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[Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori)

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Théo Garner
Théo Garner
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MessageSujet: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyJeu 6 Mar 2014 - 20:57

Cela faisait deux mois maintenant que l’incident dans les toilettes avait eu lieu et autant de temps qu’il y pensait constamment. Par tous les moyens, Théo avait bien tenté de bannir ce sombre épisode de ses pensées, mais les remords étaient bien trop forts pour que sa volonté d’oublier puisse espérer l’emporter sur son esprit tourmenté. Alors, en toute résignation, il continuait de ruminer, jour après jour, souhaitant naïvement que sa culpabilité finisse pas s’effacer d’elle-même. Bien sûr, il se fourvoyait totalement. Le remord est une drogue puissante qui s’empare de votre être et ne vous laisse espérer un répit que lorsque vous vous êtes décidé à l’affronter. Or, jusque-là, sa seule réaction avait été la fuite. Incapable d’assumer son geste et encore moins de le justifier, il avait effectivement préféré éviter Jake Cleaver comme la peste en consacrant toute son énergie pour que leurs chemins ne soient jamais amenés à se croiser. Ce n'est pas parce que l'on est un Gryffondor, que l'on est immunisé contre la crainte et la faiblesse…

Toutefois, Théo avait très vite compris que tourner le dos à ses préoccupations était peine perdue. Il ne suffisait pas de frôler les murs du château et de regarder derrière soi pour se débarrasser de l’ombre du Serpentard. A l’image d’un esprit vengeur, Jake était partout et le suivait constamment. Il hantait chacune de ses pensées, il errait dans chacun de ses actes. Il avait l’ascendant sur lui, de jour comme de nuit. D’aucuns aurait pu croire que Théo fuyait surtout Jake par crainte des représailles, mais en fait c’était tout le contraire. L’impunité ne le soulageait pas, elle ne faisait que titiller un peu plus sa culpabilité. Son geste aurait dû avoir des conséquences. Ce qu’il avait fait à Jake avait été un geste impulsif et totalement déraisonné. Il avait été guidé uniquement par le trop plein de colère qui l’habitait depuis des mois. Le Serpentard avait été comme on dit « la goutte de trop » et en avait payé le prix fort de sa personne. C'était un geste stupide certes, mais qui aurait dû avoir des conséquences. Seulement, les conséquences attendues n’étaient jamais venues…

Encore aujourd’hui, le Gryffondor ne parvenait pas à comprendre pourquoi Jake ne l’avait pas balancé immédiatement à Dumbledore. Pourquoi n’avait-il pas voulu lui faire payer son geste de fou furieux ? Pourquoi l’avait-il laissé se balader à Poudlard tranquillement sans rien dire ? Pourquoi n’avait-il pas tenté de l’écarter définitivement de son champ de vision puisque le geste de Théo pouvait être synonyme de renvoi ? Pourquoi ne pas mettre son adversaire dans une situation fâcheuse et se réjouir que son image soit ternie à tout jamais ? Pourquoi pourquoi pourquoi ? Des tas de questions qui restaient sans réponse. Jake Cleaver était décidément un mystère ambulant. Et le plus étonnant dans tout cela était que le vert et argent n’avait apparemment parlé à personne de ce qui s’était passé. Même Faust, avec qui il trainait tout le temps, n’avait jamais fait la moindre allusion à ce sujet. Or, si ce crétin de Gryffondor avait été mis au courant de « l’incident », nul doute qu’il n’aurait jamais pu empêcher ses meilleurs amis « Mr et Mme Poing » d’exprimer pour lui le fond de sa pensée...

