La salle n’était pas vraiment bien éclairée. C’était surtout l’éclat du soleil filtrant à travers les vitres qui était source de luminosité. Mis à part cela, la salle des duels était bien sombre. Salle des duels ?! Avec Ombrage comme inquisitrice, cette salle devait être bien inactive. En cours de défense contre les forces du mal, l’usage des sorts de protections était fortement déconseillé. Ils ne faisaient pas d’exercice pratique –se déroulant habituellement dans ce lieu-. Non. Cet endroit était devenu inanimé. Quelques élèves venaient s’exercer, réviser leurs notions en sortilèges. D’autres s’aventuraient ici pour se changer les idées ou pour bien d’autres raisons encore.

Deux silhouettes dans ce noir. Deux personnes occupant l’espace libre. La plus grande des silhouettes tenait dans sa main sa baguette magique. Le propriétaire de cette baguette été venu pour s’exercer quelque peu en matières de sortilèges. Avec l’approche des examens de fin d’année, la tension se faisait ressentir chez l’étudient. Il fallait bosser… Il n’y avait pas milles solutions. Pourtant, il venait de comprendre que ce ne serait surement pas cette journée là qu’il s’exercerait.
Cette même personne fit un pas en direction de la silhouette voisine. Il lui semblait l’avoir reconnu. Et c’était bien elle… Orphée. Une serpentard. Elle et le jeune homme ne se connaissaient que de vue. Pourtant, il connaissait son prénom. Rien que son prénom et sa maison.

« Orphée, murmura-t-il en souriant. »

Damien Swart s’approcha davantage de la jeune fille, de manière à se retrouver en face d’elle. Il la dominait de taille, mais il se doutait assez pour croire qu’elle était plus forte qu’elle n’en laissait paraître. Ne sachant pas exactement pas pourquoi, le septième année repensa à Elfy, une autre Serpentard. Les deux étudiants étaient sortis pendant un moment, l’année précédente. Pas par grand amour. Non. Tout comme lui, Elfy était joueuse. Pour le Poufsouffle, c’était une bonne aventure sans lendemain. C’était le genre de fille qu’il appréciait. Mais revenons à la réalité. Il se retrouvait devant une Serpentard qu’il ne connaissait pratiquement pas.

« Je ne pensais pas te voir ici. Tu es venu t’exercer ? »

Machinalement, il fit tourner sa baguette entre ses doigts. Il lui aurait bien proposé un petit combat sportif, mais il avait gardé le silence. Soyons franc, l’étudient Swart appréhendait trop une défaite. N’étant pas un élève brillant, il connaissait ses chances de victoires. Faible. Même contre une élève plus jeune que lui, il avait de forte chance de perdre le combat. Et ayant sa fierté, le Poufsouffle ne proposa aucune partie de duel.
Il y avait d’autres occupations possibles. Parler. S’amuser…

La fraîcheur d’une nuit de printemps tombante dévorant avec lenteur les dernières maigres étincelles d'un soleil mourant se faisait ressentir dans la salle de Duel du château. Les nuances dorées, coruscantes, d’un rouge sanguin, agonisaient avec lenteur, sombrement englouties par l'appétit vorace d’une obscure encre nocturne.
Pour l’heure il faisait encore jour, mais le temps crépusculaire de l’extérieur laissait déjà filtrer au travers des carreaux, les ombres menaçantes des alentours.
Dans le couloir adjacent le sifflement glacial de la bise de saison se fit plus grave entre les pierres lézardées annonçant la désertion de l’aile du domaine.

Orphée aimait cet endroit, cette salle, comme on s'accroche à cet espace intime qui nous entoure sans cesse, nous protège, à cette indépendance qui coule dans nos veines, à plus ou moindre degrés tout comme la pureté du sang. La belle se tenait face à la baie vitré contemplant le firmament. Au loin sur la toile lapis-lazuli du ciel, une envoûtante lune pleine rayonnait déjà de son éclat gelé, son halo pâle tachant de percer la clarté du soleil. Comme des nuits auparavant, depuis le commencement du monde, elle entamait inexorablement sa lente décroissance, celle la même qui l'amènerait, à perdre l'intégralité de sa rondeur parfaite pour finalement la faire disparaître du manteau de velours sombre de la nuit. Il faisait froid, et tellement sombre...

