AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Partagez|

[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Hermione Granger
Hermione Granger
SANS EMPLOI
    SANS EMPLOI
AVATAR : Emma Watson
MESSAGES : 2856
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 19/09/1979 - Londres - Angleterre
SANG: né(e) de moldus
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyDim 17 Sep 2017 - 14:39

Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort.. [SEVERUS]
"It's a curious thing Harry, but perhaps those who are best suited to power are those who have never sought it. Those who, like you, have leadership thrust upon them and take up the mantle because they must and find it to their own surprise that they wear it well." - Albus Dumbledore

L'été s'annonçait étrange et remplit de rebondissements. Le tournoi des trois sorciers s'étaient achevé sur un épilogue tragique : l'assassinat de Cédric Digory et le retour du Seigneur des ténèbres. Harry, Ron et Hermione avaient assisté le coeur meurtri à l'oraison funèbre organisée par la direction de Poudlard lors du petit-déjeuner, lorsque le professeur Dumbledore, dans un discours poignant, avait rappelé à toutes les personnes présentes les qualités de ce jeune homme disparu, l'une des première victimes de l'absolutisme et de la folie. "Dans ces instants de douleurs, nos coeurs battent à l'unisson... Ces instants tragiques ne doivent pas nous faire oublier les liens d'amitié et la compréhension que nous avons tissés ni ce que le tournoi des trois sorciers avait eu pour ambition de créer, mais aussi qu'en ces temps troublés ces liens demeurent plus importants que jamais..."

Dès le lendemain, Harry s'était entouré de Ron et d'Hermione. Il n'avait voulu parler à personne d'autre. Entre les conversations, les jeux ou le silence, le jeune garçon tentait tant bien que mal de surmonter le choc, la souffrance et la culpabilité du survivant. Tous les trois n'avaient aucun besoin de mots pour se comprendre. Ils n'attendaient qu'un signe, un indice, une révélation, en essayant de deviner ce qui allait se passer, alors que rien n'était très sûr. Le silence avait été brisé par Ron qui avait évoqué une conversation entre sa mère et Dumbledore et où elle avait demandé à ce que Harry puisse venir directement au Terrier. Ce dernier ne parlait plus qu'à ses meilleurs-amis et à Hagrid. Le demi géant leur confia qu'il avait toujours su qu'IL reviendrait, mais il leur avait assuré qu'ils se battraient sous les yeux incrédules du trio magique.

Un travail secret avait été confié au professeur Rogue et à Hagrid, le soir-même où Voldemort avait refait son apparition. Où étaient-ils allés et pourquoi ? Cela concernait-il le mage noir ? Harry doutait toujours de la loyauté de leur Maître des potions alors qu'Hermione avait toujours considéré ces accusations comme des préjugés et des jugements infondés. Elle lui avait rappelé à plusieurs reprises, ainsi qu'à Ron, que si le professeur Dumbledore lui faisait confiance, alors ils le devaient aussi, que s'il ne pouvait se fier à lui alors ils ne pouvaient faire confiance à personne. Ils savaient que l'homme en noir avait couru de grands risques la première fois, qu'il avait changé d'allégeance et pourtant Harry pensait toujours que l'ancien mangemort ne faisait qu'attendre son heure. Mais l'homme en question ne se montrait jamais très locace.

Le Ministère n'avait pas souhaité que l'information leur fusse réveler, mais le professeur Dumbledore avait passé outre. Horrifiés et préoccupés, ils avaient appris que Lord Voldemort avait été l'instigateur d'une machination, qu'il était celui qui avait assassiné le pauvre Diggory. Le vieil homme avait souligné le fait qu'il ne pensait pas que les élèves étaient trop jeunes pour ne pas apprendre la vérité, qui était selon lui préférable au mensonge et que toute tentative de dissimulation aurait été une insulte à la mémoire de ce jeune homme qui était tombé au mauvais endroit, au mauvais moment, mais dont tous ignorait le courage et la loyauté qu'il avait manifesté en s'interposant afin de protéger Harry et défendre sa vie. Lui aussi avait fait preuve d'une bravoure extraordinaire afin de lui échapper, en risquant sa propre vie afin de ramener le corps de Cédric.

"L'union fera la force, la division notre faiblesse", avait répété Dumbledore. "L'aptitude de Lord Voldemort a semer la division et la haine est considérable. Nous ne pourrons le combattre qu'en montrant une détermination aussi puissante, fondée sur l'amitié et la confiance.", avait-il rappelé à qui voulait l'entendre. Hermione avait enregistré son discours sans avoir besoin d'une quelconque prise de note. Si un jour ils avaient à choisir entre le bien et la facilité, ils devraient alors se rappeler ce qui était arrivé à Cédric Diggory, à ces familles qui avait perdu un proche ou tout perdu. Mais depuis la fin du tournoi la Gazette du sorcier n'avait rien mentionnée, pas même l'assassinat. Même Rita Skeeter semblait étrangement silencieuse depuis la troisième tâche, jusqu'à ce qu'Hermione ne mentionne à Ron et à Harry, sur un ton triomphal, qu'elle détenait des informations susceptibles d'envoyer ce gratte-papier à Azkaban pour activités illégales et aussi qu'elle la détenait prisonnière dans un bocal aux parois incassables jusqu'à leur arrivée à Londres. Hihihi ! Elle n'était pas belle la Justice, hm ? Hihihihi ! Hum... Hum...

Le retour à la maison d'Hermione ne dura pas longtemps. La née-moldue n'avait rien dit à ses parents, jugeant nécessaire de tenir certaines informations secrètes et de mentir, si elle y était obligée. Elle qui vivait dans le nord de Londres, à Hampstead South, non loin de la gare et du quartier de Paddington, il n'avait pas fallu longtemps au professeur Maugrey, à Tonks et à trois autres sorciers pour venir la chercher quelques jours plus tard, en pleine nuit, en toute discrétion.

- Approche par ici, Granger..., lui intimida Maugrey, de sa voix rocailleuse et sur un ton qui se voulait le plus "gentil" possible.

Pas très rassurée, l'adolescente jeta un regard circonspect à Tonks qu'elle ne connaissait pas encore et aux autres sorciers. Elle savait qu'ils avaient la confiance du professeur Dumbledore. Cela étant, ils auraient pu très bien n'être que des mangemorts endossant leurs identités grâce au polynectar ou certains d'entre eux auraient pu être des métamorphomages, alors qu'elle connaissait un sortilège afin de contraindre ces derniers à reprendre leur forme originelle. Si c'était le cas, elle n'avait aucune chance de leur échapper, mais elle ignorait que cela faisait des années que l'Ordre du Phénix (dont elle ignorait aussi l'existence) surveillait sa maison, celle où logeait Harry à Privet Drive et la demeure des Weasley.

Je vais te désillusionner puis nous transplanerons... Je suppose que tu sais ce que C'EST... , lui demanda t-il avec une pointe d'autorité.

Hermione fronça les sourcils. Eh bien, oui, encore heureux...

- Mais où allons-nous, s'il vous plaît ? Je ne comprend pas... , demanda t-elle avec inquiétude et perplexité.

On ne lui laissa aucun repit. A peine avait-elle commencée à les interroger qu'Alastor avait saisi son bras. La sensation avait été difficile à décrire. Cela avait été comme si elle avait été happée dans un trou puis comprimer, mélanger comme dans une machine à laver jusqu'à sa destination. Un peu déboussolée, elle n'avait pas vomi. Dans un splash audible, le groupe de sorcier étaient apparus désillusionnés dans un carré à l'abandon, au milieu d'une petite place faiblement éclairée. Les façades étaient crasseuses, il y avait par endroit des détritus sur les marches.

- Lis ceci et inscris-le dans ta mémoire... ,lui intima Alastor, toujours à l'affût d'un mauvais coup.

La jeune femme s'était saisi du parchemin que l'Auror lui avait tendu et le déplia avant de le lire.

"Le quartier-général de l'Ordre du Phénix se situe 12, square Grimmaurd, Londres..."

L'écriture était étroite. Hermione avait déjà vu cela. Le quartier-général de l'Ordre du Phénix ? A peine avait-elle eue le temps de lire que l'on enflamma le parchemin. Un sortilège du fidelitas ? Elle avait lu quelque-chose à ce sujet dans l'une de ses nombreuses lectures nocturnes. Il y avait été question d'un gardien. Dumbledore ? Mais sans avoir eu le temps de poser aucune question, Maugrey donna un bon coup de baguette sur son crane puis elle sentit comme une onde de chaleur lui couler dans le dos. Angoissée, Hermione suivit le groupe jusqu'à un escalier menant à une vieille porte, aux fenêtres crasseuses. Les marches du péron étaient usées, la peinture noire de l'entrée était miteuse et éraflée par endroits. La poignée d'argent en forme de serpent ne comportait ni trou ni serrure. Il n'y avait même pas de boîte aux lettres.

- On t'expliquera tout une fois à l'intérieur... ,lui confia Tonks.

Hermione ne savait plus où donner de la tête. Cela n'était pas un endroit où se serait cachés des mangemorts, encore moins Lord Voldemort. S'il avait été question d'ennemis, elle allait courir droit à sa perte. Mais aussitôt, elle entendit de longues successions de bruits métalliques puis quelque-chose ressemblant au cliquetis d'une chaîne. La porte s'était à peine ouverte que Fol Oeil la jeta un peu sans ménagement à l'intérieur sous ses protestations, tandis qu'une odeur douceâtre d'humidité, de poussière et de pourriture, proche de celle d'un chou un peu trop rance, lui avait saisi les narines et la gorge. Beuurk ! C'était horrible !

- Beurk ! Eh bien, en parlant en parlant d'explications, vous feriez peut être mieux de commencer par faire le ménage... , répondit-elle en mettant sa main sur son nez.

Elle ignorait encore que Madame Weasley était ici et qu'elle comptait dans les prochains jours les occuper en leur faisant nettoyer cette porcherie de la cave au grenier. De belles vacances en perspective... La maison en elle-même n'était pas rassurante ni entretenue. Hermione avait remarquée qu'elle était éclairée par des lampes à gaz et par des chandeliers en forme de serpent, que la lumière tremblante et fantomatique ruisselait sur le papier peint à moitié décollé, tandis que les tapis semblaient usées jusqu'à la corde et remplit de poussière. Quelle horreur... Les rideaux étaient mangés aux mites, elle ignorait que des doxy s'étaient installés partout, puis elle avait contourné un énorme porte-parapluies en forme de jambe de troll que la prénommée Tonks s'était prise juste après elle. Ron était descendu des escaliers au moment même de son arrivée, en compagnie de Monsieur et Madame Weasley, ce qui rassura Hermione.

- Bonsoir, je... Euh... Qu'est-ce que je fiche ici, s'il vous plaît ?", leur demanda t-elle angoissée et perplexe, en ayant à l'esprit qu'elle venait de se montrer un peu impertinente. Est-ce que Harry et tout le monde va bien ? , leur demanda t-elle soudainement préoccupée.

On l'avait inviter à entrer avec Ron dans ce qui ressemblait à un sous-sol transformé en cuisine. Elle fut accueilli par Sirius, très reconnaissant envers celle qui l'avait libéré d'un jugement injuste. Sauf qu'en entrant, elle fut confrontée à la silhouette du professeur Dumbledore, contrarié, faisant les cents pas, tandis que de d'autres personnes très intéressés par leur présence, mais chuchottant, les observait.

- Pourriez-vous nous laisser seuls, s'il vous plaît... , intima Dumbledore aux autres. La cuisine s'était vidée assez rapidement.

Hermione ignorait encore tout de l'histoire du détraqueur qui n'interviendrait que quelques semaines plus tard ni de ce complot ourdi dans les arcanes du Ministère.

- Je suis ravi de constater que vous et Monsieur Weasley êtes arrivés ici sains et saufs... , leur répondit Dumbledore. J'espère que vous pardonnerez ma rapidité et mon manque de délicatesse, mais comme vous le savez, Lord Voldemort est de retour..., Ron n'avait toujours pas réussi à s'y faire. Même Hermione avait tréssailli. Vous êtes les plus proches amis de Harry et il est vital, dans les circonstances présentes, qu'aucun de vous n'évoque, en aucune façon, ce dont vous allez être témoin. Vos hiboux pourraient être interceptés et la suite compromise. Vous saisissez ?"

L'adolescente, plus courageuse que Ron, se risqua à une question...

- Pardonnez-moi, professeur, mais qu'en est-il de Harry ? Qu'est-ce que l'Ordre du Phénix et est-ce que quelqu'un se préoccupe de lui alors qu'il est rentré chez ces horribles moldus ? , lui demanda t-elle en étant coincée entre une violente angoisse et un désir d'affirmation.

- Harry est surveillé sans interruption par des membres de l'Ordre, comme vous l'avez été jeunes gens... Mais il est essentiel que vous compreniez que depuis le retour du Seigneur des ténèbres Harry ne doit absolument rien savoir de ce qui se passe, en aucune manière. Oh, je sais que je vous demande là beaucoup. J'admire votre loyauté, mais si nos ennemis viennent à savoir quoi que ce soit, nos chances de vaincre Voldemort seront réduites voire anéanties.

Hermione avait saisi, à contre coeur, les enjeux, bien qu'elle estimait que s'il avait voulu le tenir informer, un hibou semblait bien anecdotique au regard des moyens dont le professeur Dumbledore aurait pu se servir. Il y avait des choses qui leur échappait et qu'elle soupçonnait à peine. Fudge n'avait pas cru au retour du Seigneur des ténébres et pourtant dans l'ombre il avait manifesté des signes de peur, de paranoïa, y compris quant à la perte de son pouvoir. Dumbledore avait beau avoir refusé plusieurs fois la fonction de Ministre, avec un Cornellius accusé de corruption et de main mise sorcière sur Gringotts, que de toute façon il était apparu comme évident pour la jeune femme que la liberté de la presse et la pluralité des opinions au sein du monde magique étaient une vaste supercherie. Monsieur Dobby avait été engagé dans les cuisines de Poudlard, avec un salaire et une journée de repos et Hermione ignorait toujours que le Directeur avait dit à Harry qu'elle avait eu raison.

Mais j'ai besoin que tout les deux vous me donniez votre parole...

Il s'agissait là, en dépit des apparences, d'un énorme sacrifice, de quelque-chose qui aurait suscité une protestation. Harry était leur meilleur-ami, il était le principal concerné, aucun d'eux n'avait envie de lui mentir, de travestir la vérité. Si Dumbledore avait été ce légilimens de talent qu'on lui attribuait il avait forcément senti ces choses là, qu'ils étaient très solidaires et loyaux envers lui, mais surtout envers Harry ; une amitié rare, mais très solide. Hermione et Ron s'échangèrent alors un regard circonspect, à reculons.

- Vous avez ma parole, Monsieur, bien que je suis prête à parier que Ron et moi nous ne partagions pas votre avis. Cela étant, nous avons entièrement confiance en vous, alors... , déclara Hermione, suivi par Ron qui offrit, lui aussi sa parole à contre coeur.

Les yeux de Dumbledore semblaient s'être éclairés d'une étrange lueur, l'espace d'un instant. Mais il était resté impassible. Même son sourire bienveillant semblait avoir disparu.

- Bien... Je vous remercie, jeunes gens... Hélas, il est temps pour moi de m'éclipser. D'autres affaires urgentes m'appellent, j'en ai bien peur... ,leur déclara t-il avant d'observer au dessus d'eux. Molly et Sirius auront tout le loisir de vous montrer leurs compétences en matière d'hospitalité... Sur ce, je vous souhaite le bonsoir et à très bientôt...

Après son départ Sirius leur expliqua ce qu'était l'Ordre du Phénix, qu'il s'agissait d'une société secréte fondée par Dumbledore la première fois qu'ils avaient combattu le mage noir. Des réunions, ils n'avaient appris que des bribes d'informations. Fred, Georges et Ginny étaient eux aussi présents au quartier-général. Hermione avait découvert le portrait infâme de Madame Black qui lui avait lancé à la figure un monceau d'insanités avant que la Gryffondor ne fusse pétrifiée d'horreur, les mains sur sa bouche, en constatant que des elfes de maison avaient été empaillés ou momifiés, enfermés sous cloche ou avec leurs têtes exposées en trophées. Oh Sirius tenta bien de faire taire sa mère, de se complaire en excuses et de lui expliquer que chez un elfe de maison tout cela était considéré comme un "honneur", la née-moldue était restée choquée et scandalisée.

- Mais à qui appartient cette maison aux pratiques barbares ?? ,s'exclama t-elle écoeurée. J'imagine que transformer un être vivant en un vulgaire bibelot donnerait sans doute à réfléchir si l'un de vous y était empaillé et placardé contre un mur en guise de trophée... , poursuivit-elle sèchement, toujours aussi scandalisée.

Justement... Un elfe de maison n'était pas considéré comme un être, alors que celui-ci était doué de raison, de compréhension, de sentiments et d'une capacité magique supérieure aux sorciers. Peut être étais-ce même pour cette raison que ces derniers les avaient réduits en esclavage, en plus de faire leurs affaires. Brrr... On aurait dit qu'Hermione avait avalé d'une traite un flacon d'empestine. Mais elle finit par dédouaner un peu Sirius lorsqu'il leur précisa combien il avait détesté sa famille et cette maison et pourquoi il en était parti. Et dire que dans les jours qui avaient suivi et ce nettoyage, ils avaient croisé sans le savoir l'un des horcruxes de Lord Voldemort, l'un de ses fragments d'âmes qu'ils leur faudrait retrouver et détruire dans les années à venir.

La cuisine et le rez-de-chaussée avaient été nettoyés. De délicieuses odeurs de cuisine flottaient dans l'air, signe que Madame Weasley avait encore préparé des repas pour une classe entière. Des cookies au chocolat avaient été disposé sur la grande table accompagnés de pichet de jus de citrouille gardé au frais par le biais de la magie. Hermione était ce soir là assise au bout de la pièce, sur l'un des fauteuils élimés faisant face à une cheminée éteinte. Une vingtaine de personnes au moins fréquentaient ce lieu ; certains comme Remus, étaient venus la saluer ou discuter un peu avec elle, sans lui révéler rien d'important. Mais après avoir lu la Gazette du sorcier sans rien apprendre là aussi, elle avait fini par savoir que le poste de  professeur de défense contre les forces du mal était vacant. Aucun livre, aucun programme, cela la contrariait, mais pas autant lorsqu'elle apprendrait que le Ministère allait y nommer prochainement cette espèce de vieille gargouille malfaisante prénommée Dolores Ombrage. Ce qu'elle ignorait encore c'était que le professeur Rogue était membre de l'Ordre et qu'il fréquentait ce lieu. Le quartier-général était sûr, Hermione s'y sentait en sécurité, mais pas vraiment comme chez elle, en dépit de leurs efforts pour nettoyer cette maison. La porte s'était entre ouverte. Peut être un membre venu faire son rapport ou prendre un repas chaud. La lionne détourna ses yeux de son livre de potions qu'elle étudiait afin de prendre de l'avance. Le polynectar n'était censée être étudiée que l'année prochaine à cause de sa difficulté et l'idée lui décocha un mince sourire. Réussir une telle potion à douze ans relevait d'un petit exploit personnel, même si le souvenir de son accident de métamorphose lui avait servi de leçon. Son regard croisa alors un homme vêtu de noir des pieds en cape, se frayant un chemin à la manière d'un dramaturge qui essayait de recréer l'une des scène tragiques de Shakespeare.

- Oh, bonsoir, professeur... fit-elle en se levant de son fauteuil, en signe de respect, en refermant son livre et en le tenant contre elle.

Elle n'avait pas voulu le surprendre ni l'interrompre dans ses réflexions. La lionne savait qu'elle ne lui inspirait pas la plus grande sympathie, mais il avait toujours été juste dans sa manière d'évaluer son travail, aussi et surtout parce que ses exigences et sa rudesse l'avaient incité à étudier encore plus dur là où d'autres se seraient contentés de leurs acquis, du minimum syndical ou d'un abandon. Droite comme un i, la Gryffondor s'attendait à être congédiée sans ménagement. Ni lui ni elle n'avait jamais discuté de quoi que ce soit. Hermione pensait même ne pas être assez intéressante pour cela. Que faisait donc cet homme après les cours, en dehors des rondes, cela n'avait jamais été son affaire. En tout cas, le professeur était rentrée de sa "mission" ; une mission dont elle aurait bien aimée en connaître les tenants et aboutissants...