La seule explication logique que Théo pouvait donner au silence de Jake était que ce dernier était un marginal. C’était le genre de type qui devait tenir à son indépendance et à sa tranquillité comme à la prunelle de ses yeux. Un gars qui, par conséquent, préférait être une tombe à toutes occasions plutôt que de courir le risque qu’il y ait un tapage autour de sa personne. Un gars qui choisissait volontairement d’encaisser en silence plutôt que de risquer que quoi que ce soit vienne porter atteinte à sa solitude et à son anonymat tant chéris. Si du côté du Serpentard, le dossier se devait donc de rester confidentiel et clos, ce n’était pas le cas de son adversaire. Après des semaines de tergiversations, Théo avait fini par comprendre qu’il lui fallait maintenant assumer ses actes mais aussi exprimer ouvertement ses regrets. Non pas dans l’optique de se donner bonne conscience, mais simplement parce qu’il en ressentait le besoin. Plus qu’un besoin, c’était même une nécessité. Un seul problème – et pas des moindres - subsistait encore. Que faire ? Devait-il directement se dénoncer auprès de McGonagall ou était-il préférable d’en discuter avec Jake avant toute prise de décision ?

Perdu, il était complètement perdu. Il avait besoin d’aide et d’un regard extérieur. Mais qui, parmi les élèves qu’il connaissait, était assez objectif pour le conseiller honnêtement ? Qui était vraiment capable de prendre le parti de Jake plutôt que le sien ? Pendant des jours, Théo avait tourné cette question dans tous les sens, sans pouvoir parvenir à prendre de décision. Puis ce matin, en les voyant discuter à l’entrée de la Grande Salle, la solution s’était directement imposée dans son esprit. Elle. Bien sûr, c’était évident ! Tori était la solution. Elle était la seule à être proche de lui et de Jake. Elle était la seule à pouvoir la conseiller en toute honnêteté. Comble de malchance, elle était aussi celle dont il redoutait le plus le jugement. Et nul doute que, vu sa sensibilité, elle allait le haïr sitôt qu’elle saurait. Mais finalement, n’était-ce pas que justice ?

Afin de ne pas risquer de faire marche arrière, Théo lui avait fait parvenir discrètement un mot cette après-midi, durant le cours d’Histoire de la Magie. Il n’avait pas manqué de lire l’étonnement sur son visage lorsqu’elle avait découvert le contenu du parchemin.


Salut!
Veux-tu bien me rejoindre au bord du lac à 18 heures ?
Faut que je te parle…

Théo


Sa surprise était justifiée étant donné que, depuis plusieurs semaines, Théo avait tout fait pour l’éviter elle aussi, se contentant de la saluer rapidement quand ils se croisaient. Ce n’était pas de gaieté de cœur qu’il se la jouait Mr Glaçon avec elle, mais il en avait besoin. Il le fallait avant que cela ne soit trop tard. Etre amoureux, ce n’était pas son truc. Il était donc hors de question que cela arrive une nouvelle fois. Il avait assez donné…

Assis près de la berge du lac, le rouge et or jeta un coup d’œil à sa montre. Et subitement, pile à l’instant où il prenait conscience qu’il ne lui restait plus que quelques minutes d’attente, il se sentit perdre le peu de courage qu’il lui restait. C’était une erreur. Il était incapable de se confier. Surtout pas à elle. Le cœur battant, comme mû par un incontrôlable instinct de survie, Théo se releva, fit volte-face et se mit à s’éloigner de la berge à pas rapides. Y a pas de doute, le Choixpeau Magique s’était certainement enfilé une bouteille de whisky Pur Feu avant de le répartir.
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Tori DeVitto
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MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyMar 20 Mai 2014 - 14:07

