOIRE DU PERSONNAGE (800 mots)


« Jay Alconbury », tel était son nom. Du moins, comment il souhaitait être appelé. « Jay » était en réalité son deuxième prénom. Il n'avait pas honte de son premier prénom, comme vous pourriez le penser. Ce n'était nullement une question de goût. C'était en réalité bien plus profond.

***

Jay avait trois ans, et il avait peur. Accroché au pantalon de sa mère, il marchait à reculons. Pourtant, la grosse bâtisse en ciment se rapprochait inéluctablement. On lui avait dit au-préalable que cela s'appelait une « école », que « tous les enfants doivent y aller », et qu'il s'y ferait des « tas d'amis ». Mais cela ne changeait rien. Pour lui, sa mère l'abandonnait là, livré à lui-même. Il n'était pas assez bien pour elle. Elle le laissait parce qu'elle ne l'aimait pas. Elle allait prendre un autre enfant. Les échanger. Elle ne reviendrait pas. Elle allait l'oublier. Il ne pouvait se sortir cela de l'esprit. Quand elle était partie, le laissant désespérément seul dans la cour de récréation, il avait senti un véritable déchirement le parcourir.

Quelques minutes plus tard, un autre enfant s'approcha curieusement de lui. L'observant, il lui demanda de sa voix haut-perchée :

— Pou'quoi tu es tout seul ? Tu n'as pas d'amis ?

Levant les yeux, Jay lui avait répondu qu'il ne savait pas. L'Autre avait alors renchérit :

— Tu veux deveni’ mon ami ?

C'est à ce moment précis que Jay remarqua ses yeux. Des yeux aussi clairs que lui les avait sombres. Des yeux qui semblaient tout voir, tout connaître, des yeux qui venaient d'une autre planète. Des yeux qui l’ensorcelleraient pendant six ans.

— Oui...
— Tu t'appelles comment ?
— Adriam.
— Oh, moi aussIIIIII ! avait hurlé l'enfant, accentuant le « I ».

Jay n'avait pas pu répondre. Il était trop occupé à sourire.

***

Adriam et Jay, appelés les « Adriam au carré », furent dès lors inséparables. Ils étaient si proches que c'était désormais impossible pour eux d'imaginer une vie sans leur partenaire. Ils parlaient de leurs rêves similaires, de leurs mondes équivalents, de leurs vies fantasmées, ils se chantaient des comptines, ils riaient. Il suffisait d'un son pour les rapprocher. Il suffisait d'un goût pour les émoustiller. Il suffisait d'un regard pour les connecter. Un silence, pour eux, disait tout. Ils vivaient ensemble, dans leurs imaginaires identiques en tous points, parés, fusionnels, sacrés. Rien, pas même les adultes, n'auraient pu briser quoi que ce soit dans leur amitié. Parce qu'ils avaient trouvé leur alter ego. Ils n'étaient plus seuls...

Quand les premiers signes de magie pour Jay furent apparents, soit vers l'âge de six ans, Adriam fut le premier à en être émerveillé. Un autre enfant l'aurait trouvé étrange, comme ces autres. Un autre enfant aurait pris peur, comme ces autres. Un autre enfant aurait été jaloux, comme ces autres. Mais pas Adriam. Pas Adriam. Lui regardait de ses grands yeux attentifs la branche que Jay faisait tressauter, à vingt centimètres du sol. Il s'extasiait dès qu'il s'envolait durant un instant — alors qu'il était sur une balançoire — pour atterrir gracieusement sur le béton. Adriam était avec lui. Et tant qu'Adriam était avec lui, rien ne pouvait lui arriver. Ils étaient à deux contre le monde.

***

Il avait dix ans. Il avait tout juste dix ans et venait d'être balayé d'un revers de manche, juste comme ça.