Spoiler:


Dernière édition par Hermione Granger le Lun 31 Déc 2018 - 0:17, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Severus Rogue
Severus Rogue
DIRECTEUR DE POUDLARDMangemort
    DIRECTEUR DE POUDLARD
    Mangemort
AVATAR : Alan Rickman
MESSAGES : 194
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Amoureux frustré de très longue date
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
SANG: mêlé
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyDim 17 Sep 2017 - 19:05

La transformation était bien achevée, cette fois-ci. Au fil des ans, Severus avait assisté aux lents changements se produisant chez le Seigneur des Ténèbres, à mesure qu’il s’enfonçait de plus en plus profondément dans la magie noire et se détachait peu à peu de l’Humain. Ses yeux noirs prenaient des teintes souvent rouges, sinon bien sombres, les traits se creusant, le nez ressemblant plus à deux fentes de serpent, des cheveux noirs où venaient se mêler des pointes de gris ou de blanc… Pourtant, avant sa chute, il était encore un homme, quoi que marqué par la sorcellerie la plus sombre, il était bien humain. Aujourd’hui, il n’avait strictement plus rien d’humain et ne le sera plus jamais. Même sa voix avait changé, plus doucereuse, lui donnant un air d’autant plus dangereux. Et surtout, il y avait cette bestiole… Rogue avait cru comprendre qu’il l’avait ramenée d’Albanie, une bête de cauchemar nommée Nagini, que le Lord caressait parfois comme s’il s‘agissait d’un chaton affectueux. Quelques jours plus tôt, Rogue avait glissé du veritaserum dans le gobelet du lâche Queudver, apprenant ainsi que le serpent était déjà en compagnie du seigneur des ténèbres lorsqu’il l’avait retrouvé, en Albanie, et que c’était de cette femelle qu’il lui avait tiré le lait permettant de le nourrir, l’année précédente. Le professeur observait la bête se mouvoir avec lenteur près de son maître, alors que le mage noir s‘adressait aux Malefoy, songeant avec une certaine ironie qu’il était bien temps que le mage noir se trouve enfin une compagnie amicale, même si cette compagnie n’était qu’un reptile.

Nagini, « Naga », ce qui voulait dire serpent au féminin, en sanskrit, d’après les recherches de Rogue. Pour les Bouddhistes, entre autres, cette race était faite de serpents semi-divins possédant de grands pouvoirs, à qui on attribuait aussi une parenté avec les basilics. Il n’avait pas vérifié avec certitude les pouvoirs de cette race de cette serpent, occupé à autre chose, mais toujours est-il que le mage noir exerçait visiblement sur elle un contrôle anormal, même pour un fourchelang. Pensif, il finit par détourner le regard de la bestiole, se concentrant sur leur serpent noir favori. L’accueil avait été pour le moins… glacial. Rogue ignorait pourquoi le Lord avait pris la peine d’écouter ses « explications » et lui demander la raison de son retard, après son retour dans ce monde, il avait là fait preuve d’une patience nouvelle et inédite, une patience qui n’était pas au goût de tout le monde. Bien des mangemorts le considéraient comme un traître, à cause des années passées dans le « giron de Dumbledore », des années où il n’avait jamais recherché leur maître, jamais rien tenté contre Dumbledore ni Potter, etc. Ils n’avaient pas tord, tous ces imbéciles, si confiants maintenant que leur seigneur était de retour… Rogue restait très circonspect, bien qu’il ait été averti depuis longtemps de ce retour. La partie était devenue si serrée, un seul faux pas causerait sa perte, s’il échouait à jouer son rôle. Et lorsque le seigneur des ténèbres se tourna finalement vers lui, pour la part de la mission le concernant, Rogue reprit par réflexe de vieilles habitudes, faisant face au mage noir comme il l’avait toujours fait.

Claquemurer son esprit à double-tour, dissimuler les véritables émotions, les pensées, tout cela, il en avait l’habitude, et plus que jamais face à Voldemort, ce jeu de l’esprit était d’un intérêt vital. Rogue ne le sous-estimait pas, son adversaire était l’un des legilimens les plus accomplis de tout les temps, pouvant deviner si on lui mentait ou non sans même utiliser de sortilèges. Face à pareil ennemi, quelle meilleure motivation que de s’endurcir à son tour et de pratiquer l’occlumancie jusqu’à en obtenir une maîtrise parfaite ? Le professeur avait toujours mis un soin maladif dans tous ses entraînements personnels et plus encore dans les disciplines le couvrant et lui assurant d’évoluer dans ce monde sans y laisser la vie. Il savait ce qu’il avait à faire… Plongeant la main dans sa poche, il en retira le petit ouvrage qu’on l’avait envoyé retrouver, le donnant à son maître sans un commentaire, et lui assurant droit dans les yeux et d’un ton égal qu’il n’en existait aucune autre copie. Duel d’esprit. Instant passé sans que rien ne se dénoue, le serpent était satisfait. Peu à peu, à force de temps et de missions, en plus de ce qu’il avait déjà pu récolter les années précédentes, il se rapprochait du seigneur des ténèbres, marchait dans son sillage en écartant ceux et celles qui étaient trop faibles ou trop naïfs pour ne serait-ce qu’effleurer cette place. Il n’obtiendra jamais sa confiance, ça non, en revanche, une certaine « estime », telle que la concevait le mage noir, était possible, c’était de cela dont il avait besoin pour percer ses plus noirs secrets et trouver le moyen de le détruire à jamais.

La réunion prit officiellement fin lorsque le Lord transplana avec sa bête de compagnie et le petit grimoire, une certaine tension tombant aussitôt dans la pièce. Presque tous suivirent assez vite, au point qu’il ne reste bientôt que le couple Malefoy et lui-même dans la pièce. Lucius semblait encore très confiant et sûr de lui, souriant d’un air arrogant en lançant d’une voix forte que maintenant que leur maître à tous était revenu, les traîtres à leur sang et les sang-de-bourbe allaient enfin comprendre leur douleur, que la résistance allait être réduite à néant. A ses côtés, Narcissa ne disait rien du tout, plus mesurée, se contentant de transplaner avec son mari en s’accrochant à son bras. Severus leva un peu les yeux au ciel puis soupira, en jetant un regard à l’endroit où le couple avait disparu. Ce type avait décidément un réel don pour lui porter sur les nerfs, tant il le trouvait affligeant. Enfin, peu importe, c’était terminé… pour le moment. Rogue disparut brusquement, commençant par aller donner la copie qu’il avait faite du petit livre à Dumbledore. Il y avait du grain à moudre, avec ça, ce grimoire était centré sur les différents moyens connus, aujourd’hui, pour repousser la mort, ainsi que les pistes à explorer. La pierre philosophale, bien entendu, avait une place toute trouvée, mais d’autres sorts, d’une magie bien sombre, n’étaient pas à mettre dans toutes les mains. La plupart de ce qui se trouvait là-dedans était sans doute déjà connu de Voldemort, ne restait à trouver que ce qu’il n’avait déjà pu tester et ce qu’il était capable de faire de certaines des pistes. Sous-estimer les pouvoirs de ce serpent serait une grave erreur.

L’affaire suivante concernait directement l’Ordre du Phénix, jolie et neuve version identique à la première qui allait, sans aucun doute, se faire massacrer dès que les combats à grande échelle débuteront. Rogue transplana à nouveau à Londres, s’arrêtant un petit moment dans le Square faisant face à la maison des Black. Même ici, avec les membres de l’Ordre, il se trouvait incapable de se détendre un minimum, pas avec les fantômes personnels qu’il traînait derrière lui. Comme à Poudlard, il avait le sentiment de vivre séparé des autres par une vitre épaisse et infranchissable. Cela dit, cette vitre, il ne pouvait s’autoriser à la briser, quoi qu’il arrive, il devait même la renforcer. Personne… Ne devait savoir… Personne n’avait le droit de savoir. Son passé n’appartenait qu’à lui, peu importe ses motivations, peu importe le sang qu’il avait sur les mains, peu importe toutes les erreurs commises, il ne s’en ouvrira à personne. En entrant, il fut presque aussitôt frappé par des odeurs de cuisine, entendant plus l’écho de nombreuses conversations. Il poursuivit sa route sans rien dire à personne, se sentant toujours glacé lorsqu’il revenait ici, glacé de n’avoir pu se révéler face au Lord noir et brûlant de la haine qu’il nourrissait contre lui. Tout en avançant, il croisa tout à coup le regard de la fille Granger, assise dans un fauteuil près de l’âtre, un livre entre les mains, une vision qui lui sembla un peu incongrue, dans un pareil endroit. Ah, mais qui était-il pour penser ça, alors qu’il faisait parti de ceux qui n’avaient pas du tout leur place dans ces lieux.

– Oh, bonsoir, professeur…

Elle s’était levée presque aussitôt, serrant son livre dans ses bras comme si elle tenait son propre enfant pour le protéger du mal. La scène aurait pu le faire sourire, s’il n’était pas si profondément conscient qu’en tant qu’amie proche du binoclard décoiffé, elle sera bientôt une cible toute désignée, tous les mangemorts les plus stupides réussiront à comprendre vite le choix judicieux de s’en prendre à elle.

– Bonsoir, miss Granger. Ce n’était pas la peine de vous lever directement, nous ne sommes pas à Poudlard.

Honnêtement, Severus préférait largement tomber sur elle plutôt que sur un des rouquins ou sur le binoclard à lunettes, car au moins, cette fille avait été pourvue d’un cerveau à la naissance. Il sortit sa baguette et la pointa sur l’âtre, pour y faire apparaître un feu ronflant, dans le vague espoir de se réchauffer un peu et calmer un esprit en ébullition. Trop de questions le pressaient, concernant la prophétie, les moyens de vaincre la mort, ce que préparaient les mangemorts, le comportement de Voldemort, la bestiole qu’il avait ramené d’Albanie, la façon de protéger Potter, et il ne savait quoi encore. C’était à vous rendre dingue. Machinalement, il jeta un regard au livre que la petite Gryffondor lisait, impassible. Un livre de cours, comme on s’en doutait, sur les potions celui-là. Il ne pouvait pas lui reprocher d’étudier durant les vacances, lui-même avait fait pareil, par ailleurs, cela lui sera des plus utiles, autant pour elle que pour les moments où elle devait jouer les nounous du rouquin et du mal coiffé.

– Ils vous ont ramenée ici très tôt, c’est sans doute mieux... J’aurai pensé que vous connaissiez déjà la plupart des potions qui se trouvent dans ce livre. Dans votre cas, il est peu utile de vous en faire, pour les examens.
Revenir en haut Aller en bas
Hermione Granger
Hermione Granger
SANS EMPLOI
    SANS EMPLOI
AVATAR : Emma Watson
MESSAGES : 2856
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 19/09/1979 - Londres - Angleterre
SANG: né(e) de moldus
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyJeu 21 Sep 2017 - 1:34

Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort.. [SEVERUS]
A quoi pouvait bien ressembler celui qui se faisait pompeusement appelé Lord Voldemort ? Qui se cachait derrière cette identité d'emprunt ? Qui étaient ses parents et d'où venait-il ? Quel était son caractère, ses faiblesses, son parcours scolaire à Poudlard, la raison pour laquelle il vouait une haine aussi tenace envers les moldus ? Et surtout, pourquoi avait-il aussi peur du professeur Dumbledore ?

La réponse à ces questions, Hermione allait bientôt les obtenir. Elle allait être la seule avec Harry et Ron à entendre parler des souvenirs du mage noir et de ses horcruxes, du mythe infondé et presque divin qu'il essayait de se créer ; une connaissance éminemment dangereuse et en même temps capitale, insoupçonnée, à la base de cette mission ultra secrète que le professeur Dumbledore leur avait préparé depuis des années et qui prendrait une toute autre tournure à l'instant même où le Directeur de Poudlard finirait par comprendre à quoi avait bien pu servir le journal intime de son ancien élève et la bague des Gaunt.

Quel était d'ailleurs ce lien étrange qui unissait son meilleur-ami au mage noir, mais aussi avec ce serpent qui semblait avoir une connexion mystèrieuse avec Harry ? Pourquoi celui-ci se plaignait-il de plus en plus souvent de sa cicatrice et de ses cauchemars ?

Tant d'interrogations qui avait laissé présager à la brillante jeune femme qu'elle allait avoir un rôle majeur, le lourd fardeau de sortir Harry du pétrin, de l'amener jusqu'à leur but ultime aux côtés de Ron, dont le rôle complémentaire avait contribué à créer cette dynamique dont elle était le métronome, la conscience et la tête pensante, celle en qui le professeur Dumbledore allait remettre un savoir très important, mais très dangereux, alors qu'elle considérait la magie noire comme quelque-chose d'infecte, de contre-nature, mais dont elle reconnaissait l'utilité des maléfices en défense contre les forces du mal. Une amitié si puissante comme la leur, liée à la célébrité non désirée de Harry, n'allait pas sans susciter envie, admiration, indifférence, jalousie et dégoût.

Pourtant, la tâche semblait immense, quasi impossible et suicidaire. Hermione n'aurait pas compris en quoi, aujourd'hui ni même demain, elle aurait pu représenter une immense menace pour les mangemorts et leur Maître, en sachant qu'ils n'avaient été considérés jusqu'ici que comme des enfants, des adolescents incapables de vaincre un sorcier adulte. Aucun d'eux, hormis Harry, n'avait jamais eu à se battre, aucun d'eux n'avait vu leur vie basculer en une fraction de seconde.

Tenter d'entrer dans l'esprit d'Hermione s'était essayer de pénétrer dans un univers imprévisible, tantôt chaotique ou très ordonné, en surface ou en profondeur, assez peu comparable à l'esprit de métal du professeur qui lui tenait compagnie. On pourrait croire que la lionne était incapable de se dominer, de réfléchir, d'agir vite et c'était se tromper que de croire une chose pareille. Son esprit était en conflit avec des pensées et des émotions contradictoires qui s'entrechoquaient comme des électrons ou des atomes au niveau microscopique ; une réaction qui offrait des explosions atomiques qui pouvaient s'avérer brillantes ou très colériques et qui écrasaient tout sur leur passage. Mais dans les moments difficiles, c'était la froideur de son esprit, son génie et ses réflexes fulgurants qui finissaient par prendre le dessus sur tout le reste.

Cette force était contrebalancée par une empathie, une hyper sensibilité qu'elle considérait à la fois comme un don, mais aussi, à l'occasion, comme une malédiction, puisque ces choses là, avec son intelligence, avaient contribué à créer sa solitude, à nourrir une partie d'elle-même, toute aussi puissante, mais dévolue au mal, à une perversion qui, dans d'autres circonstances auraient pu l'amener à ressembler à l'homme en noir ou pire encore, à la pousser à faire de mauvais choix si elle n'avait pas été plus forte que ce mal qui faisait partie intégrante de sa personnalité. Oui, sa vie était un combat, comme l'était sa vie intérieure, sa recherche de l'équilibre. Si Harry et Ron n'étaient pas venus à son secours dans les toilettes des filles face à ce troll, elle serait morte. Harry aurait alors connu un autre destin. Il n'y aurait eu que ses parents pour la pleurer, personne pour la regretter, pour remarquer que les apparences s'étaient avérées trompeuses. Mais c'était l'amitié et l'Amour qui l'avaient sauvée, qui lui avait offert un but et des modèles à suivre.

Bien-sûr, il y avait une part d'ombre et de lumière en chacun et ce qui comptait c'était de faire les meilleurs choix possibles, de minimiser nos erreurs et de retenir la leçon. Nos différences... Voilà ce qui comptait le plus et qui étaient à la fois facteur de violences, de haine, de division et de méfiance. Comprendre le Maître des potions et Directeur de Serpentard, c'était savoir lui aussi d'où il venait, pourquoi il avait rejoint les mangemorts, pourquoi il avait changé de camp et pourquoi il éprouvait de la haine envers Harry. Peut être bien que le simple fait d'être une née-moldue devait le dégoûter, lui inspirer de la méfiance, un rejet. Elle n'en savait rien. Mais chaque fois que le professeur Rogue la rabaissait, l'humiliait ou lui faisait partager sa mauvaise humeur au travers de ses répliques acerbes, chaque fois la douleur était immense, cuisante. Parfois, il lui arrivait de se sentir anéantie, dans le doute. Elle éprouvait de la honte d'avoir si peu confiance en elle. Tout ce qu'elle faisait était une bataille pour la vie, pour aider les autres, parce qu'Hermione pensait que la sienne n'avait pas autant d'importance. Et puis, à chaque fois, elle finissait par renaître de ses cendres, par réaffirmer son courage, sa force morale ou sa détermination, par aller de l'avant.

– Bonsoir, miss Granger. Ce n’était pas la peine de vous lever directement, nous ne sommes pas à Poudlard.

La future Préfète avait eu l'air un peu prise au dépourvu. Qu'ils eurent été ou non à Poudlard, elle n'avait pas cru que cela aurait pu faire une différence en sachant qu'elle demeurait son élève et lui son professeur, qu'il ne lui avait jamais rien passé et qu'il ne lui avait jamais parlé comme si elle pouvait être plus qu'une adolescente ne sachant rien de ce qui se passait en dehors de son univers insouciant. Sauf que sa scolarité à Poudlard n'avait jamais rien eu d'insouciant. On affrontait pas un troll, un cerbère, des épreuves mortelles et un mage noir à onze ans en pensant uniquement à ses devoirs, aux rivalités ou aux problèmes amoureux débiles des autres, ni aux matchs de quidditch tout en étant bercer par un confort où on lui offrait chaque jour un lit confortable, un service de nettoyage et trois repas pantagruéliques.

Elle n'avait voulu lui montrer que du respect, quand bien même il le lui aurait refusé. Si les choses avaient été différentes, elle aurait pu lui ressembler, sans peut être céder à certaines sirènes qui l'auraient conduite à endommager son âme. L'homme semblait froid, distant, observateur, peu enclin à ne parler pour ne rien dire ou du moins rien en tout cas qui aurait pu le trahir. Peut être cette humanité, cette chaleur, cette gentillesse lui donnaient envie de vomir. La souffrance avait cette conséquence de rendre les victimes plus aigries avec les années et les déceptions. La magie noire, elle, consumait votre âme, rendait les éléments constitutifs de la vie sans la moindre saveur ni le moindre sens. Elle ne pensait pas tout savoir. Son talent de psychologue était inné, celui de ses connaissances livresques dû à un travail. Le professeur avait alors sorti sa baguette et l'avait pointé dans l'âtre afin d'y faire apparaître un feu. Harry ou n'importe qui d'autre n'aurait sans doute pas eu cette mansuétude qui lui avait traversé l'esprit et qui n'avait rien à voir avec de la pitié, car quand bien même il s'agissait là de tout ce que l'homme en noir jouant les agents doubles ne souhaitait pas.

- Pardonnez-moi, Monsieur, si je vois les choses autrement... Elle hésita un instant. Comment allez-vous ? Si vous voulez, Madame Weasley a préparé des repas chauds fait maison. Il... Il y aussi des cookies sur la table pour quiconque en a envie...

Elle aurait pu retourner cette immense cuisine d'un geste de baguette ou faire apparaître des flammes bleues, plus efficaces afin de démontrer à son professeur son talent, mais parce qu'elle était née-moldue, ses parents lui avaient appris la valeur manuelle. Les sorciers, eux, avaient pris leurs pouvoirs un peu trop pour acquis, comme une marque de supériorité, en traitant les autres en êtres inférieurs. Retirez-leur ces baguettes et ils seraient bien incapables d'affronter le monde. A contrario, les moldus se débrouillaient non pas avec leur magie, mais avec leur intelligence, leur physique et leur technologie. Quant à la magie elle-même, sans tomber dans l'aspect religieux (parce qu'elle était athée), Hermione pensait que l'univers était magique, obéissant à des règles qui comportaient ses exceptions et ses paradoxes. Et dans cet univers vivait toutes les créatures que la Nature avait bien voulu créer. Personne n'était à même d'en comprendre vaguement le sens ou l'immense complexité, qui n'avait rien d'une mécanique toujours très fiable en apparence, à moins d'être Dumbledore ou un Centaure.