Depuis quelques temps, Tori avait la sensation d’être la seule élève du château à poursuivre sa dernière année normalement, comme une élève ordinaire dans des circonstances ordinaires. Pourtant la situation était loin d’être ordinaire, surtout depuis les récents évènements qui avaient ébranlés Poudlard. A chaque détour de couloirs, on pouvait saisir des bribes de conversations à propos du criminel se terrant entre les murs, l’inaction de Dumbledore, du ministère… On parlait également de plus en plus du retour de Vous-Savez-Qui, on se racontait en murmurant les récents drames que l’on pensait perpétrés par des mangemorts et relatés entre deux pages de la Gazette du Sorcier... Ce n’était pas que Tori se fichait de tout cela, bien au contraire, seulement, elle s’efforçait de ne pas y penser. Toutes ces discussions stériles ne faisaient que renforcer la peur de tout le monde, et avoir peur ne rendait service à personne. Dans tous les cas, Poudlard n’avait jamais connu une année tranquille, c’était triste à dire, mais on finissait par s’habituer à ce genre de situation. Plutôt que de laisser l’inquiétude avoir le dessus, la jeune femme avait préféré se concentrer à la préparation de ses ASPICS plus intensivement que jamais. La fin d’année approchait à grands pas et elle savait que plus tôt elle aurait quitté l’école, plus tôt elle pourrait se rendre effectivement utile envers la communauté sorcière, quand bien même elle n’avait pas encore décidé comment. Néanmoins, elle avait beau être un peu naïve, elle n’était tout de même pas complètement inconsciente de ce qui se tramait et elle avait finalement prit l’initiative de rejoindre le club de duel. Même si elle refusait de laisser la peur l’étouffer, Tori voulait nénamoins se tenir prête, au cas où…

Elle s’était rapidement rendu compte que rares étaient les élèves qui, comme elle, avaient conservé la même énergie en dépit de tout ce qui se passait autour d’eux. Sans parler d’Harry, Ron et Hermione qui paraissaient constamment animés par des desseins plus grands que le reste du monde, Poudlard tout entier semblait distant et silencieux. Les professeurs chuchotaient perpétuellement entre eux et s’échangeaient des secrets qu’ils taisaient dès qu’un étudiant venait à s’approcher, les Serpentards faisaient grise mine, les Serdaigles, qui avaient vu l’un des leurs accusé et lynché par les autres, ne se mélangeaient plus vraiment aux autres maisons, les Poufsouffle étaient étrangement calmes. Même les Gyffondor semblaient moins courageux.  

Ainsi, les journées de la rouquine étaient plutôt tranquilles ces dernières semaines. Depuis son escapade dans la forêt interdite avec Adam, elle n’avait pas à nouveau eu l’occasion de gouter au moindre frisson d’aventure et était restée paisiblement dans son dortoir en compagnie de ses révisions. Peut-être que les personnes qu’elle avait récemment rencontrées au club de duel seraient plus enclines que ses amis à passer du temps avec elle… Tori songeait avec une certaine mélancolie qu’il y avait de nombreuses semaines qu’elle n’avait pas échangé plus de deux mots avec Théo. Lui non plus n’avait pas l’air dans son assiette ces temps-ci et ses boutades manquaient cruellement à la salle commune rouge et or. En vérité, elle ne voulait pas se l’avouer, mais la jeune femme avait la désagréable impression que son camarade cherchait volontairement à l’éviter et elle n’arrivait pas à expliquer son comportement. Quoiqu’elle ait pu faire pour le décevoir, elle était un peu blessée qu’il préfère réagir ainsi plutôt que de s’expliquer, mais s’il ne voulait plus lui parler, Tori prenait son mal en patience. Elle avait appris au fil du temps que même si elle n’agissait que par bienveillance, brusquer les autres étaient rarement la solution adaptée pour qu’ils se sentent en confiance avec elle. C’est pourquoi elle n’avait pu cacher sa surprise lorsqu’au cours d’une leçon d’Histoire de la Magie tout à fait banale, elle avait reçu de la part de Théo un mot plié en quatre qui lui donnait rendez-vous un peu plus tard dans la journée. La Gryffondor avait froncé les sourcils, à la fois étonnée et inquiète, mais lorsqu’elle avait cherché à croiser le regard de son ami dans la salle, ce dernier avait déjà tourné la tête. Ne sachant vraiment que penser, mais dans le fond soulagée d’avoir enfin l’occasion de discuter tranquillement avec son camarade, elle avait glissé le papier dans la poche de sa robe et avait impatiemment attendu la fin de l’après-midi.