C'était son grand-père qui lui avait tout expliqué, un jour d'août. Comme Jay n'avait que neuf ans, il avait pesé ses mots. « Ce sont des choses qui arrivent. », avait-il conclu, de sa voix rouillée par le temps. Jay regardait sa main posée sur son épaule. Il savait que cela était censé le réconforter. Le problème, c'était que cela ne le réconfortait pas. Au contraire. Son grand-père lui souriait tristement, puis alla sur la terrasse tirer quelques bouffées sur sa pipe en bois, pour masquer ses larmes. Jay l'avait vu. Il n'avait rien dit. Il n'avait rien fait. Il s'était seulement demandé pourquoi les grandes personnes — en particulier les hommes — se cachent pour pleurer.

Jay, après cela, ne fut plus du tout pareil. Alors qu'autrefois, la chaleur d'Adriam lui créait un rempart contre la solitude, il dut, à son absence, s'y résigner. Oh, ce fut loin d'être simple. Pendant près de deux ans, Jay ne parvint pas à accepter la mort de son Ami. Combien de fois avait-il compté sur sa magie pour le ramener à ses côtés ? Combien de fois avait-il scruté le ciel, espérant apercevoir ne serait-ce qu'un signe — en vain ? Combien de fois avait-il songé à le rejoindre ? Des dizaines, des centaines de millions de fois...

Le plus douloureux pour lui, c'est qu'il n'eut pas l'autorisation requise pour aller à l'incinération d'Adriam. Sa mère trouvait qu'il était trop jeune. Son père était du même avis. La seule opportunité de dire « Adieu » à Adriam lui fut donc brutalement abolie. Il avait dû, à la place, être gardé chez une amie de ses parents. Elle lui offrait des parts de fondant chocolat et tentait de le faire rire, lui contant des histoires rigolotes. Mais ses tentatives se révélèrent inutiles lorsque Jay, ayant recours à la magie, lui renvoya ses livres et assiettes au visage, la blessant involontairement. Il fut dès lors envoyé chez une psychologue à l'allure stricte. Celle-ci ne le réconfortait pas — bien au contraire ! Jay, malgré son jeune âge, pouvait lui deviner une certaine antipathie. Il se sentait épié par ses grandes lunettes grises aux verres épais, jugé par sa fine bouche pourpre, agressé par ses longs ongles qu'elle faisait taper sur le bureau quand elle attendait une réponse à sa question, lancée là, au hasard, d'une voix criarde. Comme il pleurait avant et après chaque rendez-vous, ses parents durent bien admettre, au bout de deux mois interminables, que ce n'était pas une solution pour lui. Ils laissèrent donc tomber la psychologue.

Le commencement des cours de piano fut pour lui, une libération. Attiré depuis toujours par cet instrument qui lui demeurait inaccessible dû à un coût trop élevé — ses parents ne roulaient pas sur l'or — il avait saisi l'opportunité de pouvoir commencer à en jouer. Ses longs doigts fins se promenaient habilement sur les touches, jouant avec intensité. Il ressentait la musique, avait la sensation de la caresser du bout des doigts, s'envolant, dansant, ne faisant plus qu'un avec elle. Il était mélodie. Le piano fut pour lui, et même encore aujourd'hui, une raison de vivre.

Mais il prit, depuis l'accident de son ami, une décision radicale : plus jamais, ô grand jamais, il ne se ferait appeler « Adriam ». Cela lui remémorait trop de souvenirs. Adriam était son autre lui-même. Adriam lui avait été arraché, provoquant son déracinement prématuré. On l'avait dépouillé d'une partie de lui. De la meilleure partie de lui. Les Adriam étaient morts. Oui. Les deux.