Il était membre de l'Ordre, elle n'en était pas encore une officiellement. Peut être trouverait-il cela incongru ou déplacé, alors que l'adolescente semblait avoir compris les principes de cette société secrète, même si ce quartier-général aux allures de symbole et de taudis ne lui inspirait pas que de nobles sentiments. Oui, elle tenait toujours dans ses bras ce livre de potions en tapotant de ses doigts fins et agiles son frontispice avec une pointe de nervosité et d'appréhension. Qui aurait pu dire que cette adolescente mettrait deux mangemorts hors de combat à la fin de l'année avant d'être blessée et que trois autres finiraient au tapis lors d'un combat aérien qui la verrait être poursuivie par Lord Voldemort attiré là à cause de Kingsley et des compétences en duel de l'étudiante ?

– Ils vous ont ramenée ici très tôt, c’est sans doute mieux... J’aurai pensé que vous connaissiez déjà la plupart des potions qui se trouvent dans ce livre. Dans votre cas, il est peu utile de vous en faire, pour les examens.

Hermione aurait du se trouver chez elle, à quelques kilomètres, avant de rejoindre les Weasley dans le Surrey pour le reste des vacances. Elle n'avait encore reçu ni sa prochaine liste de fournitures ni eu l'occasion de se rendre sur le chemin de traverse ni d'apprendre qu'elle et Ron allaient être choisis pour être les Préfets de Gryffondor. L'adolescente s'était imaginée qu'avec l'assassinat de Diggory, le chambardement au Ministère, la censure au sein de la Gazette du sorcier et le retour du Seigneur des Ténèbres les choses allaient s'accélerer, que l'époque qui allait mettre leur courage et leurs convictions à rude épreuve approchait.

- Oh... Euh... Elle marqua une pause, perturbée.

La jeune femme l'avait fixé avec des yeux ronds et la bouche entre ouverte. Whaaat ?! Elle avait haussé les sourcils de stupeur et d'incompréhension, en rougissant, avant de les froncer de manière plus incisive. Très concentrée, son cerveau avait analysée la situation. C'était la première fois que son Maître des potions se risquait à un compliment. Pour elle, cela signifiait beaucoup et en même temps elle se demandait si jusqu'ici il n'avait pas donné le change aux autres, par exemple devant Malefoy, en s'en prenant à elle - entre autres - durant ces quatre années. A moins que ceci n'était une manière déguisée afin d'obtenir quelque-chose ? Oui, mais quoi ? Cela semblait si soudain...

- L'ennui, c'est que l'on est venue me chercher en pleine nuit, avec peu de temps pour rassembler mes affaires. Heureusement, je suis prévoyante et ma malle était déjà prête. Hélas, je n'ai pas eu l'occasion d'emporter d'autres livres et je n'ai pas encore reçu la liste des fournitures pour la rentrée prochaine. Par ailleurs, si j'en juge par ceux qui se trouvent ici, je n'ai pas osé en emprunter sans autorisation... Il faut dire qu'un bon nombre ont trait à la magie noire, alors j'ai préféré m'abstenir au cas où certains d'entre eux auraient été ensorcelés ou pire. Avec les horreurs que j'ai pu croiser ici, de toute façon, cela ne m'étonnerait pas... (elle soupira)

Devait-elle lui avouer que si elle lisait et relisait les livres à sa disposition c'était avant tout pour éviter de trop penser à Harry et aux dangers auxquels il faisait face ? En tout cas, ce vote de confiance en ses aptitudes lui avait réchauffée le coeur. Cette année était celle des BUSES et elle ignorait encore que le professeur allait exiger ni plus ni moins qu'un Optimal afin de poursuivre la matière aux ASPICS et que s'il en allait ainsi c'était sans doute afin de faire barrage aux prétentions de Harry de poursuivre une carrière d'Auror. Hermione, elle, ne savait pas ce qu'elle voulait faire comme travail hormis qu'elle voulait faire le plus de bien possible en ce monde. Il fallait être fort pour renoncer à un pouvoir, sage pour s'en méfier et encore plus pour l'utiliser.

Je pense qu'un examen ne sera rien par rapport à ce qui nous attends, n'est-ce-pas ? ,lui demanda t-elle avec gravité, en connaissant la réponse, sans pour autant être rassurée quant à la suite des événements. Le poste de professeur de défense contre les forces du mal est toujours vacant et c'est la première fois que cela arrive... ,lui confia t-elle en espérant, peut-être, en apprendre plus. Le professeur Lupin avait été le seul qui avait su de quoi il parlait et elle pensait que le professeur Rogue aussi, bien que l'on pourrait lui reprocher une sorte de fascination.

Hermione ne lui avait pas parlé de son manque de confiance en ses propres capacités, de ses angoisses à l'approche des examens, comme si elle allait jouer sa vie, alors que quelque-chose de pire l'attendait. Elle ne tenait pas à être plainte ou à lui donner des raisons pour lui taper dessus. La lionne avait aidé des élèves tels que Neville par pure bonté d'âme ; une attitude qui rendrait cynique un Serpentard ou un mangemort plus intéressé par sa propre ambition. D'ailleurs, elle n'aimait pas le quidditch qu'elle trouvait violent et générateur de conflits. Mais qu'en était-il du système de maison et de points, hm ? Dans l'absolu, elle avait essayé de se faire des amis toute maison confondue, mais jusqu'ici aucun Serpentard n'avait jugé utile de lui ouvrir une porte. Sa peur de l'échec était liée à la seule chose qu'il lui restait à perdre et qu'elle sacrifierait sans hésiter pour Harry et plus encore dans les années à venir.

Vous ne pourrez ou ne voudrez peut être pas répondre, Monsieur, mais... Cette marque que vous portez sur le bras, en dehors de vous faire mal lorsque quelqu'un prononce le mot tabou ou lorsqu'IL vous appelle à lui, sert-elle à autre-chose ?

Il s'agissait peut être d'une chance unique. L'information lui semblait capitale. Elle avait envie de lui demander comment se déroulait la cérémonie de l'imposition de cette marque. D'un autre côté, Hermione avait un intérêt pour la magie noire qui n'était en rien destiné à acquérir un plus grand pouvoir. Dumbledore avait vaincu Grindelwald. Voldemort pourrait raconter ce qu'il voulait à propos de l'ambition et du pouvoir, c'était du chiqué... Ce qui était certain, c'était qu'elle ne se laisserait plus autant prendre par l'imprévu. Si à partir de maintenant Harry était en plus grand danger, elle devait se tenir prête, avoir deux ou trois coups d'avance, comme d'habitude. L'une des solutions, elle allait la trouver dans un ancien conte scandinave rédigé en runes anciennes ; le genre de choses qui étaient peu connues et qu'elle matérialiserait sous la forme d'un sac. Ce qui l'intéressait c'était apprendre à se défendre et à aider les autres à en faire autant, ni plus ni moins.

L'avez-vous connu lorsqu'il recrutait ses premiers partisans ? Comment était-il ?

Elle ne lui avait posé aucune question sur lui, même si sa curiosité était énorme. L'adolescente ne s'était pas vu lui demander des nouvelles de sa famille, s'il en avait ou d'autres banalités. La lionne en était encore au stade de l'élève qui ne se savait pas appréciée par son professeur, de celles qui ne figuraient pas parmi ses amies ou ses préférées. Des points, il lui en avait déjà retirer injustement. Elle était la meilleure-amie de Harry et sa loyauté lui était acquise. Le professeur s'était montré odieux l'année dernière en comparant sa dentition à celle d'un lapin ; chose qu'elle avait remédié depuis...


Dernière édition par Hermione Granger le Lun 31 Déc 2018 - 0:17, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Severus Rogue
Severus Rogue
DIRECTEUR DE POUDLARDMangemort
    DIRECTEUR DE POUDLARD
    Mangemort
AVATAR : Alan Rickman
MESSAGES : 194
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Amoureux frustré de très longue date
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
SANG: mêlé
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptySam 23 Sep 2017 - 21:16

Il y avait quelque chose d’étonnant à ce que la plupart des élèves s’accrochent aux barrières « élève-professeur » lorsqu’ils ne se trouvaient ni en classe ni à l’école, et même si c’était tout à fait normal, au fond, cette distinction fatiguait encore plus Severus en été, détestant déjà jouer les profs, alors recevoir ce « titre » au milieu de a période estivale était assommant. De tous les rôles qu’il avait pu jouer, au cours de sa vie, celui de professeur était de très loin le plus risible et le plus épuisant. S’occuper de mioches qui n’écoutaient rien, la moitié du temps… Il ne parvenait pas non plus à être juste et impartial, il était incapable de motiver qui que ce soit, préférant placer de suite les points sur les i et marteler en face ce qui arrivera en cas d’entraînement non sérieux, quitte à faire peur ou blesser, il ne se souciait pas non plus d’éviter les railleries et moqueries, ou tout simplement de paraître un minimum aimable. Et à quoi bon ? Être aimable signifierait accepter, fatalement, de laisser approcher de trop près certaines personnes et ainsi risquer des secrets qu’il ne tenait pas à dévoiler, c’était donc hors de question. Cela dit, il n’en savait pas moins reconnaître les compétences et pouvait entraîner quelqu’un sérieusement, s’il le fallait. Ce qui n’était pas prêt d’arriver…

Le regard plongé sur le feu, il ne le détourna qu’une brève seconde, une seconde où il s’aperçut que la fillette de quinze ans le fixait avec de grands yeux, la bouche entrouverte, toujours en serrant son livre dans ses bras. Il ne releva pas, n’ayant pas envie de se battre aujourd’hui, pas envie de plonger dans les affres de la comédie, ils n’étaient pas à Poudlard. Agitant sa baguette, il raviva un peu le feu, s’efforçant de se détendre au moins un peu, bien que cela lui soit difficilement possible. Dans deux jours, il sera de nouveau aux côtés du Seigneur des Ténèbres pour une attaque contre un éminent médicomage qui avait un peu trop agacé le mage noir, et bien que Voldemort n’ait besoin de personnes pour éliminer des opposants, il était toujours bon de se déplacer en groupe pour montrer la « puissance » de leur armée à des ennemis, en plus de parer si jamais des membres de l’Ordre ou des sympathisants venaient se mêler à la fête. Dumbledore était au courant de cette attaque mais pas le reste de l’Ordre. La cible ne sera pas tuée mais enlevée, il y aura une occasion de le tirer de ce guêpier plus tard, par ailleurs, aucun des membres du Phénix, aujourd’hui, n’était pas de taille à affronter Voldemort en duel, ils y perdaient la moitié de l’Ordre inutilement. La confrontation directe n’était pas toujours la meilleure solution, quoi qu’en pensent certains. De plus, pour des opérations d’exfiltration très précises, Severus préférait s’appuyer sur des… « collègues » bien choisis plutôt que sur des types comme Weasley ou Black.

La collégienne sembla revenir de son étonnement, tout à coup, répondant que l’Ordre était venu la chercher en pleine nuit et ajoutant qu’elle avait heureusement déjà préparé sa malle au préalable. A vrai dire, Rogue aurait songé que des mangemorts un peu trop zélés attaquent dès le début de l’été la maison Granger pour liquider la fille et les parents avec… Enfin, ce n’était pas encore la priorité, c’est vrai, Voldemort se concentrait plus sur le maintien et l’agrandissement de ses troupes que de reprendre tout de suite la traque de son ennemi préféré et donc des moyens à disposition pour l’atteindre. A Poudlard, les deux amis du binoclard seront en parfaite sécurité, quand aux autres, ils savaient se défendre. Black ne bougeait pas de cette maison, Lupin était discret, et ainsi de suite. Severus retint un très mince sourire en tendant la Gryffondor dire qu’elle n’empruntait pas les livres trouvés dans cette maison, au cas où ils étaient ensorcelés. En ce qui concernait les manuels de magie noire, le mal profond n’était pas les protections les entourant mais ce qu’on y apprenait, ainsi que la façon dont ils pouvaient vous transformer. Il ne savait un bout sur le sujet, ce genre de grimoires ayant été ses livres de chevet avant même d’entrer à Poudlard. Même si Granger était sans doute capable de comprendre la plupart de ses ouvrages, mieux valait, en effet, qu’elle s’en abstienne. Inutile d’en corrompre encore une de plus.

– Je pense qu'un examen ne sera rien par rapport à ce qui nous attends, n'est-ce-pas ? ,lui demanda t-elle avec gravité, en connaissant la réponse, sans pour autant être rassurée quant à la suite des événements. Le poste de professeur de défense contre les forces du mal est toujours vacant et c'est la première fois que cela arrive…

– En effet, les examens sont des détails.

Et tant qu’elle avait encore le luxe de s’angoisser pour les BUSES et il ne savait quoi encore, c’était tant mieux, car cela voulait dire qu’elle n’était pas encore jetée avec violence sur le terrain au milieu des combats, du sang, des guerres, de la souffrance, de la mort. Il n’y avait strictement aucun pessimisme à penser ainsi, simplement du réalisme. Voldemort était occupé à reprendre des forces, certes, mais cela ne durera pas des années. Il lui faudra… S’il continuait à un tel rythme, peut-être quelques mois encore. En y ajoutant la période de « latence » dont il savait très bien profiter, c’est à dire le temps que les Anglais refusent de croire à son retour et donc en arrivent à mettre en place de véritables mesure de défense et de contre-attaque. Le jour où chacun réalisera que le Ministère était déjà gangrené allait faire très mal… Quelques mangemorts y étaient en place, par ailleurs, d’autres fonctionnaires et élus, sans être des serviteurs officiels du Lord, partageaient ses idées et n’hésiteront pas à le suivre dans cette folie, en y sacrifiant bon nombre de citoyens au passage. Des personnes prônant des notions anciennes, détestant les hybrides et les nés-moldus, confortés dans l’idée qu’une société saine doit être une société débarrassée des « parasites » que sont les enfants de moldus, les loups-garous et autres créatures jugées inférieures. Il y en avait un bon nombre, au Ministère, dont certains avaient l’écoute directe de ce lâche de Fudge.

– Vous ne pourrez ou ne voudrez peut être pas répondre, Monsieur, mais... Cette marque que vous portez sur le bras, en dehors de vous faire mal lorsque quelqu'un prononce le mot tabou ou lorsqu'IL vous appelle à lui, sert-elle à autre-chose ?

En effet. Rogue se servit un peu de thé et le réchauffa d’un coup de baguette, jusqu’à le rendre presque trop brûlant pour être bu, toujours dans le vague espoir de se réchauffer un peu. La Marque des Ténèbres… Elle était un Honneur immense, pour tous les mangemorts, lui-même l’avait éprouvée dans ce sens, il lui avait fallu plusieurs années et bien des recherches avant de prendre conscience de ce qu’elle représentait, à la fois en tant que symbole et en tant que sceau magique indestructible. Même lorsque Voldemort n’était plus dans les parages, aussi affaibli qu’un vulgaire esprit, la Marque était encore là. Invisible, certes, inexistante pour beaucoup, mais ses partisans la ressentaient toujours malgré tout, elle n’avait eu aucune difficulté à réapparaître lorsque le moment était venu, gravée profondément dans la chair. L’ancien directeur de Durmstrang avait tant paniqué, pourtant, croyant pouvoir échapper aux forces du Lord Noir. Qu’il coure donc, Severus savait qu’il était encore en vie, pour le moment, mais doutait que cet état de grâce dure bien longtemps. Dès que Voldemort aura recouvré l’essentiel de ses forces, il aura alors un peu de temps pour se soucier d’affaires plus légères, comme la traque des divers traîtres à la cause. Les mains serrées autour de la tasse blanche et fumante, il s’assit dans le second fauteuil éliminé, près de l’âtre, le regard toujours perdu sur les flammes.

– L'avez-vous connu lorsqu'il recrutait ses premiers partisans ? Comment était-il ?

– Il était humain, en apparence. Rongé par la magie noire et ses applications, mais toujours un homme. Intelligent, froid, ambitieux.

Son apparence aujourd’hui n’était finalement que le reflet physique de ce qu’était déjà son homme il y a des années. Severus doutait qu’après sa sortie de Poudlard, Voldemort soit resté inactif ou tranquille, dans son éternelle quête de pouvoir. Les premiers signes du mal étaient déjà visible dès les premières années de son ascension et ne se sont que renforcées par la suite. Rogue ferma un instant les yeux, levant une main pour les frotter un peu, en laissant transparaître une certaine fatigue. Mais il ne songea pas à renvoyer balader Granger pour autant, de un parce qu’elle était loin d’être aussi insupportable que le rouquin et le décoiffé, de deux parce qu’elle avait raison de déjà se poser ce genre de questions, il sera bien trop tard pour le faire lorsque Voldemort aura repris la pleine mesure de son ancien pouvoir et ne cessera plus d’en gagner toujours plus. En plus d’être une née-moldue, elle était collée à Potter, deux bonnes raisons de la cibler, pour les mangemorts. Les plus « modérés » voudront d’abord l’interroger et la garder en vie tant qu’elle n’aura pas craché toutes les informations intéressantes, les plus durs se contenteront de la torturer avant de se débarrasser d’elle.

– La Marque lie l’esprit de son porteur à celui de Vous-Savez-Qui, ou ce qu’il en reste. Elle permet un accès plus aisé et un meilleur contrôle, un asservissement. Pour qui ne protège pas ses pensées et ses émotions, et presque aucun mangemort n’en prend la peine, c’est un accès libre pour le mage noir. Elle permet d’alerter Vous-Savez-Qui en cas de… Mettons, besoin urgent.

Cela dit, aucun mangemort ne serait assez stupide ou suicidaire pour « appeler » Voldemort sans une excellente raison, autrement dit, personne ne pouvait se risquer à le faire sans l’énerver, à moins de livrer Potter ou Dumbledore sur un plateau d’argent. Rogue s’interrompit pour boire une gorgée de thé, le regard dans la vague.

– La plupart des mangemorts sont plus cruels que puissants… Et ne savent pas réfléchir seuls.
Revenir en haut Aller en bas
Hermione Granger
Hermione Granger
SANS EMPLOI
    SANS EMPLOI
AVATAR : Emma Watson
MESSAGES : 2856
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 19/09/1979 - Londres - Angleterre
SANG: né(e) de moldus
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyVen 13 Oct 2017 - 23:56

Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort.. [SEVERUS]
Il n'y avait rien de surprenant, surtout lorsque le professeur Rogue était du genre à ne jamais déroger à cette relation « élève-professeur », à l'exception peut être de Drago, dont le père était l'un de ses amis d'adolescence. Il y avait comme un respect qui s'imposait de par sa présence et son attitude glaciale ; un respect qui était aussi du à cette éducation qui voulait que l'on ne tutoyait pas des inconnus, les grands-parents ou des symboles d'autorité. Hermione s'était parfois demandée s'il avait pris plaisir à martyriser ses élèves, à se sentir craint par la majorité d'entre eux. Si cette fonction lui était assommante, elle l'ignorait et puis cela n'était pas ses affaires. Dans la vie, on faisait rarement ce que l'on voulait et l'homme en noir en savait quelque-chose. La justice et l'impartialité... Venant d'un homme qui allait prétendre à Harry d'ici quelques mois "que la vie était injuste et que son père avait souvent veillé à ce qu'elle le soit"... Sincèrement, elle aurait été de son avis si elle avait su que Severus avait été cet élève brillant, mais pauvre, martyrisé et manquant de chance ; comme les marauders lorsque l'on prenait la peine d'y réfléchir.