Au moment venu, elle quitta le château sans perdre une seconde et traversa prestement le parc. Théo n’avait pas précisé à quel endroit exactement il se trouverait, mais elle n’eut pas beaucoup de mal à le repérer de loin. Toutefois, alors qu’il ne restait à Tori ue quelques dizaines de mètres à franchir pour le rejoindre, le Gryffondor se leva brusquement et se dirigea dans la direction opposée, comme s’il venait subitement de se rappeler qu’il avait quelque chose d’urgent à faire. La jeune femme l’appela de loin et pressa le pas avant de se mettre à courir vers lui. « Théo, attends ! » Elle l’attrapa par l’épaule pour qu’il se retourne vers elle. « Tu m’as fait courir ! Je suis en retard à ce point ?» demanda-t-elle, un peu essoufflée. La rouge et or se savait célèbre pour sa ponctualité parfois défaillante, mais cette fois-ci elle avait mis un point d’honneur à ne pas le faire attendre. « Tu voulais me parler ?» ajouta-t-elle finalement en reprenant son sérieux, le ton grave.
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Théo Garner
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MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyMer 30 Juil 2014 - 19:51

Imaginez-vous confortablement installé dans votre fauteuil, un paquet de popcorn dans les mains. Le film que vous suivez à l’écran n’est pas franchement passionnant, mais vous vous retenez de zapper, curieux malgré vous de voir comment la rouquine va réagir face aux confidences du personnage principal. Vous vous construisez déjà différents scénarios dans la tête quand la suite des événements, loin de vous donner raison, vous fait carrément lâcher votre paquet de popcorn sous l’effet de la surprise. Mais qu’est-ce qu’il fait le crétin là ? Pourquoi se met-il à partir subitement alors que la belle héroïne est en train de lui courir après ? C’est à n’y rien comprendre et vous vous dites alors que le mec est encore plus idiot que vous ne le pensiez. Et vous avez parfaitement raison ! Mais, le pire c’est que vous n’avez encore rien vu ! Tout ça parce qu’un certain Adam Wright s’est rajouté à l’écriture du scénario. Et quand Adam met son grain de sel, rien ne va plus !

Sentant une pression sur son épaule, Théo fut bien forcé de se retourner pour se retrouver nez-nez avec elle. Nom d’un troll, mais quel pouvoir possédait donc cette fille au juste ? Pourquoi, depuis quelques temps, un simple regard de sa part avait le don de lui retourner les tripes aussi vite et de le rendre aussi bavard qu’une carpe ? Là, tout de suite, il aurait encore préféré rouler un patin à Erin Van Hall (même si l’idée était plus que rebutante !) plutôt que de se retrouver face à ces grands yeux inquisiteurs. Bon d’accord, c’était sa faute après tout. C’est lui qui avait provoqué cette rencontre en lui envoyant ce stupide message. Mais qu’est-ce qui lui était passé par la tête au juste ? Et qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’il allait sérieusement pouvoir déballer ses soucis à Tori comme si de rien n’était alors qu’il devait déjà lutter de toutes ses forces pour ne pas regarder le bout de ses chaussures lorsqu’elle le sondait?

Bon, rassurez-vous, Théo n’était pas comme ça en temps normal. Les filles d’ordinaire ne l’impressionnaient pas. Au contraire, en leur compagnie, il avait plutôt la parole facile et il n’hésitait pas à fanfaronner quand il le fallait. Seulement, Tori, ce n’était pas une fille. Enfin si, bien sûr que c’était une fille (elle avait d’ailleurs tous les atouts pour ça), mais pas n’importe quelle fille. Cette fille, elle était différente des autres et, rien que pour ça, elle le rendait totalement différent. C’est bien simple, dès qu’il se trouvait en sa présence ces derniers temps, il avait l’air encore plus idiot que Nathan Larsonn - ce qui, entre nous, relevait de l’exploit ! - et encore plus gauche que Maya Livingstone (si si, c’était possible !). Bref, elle le rendait complètement stupide et il n’aimait pas ça. Bon, il n’avait jamais été très intelligent, c’est vrai, mais là, on atteignait les bas-fonds.