Alors qu’elle s’étirait un bruissement lointain vint tirer la jeune fille de ses douces pensées et le choc régulier de ce qui ressemblait assez franchement à des pas menés à faibles cadences gagnèrent en intensité, ne laissant plus de réels doutes à la Belle sur la venue d'une autre personne en ces lieux. Son regard d'un vert vif et agressif se détourna de l'horizon, balaya la pièce avec rapidité pour venir se poser sur une silhouette carrée, musclée et joliment taillée en V, loin d'une carrure fine et féminine. Un homme sans hésitation, celui ci venait d'ailleurs de marquer un temps d'arrêt, jugeant certainement de la même façon que devait le faire Orphée de l'identité probable ou incertaine de l'autre. L'inconnu venait de reprendre son chemin, avançant lentement, laissant quelque chose de familier à la brune aux yeux onyx émaner d'elle à mesure qu'il grignotait l'espace qui les séparait tout deux. Une chevelure brune et fine se tira des ombres, reflétant les premières lueurs argentées de la pleine lune, elle encadrait un joli visage slave, fin, angélique aux yeux rieurs d‘une couleur qu‘elle ne pouvait capter dans l‘ombre, plus sombre et vif que le ciel étoilé. Les traits de son visage étaient eux plus marqués que la jeune Blossom limitant son estimation d'âge à la tranche 17/19 ans mais étaient également d'une rare beauté qui laissait envisager une origine particulière.

« Orphée », son prénom sortit de l’ombre percutant la jeune fille comme un sort lancé contre elle. Ainsi l’inconnu n’en était pas réellement un c’était un garçon qu’elle avait déjà croisé durant ses années précédentes.

« Je ne pensais pas te voir ici. Tu es venu t’exercer ? »

Orphée croisa les bras, une seule ardente envie, un seul oppressant besoin et une unique pièce occupait toutes ses pensées, la salle de bain du cinquième étage... Plus qu’un véritable sanctuaire de solitude, de détente et de rémission, un purgatoire; l’endroit même où la relaxation et la quiétude régnaient en maître, là où les âmes et la chair se délestaient de ce qui les souille, les corrompe, dans l'eau claire, tiède et parfumée des bains. Son corps le lui réclamait comme un condamné demande la grâce, cependant pour l’heure elle devait dealer avec le jeune homme...Dealer avec :

« Swart...non je ne suis pas venu m’exercer mais cela ne te concernes pas... Et toi ? N’est t-il pas un peu tard pour traîner ici tout seul? »

Agissant délibérément avec insolence Orphée espérait se retrouver seule rapidement pour foncer au lieu de la délivrance, au pire elle emporterait le Poufsouffle avec elle jusque dans les abysses de l'eau savonneuse et, en bonne sirène, le charmerait pour mieux le noyer. Bien que cela fusse une hypothèse des plus improbables.

Lorsqu’il lui demanda si elle était venu s’exercer, la jeune fille s’était contentée de croiser les bras. Cacher t-elle quelque chose ? Quoi qu’il en soit, Damien ne réagit pas plus devant l’attitude de la jeune fille. Il continuait de faire tourner sa baguette entre ses doigts. Inconsciemment sans doute, d’un geste nerveux. Il ne quittait pas la jeune fille du regard. Il écouta aussi avec attention ses paroles. D’après elle, elle n’était pas venue s’exercer. Cette explication semblait louche, lorsqu’on sait que la salle des duels avait pour objectif de laisser les élèves s’entrainaient. Mais soit, Damien n’insisterait pas. De toute façon, il avait bien autre chose à faire. Mais avant de se pencher sur une toute autre activité, le jeune homme devait répondre aux interrogations de sa camarade. Cette dernière lui avait retourné la question. En y ajoutant une ‘’pointe personnelle’’.

« Je bosse quelques sortilèges. Et puis, je suis assez grand pour me gérer. »

Ses dernières paroles répondaient au « N’est t-il pas un peu tard pour traîner ici tout seul ? » qui avait dérangé le jeune homme. Il avait donc répondu avec froideur. Que les choses soient claires.
Orphée semblait ailleurs. Comme plongeait dans ses pensées. Ne sachant pas s’il devait la tirer de ses rêveries ou non, il continua la conversation, comme si de rien n’était. Mais que dire ? Damien se souvient alors que ses dernières paroles étaient quelques froides. Distante. Ne voulant avoir de rapport négatif avec la Serpentard, le jeune homme essaya de trouver quelque chose de plus amical à dire. Son choix fut rapidement fait et il s’empressa de prendre la parole… Avant que la jeune fille ne se fasse un avis négatif sur le Poufsouffle.

« Mais un peu de compagnie est toujours la bienvenue. Tu veux faire quelque chose de spécial ? »

Il la suivrait. La Salle des Duels ne semblait plus être l’endroit idéal. N’ayant aucune idée précise du lieu, il lui semblait préférable de laisser Orphée trancher. Si bien sûr, la Serpentard souhaitait sa présence. En cas contraire, le septième année retournerait dans sa Salle Commune. Il s’exercerait dans sa chambre, à l’abri des regards.

[Désolé pour le post médiocre.]