Fallait-il pour autant tomber dans le piège de cette rivalité entre maisons et penser que le professeur Rogue n'avait eu que ce qu'il méritait ? Pas tout à fait... En tout cas, pas pour Hermione qui était tantôt prompt à juger de manière absolue, tantôt disposée à faire preuve d'une étonnante perception des choses. Elle ne le comprenait pas très bien. Il avait été un mangemort, mais à un moment donné - on ignorait pourquoi - il avait changé de camp, en acceptant de jouer les agents doubles. La conclusion qu'elle en avait tiré c'était que Dumbledore devait savoir quelque-chose, qu'à sa place elle aurait exigée des garanties et qu'elle ne lui aurait jamais tout à fait accordée une confiance totale. On pouvait aussi se demander comment cet homme parvenait à duper le Seigneur des ténèbres, à tenir sa place parmi les mangemorts. Là, son esprit lui avait intimé la prudence. Etait-il occlumens et légilimens ? Pourrait-il mentir au professeur Dumbledore et tous les rouler dans la farine ?

C'était là ce que Harry et Ron, mais aussi ce que certains membres de l'Ordre pensaient. Difficile de leur en vouloir en sachant que l'homme en noir fréquentait les deux camps et qu'il avait un jour fait partie de ce que le monde magique comptait comme racailles et criminels de droit commun. Obtenir une seconde chance était toujours difficile. Et pourtant, Hermione lui faisait implicitement confiance à cause de Dumbledore, mais elle s'inquiétait aussi pour Sirius qui semblait s'ennuyer dans sa tanière, avoir développé depuis son enfermement à Azkaban une étrange pulsion suicidaire, un goût du risque, proche d'un jeu, d'une attitude de pirate pour le plus souvent irresponsable et donc irréfléchie. Mais le parrain de Harry semblait souffrir d'une question d'honneur, rechercher au travers de son filleul des ressemblances avec son meilleur-ami. Hermione et Molly se méfiaient à juste titre de ce qu'elles estimaient n'être qu'un comportement malsain, propice à encourager Harry, lui qui serait mort des dizaines de fois sans l'aide de ses amis, sans avoir écouter cette voix qui lui répétait de réfléchir et de ne pas sur estimé sa chance et ses capacités.

Une barrière était donc établie entre eux ; une barrière qu'ils ne franchiraient sans doute jamais. L'homme en noir craignait-il le jugement de l'opinion à propos de son passé et de son présent ? Elle imaginait cette éventualité comme difficile à croire. Il n'avait jamais donné l'impression de craindre quoi que ce soit et cela lui était toujours apparue comme suspect. A moins d'être un sociopathe, un psychopathe ou un occlumens... Même les plus téméraires éprouvaient de l'appréhension, de la peur, y compris l'homme qui se cachait derrière Lord Voldemort. Que craignait-il en dehors du vieil homme ? La mort, que l'on sache qui il était en réalité, la perte de son pouvoir et sa remise en cause par un adolescent qui lui avait échappé à plusieurs reprises ? Soudainement, elle réalisa pour la première fois quel genre de solitude devait être celle du professeur, ce qu'elle pouvait nous convaincre de faire parfois. Quel était donc cet événement qui avait tout changé ? Une trahison, un acte abominable en rapport avec la magie noire, qui l'aurait heurté, qui aurait fait naître du remord ? Elle aussi aurait aimée maîtriser l'occlumancie et la légilimancie afin de dissimuler ses pensées, calmer ses angoisses, libérer son esprit de mauvais souvenirs et l'aider dans ses réfléxions.

Le regard plongé vers le feu, il n'avait esquissé aucune réaction. Pas une remarque acerbe ni une moquerie. Cela prêterait à rire, mais cela ne lui semblait pas du tout normal. Elle n'arrivait pas à oublier toutes ces années où il s'en était pris aux plus "fragiles" ou en difficulté, à Harry et à Ron, ni la manière dont il l'avait rabaissée à plusieurs reprises et humiliée. Cette douleur, elle avait apprise à la contrôler, à l'évacuer ou à l'enfermer loin dans son esprit. Elle était venue s'ajouter aux nombreuses autres, aux désillusions aussi. Dumbledore leur avait pourtant dit qu'en général on était plus prompt à condamner qu'à pardonner et elle trouvait cela très vrai. Mais encore fallait-il comprendre et avoir des raisons de le faire. Les Serpentards hurleraient au scandale, mais Hermione possédait bel et bien des qualités propres à la maison de Salazar. La majeure partie de ses plus grands exploits restaient anonymes. Elle possédait l'esprit de compétition, de l'ambition, de la ruse et de la fourberie, mais peu d'attachement aux biens matériels et aucune peur à l'égard de ceux qui, dans cette maison, faisaient régner la terreur au nom d'une idéologie raciste et xénophobe, de privilèges liés à la richesse et à "une noblesse" usurpée qui auraient mieux fait d'être interdite. Ron pouvait bien se plaindre d'être l'ami de Harry Potter, d'être dans l'ombre de l'adolescente, elle ne se plaignait pas de l'être elle aussi, bien qu'elle réagissait de manière imprévisible, en considérant qu'elle n'avait pas à leur faciliter la tâche, à jouer leur elfe de maison.

Severus avait esquissé un mince sourire lorsqu'elle évoqua les livres de magie noire. L'ironie c'était qu'Hermione trouvait un intérêt aux maléfices, même envers cette magie qu'elle traitait comme un sujet abject, mais indispensable dans une certaine mesure afin de bâtir une défense efficace. Et puis, l'élève douée en sortilèges appréciait beaucoup la théorie qui entourait la création de nouveaux sorts. Seulement, personne n'aurait pu deviner que la lionne disposerait de sa propre bibliothèque de magie noire - en contournant les lois - dans son futur bureau de Ministre de la magie, dans une vingtaine d'années. Oui... Elle savait que la curiosité n'était pas condamnable et qu'il fallait l'exercer avec prudence. Seulement, pour s'en défendre, il fallait l'étudier, ne pas penser qu'elle était plus puissante que d'autres magies ou imparables. Car ça n'était qu'une propagande afin d'y attirer les faibles d'esprit, les ambitieux, les êtres solitaires, les exclus, ceux qui avaient la haine. On pouvait s'y plonger, sans y voir les dangers, et finir par devenir esclave de sa propre quête, de ses propres faiblesses. Un écueil qu'elle comparait volontiers avec ce qui pouvait se produire avec la recherche du Magnum Opus. Et pourtant, Dumbledore allait lui fournir un jour un savoir très dangereux, mais utile qu'elle n'utiliserait que pour combattre le mal, non pour perdre son humanité.

Une société saine débarrassée des « parasites » c'était avant tout combattre le mal qui était en soi et chez les autres par des moyens pacifiques, par l'éducation, les lois, la solidarité nationale et la prévention même si le mal, comme le bien, ne serait jamais vaincu en totalité. Il s'agissait là d'une utopie qui tendait à pousser une société à toujours rechercher à s'améliorer, non à régresser, à atteindre un objectif en apparence impossible. L'idéal était en soi un moteur et un moyen d'inspiration qui pouvait être bénéfique ou maléfique. Sauf que dans ce microcosme les choses n'avaient que peu évoluées, en dehors d'un racisme et d'une xénophobie qui avaient nettement chuté depuis la fin des années soixante-dix. Les choses avaient stagnée et aujourd'hui le mal était sur le point de faire s'écrouler l'édifice, à la manière d'une maison dévorée par les termites. Il s'agissait d'un échec collectif lié aux tentatives de division réussies, à la corruption, à l'éducation, aux à-priori et à ces privilégiés ayant tout fait afin de maintenir la population dans un univers conformiste et rétrograde, où les pauvres étaient toujours plus pauvres et les riches toujours plus fortunés, mais où le mal était venu de l'intérieur, des sorciers eux-mêmes, non des moldus et des créatures magiques.

– La Marque lie l’esprit de son porteur à celui de Vous-Savez-Qui, ou ce qu’il en reste. Elle permet un accès plus aisé et un meilleur contrôle, un asservissement. Pour qui ne protège pas ses pensées et ses émotions, et presque aucun mangemort n’en prend la peine, c’est un accès libre pour le mage noir. Elle permet d’alerter Vous-Savez-Qui en cas de… Mettons, besoin urgent.

La marque des ténèbres ne servait donc pas que comme un lien de vassalité, comme elle l'avait bien supposée. Elle signalait la présence de leur Maître, lorsque quelqu'un prononçait le mot tabou et elle permettait de le prévenir en cas de besoin. Hermione avait froncé les sourcils avec perplexité, se mordillant légèrement la lèvre inférieure. Elle avait été surprise par sa réflexion, mais elle préféra ne pas lui en toucher mot. D'un autre côté, elle ne pouvait s'empêcher de songer à Harry et à Ron, à ces choses auxquelles elle devrait penser afin de ne pas transmettre à leur professeur des informations dont il se servirait joyeusement contre eux à Poudlard.

- Je vois... Vous devez être un expert en occlumancie pour parvenir à lui dissimuler ces choses là. Mais je suppose que ce "meilleur contrôle et accès" diminue avec la distance qui vous sépare de lui...

Oh, elle aurait pu lui demander si le Seigneur des Ténèbres ou certains mangemorts avaient déjà parler d'elle, mais elle préférait ne pas savoir. Le simple fait d'avoir cet énorme potentiel en matière de magie, cette intelligence et cette amitié avec Harry, en dépit des menaces et des épreuves, cela suffisait à susciter une haine tenace en tant que symbole venant contredire leurs belles théories, surtout lorsque l'on comparait Crabble, Goyle, Malefoy et beaucoup d'autres soit disant "sang-purs" - l'élite, la race des seigneurs de mes d*ux... Hihihi ! Ce complexe de supériorité était d'un ridicule, mais une idée stupide pouvait fort bien s'avérer très dangereuse, comme l'ignorance et l'incompréhension. Les moldus étaient passés par là. Face à la barbarie, à plus de cinquante millions de victimes, il avait fallu faire des changements, prendre des précautions, éduquer les gens. Il y avait toujours eu des cr*tins pour penser qu'ils valaient mieux que les autres, pour défendre une idéologie d*bile et malsaine.

... Lorsque le mot tabou était prononcé lors de la première guerre, comment réagissaient-ils, quels étaient leurs méthodes ? Quelqu'un décide t-il qui y envoyer ?

Pour connaître son ennemi, il ne suffisait pas de "deviner" des schémas psychologiques. Il fallait l'étudier. Elle se doutait que Voldemort avait un penchant mégalomaniaque, égocentrique, propice à la trahison, qu'il ne comprenait rien à l'Amour, l'amitié, à la loyauté. Il devait aimer la crainte qu'il inspirait et la concurrence qu'il entretenait entre ses serviteurs. Pourtant, le mage noir savait utiliser les menaces, le chantage, les enlèvements, l'imperium et la peur comme instrument de coercition et de servitude. Elle connaissait, à présent, l'identité de Peter Petigrew, qu'il était animagus et que c'était lui - et non Sirius - qui avait dénoncé les Potter à leur ennemi juré. Un homme qui avait, un jour, était leur ami et qui avait pris peur face aux armes que Voldemort possédait et lui promettait d'utiliser. Autrefois, "toutou de compagnie" des Marauders, il était aujourd'hui celui d'un autre. Quant à savoir quelle stupidité avait saisi James et Lily, ça...

Vous savez... Je suis loin d'imaginer la solitude qui est la vôtre, ce qui vous a poussé à rejoindre l'Ordre... J'entrevois à peine les difficultés qui consistent à faire ce que vous faîtes... Vous avez l'air fatigué... Puis-je faire quelque-chose pour... pour vous ? , lui demanda t-elle avec une voix un peu hésitante sur la fin.

C'était la moindre des choses, d'un allié à un autre. Qu'importe leurs différences et leurs opinions. Ce qu'il faisait et endurait étaient pire que ce qu'un bon nombre de membres de l'Ordre pourraient connaître. L'homme n'incitait pas la sympathie ni à la compassion. Tout le problème était là : dans les apparences, ce qui continuait à le consumer petit à petit. Le courage pouvait avoir des formes multiples, comme la lâcheté. Elle se doutait qu'il avait déjà tué des gens, fait des choses peu recommandables. Sans doute aurait-il encore à payer de sa personne, à s'attirer les foudres de l'Ordre du Phénix. Cela ne prêtait pas aux confidences. Pourtant, elle savait qu'avant qu'ils ne se séparent, Harry reviendrait dans la conversation...


Dernière édition par Hermione Granger le Lun 31 Déc 2018 - 0:19, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Severus Rogue
Severus Rogue
DIRECTEUR DE POUDLARDMangemort
    DIRECTEUR DE POUDLARD
    Mangemort
AVATAR : Alan Rickman
MESSAGES : 194
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Amoureux frustré de très longue date
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
SANG: mêlé
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyVen 20 Oct 2017 - 16:05

– Je vois... Vous devez être un expert en occlumancie pour parvenir à lui dissimuler ces choses là. Mais je suppose que ce "meilleur contrôle et accès" diminue avec la distance qui vous sépare de lui…

– On peut dire ça.

Ce n’était pas la distance en elle-même qui était la plus importante, finalement, mais plutôt « l’attachement » qu’on se construisait soi-même. Bellatrix, par exemple, était si convaincue par toutes les idées du Lord qu’elle s’était liée à lui dune façon bien plus terrifiante que n’importe qui d’autre parmi les Mangemorts et était, en ça, le véritable bras droit du seigneur des ténèbres, la seule et unique sur qui il pourra compter jusqu’à la fin, quoi qu’il fasse. Elle acceptera tout pour lui, elle fera absolument tout ce qu’il lui ordonnera, tout ! Et donc la distance n’influençait en rien le contrôle qu’il avait sur elle. C’était même au-delà du contrôle, dans le cas de cette folle. Severus but un petit thé en retenant une grimace de dégoût, lorsqu’il se rappela la dernière fois qu’il avait vu Bella faire face au Lord noir. Ce regard qu’elle lui avait lancé. Pourrait-elle être amoureuse de lui, en vérité ? Elle ne ‘était pas de son mari, ne l’ayant épousé que pour les apparences, et ne lui avait même pas donné d’enfant de Sang-Pur, comme chacun l’aurait exigé. Mais face à Voldemort, elle était trop fascinée, trop… Peut-être était-ce bien cela. Son pouvoir, sa force, l’emprise qu’il pouvait avoir, un tout où Bellatrix était venue s’y brûler et se trouvait à présent consumée d’un amour ardent qui la rendait encore plus folle et psychopathe qu’elle ne l’était plus jeune. Comme c’était « romantique », n’est-ce pas ? Cela dit, il pouvait la comprendre, du moins en partie, on ne choisissait pas qui on aimait et elle était aussi l’unique femme sur cette terre à être suffisamment tarée et psychopathe pour aimer un homme comme Lord Voldemort. Si elle sortait de son trou et le rejoignait, il saura en profiter, sûrement enjoué de revoir sa servante si fidèle et prête à tout.

– Lorsque le mot tabou était prononcé lors de la première guerre, comment réagissaient-ils, quelles étaient leurs méthodes ? Quelqu'un décide t-il qui y envoyer ?

Rogue faillit ne pas entendre la question, ne revenant à la réalité que sur la fin, alors qu’il songeait aux mystérieux voyages orchestrés en ce moment par le mage noir. Il répondit vaguement, sur le coup, que c’était le mage noir qui décidait de tout, ayant besoin d’un peu de temps pour réfléchir à ça, ramener ses souvenirs en mémoire. Lors de la première guerre, Severus n’avait pas été « sur le front » face au Ministère ou aux membres de l’Ordre, son rôle s’était situé ailleurs, sur un terrain plus discret mais non moins important. De sa sortie de Poudlard jusqu’aux trois premières années suivantes, en tant que « débutant » dans l’espionnage, il avait manqué d’y rester au bas mot une centaine de fois avant d’apprendre sur le tas ce qu’il fallait faire ou non, le plus vite possible. Question de vie ou de mort… Ses premières missions, tout particulièrement, avaient très largement contribué à forger l’homme qu’il était devenu aujourd’hui. L’apprentissage, la pratique et enfin la maîtrise de l’occlumancie puis celle de la legilimancie, quelques mois plus tard. L’impassibilité à conserver. La pratique intensive des trop nombreux sorts de magie noire appris auparavant. Et des nouveaux, de toutes ces pratiques, maléfices et sorts récoltés au cours de ses voyages, des connaissances acquise sur des techniques horribles, malsaines, dégoûtantes et dangereuses, la plupart du temps mortelle. Le tout porté par une motivation égalant celle de Bellatrix, une motivation qui l’avait emmené si haut et si loin. Il avait traqué, torturé, tué, sans l’ombre d’un remord. Perdu son humanité peu à peu. Au final, il avait gâché quasiment toute sa vie. Severus serra un peu les mains sur la tasse, son regard noir de jais perdu dans les flammes de la cheminée. S’il n’était pas rentré dans les rangs… Peut-être aurait-il pu oublier Lily, avoir des enfants, mener une vie loin de l’Angleterre et des Mangemorts.

– Vous savez... Je suis loin d'imaginer la solitude qui est la vôtre, ce qui vous a poussé à rejoindre l'Ordre... J'entrevois à peine les difficultés qui consistent à faire ce que vous faîtes... Vous avez l'air fatigué... Puis-je faire quelque-chose pour... pour vous ?

Pardon ?! Cette simple phrase eut le mérite de le secouer brutalement, Rogue trouvait tellement aberrant que quelqu’un puisse lancer ça, à lui, qu’il en lança un long regard choqué à Granger avant que son air coutumier ne reprenne le dessus et qu’il ne reporte le regard vers le feu. L’habitude se révélait toujours plus forte que n’importe quel choc, chez lui, c’était comme réussir à grande peine à ouvrir une vieille porte pour la voir se refermer aussitôt devant vous dans un claquement sourd, comme pour signer une fin de non-recevoir. Perturbé, il ne répondit pas tout de suite, levant une main pour se masser légèrement le front. Granger avait autant l’art de se comporter comme une gamine, parfois, qu’elle avait aussi l’art de taper en plein dans le mille, volontairement ou non, frappant pile là où ça faisait mal. Severus ne souhaitait pas que les gens voient les « difficultés » de son travail actuel, bien au contraire, car cela signifierait les laisser approcher de trop près. Risquer de dévoiler un passé qui n’appartenait qu’à lui, un jardin fermé dont la clé avait été jeté à double-tour depuis longtemps. Le professeur faisait tout pour qu’on le déteste, dès le début, tout pour que personne n’ait envie de l’approcher, sinon en étant contraint et forcé. Se faire détester était incroyablement facile, qui voudrait fouiller la vie ou le passé d’une personne haïe ? Il était plus facile de lui cracher dessus et chercher à l’éviter, l’oublier.

Or, les apparences pouvaient être piquées, si on savait s’y prendre. Les personnes observatrices, intelligentes ou habituées elles-mêmes à ce genre de petits jeux savaient voir au-delà de ce qu’on leur offrait, d’où le danger. C’était précisément à cause de ça que Rogue évitait Lupin, pour ça aussi qu’il avait fait en sorte, chez les Mangemorts, qu’une petite poignée des plus dangereux ne puissent pas supporter de se trouver dans la même pièce que lui. Et maintenant, voilà qu’il devait ajouter Granger à la liste ? Enfin, qu’importe… Elle était encore jeune, intelligente mais surtout très jeune encore, et tant qu’elle n’avait pas mis un pied véritable dans cette guerre, elle ne pourra imaginer la réalité, dure et violente, avec exactitude. Cela viendra bien assez vite. Encore un peu moins d’un an, peut-être ? Ou… Non, plus d’un an, le seigneur des ténèbres était encore loin d’avoir recouvré l’entièreté de ses forces. Les troupes étaient disparates, peu nombreuses et toujours affaiblies, les plus fidèles étaient à Azkaban, donc l’Ordre pouvait bien s’agiter, rien ne les menaçait directement, pour le moment. Presque malgré lui, le professeur refaçonna et renforça les murs mentaux protégeant constamment son esprit, les déplaçant d’une autre façon pour reformer un autre cocon, encore différent et plus solide, au cas où une personne voudrait attaquer.

– Vous allez tuer vos amis d’une crise cardiaque, à vous exprimer ainsi, finit-il enfin par dire. Quant au reste, je ne peux trop vous en dire. Tout d’abord car je ne combattais pas sur le même front que les opposants direct au mage noir lors de la première guerre, ensuite parce que pour expliquer leurs « méthodes », il faudrait rentrer dans les détails d’une certaine forme de magie que vous êtes trop jeune pour connaître. Vous l’étudierez une fois adulte, si c’est que vous souhaitez. A quinze ans, on ne fait que se brûler avec, même en étant conscient du risque.