« Tu m’as fait courir ! Je suis en retard à ce point ?»
* C’est toi qui me fais courir tu veux dire ! *

Avec ses délicates joues rosies sous l’effort qu’elle venait de fournir et ses beaux yeux bleus envoutants, elle était juste en train de le déstabiliser totalement. Pas de reproches, juste un air interrogateur et teinté de bienveillance fiché sur son joli minois. Bon il fallait qu’il se ressaisisse sérieusement là parce qu’à ce rythme, la Gryffondor allait penser qu’on lui avait lobotomisé le cerveau ou qu’il était bon pour devenir pensionnaire à Saint-Mangouste.

« Ha mais, non non. PADUTOU

Tentant de dissimuler son trouble, il se passa distraitement la main dans les cheveux comme si ce geste allait faire en sorte de lui activer les neurones.

« Tu voulais me parler ?»

S’il avait bien tenté d’esquiver cette discussion quelques instants plus tôt, désormais il était trop tard pour faire marche arrière. Il avait trop de respect pour Tori pour invoquer un motif bidon au sujet de ce rendez-vous. Non, la jeune fille, elle, ne manquait pas de cervelle et saurait aussitôt qu’il mentait. Et il ne pouvait pas non plus se remettre à courir, ça aurait été complètement ridicule maintenant qu’elle était en face de lui. Non, même s’il était complètement malade à l’idée que dans quelques minutes à peine  elle le regarderait d’une toute autre façon, il n’avait pas le choix. Passé le cap de la colère et de la déception, il savait que la belle rouquine prendrait le temps de lui donner son avis avant de le laisser à son sort, comme un vieux débris comme rejette à la mer.

Pour rompre ce contact visuel qui devenait de plus en plus difficile à supporter, le rouge et or tourna brusquement autour de la jeune fille d’un pas pressé, changeant de sens à mi-chemin pour repartir de plus belle de l’autre sens.

« Désolé de t’avoir fait courir. Je réfléchissais et quand je réfléchis soit je galope soit je tourne en rond comme maintenant . »

Un bref regard  coulé dans sa direction lui fit constater que Tori le regardait d’un air de plus en plus intrigué. C’est vrai que de loin, sa démarche étrange pouvait laisser penser à un animal qui tournait autour de sa proie en cet instant.  Théo savait qu’il était en train de se discréditer de seconde en seconde, mais il n’était plus en mesure de réfléchir (si tenté qu’il l’ait été un jour…) et sa nervosité transparaissait dans ses mouvements, le rendant incapable de tenir en place.  Et pour en rajouter une couche, voilà qu’il se sentait obligé de raconter tout ce qui lui passait par l’esprit pour éviter à tout prix qu’un silence gênant ne s’installe entre eux.

« Et parfois, quand je sens que je suis un peu dans le gaz, je m’étends. » Joignant le geste à la parole, Théo s’agenouilla puis s’étendit de tout son long, sentant le regard perplexe de Tori peser sur ses épaules. « Et si vraiment, ça ne marche pas, je m’active un peu… » Ce faisant, il roula sur lui-même quelques instants, comme si son dos lui grattait et qu’il n’avait pas d’autre moyen pour se soulager. « … et aussitôt mon cerveau se remet à fonctionner. »

Après quelques secondes de blanc, le Gryffondor se redressa en position assise et esquissa un sourire piteux. Mais qu’est-ce qu’il venait de faire là ? Où était le bouton « arrête tes conneries ? » parce que là, vraiment, il  venait de gagner la palme d’or du grand n’importe quoi. En fait, il venait juste en train de gagner un peu de temps. Quitte à se ridiculiser de la pire façon qui soit. Comme s’il venait tout juste de sortir d’un état de transe, Théo se passa brièvement les mains devant le visage avant de tourner son regard vers Tori.