***

Lorsqu'à onze ans, Jay reçut sa lettre d'admission pour l'école de sorcellerie de Poudlard, il mangeait en compagnie de ses parents dans leur modeste salon. Le hibou avait traversé la fenêtre ouverte, de ses grandes ailes déployées, provoquant un cri de la mère de Jay. Celle-ci était une femme plutôt impulsive. Elle avait toujours eu peur des oiseaux, sans qu'elle puisse se l'expliquer. Heureusement pour elle, le hibou disparut après avoir laissé l'enveloppe... dans l'assiette de Jay, la barbouillant de sauce tomate. Cette anecdote l'avait fait sourire.

Pour les parents de Jay, la découverte de la magie fut une délivrance. Leur enfant n'était pas malade, mais sain ! Leur enfant n'était pas anormal ! Ils avaient, de soulagement, serré leur fils dans leur bras, au point de lui rompre quelques côtes.

Pour l’intéressé, c'était aussi une grande découverte. Il lisait et relisait la lettre, n'en croyant pas ses yeux. Alors, c'était ça. Le fait d'avoir l'impression de pouvoir contrôler toutes sortes de choses, de ne pas être obligé de se servir d'une allumette pour allumer une chandelle... il avait de la magie dans les veines. C'était un... un Sorcier. « Sorcier », ce mot résonna étrangement en son esprit.

Durant les deux mois de vacances d'été précédant sa première année, il était pris d'un mélange d’excitation, de crainte, de fascination et de stress. Il avait lu et relu — sans toutefois bien comprendre — quelques passages de ses livres, achetés d'occasion sur le grand Chemin de Traverse.

C'était d'ailleurs là qu'il s'était approprié son chat, Edgard. Il était à vendre, mais personne ne le voulait. Il était très gros. Et plus vieux que la plupart des autres. On choisissait toujours autre que lui : un chat fin, robuste, musclé, plus jeune. Le gros regardait systématiquement, d'un air déçu et triste, partir un de ses congénères. Il fixait toutefois avidement chaque passant de ses grands yeux verts, minaudant. Quant son regard croisa celui de Jay, celui-ci eut l'intime conviction qu'il se passait quelque chose entre l'animal et lui. Une sorte de... connexion. Un lien particulier. Quelque chose comme ça. Il fit confiance à son instinct, aussi le prit-il sur le champ. Commença alors une autre vie pour le matou, loin de la boutique et de tous les désavantages que cela comportait.

***

L'école de sorcellerie. Poudlard. La magie. Les sorciers. Un passage. Un cycle. Un nouveau monde. Profiter de l'opportunité. Se reconstruire. Vivre avec le deuil. Vivre sans Adriam. Vivre.

EXEMPLE DE RP (1000 mots)

2/ Suite à une heure de colle injustement donnée, vous devez aider Mrs Pince à trier les livres et les ranger ceux qui vont dans la réserve. Cette dernière vous laisse seul(e) un moment, et alors que vous êtes à votre tâche, un grincement et un tour de clef se fait entendre : la bibliothécaire vous a oublié(e) et enfermé(e) au beau milieu des livres. La bonne nouvelle est que vous avez votre baguette, la mauvaise est que, depuis les balades nocturnes du trio Potter, Granger et Weasley, un Alohomora ne suffit plus pour ouvrir la porte.



Lumière qui s'éteint. Clic-clac. Bruit de serrure qui tourne. Bruits de pas qui s'éloignent. Jay leva ses yeux à moitié endormis vers la porte. Avait-il rêvé ? Oui, sûrement. La bibliothécaire n'allait quand même pas l'oublier là. Ce serait absurde. Totalement inimaginable. Lui, Jay Alconbury, se faire piéger ainsi ? Allons... il se leva de la chaise sur laquelle il demeurait pour trier les manuels, puis sortit sa baguette de sa poche.

— Lumos. Ah. On y voit tout de suite plus clair, marmonna-t-il.