Il en savait quelque chose… Comme le feu faiblissait, Severus tendit sa baguette pour le raviver, réchauffant aussi un peu son thé au passage. Granger était sûrement capable, comme lui et d’autres, de comprendre et manier cette magie noire, il ne disait pas le contraire. Et c’était bien là le problème. A quinze ans, sans le recul nécessaire, sans l’expérience de la vie et ses combats, sans la maturité complète venue à la fin de l’adolescence, elle ne pourra pas éviter tous les pièges, même en se lançant avec la plus grande des conscience que cette magie pouvait lui brûler les doigts. L’envie de puissance n’était pas tout. La curiosité était dangereuse, on s’enfonçait trop loin sans le réaliser, on mordait son propre esprit sans le savoir pour mieux apprendre les sorts et les lancer. Rogue avait réalisé beaucoup trop tard que l’apprentissage de la magie noire était morbide pour qui le prenait sans la maturité ni le recul nécessaires, autrement dit, dès l’enfance ou l’adolescence. Il se força à se détendre un peu, dénuant des muscles serrés depuis trop longtemps, les jointures de la main blanchissant un peu tant il serrait fort la tasse. Presque au point de la briser. Il aurait voulu dire à Granger de ne pas tomber dans ce piège, elle aussi, d’étouffer toute forme de curiosité ou de fascination, et pourtant… Il faudra qu’elle en sache plus, lorsqu’elle sera prête, ne serait-ce que pour sauver sa propre vie, se défaire de maléfices mortels ou se débarrasser d’objets ensorcelés et mortels, lorsque la guerre éclatera vraiment.

– Vous avez le temps, reprit-il. Encore un an, peut-être deux. La guerre ne va pas éclater véritablement avant plusieurs mois, le Seigneur des Ténèbres n’est pas prêt, nul besoin de s’affoler. Entraînez-vous, d’ici là, simplement. Je ne vous apprendrai rien en disant que vous serez l’une des premières cibles, lorsque tout recommencera.

Si elle ne voulait pas garder le statut de cible ambulante mais passer au niveau chasseur ou menace sérieuse, il était effectivement temps de s’activer, sans tomber dans l’urgence et la psychose, mais se préparer. Face à la menace d’une telle guerre, s’y mettre au dernier moment serait aussi idiot que suicidaire. Il était bien beau de s’inscrire à des « clubs de duel » ou autres bêtises du genre, mais une fois ça fait, qui osera se placer de front, rester droit sur la réalité du terrain ? Combien des adeptes des clubs de duellistes avaient conscience de la réalité ? Combien savaient refouler la peu et garder leur sang-froid ? Combien comprenaient, par réflexion ou par instinct, qu’ils partaient tout droit vers le plus grand des dangers et devaient réagir avant qu’il ne soit trop tard ? Et combien, parmi ceux-là, arrivaient mettre leur cervelle et leur corps en mouvement pour effectivement réagir et ne pas subir bêtement ? Combien étaient capables de prendre tout le courage existant au fond d’eux pour subir des attaques afin d’épargner des amis, des proches ou des enfants plus jeunes ? Tout cela se travaillait sur le long terme, car ce n’était qu’une question de force mentale. Et ça ne s’improvise pas.

– Tout ce que je peux vous dire est de ne pas vous laisser dominer par la peur, quoi qu’il arrive. Il faut parfois… prendre des décisions délicates pour que personne de proche ne souffre à cause de nous. Quitte à s’éloigner de ses proches à jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Hermione Granger
Hermione Granger
SANS EMPLOI
    SANS EMPLOI
AVATAR : Emma Watson
MESSAGES : 2856
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 19/09/1979 - Londres - Angleterre
SANG: né(e) de moldus
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyJeu 9 Nov 2017 - 3:21

Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort.. [SEVERUS]
Hermione n'aurait pas eu envie d'ergotter, pas devant un Professeur qu'elle considérait comme brillant et cultivé en dépit de sa nature distante et antipathique. Mais elle aurait admise, pour l'avoir lu, qu'il existait un lien magique puissant entre deux êtres lorsque ceux-ci bravaient la mort ensemble, lorsqu'ils vivaient ensemble une épreuve traumatisante. Elle voulait bien croire que l'Amour ait pu avoir ce genre d'effet sur les individus en dépit de l'éloignement, même si dans sa forme pervertie, plus proche d'une idolatrie, d'une servitude, cela ne ressemblait plus à du véritable Amour, mais à l'attitude d'une servante et d'une esclave. Mais au moins, la lionne avait eu confirmation que l'homme en noir était un expert en occlumancie et quelque part cela lui était apparue comme logique pour un agent double. Pourtant, étais-ce rassurant ? Harry et Ron ne faisaient que prétendre que le mangemort était resté fidèle à Vous-Savez-Qui et après tout s'il était capable de duper le plus grand mage noir de son temps, qu'en était-il de Dumbledore ? Quelles étaient ses propres faiblesses, ses secrets inavoués ? La question ne s'était jamais posée jusqu'ici, parce qu'Hermione s'était montrée naïve et influençable pour une enfant ; un souvenir douloureux que Ronald était venu lui rappeler par jalousie et désir de protection, mais avec beaucoup de paternalisme.

Si l'aveuglement face à l'Amour et la pitié avaient été les plus grandes failles du Professeur Dumbledore, celle d'Hermione avait été de faire parfois trop confiance à ses certitudes, à l'intelligence et à la logique. Tout devait avoir, selon elle, une explication rationnelle, à défaut d'être raisonnable. Et pourtant, la lionne avait appris que partir d'un postulat faux pouvait mener à des pensées irrationnelles, à de mauvaises conclusions. Elle se souvenait avoir entendu Sirius dire de Severus qu'il s'agissait là aussi de l'une de ses failles ; une de celles qu'il reprocherait deux années plus tard à Dumbledore au sommet de la tour d'astronomie. Cela n'a t-il jamais effleurer votre esprit si brillant que cela pouvait être plus compliqué et que les choses n'allaient pas forcément toujours de soi ? Son problème à elle c'était qu'avant sa rencontre avec Rémus elle n'avait pas imaginée qu'un ami aussi proche du père de Harry ait pu trahir leur confiance et attirer celui-ci dans un piège dont il n'avait été que l'appat et non la cible. Fort heureusement. Mais contrairement à ce qu'imaginait Ronald, sa meilleure-amie n'avait plus rien à voir avec cette gamine qu'il avait sauvé des griffes du troll ni avec celle qui était tombée sous le charme du Professeur Lockhart. Elle demeurait, comme eux, une adolescente sans expérience, mais incapable de saisir les choses, de voir plus loin que le bout de son nez, d'en mesurer les conséquences ? Pas du tout. Sa vie n'avait jamais été berçée par l'insouciance. Pas lorsque l'on craignait davantage l'échec scolaire et de vivre sans Amour que sa propre mort. Ne rappelerait-elle pas ce que Albus avait été, d'une autre manière, à Poudlard, à savoir l'élève la plus prometteuse et la plus intelligente de sa génération, amener à faire de grandes choses ?

Seulement, lorsqu'elle lui demanda comment les mangemorts réagissaient et quelles étaient leurs méthodes lorsque le mot tabou était prononcé, elle n'avait pas imaginé que le Professeur allait interpréter sa question d'une manière presque fuyante. Il venait pourtant de lui réveler que Voldemort décidait de tout. Un désir de contrôle sur tout et sur tout le monde, une défiance à l'égard de ses serviteurs, l'expression de sa propre mégalomanie et toute puissance. Ce n'était qu'ensuite que l'adolescente était parvenue, malgré elle, à créer une perturbation dans l'esprit de métal du Professeur. Etais-ce si surprenant ? Oui, surement... Cela ne voulait pas dire qu'elle était demeurée une élève naïve qui n'avait pas appris de ses aventures et des autres. Pas plus qu'elle n'avait jamais été idiote au point de rechercher cette part de bonté en chacun. Harry, lui, commettait toujours les mêmes erreurs. Il était beaucoup plus prévisible qu'elle ne l'était. Alors, qu'elle fusse ou non humiliée ou rejetée par son Maître des potions parce qu'elle était un génie en avance sur son âge, un peu comme lui, douée parfois pour remettre les adultes face à eux-mêmes, mais en proie aux mêmes doutes que lui à une époque, qu'importe... Elle avait connu cela toute sa vie. Et pourtant, elle allait être celle qui allait comprendre mieux que personne le double discours d'Ombrage, celle qui allait encourager Harry à combattre l'ennemi de l'intérieur, en aidant les autres à se défendre et celle encore qui allait essayer d'empêcher ce dernier de tomber dans un piège.

– Vous savez... Je suis loin d'imaginer la solitude qui est la vôtre, ce qui vous a poussé à rejoindre l'Ordre... J'entrevois à peine les difficultés qui consistent à faire ce que vous faîtes... Vous avez l'air fatigué... Puis-je faire quelque-chose pour... pour vous ?

On ne saurait imaginer ce qui lui était passée par la tête, n'est-ce pas ? Il n'était qu'un assassin, un mangemort ! Il ne méritait aucune pitié, aucune compassion, aucune seconde chance. Oui, oui, oui... D'accord, d'accord... Les mangemorts et ceux qui voyaient les choses avec cynisme critiqueraient ou se moqueraient de cette tentative de montrer à cet homme que, sans être supérieure en quoi que ce soit, elle était différente. Elle lui parlerait de ce moldu enfermé dans un camp de concentration, en pleine prière, et de cet autre qui était venu lui demander pourquoi il priait. Il lui avait répondu qu'il remerciait son Dieu de ne pas l'avoir fait comme les nazis. En réalité, elle n'avait réagi que par empathie, cette faculté qu'elle considérait à la fois comme une bénédiction et comme une malédiction. Elle se demandait ce qui motivait l'homme derrière le masque, pourquoi il acceptait de prendre de tels risques pour des gens qui ne le jugeaient que sur la base de ses fautes et de ses accointances. Parce qu'il restait un assassin, quelqu'un qui, tôt ou tard, finirait par expier ses péchés. Etais-ce dans l'ordre cosmique des choses, facturé d'avance ? Le principe de destinée ? Mais pourquoi croyez-vous que dans quatre-vingt dix neuf pour cent les prophéties ne s'avéraient n'être que des mensonges ? Parce qu'il existait tant de paramètres à prendre en compte que le concept même de choix ne suffisait pas tout à fait à prévoir la manière probable dont les événements ou la mort allait se produire. A moins d'être ce vieil homme faisant les cents pas dans son bureau, quasi omniscient, mais pas tout à fait omnipotent ; pour la mort en tout cas.

Mais voilà... Du point de vue du mal, il pourrait s'agir d'une faiblesse à exploiter : la bonté, la générosité, l'empathie. Toute sa vie, Hermione s'y était laissé prendre, parce que chez elle, c'était épidermique. La souffrance d'autrui déclenchait en elle une vive réaction. Au-delà de ses certitudes, de sa tête de mule, il y avait une jeune femme qui avait pourtant davantage la tête sur les épaules que les élèves de son âge. Dumbledore ne l'aurait pas trop infantilisée, bien qu'il aurait cherché à la protéger de certaines choses jusqu'à un certain âge. Un peu comme allait essayer de le faire Severus alors qu'elle n'avait jamais été attirée par le pouvoir pour lui-même ni aveuglée au point de ne pas reconnaître le mal lorsqu'il se trouvait sous ses yeux. Attitude hypocrite, malaise ou bien encore volonté de protéger l'insouciance de leur jeunesse, tandis que Harry, Ron et Hermione avaient accomplis ces choses en étant confrontés à un mal qu'aucun de leur âge n'avait vécu. Etrange attitude, mais compréhensible. Pourtant, ces adultes - du moins pour deux d'entre eux - avaient à l'esprit que ces trois là allaient bientôt devoir affronter une épreuve quasi impossible, en étant à peine sorti de l'adolescence et confronter aux pires atrocités. Et pourtant, on continuait à leur mentir, à leur révéler des informations au compte-goutte. Pour la lionne, tout comme pour Harry, cela semblait si frustrant.

Remarquant son léger malaise, son visage était restée neutre, sa respiration s'était un peu accélérée par appréhension. Elle n'avait pu faire autrement que de rouler les yeux en esquissant un sourire de circonstance à peine crédible afin d'échapper à son regard perçant et maintenir un semblant d'apparence. S'il avait sondé son esprit, Severus n'avait pu que remarquer sa sincérité. Cette haine qui était en lui, d'où venait-elle, hm ? L'une des forces de son ancien Maître c'était aussi d'exploiter les faiblesses, le passé de ses victimes. Nul besoin d'occlumancie et de légilimancie, mais simplement d'un cerveau et d'informations... C'était comme cela qu'elle avait coincée Rita Skeeter à son propre jeu et d'autres. C'était aussi ce qui plaisait à Severus : détenir des informations rares. Pourquoi avoir tout fait afin de dissimuler sa véritable identité ? Oui... Hermione n'avait que quinze ans, elle ne savait pas grand chose de la vie. On pré-supposerait que parce qu'elle était issue de la classe moyenne elle ne savait pas ce que c'était que de vivre dans la misère ou dans la rue, d'être battue, victime d'autres violences. Et elle ne le nierait pas. L'ennui, c'était qu'elle était capable de comprendre, d'aller plus loin que la plupart des gens et croyez bien que cela n'était pas toujours un cadeau.

Une Justice digne de ce nom devait-elle juger les choses de manière empirique, sans âme, compassion ni sagesse ou n'être qu'une arme de vengance déstinée aux parents des victimes ? L'homme en noir aurait mérité le baiser du détraqueur ou tout au moins la prison à vie. Hermione aurait trouvée la première solution trop cruelle. Elle ignorait que derrière cette façade se cachait un profond remord, une soif de vengeance et une faculté puissante à aimer. S'enfoncer aussi loin dans la magie noire n'était pas sans conséquence sur l'empathie, sur l'âme et sur notre faculté à jouir des plaisirs de la vie. Elle avait tendance à isoler, à consumer. La curiosité n'était pas condamnable, mais devait être exercée avec prudence et sagesse. La mort semblait frapper sans discernement, jeunes ou vieux. Elle savait profiter de la malchance, des ambitions, des faiblesses, mais ce serait comme lui attribuer une âme à la fois joueuse, cruelle et sauvage et Hermione, qui était athée - mais qui ne s'expliquait pas certaines choses par rapport à la mort - n'aurait, pas plus que les autres mortels, pu apporter de réponse satisfaisante. Alors, quoi ? Aurait-elle du se taire, le laisser seul ? Posez-vous donc cette questions : Si son repenti était sincère, ne serais-ce pas une raison supplémentaire de se battre, de protéger l'avenir de la sorcellerie ?

– Vous allez tuer vos amis d’une crise cardiaque, à vous exprimer ainsi, finit-il par dire. Quant au reste, je ne peux trop vous en dire. Tout d’abord car je ne combattais pas sur le même front que les opposants direct au mage noir lors de la première guerre, ensuite parce que pour expliquer leurs « méthodes », il faudrait rentrer dans les détails d’une certaine forme de magie que vous êtes trop jeune pour connaître. Vous l’étudierez une fois adulte, si c’est que vous souhaitez. A quinze ans, on ne fait que se brûler avec, même en étant conscient du risque.

Elle pouffa de rire en l'écoutant plaisanter pour la première fois, au point où sa main droite quitta son livre pour la première fois, pour se placer sur sa bouche, comme pour étouffer une attitude qui, dans d'autres circonstances aurait déclenchée une réplique ou un geste acerbe de la part du Professeur des potions.

- Bien que vous ayez répondu à ma prochaine question, je crois qu'il y a eu une méprise, Monsieur... J'apprécie la défense contre les forces du mal dans la mesure où elle permet de se protéger et de protéger les autres. Je n'éprouve aucune attirance sado-masochiste envers la magie noire, même si je sais que sans la haine, la jalousie, la vengeance et toutes ces émotions négatives présentes en chacun de nous, celle-ci n'existerait plus ou serait bien moins puissante. Tout comme je pense que vous avez la conviction que l'élève que je suis en sais plus à ce sujet qu'elle n'est censée en savoir pour son âge...

Il n'avait jamais eu la moindre preuve, ses idées s'étaient souvent avérées fausses, notamment lorsqu'il soupçonnait Harry d'utiliser du polynectar pour d'obscures raisons avant de découvrir le flacon du faux Alastor Maugrey, après la dernière épreuve du tournoi. Et cela n'était qu'une des fois où elle était parvenue à dérober dans sa réserve le nécessaire afin de réaliser certaines choses qui n'étaient pas censées être abordables pour son jeune âge. Fallait-il croire qu'il les avait laisser faire, en jouant sur les apparences ? Rien n'était moins sûr... Hermione avait toujours cette conviction que le Professeur cherchait à nuire à Harry de toutes les manières possibles et quand bien même il ne s'agirait que d'un écran de fumée, sa loyauté envers Harry était indiscutable.

Seulement, je n'ai que quinze ans. Je fais une cible facile. En fait, je n'en sais rien... Cela aura l'air ridicule... Je sais des tas de choses, mais en quoi cela me sera t-il utile pour ce qui nous attends ? Je... Je ne suis pas Merlin, Monsieur... J'ai l'impression que l'on attend de moi que je sorte un lapin de mon chapeau au beau milieu d'une situation catastrophique et je ne sais même pas ce à quoi nous serons confrontés. Et j'ai peur... Peur de ne pas être à la hauteur...

Lorsqu'elle avait senti les larmes lui monter aux yeux, ses sourcils s'étaient froncés. Son esprit avait soudainement repris le dessus pour lui intimer l'ordre de résister. Elle ne savait peut être pas encore résister au sortilège de l'impérium, chose rare, mais il y avait en elle une force rare, quasi extrême, qui la poussait vers l'avant. Son esprit était un tel enchevêtrement de forces et de faiblesses, parfois d'entrechocs et de contradictions, qu'un legilimens comme Voldemort finirait par abandonner dès l'instant où il serait confronté à des émotions aussi puissantes que l'Amour, le remord ou la compassion... Il fallait tout au moins l'espérer...

On m'a nommé Préfète... Cela me comble de joie, mais je n'ai rien demandé... Je... m'y attendais, oui... Enfin, presque... Mais je ne suis pas Percy... Pour moi, ça ne consiste pas qu'à faire respecter des règles, être un symbole d'autorité. Cela ne doit pas être un symbole destiné à flatter ma vanité ni une récompense, mais une responsabilité qui doit m'apprendre la difficile tâche qui m'incombe de veiller sur les autres. Le respect se gagne, on mesure l'individu par l'exemple... Il n'y a rien de facile dans la vie et ça je l'ai compris depuis bien longtemps. Je sais aussi que la fonction n'est pas toujours très populaire, mais je resterai l'une de ses rares gamines à ne pas me contenter de ce que l'on me raconte, l'une des rares à faire preuve d'indépendance et d'esprit critique, à oser contredire quelqu'un, fusse t-il un adulte, si... Si j'estime devoir le faire, Monsieur..., déclara t-elle prudemment, avec une certaine appréhension.

Arrogante, prétentieuse, hm ? Pour tomber sous la coupe de ces qualificatifs, il fallait n'avoir aucune justification, comme un être qui était réellement en danger de mort ne pourrait être qualifié de paranoïaque. Et en avait-elle quelque-chose à fiche ? Sur le chemin de l'ambition, peu importait l'avis des autres, surtout lorsque l'on défendait le droit de ces créatures opprimées à la liberté avant ses propres intérêts. Aucun ne comprendrait que l'empathie et la compassion qu'elle ressentait la rendait différente de ces gens convaincus ou opprimés par des conceptions racistes et par ces gangs d'élèves. Toute sa vie avait été marquée par les préjugés, les jugements et les moqueries... Harry recevait l'écrasante majorité de la reconnaissance et des lauriers et pourtant elle ne cherchait pas à attirer sur elle une attention non désirée.