« Enfin voilà, je réfléchissais donc et euh… oui en fait je voulais te parler »

Inspirant une bonne bouffée d’air pour se calmer, le jeune homme fit un geste de la main pour proposer à Tori de s’asseoir à ses côtés. Il avait imaginé cette scène des dizaines de fois dans sa tête depuis l’instant où il lui avait envoyé ce bout de papier. Il s’était creusé la cervelle pour trouver le moyen d’aborder le sujet de la meilleure manière possible. Il avait l’intention de tout lui révéler, sans passer aucun détail mais il s’était dit que ça faciliterait les choses s’il lui expliqué le contexte avant de lui révéler ce qu’il avait fait. Seulement, planté comme un imbécile en face d’elle, tout ce qu’il avait pensé sembla s’évaporer et à la place, il ne put lui sortir que quelques mots :

« J’ai failli tuer Cleav… Jake »

Baaaaam, c’était dit. Pour la délicatesse, il faudra repasser Théo. Enfin, le point positif c’est qu’en voyant la mine de déterré qu’il affichait maintenant, Tori saurait qu’il ne plaisantait pas. En fait, malgré le pitoyable spectacle qu'il venait de lui offrir à l'instant, il n’avait même jamais été aussi sérieux de sa vie.
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Tori DeVitto
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MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyMer 13 Aoû 2014 - 22:21

La jeune femme sentait que son camarade était mal à l’aise. Lui qui d’ordinaire parlait beaucoup, et toujours avec l’assurance presque arrogante qui caractérisait bien souvent les Gryffondors, était aujourd’hui visiblement nerveux et distant. Il n’y avait pas besoin d’être très observateur pour remarquer que son regard était fuyant, il faisait des allées et venues autour d’elle, et sa manière de passer sa main dans ses cheveux pour se redonner une contenance ne dupait personne. Tori fronça légèrement les sourcils, non par agacement, mais plutôt par inquiétude. Le comportement inhabituel de son ami la laissait perplexe, et elle était frustrée de ne pas pouvoir mettre le doigt sur le problème. Elle était également étonnée que Théo ait choisi de la faire venir, elle. Bien qu’il s’agisse d’un très bon ami, il n’était pas dans son habitude de se confier, ou du moins pas à elle. Elle ne savait donc vraiment pas à quoi s’attendre de sa part.

La jeune femme était déjà un peu inquiétée par les allées et venues pressées de son camarade, mais lorsqu’il décida de s’allonger de tout son long dans l’herbe, cette inquiétude laissa place à une véritable incrédulité. Il était devenu fou, c’était la seule explication. Presque sans le vouloir, la Gryffondor eut un léger mouvement de recul, et elle fit carrément un pas en arrière lorsque Théo se mit à rouler sur le dos. « Théo, tu te sens bien ?» les yeux ronds, les sourcils toujours un peu froncés, elle l’observait effectuer son petit manège sans esquisser un mouvement.  Elle n’écoutait même pas ce qu’il lui racontait tant elle était occupée à chercher une réponse logique à ce qu’il était en train de faire. Pendant une seconde elle se demanda s’il n’allait pas faire une crise d’épilepsie, ou pire, un AVC, juste sous ses yeux, alors qu’elle n’avait que de très vagues souvenirs de la conduite à tenir dans ce genre de situation. Et si elle n’était pas capable pas capable d’effectuer les premiers soins et qu’il s’étouffait avec sa langue ? C’était parfaitement possible ce genre de chose, elle l’avait lu quelque part… ou alors, il était sous l’empire d’une de ces drogues populaires chez les jeunes et dont les informations moldues parlaient beaucoup ces dernières années. C’était possible aussi, il était surexcité, il tenait un discours incohérent, il faisait n’importe quoi sans avoir l’air de s’en rendre compte… Peut-être que c’était de ça dont il voulait lui parler finalement : il s’apprêtait à lui avouer son addiction à la drogue… La jeune femme secoua la tête. *Tori, mais qu’est-ce que tu racontes enfin…*, c’était un pari, c’était évident. Théo avait été missionné par un de ses amis pour se ridiculiser devant elle pour gagner un stupide pari, c’était clair. Tant pis pour lui, après tout, mais elle était tout de même un peu déçue de lui. « Si tu as fait tout ça pour gagner un pari ou pour te moquer de moi ce n’est pas la peine…» dit-elle finalement, un peu contrariée. Qu’il lui fasse perdre son temps n’était pas grave en soi, mais qu’il se serve d’elle pour des bêtises, et par-dessus tout, qu’il la rende inquiète, c’était plus difficile à avaler. Théo était une personne qu'elle estimait beaucoup, en dépit de toutes les mauvaises langues qui le prenaient pour un idiot, et elle était un peu blessée qu'il agisse comme tel alors qu'elle s'inquiétait pour lui.  