Il la dirigea vers la porte, qui semblait bien scellée. Il mit quelques secondes avant de réagir, puis lança un « Alohomora », sans toutefois grande conviction, sachant que le sortilège avait peu de chance de fonctionner, après les événements passés. La porte ne bougea en effet pas d'un millimètre. Jay leva les yeux au ciel — cela lui permettait mieux de se concentrer. Il aperçut alors un gros livre noir épais posé sur une étagère très haute, provenant de... la Réserve. Sans qu'il puisse se l'expliquer, sa couverture — et plus particulièrement sa reliure, l'intriguait. Celle-ci, de couleur argentée, semblait sur le point de se rompre. Une légère odeur de poussière en émanait. Sans une once d'hésitation, le sorcier l'attira à lui avec la formule d'attraction, « Accio », avec l'envie de le consulter de plus près. Il n'avait pas de titre. Étrange pour un livre de cette taille.

A peine l'eut-il ouvert que deux sangles épaisses et de matière gluante s'enroulèrent autour de ses poignets, les immobilisant contre le bureau. Sa baguette lui avait glissé des mains et demeurait quelques centimètres plus loin. Jiude laissa échapper un cri de surprise, bientôt englouti par le murmure persistant du livre.

Oseras-tu te confronter
A ta peur la plus redoutée ?

— Qu'est-ce que...

Les mêmes paroles se répétaient, inlassablement. Le sorcier décida de ne pas y faire attention, préférant garder son sang-froid. Même si il n'y avait personne dans la pièce, c'était important pour lui. Malgré son poignet figé, Jay put récupérer sa baguette grâce à son index et son majeur. Il la visa instantanément sur la sangle de son poignet droit :

— Diffindo !

La sangle se brisa d'un coup. Le livre hurla sous le choc. D'un mouvement adroit, le sorcier coupa l'autre sangle. Les hurlements redoublèrent d'intensité. Malheur ! Il allait bientôt réveiller tout le château ! Il se surprit néanmoins à penser qu'ainsi, la bibliothécaire pourrait revenir sur ses pas et le chercher... mais abandonna vite cette idée saugrenue, la chassant dans un coin de sa tête. Il était seul. Par conséquent, il devait aussi se débrouiller SEUL. Plutôt mourir que d'aller chercher de l'aide. Jay referma le livre, essayant de l'amadouer en le caressant et en lui susurrant des gentillesses. Il était en réalité convaincu que les livres étaient vivants, du moins ressentaient les choses. A son immense soulagement, le livre finit par se taire. *Voilà qui est déjà mieux.* Il le renvoya sur son étagère, se demandant pourquoi il y en avait de ce genre dans une école.

Sa peur la plus redoutée. Il ne pouvait même pas y penser sans éprouver une sensation de malaise profond. Un vertige. Des sueurs froides. Il grimaça, se maudissant de sa faiblesse. Il n'aimait pas se sentir vulnérable. Non. Il était convaincu que la fragilité n'était pas pour lui. Il voulait dominer. Et pour cela, il fallait se dominer soi-même. Se surpasser.

Ses pensées l'acheminèrent peu à peu vers le Seigneur des Ténèbres. Il éprouvait à son égard un mélange d'admiration et de crainte. Lui n'avait peur de rien, il en était convaincu. C'était pour cela qu'il régnait en Maître. Une connaissance illimitée, un savoir à toute épreuve. Cependant, il n'appréciait pas la manière dont certaines choses prenaient tournure, jugeant Vous-Savez-Qui parfois trop radical. Certes, comme pour Lui, les nés-moldus ne lui inspiraient que du dégoût, mais était-ce pour autant acceptable de les torturer ? Il se rassit sur sa chaise, songeur.

Il se releva quelques instants plus tard, le coude endolori. Réfléchir. Il lui fallait réfléchir calmement. Il n'allait quand même pas passer la nuit dans cette fichue bibliothèque. Aller, quelque chose, n'importe quoi...