Mais, elle se lamentait parfois d'entendre ces adultes parfois intelligents lui rappeler qu'elle n'était qu'une enfant afin de rétablir un rapport d'autorité, une supériorité qu'ils ne possédaient plus dans la conversation face à une gamine tout aussi intelligente et réfléchie, mais à peine sortie des jupes de sa mère. Il y avait un côté déstabilisant, humiliant, à reconnaître ses limites et même à s'excuser lorsque l'on était en tort. Et Hermione trouvait ça stupide et une étrange façon de donner l'exemple. Son opinion ne comptait pas souvent pour un adulte, elle n'avait aucun droit, hormis celui de se plier à ce qui ressemblait assez souvent à une dictature. A un certain âge, lorsque l'on commençait à devenir un adulte, on se mettait à manifester des élans de rébellion, à affirmer son individualité face à des parents dépassés qui ne voyaient en vous que l'enfant qu'ils avaient conçus, tandis que ce dernier avait rarement à l'esprit les sacrifices qu'ils avaient du consentir pour eux durant toutes ces années. Harry ne savait pas ce que c'était, mais Ron et elle, si. Et fort heureusement, Hermione n'avait pas eu de parents qui l'avaient limitée à ce point là, alors qu'elle ne s'était jamais rebellée ; ce qui ne voulait pas dire qu'ils ne lui avaient jamais rien épargnée. C'était humain et une preuve d'affection...

Le Professeur avait néanmoins raison sur un point : elle ne savait pas à quoi ressemblait une guerre, un duel entre sorciers, une bataille qui n'avaient rien à voir avec un club de duel qui n'était rien de plus qu'un sport codifié entre gentlemen. L'Armée de Dumbledore qui allait naître prochainement aurait l'air bien ridicule et pourtant leurs actions allaient permettre de changer les choses, de mettre des bâtons dans les roues d'un Ministère et d'un mage noir qui n'avait jamais considéré la présence d'enfants comme des menaces sérieuses. Et évidemment, les certitudes d'Hermione tranchaient avec ce manque de confiance en elle. La Miss faisait davantage confiance en son intelligence, alors qu'il lui arrivait de douter de ses capacités ; des faiblesses qu'elle oubliait lorsque sonnait le danger. L'opinion des autres devaient-elles être si importantes ? Pour elle, si, hélas... Mais grandir ça n'était pas prendre des décisions et choisir pour qui se battre. C'était surtout assumer la responsabilité de ses actes, devenir indépendant, protéger sa famille et parfois faire ce qu'il fallait afin de protéger ceux que l'on aimait. De la propagande ? Aucun membre de l'A.D. n'irait prétendre qu'il était facile de surmonter sa peur, de prendre des risques. Peu avait répondu présent lorsque le temps fut venu de se rendre au Ministère. Aucune personne ayant vu quelqu'un mourir n'irait prétendre qu'il était facile de se battre.

Je vous serai gré de vouloir m'épargner certaines horreurs, Monsieur, mais dans les circonstances présentes, je ne comprendrai jamais cette tendance à l'infantilisation, surtout lorsque certains adultes prétendent que leurs élèves doivent se préparer au pire et lorsqu'ils ne peuvent nier que quelques uns d'entre eux seront confrontés aux pires cruautés et vilenies qu'un monstre est capable de créer. A mes yeux, la défense contre les forces du mal, ça n'est pas se bercer d'illusions, mais affronter la réalité telle qu'elle est... Si votre rôle à Poudlard et celui des autres membres de cet Ordre du Phénix est d'aider Harry, alors il existe une contradiction dans certains propos et attitudes...

D'autant plus qu'elle ne lui révélerait jamais qu'elle avait rencontré les parents de Neville à St-Mangouste. A la télévision, les jeunes étaient confrontés à des horreurs qui n'avaient aucune mesure avec ce que les séries télévisées leur laissaient voir. Tout comme dans les jeux vidéos où la violence et tant d'autres choses discutables se retrouvaient sans véritable censure. Qu'elle ait tort ou raison, Hermione ne partageait pas le point de vue du Maître des potions. L'internet qui était apparu il y avait deux années n'était sans commune mesure avec ce qu'il serait dix ans plus tard. Le meilleur dans tout cela c'était de se dire que dans deux années, lorsque l'homme en noir accéderait enfin au poste de Professeur de Défense Contre les Forces Du Mal, son premier geste serait d'épingler aux murs de la salle de classe des images sanglantes et effrayantes afin de montrer aux élèves ce qui résultait d'une rencontre avec un inferi et d'autres monstres. Pendant ce temps, dans le monde magique, des gens, des familles, seraient confrontés, sans filtre, à des violences qu'il serait impensable de retrouver parmis les moldus.

Nous serons exposés à quoi, hm ? De la torture, des... des scarifications, des dé... démembrements, des éviscérations, des ém... émasculations, des... des... cauchemars éveillés ou pire encore ? Me prenez-vous sincèrement pour... pour une enfant qui est restée coincer dans un monde enchanté ? Je n'ai jamais porté d'intérêt pour les contes pour enfants. Ce côté préchi gnian gnian me rend malade... On m'a farci la tête avec Cendrillon, la Belle et la Bête et tant d'autres histoires sans intérêt... Je ne crois plus à l'arrivée du prince charmant, aux fins heureuses facturées d'avance, à ces stéréotypes débiles...

Et Dumbledore le savait... Il ne lui léguerait pas son exemplaire des Contes de Bidle le Barde en runes anciennes - un exemplaire unique, à la valeur immense - sans lui laisser ce message : "dans l'espoir que vous trouviez ce livre aussi divertissant qu'instructif", sans avoir voulu lui envoyer un triple message d'outre-tombe. Mais elle se mentait à elle-même bien-sûr... Sa vie à Poudlard et sa relation avec Ron ressemblaient ni plus ni moins qu'à un anti conte de fée sado-masochiste.

Suis-je censée être maintenue à l'écart sous prétexte de respecter la morale et la bien pensance ou cela fait-il partie d'un plan d'ensemble ? Mais peut être allez-vous m'expliquer pourquoi à Poudlard les livres de la réserve, regorgeant de magie noire, n'ont pas été mieux protégés, pourquoi aucun des professeur de défense contre les forces du mal n'ont cherché à nous cacher certaines horreurs ou pourquoi le faux Alastor Maugrey prétendaient que nous devions être préparées, au point de nous enseigner les impardonnables ?

Le Professeur Rogue pourrait bien se fâcher à l'idée que des enfants n'avaient pas à se battre ou parce qu'elle manifestait une impertinence rarement égalée, les adultes étaient souvent bien embêtés lorsqu'ils se retrouvaient face à des dilemmes éthiques ou à leurs contradictions. Papa, Maman, comment fait-on les bébés ? Allons bon... Chez les moldus, à quinze ans à peine, on dispensait déjà de cours portant sur la sexualité... Rémus avait exposé ses élèves à leur pire crainte sous l'apparence d'un épouvantard. Hagrid leur avait fait étudier les scrouts à pétard, l'une de ses inventions. Elle aurait d'autres exemples à donner. Très bien... A défaut d'aide et d'un allié, elle se débrouillerait seule, comme souvent. La fin justifiait parfois les moyens et qu'importe si l'on ne partageait pas son avis. Seul, peut être, un Serpentard comprendrait... Elle passerait outre. Qu'importe si on se méfiait de sa jeunesse et de ses intentions. Face à elle le choix était simple : défendre sa vie, celle des autres ou se rendre. Elle n'avait peut être pas l'expérience ni la maturité d'une adulte, mais elle ne se rappelait pas lui avoir demandé des cours de magie noire, mais bien des explications quant à leurs méthodes lorsque le mot tabou était prononcé. Arriveraient-ils à deux ou à trois ? Qui serait le donneur d'ordre ? Attaqueraient-ils tout de suite et si oui, de quelle manière ? Rien qui ne concernait la magie noire, mais qui portait davantage sur la stratègie. Ces adultes le faisaient-ils tous exprès, par Merlin ? Même Rémus et Sirius ne lui avaient pas cachés certaines choses...

– Vous avez le temps, reprit-il. Encore un an, peut-être deux. La guerre ne va pas éclater véritablement avant plusieurs mois, le Seigneur des Ténèbres n’est pas prêt, nul besoin de s’affoler. Entraînez-vous, d’ici là, simplement. Je ne vous apprendrai rien en disant que vous serez l’une des premières cibles, lorsque tout recommencera.

S'entraîner à quoi, avec quoi et avec qui ? Elle n'était pas Harry pour disposer du privilège d'obtenir des cours particuliers. Hermione s'était simplement efforcée à apprendre des tas de choses par curiosité, par plaisir personnel ou par obligation scolaire et pour se divertir la nuit. On pourrait le lui reprocher, mais elle était loin de se douter que ses connaissances livresques et son intelligence seraient autant mis à contribution dans les années à venir. Mais sur qui d'autres Harry pourrait-il compter pour lui trouver des solutions sortie tout droit d'un chapeau de magicien, hm ? C'était effrayant... Elle n'était pas Dumbledore ni Merlin. Elle avait beau prendre cela comme une raison supplémentaire de travailler dur, la crainte de ne pas savoir, de ne pas pouvoir, la rendait complétement dingue...

- Je n'aurai donc pas à reporter mes prochaines vacances, voilà qui est appréciable... fit-elle sérieusement avant de maintenir un silence qui déboucha sur un éclat de rire. Hihihihi ! Hum... Pardonnez-moi... Je pense qu'il vaut mieux en rire que d'en pleurer, en sachant que j'ai de grandes chances de ne plus être de ce monde d'ici un an ou deux..., ajouta t-elle. Avez-vous déjà entendu beaucoup d'enfants dire cela à un adulte, Monsieur ? Je suis très sensible, je sais... Ca n'est pas toujours un cadeau, mais si je ne dépasse pas mes limites, Harry n'aura aucune chance... Mes amis, les autres, seront consumés par le chagrin et tout espoir aura disparu pour eux. Ca ne serait pas vivre...

Sous-estimation, manque de confiance en soi ? C'était plus que cela... Voldemort ne supportait pas d'autres avis que le sien et Hermione n'était pas comme lui. Elle n'avait pas la sagesse et les connaissances de Dumbledore. Mais elle avait noté qu'elle et ses parents figuraient parmi les premières cibles et elle entendait déjà Harry se confondre en excuses, chercher à affronter les menaces seul. Il n'avait vraiment rien compris, surtout face à des amis d'une si grande rareté.

Vous êtes un mangemort et un expert en magie noire, Monsieur... Le Professeur Lupin et Sirius Black ont eux aussi leur expérience du combat, de tout ça... Le club de duel est sympathique, mais cela ne préparera aucun des élèves de notre école face à ce qui pourrait nous arriver. Je ne vous demande rien... Il serait même plus sage que vous en discutiez avec le Professeur Dumbledore. Il a une grande confiance en vous et moi aussi...Elle avait eu un sourire pincé, presque triste et remplit d'émotions. Mais à quoi voulez-vous que je m'entraîne sans savoir à quoi nous serons exposés ? Je dois trouver toute seule ?

Et comme toute réponse elle obtint :

– Tout ce que je peux vous dire est de ne pas vous laisser dominer par la peur, quoi qu’il arrive. Il faut parfois… prendre des décisions délicates pour que personne de proche ne souffre à cause de nous. Quitte à s’éloigner de ses proches à jamais.

Oh là, non...

- Nous avons tous nos peurs, même vous et vous savez-qui... Je ne croirait jamais quelqu'un qui prétendrait être invulnérable... Ce qui fait la force d'une amitié, c'est sa propension à compenser nos propres défauts, à nous montrer parfois nos tords, parce seul nous ne sommes rien... Votre ancien Maître ne comprendra jamais l'Amour, l'amitié ou la solidarité. Que vous soyez ou nous sincère, il y a des choses entre Harry, Ron et moi-même que peu de gens comprendront parce qu'elles dépasseront parfois tout entendement. Je sais que j'aurai droit à la marque de mort que vos anciens collègues envoient à leurs ennemis, que mon meilleur-ami culpabilisera à cause de ça s'il réalisait que j'ai plus ou moins conscience de ce qui nous attend... Autrement, vous avez raison : il ne faut pas penser qu'à soi, parce que je sais qu'on s'en prendra à quiconque à une importance pour moi. Mais affronter ça tout seul, abandonner Harry ? Jamais de la vie...

Harry allait avoir une année difficile. Hermione allait en baver un peu, en ayant son rôle de Préfète sur le dos. Ombrage allait leur rendre la vie difficile, leur donner un avant-goût des Carrows. Ce qui allait pousser la création de l'A.D. et pousser des élèves à la rejoindre ça n'était pas la peur ni l'envie d'appartenir à un groupe, même si après coup, pour certains, leur appartenance à quelque-chose qui avait su faire plus contre les mangemorts allait susciter l'admiration et la jalousie. Oui, dans vingt ans encore on parlerait de l'A.D. dans le monde entier. Certains y trouveront une gloire imméritée et d'autres non. Ce qui poussait aussi les gens à se battre contre l'autre camp c'était l'injustice, la vengeance, le courage, le patriotisme, l'empathie, l'Amour... Toutes ces choses et plus encore que les simples d'esprits et l'ennemi auraient pour plaisir de tourner en ridicule. Azkaban ? Cette prison avait été, fut un temps, l'endroit où avait disparu tout sentiment heureux, tout esprit de rebellion. Qui aurait imaginé que l'école serait tombée aux mains de l'ennemis, qui aurait deviné que ces élèves allaient vivre un enfer et que ce trio magique allait être exposer à bien pire ? Dumbledore...


Dernière édition par Hermione Granger le Lun 31 Déc 2018 - 0:19, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Severus Rogue
Severus Rogue
DIRECTEUR DE POUDLARDMangemort
    DIRECTEUR DE POUDLARD
    Mangemort
AVATAR : Alan Rickman
MESSAGES : 194
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Amoureux frustré de très longue date
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
SANG: mêlé
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyMar 16 Jan 2018 - 18:51

Cette conversation représentait une scène assez bizarre, à elle seule, Severus ne pouvait guère affirmer être du genre enclin à la discussion, et encore moins à faire des efforts pour paraître un peu plus aimable que de coutume, et cela peu importe la personne qu’il avait en face de lui. La mauvaise humeur permanente était devenue une seconde peau, qu’il affichait à tous, car ce n’était qu’une façon de plus de se couvrir et d’écarter les inopportuns. Les gens se fatiguaient vite avec ceux qui portaient la colère, le rejet et la tristesse de façon permanente avec eux, c’était si pratique. Ceci étant, il y avait des personnes, quelques rares personnes, avec qui il n’était pas aussi épuisant de tenir une conversation neutre, à défaut d’être aimable ou réconfortante, et où il n’avait pas besoin de jouer un jeu trop important. Son ami Russe, par exemple, était probablement la seule et unique personne au monde avec qui il discutait sans jamais se forcer, sans jouer, sans mentir, sans masque, somme toute. Avec Dumbledore, le masque était remis mais il ne se méfiait pas de lui au même titre que les autres. Granger était la seule de ses élèves forcés qu’il n’avait pas forcément envie de renvoyer balader dès qu’elle ouvrait la bouche, tout simplement parce qu’elle se servait de son cerveau. C’était là le seul critère auquel Severus attachait de l’importance, que celui ou celle qui soit en fasse réfléchisse avant de parler et qu’il ne se laisse pas bêtement emporté par ses émotions ou par une irrésistible envie de jouer les têtes brûlées. Souvent, c’était lié à l’âge, c’est bien pour cela qu’il préférait parler à des personnes qui soit avaient grandi trop vite, soit avaient déjà une certaine expérience de cette vie.

Et pourtant, le problème restait le même, éternel, immuable. Ne pas s’attacher. S’il l’avait fait avec Dimitrov, ce n’était que parce que tous deux étaient « du métier ». Une amitié sans questions, sans liens clairs officiels ou officieux, des rencontres à la faveur de la nuit et toujours très brèves, parfois espacés de plusieurs années, pas de nouvelles échangées par hiboux, aucun contact si ce n’est pour leur « commerce » venu du marché noir, pour un échange d’information, ou un besoin impératif d’aide. Certains diraient qu’il n’y avait là rien qui ressemble à de l’amitié, pourtant, s’en était une. Severus était plus que conscient que si le Russe venait à mourir avant lui, il ne garderait une blessure qui ne cessera jamais de saigner, tout comme pour Lily. Alors que tous les autres, c’était différent, il avait imposé une barrière entre lui et le monde et ne permettait à personne de la franchir. Avoir des points d’appuis était essentiel, là-dessus, il ne pouvait rien nier. En revanche, en temps de guerre, il était d’une importance vitale et maladive que cs points d’appuis soient réduits au maximum, jamais plus de deux ou trois personnes, au-delà, les risques étaient trop grands. Deux, c’était le maximum, et parfois, c’était même trop. En plus fallait-il être on ne peut plus sûr de ces personnes, votre vie dépendait en partie d’elles. Les Moldus ignoraient leur chance de ne pas avoir à affronter chaque jour des êtres pouvant vous arracher vos secrets les plus enfouis grâce à un simple sort. Il ne lança qu’un regard à Granger lorsqu’elle affirma n’avoir aucune attirance pour la magie noire. Cela viendra, naturellement, même si ce n’était pas pour l’utiliser contre les autres. Cette curiosité-ci était naturelle, tout dépendait de la façon dont on utilisait ensuite nos connaissances.

Il ne répondit pas plus lorsqu’elle se demanda si elle en savait assez, si elle pourra être à la hauteur. D’une part, ce n’était pas vers lui qu’il fallait se tourner lorsqu’on avait ce genre de craintes, d’autre part, il ne pouvait pas non plus l’affirmer, bien qu’il en ait déjà une idée. Il devait d’abord la voir à l’œuvre avant de se faire une opinion. Réussira-t-elle, sera-t-elle à la hauteur ? Sans doute, oui, du moins, c’est ce qu’il en jugeait, selon ce qu’il avait observé jusqu’ici. Ce n’était pas juste une question de bien étudier à l’école, il ne comptait que sur les liens qu’elle avait tissé avec les deux autres idiots. Weasley avait évolué, certes… Plus ordinaire que les deux autres, plus lent aussi, mais il avait évolué. Potter, cette année… Était un incommensurable imbécile trop agité et il ne lui restait plus qu’à espérer qu’il se fourre du plomb dans le crâne durant les prochains mois. Avait-il au moins conscience du nombre de fois où il serait mort si ni ses amis ni aucun adulte n’avait été derrière à la protéger ? Pour au moins la sept centième fois de son existence, Rogue se demanda pourquoi Dumbledore n’avait pas donné des cours particuliers, en combat et défense, dès le premier soir que le gosse avait passé à Poudlard. Il se posera sans doute la question jusqu’à sa mort, c’était un tel gâchis, une telle perte de temps, même cette année, rien ne venait ! Reconstituer une armée prenait du temps, soit, pour autant, Voldemort ne chômait et il ne faudra pas encore des années avant qu’il ne repense à planifier la destruction de son ennemi préféré. Un autre problème non moins important était qu’il y avait des choses qu’on ne pouvait apprendre qu’en les prenant en pleine face…

La peur de ne pas être à la hauteur, il la connaissait et l’expérimentait chaque jour depuis quatorze ans, maintenant. Il le savait, pourtant, lorsqu’il avait retourné sa veste, échouer ne signifierait pas seulement mourir mais aussi faire échouer tout ce qu’il avait défendu durant des années. Cette idée était bien plus angoissante que la perspective de sa propre mort, à ses yeux. Toujours impassible, il ressortit sa baguette pour attiser les flammes. La fillette ne croyait pas si bien dire, cela étant, même avec la meilleure volonté du monde, il y a des choses dans ce monde auxquelles personne ne pouvait être préparé avant d’y être confronté, face à face. Ils pouvaient tenter, ils devaient tenter, ne pas craindre d’être cru, et ça ne restera malgré tout que des paroles. Oui, elle sera exposée à des horreurs, elle et les autres, oui, on pouvait s’y préparer, mais seulement dans une certaine mesure. Tout ce qu’il y avait à faire, maintenant, c’était autant s’y préparer que du profiter du temps encore libre pour prendre assez de forces. Sur le sujet, Rogue éprouvait aujourd’hui une sorte de résignation. C’était ainsi, la guerre était là, il fallait se contenter de vivre avec et la fermer, plutôt que de pleurnicher que la vie était injuste ou se demander pourquoi ça nous arrivait à nous. Cette dernière question était d’une telle stupidité, comme s’il était possible de choisir l’époque où on veut vivre.

La frustration aussi, il allait falloir apprendre à vivre avec. A quoi s’entraîner ? A tout. Comment survivre seul dans un environnement où rien ni personne ne pouvait vous aider, en partant du principe que vous puissiez être privé de votre baguette. Résister au grand froid, aux trop fortes chaleurs, à la solitude, à la maladies et à la douleur. Protéger son esprit contre les légilimens, contre ceux qui pourraient vous jeter l’Imperium. S’entraîner à laisser tomber certaines choses si cela pouvait servir la cause commune, voire à se sacrifier soi-même en cas de besoin. Ne pas trop craindre la mort, ça, Granger l’avait déjà intégré. Compter sur les autres mais surtout compter sur soi-même, avoir confiance, être sûr de soi, de ce qu’on peut faire ou non. Puiser dans ses réserves, apprendre sans cesse, s’exercer seul ou avec des proches, ne pas avoir peur de franchir les limites les plus noires s’il le faut. Elle ne savait pas à quoi ils seront exposés ? Lui non plus. Personne ne pouvait le dire. Voldemort ne partageait ses connaissances avec personne, en ce monde, personne ne pourrait savoir quel sort il décidera de vous jeter à la figure. Pareil pour le reste… A chaque mission, Rogue ignorait ce qu’il aura à affronter, il devait bel et bien trouver seul, en effet. Frustrant ? C’était la vie. Ou plutôt, c’était la guerre et savoir se débrouiller seul en était une composante essentielle.

– Nous avons tous nos peurs, même vous et vous savez-qui... Je ne croirais jamais quelqu'un qui prétendrait être invulnérable... Ce qui fait la force d'une amitié, c'est sa propension à compenser nos propres défauts, à nous montrer parfois nos tords, parce seul nous ne sommes rien... Votre ancien Maître ne comprendra jamais l'Amour, l'amitié ou la solidarité. Que vous soyez ou nous sincère, il y a des choses entre Harry, Ron et moi-même que peu de gens comprendront parce qu'elles dépasseront parfois tout entendement. Je sais que j'aurai droit à la marque de mort que vos anciens collègues envoient à leurs ennemis, que mon meilleur-ami culpabilisera à cause de ça s'il réalisait que j'ai plus ou moins conscience de ce qui nous attend... Autrement, vous avez raison : il ne faut pas penser qu'à soi, parce que je sais qu'on s'en prendra à quiconque à une importance pour moi. Mais affronter ça tout seul, abandonner Harry ? Jamais de la vie...

– Qui vous parle de l’abandonner, lui ? Je sais très bien que vous ne le ferez pas. S’éloigner des proches, amis ou parents, ne signifie pas les abandonner mais de faire en sorte qu’ils ne puissent pas être utilisés contre vous. S’ils sont assez forts pour résister à vos ennemis, soit, ils ne seront pas une faiblesse. Mais s’ils ne peuvent rien contrer, il faut les écarter. D’une façon ou d’une autre.

Les envoyer à l’étranger, couper tous les liens pour qu’ils vous oublient, peu importe le moyen, seule le résultat final comptait. D’où l’importance d’avoir un cercle proche très restreint, c’était déjà un souci de moins à gérer. Il déposa la tasse sur le bout de la table et tourna franchement, cette fois-ci, son regard éternellement sombre vers Granger. Il n’avait pas besoin de plus en dire sur le sujet familial, elle savait déjà ce qu’elle avait à faire, avec des parents Moldus, et savait aussi que tous deux seront une faiblesse à utiliser contre elle si elle les laissait sans protection.

– Vous devez vous préparer à survivre à tout, résister à la douleur, au chagrin, aux privations, à la solitude et à la trahison. Personne ne pourra vous dire ce que vous aurez à affronter exactement, vous le découvrirez seule au jour au jour, c’est ainsi que ça fonctionne. On pense souvent avoir tout vu puis on découvre que non. Je peux prétendre en connaître beaucoup en magie noire mais pas autant que le Seigneur des Ténèbres, nul autre que lui ne pourrait vous dire ce qui vous attend. Le principal reste de s’entraîner à résister à la douleur. Mentalement, j’entends bien… Les douleurs physiques ne sont que passagères et loin d’être aussi fortes.

Severus plaçait la perte d’un proche comme la souffrance mentale la plus terrible et celle dont il était impossible de se débarrasser. C’était, avec le refus de se créer des points faibles, l’une des raisons pour lesquelles il se fermait à tout le monde. Il était très difficile de croire ça, pourtant, Rogue s’attachait bien trop aux personnes une fois qu’il les avait laissé s’approcher. Sous la froideur et le côté sombre se cachait ce trait de caractère qu’il hésitait à qualifier d’assez handicapant. S’il se prenait d’amitié ou d’amour pour une personne, c’était pour la vie, peu importe ce qui arrivera ensuite, et si cette personne mourrait, la blessure ne cicatrisait plus jamais. Un sourire amer étira un instant ses lèvres minces, lui donnant un air encore plus aigri que de coutume. Il n’y avait rien à regretter. De son amour pour Lily, ou son amitié avec Dimitrov, il ne comptait renier ni l’un ni l’autre, même s’il devait en avoir mal.

– La seule faiblesse du Seigneur des Ténèbres est sa peur de la mort. Mais il connaît l’amitié, d’une certaine façon, avec son serpent, Nagini. Quant à ses troupes, ne comptez pas sur des stratégies bien définies. La principale force de la masse des mangemorts est leur capacité à attaquer avec violence et sans discernements. C’est ce qui les rend imprévisibles. Ceux qui savent plus réfléchir ne se voient pas confier les mêmes missions et ne participent pas non plus aux batailles de ce genre, sauf à de rares occasions. Les plus violents contre la masse, les autres pour des cibles plus méfiantes.
Revenir en haut Aller en bas
Hermione Granger
Hermione Granger
SANS EMPLOI
    SANS EMPLOI
AVATAR : Emma Watson
MESSAGES : 2856
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 19/09/1979 - Londres - Angleterre
SANG: né(e) de moldus
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] EmptyDim 15 Avr 2018 - 23:20

Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort...[Severus]
« Le vrai génie sans coeur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble ne font le génie. Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l'âme du génie. » (Harry, Ron & Hermione)

de Wolfgang Amadeus Mozart
Extrait d’une Lettre - 11 Avril 1787

La marque qu'il portait sur son avant-bras gauche aurait du suffire à le condamner, à l'inciter à se méfier, à rejeter ses paroles comme du poison. Sur le coup, elle avait été surprise de voir cet homme toujours vêtu de noir, aux cheveux mi-longs et gras, au nez crochu, franchir le seuil de cette maison. Son attitude l'avait prise à contre-pied puisqu'elle s'était attendu à faire face à de nouvelles brimades et répliques acerbes de la part d'un homme cruel et antipathique prenant un malin plaisir à s'en prendre à ses élèves en se montrant injuste et parfois abominable. Sauf qu'en le voyant au coin du feu, glacé jusqu'aux os en plein été, dans cet espace recroquevillé de la cuisine, Hermione en aurait presque éprouvée de la compassion pour cet homme dont elle ne connaissait pas les crimes et qui avait toujours eu le chic de la rabaisser et de l'humilier à la première occasion, mais qui n'avait jamais été sans lui attribuer autre chose qu'un Optimal dans sa matière de prédilection.

Désormais, il n'était qu'une poignée d'élèves à connaître la nature secrète de ses activités, mais si l'on avait beau dire que la confiance était une affaire d'intelligence, il fallait se méfier, cela n'était pas toujours aussi simple que cela en avait l'air. Evidemment, on ne pouvait pas lui demander de mettre de côté quatre années d'étude sans jamais avoir éprouvée la moindre sympathie pour son Professeur et s'attendre à ce qu'elle fisse comme s'il ne s'était rien passé. D'ailleurs, c'était parce que celui-ci avait la confiance du Professeur Dumbledore et qu'elle n'était jamais prompt à condamner sans des preuves irréfutables, que Miss Granger s'était toujours évertuée à prendre sa défense avec impartialité devant Harry et Ron qui le pointaient toujours du doigt lorsqu'il se passait un fait étrange. Après tout, on était innocent jusqu'à preuve du contraire, même si le Professeur Rogue s'était montré lui aussi plus prompt à les condamner pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis. Comme d'autres, il avait cherché à se servir des règles et des apparences pour tenter de faire expulser Harry de ce château, y compris la fois où ils étaient arrivés en Ford Anglia volante à la plus grande consternation d'une fillette qui avait pris la nouvelle comme une fake news.

Peu importait ce qui les séparaient. Sans doute cela ne feraient-ils jamais d'eux des amis ou des confidents, mais ils pouvaient, au moins, se considérer comme des alliés motivés par des mobiles différents et par une même fin. Cela ne l'empêchait pas d'éprouver l'envie de connaître les raisons pour lesquelles le Professeur avait rejoint les mangemorts et surtout pourquoi il avait retourné sa veste. Il avait répondu à l'appel de son ancien Maître, rendu des comptes et elle se demandait ce qu'il avait éprouvé, ce qui le motivait à prendre de tels risques en partie pour un garçon qu'il ne semblait pas porter dans son coeur et une société qu'il avait trahi autrefois pour se faire une place dans le crime organisé. Elle n'était qu'une gamine qu'il jugeait à tort comme une vantarde, une Miss je-sais-tout et comme une fillette incapable de dominer ses émotions. Pourtant, le croiser dans cette maison sentant toujours le renfermé l'avait fait s'interroger encore une fois. Où allait-il lors des vacances scolaires ? A l'évidence, sa solitude était tellement respirable que Miss Granger douta qu'il puisse avoir une famille et des amis. De là à imaginer un refuge au confort modeste, il n'y aurait eu qu'un pas tant l'individu à l'esprit de métal semblait des plus austères en apparence. C'était à se demander si cet homme avait déjà connu l'Amour, la joie et de bons souvenirs, une amitié sincère bâtie sur de bonnes bases. Quant à savoir quelle était la nature de cette rivalité qui existait entre lui et les Marauders, cela semblait être une longue histoire concernant Sirius, Remus, James, Peter et lui lorsqu'ils étaient étudiants de Poudlard. Car à bien y regarder sa vision du monde semblait glaciale, pragmatique, sans vie et peut être même sans espoir, sans raison de vivre, de connaître la joie et le bonheur. Ses paroles et attitudes retranscrivaient une noirceur, une rigueur extrême, un cynisme et un dégoût devant la chance et le bonheur, la faiblesse voire l'amitié, comme si le Professeur passait sa vie à se venger d'injustices qu'il souhaitaient transmettre aux autres, à la manière de ces machistes qui associaient la faiblesse à ce qu'ils ne leur ressemblaient pas, qui revendiquaient leur absence d'empathie, la loi du plus fort, au motif que la vie était ainsi faite et qu'il existait une sélection naturelle. En respectant ce point de vue, il y aurait toujours un moment où ceux-ci seraient pris dans leurs contradictions, où ils deviendraient des victimes de leur condition humaine et bien-sûr cette attitude ne pouvait mener qu'à la violence, au déséquilibre, à nier une part de soi. A en entendre certains, il fallait laisser les gens dans leur misère, ne pas porter secours à leurs semblables et puis il arrivait un jour où à force de maudire la misère, la solidarité, l'humanité, on se retrouvait soi-même dans une situation fragile. Il n'y aurait alors plus personne pour s'identifier à eux, à faire ce geste qui les distingueraient toujours des extrémistes et des animaux, même si, comme partout, l'entraide nationale s'avérait de plus en plus intéressée.

Son rôle, tout le monde ici l'imaginait sournois et fourbe, déloyal, alors qu'il se trouvait dans une position unique, entre deux, impliquant des actions dont il n'était peut être plus très fier aujourd'hui. Devait-elle en déduire que sa propension à cultiver le mystère et à jouer avec les informations étaient le signe d'un intérêt ? Difficile à dire... Justement... Le plus important à ses yeux cela n'était pas tellement pourquoi il avait un jour rejoint cette bande se donnant des grands airs supérieurs alors qu'en dehors de faire le mal - ce qui était facile - il n'y en avait pas un pour rattraper les autres. Et c'était heureux... Mais lorsque l'on était au Pouvoir ou lorsque l'on était en guerre, l'information avait toujours représentée un impératif afin de mettre sous les verrous les criminels, pour déjouer leurs plans avant que ceux-ci ne causent trop de malheurs ou ne mettent en péril les efforts de guerre consentis. Mais ce rôle impliquait de se salir, de faire des choses peu recommandables dont le Professeur Rogue pouvait peut être ne plus avoir envie. Le coeur, elle le savait, était souvent plus prompt à juger et plus lent à pardonner. D'ailleurs, comment lui trouver des excuses, des circonstances atténuantes, lorsque Dumbledore n'avait jamais justifié sa décision ? Tout ce qu'il avait déclaré c'était qu'il ne fallait poser aucune question. Et cela n'avait pas dérangée qu'elle, mais peut être que la réponse impliquait une mesure de précaution pour lui permettre de remplir sa mission.

Cette question, elle ne la lui poserait pas, parce qu'elle savait qu'elle n'obtiendrait aucune réponse si l'on considérait qu'il était exposé à une sentence de mort à la moindre erreur ou indiscrétion. Le profil idéal pour un agent secret, suivant sa mission, n'excluait pas d'avoir une famille, mais il était préférable de ne pas en avoir. De toute manière, les familles étaient maintenues dans l'ignorance, y compris en cas de capture. D'ordinaire, leurs identités étaient protégées. Mais de toute évidence la magie noire et l'ambition, comme la connaissance, pouvaient représenter une passion dévorante, capable de vous retirer toute humanité, ce qui en faisait sa saveur et son sens. Et quelles qu'aient pu être ses raisons, il y avait forcément une explication profonde pour expliquer à la fois son embrigadement et son revirement. Peut être se jugeait-il plus sévèrement qu'aucun autre, peut être cherchait-il à se venger d'une trahison, d'amis qu'il avait peut être cru sincères. Peut-être s'était-il réveillé trop tard face à des actes de plus en plus cruels ou exigeants toujours plus de sacrifices au profit d'un seul individu et au détriment de son âme, de sa conscience, à condition d'en avoir une, ainsi que d'autres exemples.

Mais lorsque le Professeur lui recommanda de ne pas trop s'attacher aux autres, elle n'avait pas voulu le prendre au pied de la lettre. Hermione n'avait jamais eu beaucoup d'amis ni l'envie de se plaindre ou de se confier comme ça. La Miss avait préférée cultiver le mystère, maintenir une distance raisonnable, choisir ses fréquentations. Cela lui était restée, même après avoir rencontrée Harry et Ron. Mais inaccessible ? Pas vraiment, si l'on considérait qu'elle choisissait ce dont elle avait ou non envie de parler et qu'elle se mêlait aux autres. L'école était un petit monde, les rumeurs allaient bon train et il était facile de les connaître en traînant dans les toilettes, en parlant avec les tableaux ou en écoutant les filles dans leur dortoir, le soir. Il n'y avait aucun mystère, rien qu'elle n'ait pas déjà percée à jour. Et puis, de par sa proximité avec Harry, elle rencontrait souvent des élèves cherchant à obtenir diverses choses. Là aussi, Harry était ignorant de ce qui s'étaient tramé dans son dos, combien elle avait cherchée à le protéger de toutes sortes de menaces et d'intérêts personnels. Pour le reste, elle préférait aider les autres, surtout les plus fragiles ; une marque de bonté et d'altruisme que l'on ne rencontrait pas souvent et qui faisait l'objet de dénigrement et de moqueries de la part d'égoïstes sans coeur. Le Professeur la voyait comme une vantarde alors qu'elle ne souffrait d'aucune comparaison avec Drago, Pansy ou McLaggen pour ne citer que ceux-là. De toute façon, on ne pouvait pas plaire à tout le monde, on ne faisait rien dans la vie si l'on se bornait à suivre l'avis des autres, même si cela impliquait de souffrir. Mais oui, il valait mieux vivre, même enchaîné, ne penser qu'à soi, être opportuniste, reculer et ne jamais assumer aucune responsabilité, se laisser marcher dessus et compter sur une pitié qui ne viendrait jamais ou qui ne serait pas offerte sans une cruelle contre-partie.

Comme Hagrid, la plupart des enfants étaient incapables de garder longtemps un secret. Hermione avait préférée se méfier depuis bien avant son arrivée à Poudlard. C'était s'exposer, montrer parfois des faiblesses que d'autres se croyant plus malins n'auraient aucun scrupule à exploiter pour rire, avoir l'air plus malin ou sadique, pour alimenter on ne savait trop quel égocentrisme, sans parler des trahisons. Alors, non... Protéger Harry, se protéger soi, cela avait exigé, parfois, de mentir, d'arranger une vérité sans réelle importance, de brouiller les pistes ou de se taire. De toute manière, Hermione n'avait jamais partagée certaines attitudes superficielles ou préoccupations puériles. Cela ne la rendait pas toujours sympathique, mais en tant que fille de bons conseils, en général, elle était assez sage pour savoir que les gens s'attachaient trop aux apparences, que peu osaient ou étaient capables de voir plus loin, de prendre un risque, de faire ce qui était juste, pour ne pas penser qu'à eux. C'était "normal". Tous n'étaient pas dotés des mêmes principes, capacités et aspirations. L'envie l'accusait, la méchanceté la critiquait, la médiocrité la jugeait, la jalousait. Elle était née avec des capacités qui ne lui avait jamais rendues la vie plus faciles, son savoir elle le devait à un travail acharné. Elle faisait, chaque jour, l'effort d'analyser ses erreurs pour devenir meilleure. Et pourtant, alors que d'autres avaient des ambitions démesurées, Hermione ne savait toujours pas quoi faire de sa vie. "Être utile au plus grand nombre", ça, oui, elle était certaine de vouloir cela. Mais face à elle se trouvait toujours le néant, la crainte d'échouer.

Mais renoncer à certaines choses, à ce qui faisait les plaisirs de la vie au motif que cela la rendait vulnérable, elle avait du mal à l'accepter. Ne pas s'attacher aux autres, ne pas s'autoriser à ressentir des émotions à leur égard, pensez à soi et à ses proches, c'était mourir à petit feu, c'était prendre le risque de tuer petit à petit toute conscience, de vous isoler et de vous rendre plus vulnérable. Toutefois, on ne pouvait pas étouffer une conscience morale comme ça, lorsqu'on en avait eu une, lorsque cela n'avait pas été déjà dès le départ votre nature. Les elfes de maison étaient enlevés très tôt à leurs mères afin de subir un conditionnement psychologique qui s'avérait très difficile et insuffisant et qui obligeait leurs Maîtres à les maintenir en esclavage par le biais de maléfices. Or, même là, ils leur arrivaient de manifester une individualité, une force insoupçonnée, une volonté d'interpréter des ordres incomplets de manière retord afin de montrer une indépendance au travers de tous ces sévices, ces violences psychologiques et toutes ces interdictions conçues pour leur retirer toute individualité. L'Amour, l'Amour, toujours l'Amour et la volonté de vivre, de lui donner un sens... Suivre son opinion c'était prendre le risque de ressembler aux mangemorts, d'étouffer sa conscience, sa force morale, pour laisser l'animalité, la facilité, prendre le dessus, lui faire perdre ce contrôle qui l'empêchait de commettre une erreur lourde de conséquences à cause d'une émotion qui aurait pris le pas sur sa capacité à se contrôler, à raisonner. Parce que sa vision du monde était faite de trahisons, de mauvais souvenirs, d'exemples douteux, de dangers permanents, le rendant plutôt solitaire.