Il se sentait au bord de l'implosion. Situation difficile pour le jeune homme, qui ne supportait pas l'échec, ni même la situation de faiblesse. Il se saisit à nouveau de sa baguette et se balada entre les rangées de livres, en prenant bien soin de jeter un regard mauvais à celles de la Réserve. Marcher l'avait toujours calmé, du moins avait toujours amoindri les dégâts qu'il pouvait causer en ces temps-là. N'étant pas expressif, les dommages n'étaient pas dirigés contre les autres, mais contre lui-même. Quand il était énervé comme cela, Jay rejetait la faute sur ses origines, écœuré. Pourtant, il aimait sa famille, en particulier ses parents. Pour sûr qu'il les aimait ! Mais... d'une autre part, le sorcier leur en voulait terriblement de ne pas être comme lui. De ne pas savoir pratiquer la magie. De n'en avoir même pas une goutte dans leur veines. Et pourtant. Il savait pertinemment que ce n'était pas de leur faute, qu'ils n'y pouvaient rien, que c'était comme cela et pas autrement.

Cercle vicieux.

A mesure qu'il avançait, il se sentit brusquement mieux, là, en solitaire, avec presque tous les livres du monde à son accès. Cela avait quelque chose... d’excitant. Il se surprit avec un sourire narquois au coin des lèvres. Sa démarche se fit plus souple, son regard plus accrocheur, son air plus hautain. Peu importe sa famille. Peu importe tout le reste. Ce qui comptait en cet instant précis, c'était lui, là.

Il se dressa fièrement sur la table...
… accédant ainsi — à quelques mètres en largeur près — à la fenêtre donnant sur l'extérieur. Décidément, le sort jouait en sa faveur. D'un coup négligé de baguette, il en cassa les carreaux, de façon à ce qu'il puisse passer au travers. Ce satané livre avait déjà hurlé, que cela n'avait réveillé personne.

Un rebord étroit surplombait la fenêtre. S'il parvenait à se hisser dessus, puis à escalader le château jusqu'à trouver une autre fenêtre, la briser, puis s'infiltrer à l'intérieur... alors ce serait bon. Mais il n'y avait aucune raison pour que son plan ne marche pas, n'est-ce pas ?

Après avoir respiré longuement, il s'élança vers la fenêtre, faisant tomber au passage quelques livres au sol. Peu lui importait. Il n'avait plus besoin d'eux. Il tendit les bras vers la lucarne, même si, en raison des carreaux cassés, l’atterrissage allait être rude. Il le savait, s'y était préparé. Et il le fut. Bien comme il faut. Ses bras furent entaillés par le verre alors qu'il se relevait pour passer sur le rebord extérieur. Une douleur à vif le traversa, parcourant non pas seulement ses bras, mais son corps entier. Il étouffa plusieurs jurons particulièrement obscènes, tandis qu'il se relevait, tremblotant. Brrrrrr... le froid d'octobre se fit ressentir à vive allure, raidissant un peu plus ses muscles. Il se tourna face à la façade de Poudlard, arrivant à peine à croire ce qu'il lui arrivait. Il répara les carreaux de la fenêtre, puis entreprit son escalade.

Ce fut beaucoup plus difficile qu'il ne l'aurait pensé. La façade était glacée, les différents rebords pas toujours très nets. Sa baguette le gênait, mais elle était en même temps une source de lumière qui le rassurait. Il finit heureusement par se retrouver devant une fenêtre. Soulagé, il en cassa quelques carreaux puis se glissa à l'intérieur, sans même regarder sur quelle pièce elle donnait.

C'était une salle de classe. Cela se sentait tout de suite. L'encre, les parchemins, le vieux bois des chaises et des tables... Jay répara la fenêtre endommagée d'un « Reparo »... pour se rendre compte que la salle de classe était elle aussi fermée. Son lit ne voulait décidément pas de lui ce soir. Il plissa les yeux d'un air sombre, puis s'attela finalement à une table, fatigué.

Il s'endormit quelques instants plus tard, les blessures toujours à vif.

Citation :

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