Certes, Voldemort saurait utiliser tous les moyens pour tenter de les attirer dans un piège, pour les pousser à la faute, quitte à titiller leur honneur, leur courage et à jouer de leurs amitiés, de leur égoïsme et des sentiments contre eux. Cela faisait partie des risques, que l'on pouvait accepter ou refuser. Mais de son point de vue, son conseil était à la fois bon et mauvais, car sans alliés ni amis, on ne pouvait espérer accomplir de grandes choses ou survivre, tout comme réussir seul était une chose impossible. Même Voldemort, au sommet de son pouvoir, n'aurait rien pu faire sans l'aide de ses larbins et de ces personnages de l'ombre à l'affût d'une occasion. Dumbledore et Harry non plus. L'autre intérêt d'avoir des amis s'était aussi apprendre d'eux, d'être parfois remis en question. Drago, par exemple, n'avait eu d'autres choix que de s'entourer de deux crétins, avec les conséquences qu'elle connaissait. Sa famille était responsable de cette haine qu'il avait nourri et qu'il semblait avoir eu du mal à gérer lorsqu'il avait saisi que cela n'était plus un jeu dans lequel Môssieur pouvait bien gentiment se planquer derrière papa et son influence.

Personne ne lui demandait de sacrifier sa famille. Ni Dumbledore, ni Harry. On ne lui demandait pas d'accomplir un tel geste pour prouver quelque-chose. Elle n'avait pas à s'excuser d'être ce qu'elle était ni à se rabaisser. Quant à Kreattur, il était l'exemple type de ce qui se produisait lorsque, dès la naissance, on ne vous montrait aucun respect, aucune attention, que de la violence. Il avait été conditionné puis avait du servir la même famille pourrie et pétrie d'orgueil et dans laquelle même Sirius, le meilleur d'entre eux, n'avait pas réalisé qu'en montrant à cette créature intelligente autre-chose, cela l'inciterait peut être à reconsidérer un peu les choses. Maudite sang-de-bourbe ? Oui, elle prenait cette tentative d'insulte pour un compliment. Cela ne faisait pas plaisir, bien-sûr, cela en était même un peu angoissant. Sauf qu'elle n'avait aucune envie de lui faire du mal parce qu'après tout il n'était qu'une victime d'une société élevée dans la peur, nourrie par des divisions entretenues par les mêmes familles et par une malveillance qui se retrouvait partout, faute d'éducation, d'exemples... Bullsh*it ? Et Merlin, alors ? Hm... Attendez donc un peu avant d'être si catégorique. L'avenir pourrait bien éduquer ce petit monde à la compassion à coup de doloris. Politiquement incorrect ? Il n'y avait pourtant que dans la souffrance et les affres de la guerre que l'humanité apprenait des leçons que les générations futures pourraient bien oublier sans l'existence d'un devoir de mémoire, parce que l'on ne répétait jamais assez ce qui aurait du être su.

Mais peut être que leurs différences, leurs particularités, faisaient tout l'intérêt. Sinon, comment expliquer qu'Harry, Ron et Hermione aient pu avoir autant de réussite lorsqu'il avait été question pour eux d'affronter le danger ? Elle n'avait beau ne pas vouloir croire au concept de destinée étant donné l'impensable complexité de la vie et les choix que chaque individu était amené à faire, il y avait pourtant des histoires, des compétences, des personnalités, qui pouvaient avoir un rôle à jouer, ensemble ou individuellement, sur ce qui ressemblait à un échiquier grandeur nature version sorcier, où le sacrifice de certaines pièces ou parts de soi était un passage obligé vers la victoire. La Nature avait horreur du vide, des barrières, des ressemblances et pourtant elle s'évertuait à en créer à travers ses formes de vie. Et l'une des leçons à tirer c'était de choisir avec soin ses amis, ses confidents, ceux que l'on souhaitait accepter comme mentor. Parce que l'on pouvait aussi retomber sur les mauvaises personnes, croire des mensonges revêtus d'un semblant de vérité et faire de mauvais choix.

– Qui vous parle de l’abandonner, lui ? Je sais très bien que vous ne le ferez pas. S’éloigner des proches, amis ou parents, ne signifie pas les abandonner mais de faire en sorte qu’ils ne puissent pas être utilisés contre vous. S’ils sont assez forts pour résister à vos ennemis, soit, ils ne seront pas une faiblesse. Mais s’ils ne peuvent rien contrer, il faut les écarter. D’une façon ou d’une autre.

Pour l'instant, ses propos semblaient honnêtes. De ses intentions ne transparaissaient aucune manipulation. Mais il y avait un risque lorsqu'on laissait penser ou lorsque l'on employait des mots imparfaits, c'était l'incompréhension. Peut être préjugeait-elle, ne serais-ce qu'un peu.

- "D'une manière ou d'une autre"...  Elle marqua une courte pause. **J'espère que vous n'incluez pas le meurtre dans le champ des possibilités, Professeur...** Elle esquissa un sourire cynique, presque glacial, ressemblant à une grimace. **Le problème ce ne sont pas les sacrifices auxquels on s'attend, mais les méthodes et les solutions qui permettront à Harry de surmonter toutes les épreuves et de vaincre...** se dit-elle à elle-même.

Si son choix devait être de modifier la mémoire de ses parents, elle ne tenait pas à les enfermer dans une prison qui serait limitée à leurs esprits et aux souvenirs volés ou modifiés. Hermione ne voulait pas leur dérober leur libre-arbitre, leur faire mal, mais elle se doutait qu'ils refuseraient de la laisser partir pour risquer sa vie. Son choix se résumait soit à les laisser dans l'ignorance à la maison et à les condamner à mort, soit leur sauver la vie, quitte à agir contre eux-mêmes. Cela revenait à choisir le moindre mal, même si cela impliquait de prendre sur soi. Sauf qu'il s'agissait d'un choix plus difficile à faire, surtout pour une adolescente qui détestait avoir à accomplir un tel acte. Mais l'Amour en elle lui dictait de faire quelque-chose tandis que son esprit lui intimait la prudence. Froidement, le choix s'imposait de lui-même, cela ne la dispensait pas de réfléchir aux conséquences d'un mauvais geste qui se justifiait moralement.

Son soupir fut immense, presque douloureux, l'expression d'un poids immense. Etais-ce donc cela ? "Les temps exceptionnels exigent des mesures exceptionnelles ?" N'étais-ce pas une pente glissante qui justifiait le recours au pire ? La sauvegarde de la civilisation et de soi passait donc aussi par ces choix qui les rendraient toujours différents des scélérats. La seule justification qu'elle pouvait avoir était de dire qu'elle préférait ne pas devenir comme eux, ne penser qu'à soi et à son confort consumériste, mais suivre son chemin. Tuer quelqu'un qu'on aurait désarmé cela aurait été commettre un meurtre. Défendre sa vie au combat, en guerre, et tuer un ennemi cela pouvait arriver et se justifier sous des conditions strictes déterminées par les lois d'une guerre que l'ennemi ne respecterait pas. Quant au "je n'avais pas le choix", si vous saviez combien d'individus à des responsabilités avaient justifiés de la sorte leurs actes pourtant criminels ou rejeter la faute sur des supérieurs alors que cela ne les avaient jamais dédouanés.

- Vous devez vous préparer à survivre à tout, résister à la douleur, au chagrin, aux privations, à la solitude et à la trahison. Personne ne pourra vous dire ce que vous aurez à affronter exactement, vous le découvrirez seule au jour au jour, c’est ainsi que ça fonctionne. On pense souvent avoir tout vu puis on découvre que non. Je peux prétendre en connaître beaucoup en magie noire mais pas autant que le Seigneur des Ténèbres, nul autre que lui ne pourrait vous dire ce qui vous attend. Le principal reste de s’entraîner à résister à la douleur. Mentalement, j’entends bien… Les douleurs physiques ne sont que passagères et loin d’être aussi fortes.

Ses propos lui étaient arrivés en pleine figure comme une enclume. Cela l'avait presque abasourdi. Hermione le toisa un instant en silence, préoccupée et dubitative, incertaine. Elle s'était massée le front de la main, son air devenant de plus en plus grave à mesure qu'elle se déplaçait dans cet espace près de la cheminée en faisant les cents pas, comme si elle cherchait à analyser, à passer en revue toutes les hypothèses, les solutions, le champs de ses compétences, ses faiblesses, ce à quoi elle avait déjà penser ou à ce qu'elle n'avait pas encore penser et à ce qu'elle avait rejetée. Son cerveau était si bien organisée alors que parfois il y régnait une telle confusion - ou rapidité d'exécution - qu'elle ne parvenait plus à maîtriser ses nerfs ou ses pensées. Elle s'était alors arrêtée nette, avait entre-ouverte la bouche comme si quelque-chose d'horrible lui avait traversé l'esprit. Et puis, ce fut le calme plat. Son tempérament était intervenu comme un juge ayant tranché la question.

- Je comprends... lui répondit-elle calmement, en soupirant et en fermant un instant les yeux. D'un geste, elle s'était assise lourdement sur l'un des divans élimés faisant face à la cheminée. Elle s'était pris la tête un moment entre ses mains. - Et dire que je porte le nom d'un personnage de tragédie... , surenchérit-elle en relevant son menton tandis qu'une lueur était apparue dans ses yeux et qu'un rictus fataliste et peu ironique, mais mal assuré s'était dessiné sur ses lèvres.

Toute sa vie n'avait été qu'un combat pour vivre et se faire une place dans un monde qui acceptait difficilement les gens comme elle et pas uniquement qu'elle d'ailleurs. Elle avait toujours voulu atténuer la souffrance des autres, donner un sens à sa vie. Il y avait plus à plaindre, mais il venait de lui avouer sans cérémonie que ce qui l'attendait dépassait de loin toute imagination, tous les combats et qu'il n'y avait quasiment aucune chance d'en réchapper. N'importe qui aurait pu se plaindre, plier sous le danger, la menace et l'imminence d'un conflit qui allait faire d'elle une sans-domicile et une apatride dans son propre pays, une adulte sans avenir. Si elle craignait de voir sa vie éclater en mille morceaux, les choses changeaient vite, Hermione aurait pu choisir de fuir, de ne penser qu'à sa vie. Cela n'aurait fait que lui offrir un sursis, après avoir trahis ses amis et ses convictions. Harry, lui, n'avait pas eu le choix.

- A vous entendre, cela ressemble à une mission suicide, à quelque-chose de quasi impossible et je ne sais même pas de quoi il est question... Elle soupira. - Je ne me défilerai pas... Harry et Ron m'ont sorti de la misère humaine. Cette décision, prise depuis longtemps, ne souffre d'aucune question, d'aucune contestation. Elle fronça les sourcils, alors que son esprit s'était raffermi et qu'elle souffrait manifestement de signes d'angoisse difficiles à maîtriser.

De la peur ? Oui, cela faisait peur. Cela n'était pas honteux, mais humain. On ne pouvait pas formater les gens pour qu'ils se ressemblent tous, à moins de s'y prendre dès la naissance et encore. On ne pouvait pas exiger de tous certaines qualités qui faisaient des Gryffondor leur réputation, parfois sur-faite ou sous-estimée, comme dans toutes les maisons. C'était nier les nuances, préjuger. "Les plus hardis et les plus courageux", oui, mais pas forcément. Ce qu'elle réalisait un peu avec effroi dorénavant c'était que les examens étaient le cadet de ses soucis, que la vie allait à nouveau lui en mettre plein la figure, que l'on exigeait d'elle des choses qui dépasseraient les connaissances ou les capacités de n'importe qui. Et au lieu d'être écrasée par le poids des responsabilités et des enjeux, Hermione n'avait qu'une envie s'était d'étudier toujours plus pour tenter de combler cette quête de connaissances insensée dans laquelle sa conscience, son instinct, son intellect et ses valeurs allaient devoir trier. Oui, parce que la peur pouvait aussi être un puissant moteur à la survie, à la réactivité. Mais ne pas échouer... Oh sympa ! Vraiment... Merci la vie ! Quel heureux hasard ! #f*ckmylife

- Quant à la douleur, je ne sais pas... J'ai entendu parler de choses horribles... De conditions de détention dans un froid glacial, mis aux fers ou menottés les mains au plafond, de chantage, de tentatives psychologiques pour briser leurs esprits. Je sais ce dont l'imperium est capable, bien qu'il ne puisse pas vous soutirer certaines informations. Il en va de même pour le veritaserum lorsqu'il est question du fidelitas ou d'un sortilège de mutisme efficace par exemple. Personne ne résiste de la même manière ni apparemment avec les mêmes ressorts psychologiques. Je ne peux quantifier la douleur sans expérience, mais je sais qu'elle peut pousser à la folie, faire dire n'importe quoi et à vous donner envie de mourir. J'espère que cela n'arrivera pas, mais si tel était le cas, je serai la première à subir ce traitement et la première à mourir...

Oui, elle savait pour les parents de Neville. Elle avait jurée de ne rien dire et elle s'en tiendrait à sa promesse. Mais comme sa grand-mère, Hermione ne pensait pas qu'il devait avoir peur du jugement ni honte. Ses parents s'étaient sacrifiés pour lui, pour eux. Ils avaient montré une résistance et un courage rare, dignes de respect et de reconnaissance. Et si leur situation l'avait beaucoup touchée, la lionne savait qu'en cas de capture tout serait perdu, qu'elle serait la première à mourir. Mais trahir Harry, Ron, ses alliés, ce en quoi elle croyait ? Jamais... Peu importait s'il n'y avait plus le moindre espoir. Ce combat solitaire face au Mal absolu elle l'affronterait selon ses capacités. Sous-estimer l'Amour, le vrai, elle ne ferait pas cette erreur, mais toute arme ou capacité en mesure de l'aider à résister était à prendre. Et si ce sens du sacrifice était raillée par d'autres, peu importait. Ce genre de courage et d'épreuves n'étaient pas pour les tendres.

- Pensez-vous que l'occlumancie me serait utile ? On raconte que personne n'a jamais résisté aux intrusions de Vous-Savez-Qui. Pourriez-vous m'expliquer pourquoi, s'il vous plaît ?

Utile, certainement. Par contre, elle ne voyait personne comme idéalement placé pour lui apprendre une telle chose. Choisir le Professeur Rogue - à condition qu'il accepte et que le Professeur Dumbledore fusse d'accord - était dans son esprit chose impossible. Cela n'était pas une bonne idée, à plus d'un titre. Après tout, il fallait faire attention aux personnes qu'on laissait entrer dans sa vie et dans son esprit. Il y avait en elle des choses qu'elle préférait qu'on ne sache pas, qui permettrait au Maître des potions de faire plus de mal à Harry et Ron ainsi qu'à elle. En outre, la sagesse impliquait de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et surtout pas dans celui d'un homme aussi proche de Voldemort. D'un autre côté, si l'occlumancie impliquait déjà un sacrifice, mais aussi d'endurer une souffrance, c'était un atout on ne peut plus intéressant pour résister à la douleur, aux influences extérieures et aux intrusions mentales. Mais c'était aussi trop intime.

– La seule faiblesse du Seigneur des Ténèbres est sa peur de la mort. Mais il connaît l’amitié, d’une certaine façon, avec son serpent, Nagini. Quant à ses troupes, ne comptez pas sur des stratégies bien définies. La principale force de la masse des mangemorts est leur capacité à attaquer avec violence et sans discernements. C’est ce qui les rend imprévisibles. Ceux qui savent plus réfléchir ne se voient pas confier les mêmes missions et ne participent pas non plus aux batailles de ce genre, sauf à de rares occasions. Les plus violents contre la masse, les autres pour des cibles plus méfiantes.

Seule faiblesse, excusez-là, elle se permettait d'en douter. Tout le monde avait des faiblesses qu'il tentait de dissimuler, mais cela tenait peut être à la fascination que cet individu avait exercé sur lui. Pourtant, on pourrait lui reprocher d'admirer le Professeur Dumbledore dans une certaine mesure, alors qu'Harry pensait qu'il pouvait se tromper. Sa plus grande peur était la mort... D'ailleurs, elle voulait connaître son identité, son passé, pour saisir l'individu. L'amitié avec un serpent ? Hm... En dehors du symbole de l'héritier de Serpentard, de ce qu'il pouvait bien y voir au travers lui... Elle le savait fourchelang, donc capable de l'envoyer en mission, mais elle doutait, sans savoir pourquoi, que cela puisse être une véritable amitié, comparable à sa relation avec son cher Pattenrond ou celle de Hedwige avec Harry, encore qu'elle ne pouvait pas être catégorique. Cela la fit froncer les sourcils et pincer les lèvres, cherchant à dresser un vague portrait. Harry avait déjà fait des cauchemars, se plaignant de sa cicatrice. Pour Hermione, cela avait toujours été préoccupant et étrange. A St-Mangouste, elle était allée voir Monsieur Weasley à son chevet pour prendre de ses nouvelles et l'entendre dire que les guérisseurs tentaient de trouver un remède au venin et surtout à l'anti-coagulant qui empêchait ses blessures de cicatriser. La potion, d'ailleurs, à ce propos, l'intéressait au plus haut point, on ne savait jamais, surtout s'ils étaient amenés à le rencontrer de nouveau.

- Je vois... Elle soupira, perplexe.

Imprévisibles ? La violence et le manque de discernement étaient plutôt le signe d'un manque cruel de finesse, non ? Hm... Difficile d'être catégorique. Elle n'avait jamais vu un combat de sorciers, sans pitié. Hermione ne voulait ni les sous-estimer ni les sur-estimer. Cela étant, elle avait encore l'impression que le Professeur avait toujours une propension à considérer les mangemorts selon un idéal, alors que la réalité, elle, serait moins "glamour". Non... Les fous et les plus intelligents du lot, oui, pouvaient surprendre, être compliqués. N'avait-il pas dit que "seul, ils demeuraient incapables de réfléchir" ? En groupe, cela devait être pire alors... Evidemment, elle ignorait qu'elle allait en rencontrer d'ici quelques mois, au Ministère, que leur préparation et la situation allaient lui démontrer que les adultes avaient beau avoir un avantage dans certaines circonstances, dès lors qu'il était question de finesse, les mangemorts montraient des faiblesses. La masse, elle, ne serait jamais composée par les mangemorts, mais par les exclus, les mauvais individus, les créatures maléfiques.

- Je sais que certaines personnes sont mortes dans des circonstances étranges, dûes parfois à des accidents, comme ce membre de l'Ordre décédé à St-Mangouste, à cause d'une "confusion" entre un filet du diable et une plante pourtant banale... La Gazette en a parlé...

Secrètement, elle pensait que sans avoir prêté allégeance aux mangemorts, le Professeur Rogue aurait pu briller en matière de potions, en inventer ou obtenir le poste qu'il occupait. Et pourtant, elle savait grâce à Percy que Severus convoitait celui des Forces du Mal depuis des années, bien avant son arrivée à Poudlard.

- J'ai trouvé cela curieux...

Elle avait beau lui avouer cela, ce qui était certain c'était que l'un de ses défauts était d'accorder trop d'importance à l'intelligence, à la logique, à son jugement et aux preuves. L'instinct et l'imagination pouvaient, parfois, faire ce lien avec ce qui lui manquait, avec ce que lui apportait Harry et Ron. Avoir des amis fidèles et sincères avait cet avantage de vous apporter matière à réflexion. Si génie il devait y avoir dans leur amitié, celui-ci devait certainement prendre vie dans leur complémentarité. Dans quoi d'autre sinon, hm ? L'une des forces d'Hermione, et non des moindres, était de voir au travers de certaines choses, là où la plupart n'y voyait rien de concret ou rien du tout. Du génie ? Elle ne ferait que dire d'elle-même qu'elle était très observatrice, ni plus, ni moins. Harry vivait déjà sous une menace de mort permanente. Quand comprendrait-il qu'il avait une sacrée chance de disposer de tels amis ? Au moins ils auraient essayé de sauver ce qui pouvait l'être...


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Lumos-4fcd1e6
[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty
MessageSujet: Re: [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] [Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus] Empty

Revenir en haut Aller en bas

[Juillet 1995] Le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort... [Severus]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Sujets similaires

-
» [Juillet 1996] Dernier voyage » [Juillet 1995] Il faut croire... ou non» Quel est le dernier film que vous ayez vu ?» Severus Rogue» Severus Rogue — EN COURS
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: AU-DELA DES FRONTIERES :: Retourneur de temps :: Autres lieux-