Elle lâcha un imperceptible soupir de soulagement en le voyant retrouver un comportement normal, après les divers scénarios catastrophes qui lui avaient traversés l’esprit. Néanmoins, elle restait sceptique et légèrement agacée. Elle se surprit à espérer que son ami avait véritablement quelque chose d’important à lui dire et qu’il n’était pas là juste pour se moquer d’elle cinq minutes pour gagner une poignée de mornilles. Surtout si c’était pour ensuite continuer à l’éviter comme il l’avait fait ces dernières semaines… Mais il avait l’air sérieux et elle laissa ses sentiments de côté pour lui faire confiance. La Gryffondor culpabilisait d’avoir des pensées aussi égoïste alors qu’elle avait bien remarqué que son ami n’était vraiment pas dans son assiette. Tori quitta son air perplexe et ses sourcils froncés pour accorder à Théo un sourire discret qu’elle voulait rassurant tandis qu’elle s’asseyait à ses côtés. Tout à coup, elle commença à être nerveuse à son tour. Sans qu’elle s’en rende vraiment compte, elle avait commencé à triturer et à froisser le bas de sa robe se sorcier, le cœur battant. Il l’avait fait s’asseoir, c’était forcément grave… On ne fait pas s'asseoir quelqu'un pour des broutilles... et puis, elle n'avait jamais vu Théo aussi grave qu'en cet instant. La jeune femme retint son souffle, s'attendant au pire.  

« J’ai failli tuer Cleav… Jake.» Ça y est, il l’avait dit. Tori cessa de toucher à sa robe et resta un moment immobile. Elle n’était pas choquée, elle n’était pas en colère, elle n’était même pas vraiment surprise. En fait, elle essayait d’enregistrer l’information, de comprendre où son camarade voulait en venir. Pourtant il avait été parfaitement clair, un peu trop même, mais la seule réponse qu’elle trouva à apporter dans le vif de l’instant fut simplement : « comment ça? » Elle ne saisissait pas bien. Comment ça il avait failli tuer Jake ? Était-ce un cours qui avait dérapé ? Un cognard mal négocié au cours d’un accident de Quidditch ? Une école de magie peut-être pleine de dangers, il existait beaucoup de circonstances pouvant expliquer ce genre d’incident… Dans tous les cas, Théo paraissait véritablement se sentir coupable et Tori était affectée de le voir ainsi. Elle se rapprocha un peu et lui passa une main dans le dos. « Je vois bien que tu te sens coupable, mais les accidents arrivent tu sais, c’est comme ça. Dit-moi ce qui s’est passé, je suis sûre que tu n’as pas de raisons de t’en vouloir.»
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Théo Garner
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MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyDim 7 Déc 2014 - 15:02

Il s’était demandé cent fois comment Tori réagirait s’il venait à lui révéler ce qui lui pesait si lourdement sur la conscience. II s’était imaginé qu’elle réagirait sans doute au quart de tour et avait élaboré mille réactions possibles dans ce sens. Cela allait du simple hébétement au grand éclat de rire devant l’incongruité de l’information. Étonnamment, le poids des mots qu’il venait de lâcher ne semblèrent d’abord avoir eu aucun impact notoire. Théo aurait pu se sentir soulagé qu’elle demeure ainsi de marbre, mais en fait c’était plutôt le contraire. Ces quelques instants où le visage de la rouquine n’exprima pas le moindre reflet de sentiment furent des plus torturantes car elles laissaient planer l’incertitude sur la suite à venir. Or, l’incertitude était ce qu’il y avait de pire, car elle était toujours jointe à une attente oppressante.

Finalement, comme il s’y attendait, Tori lui demanda simplement des explications. C’est vrai qu’il n’avait pas joué la carte de la clarté sur ce coup-là, mais comment exprimer de façon limpide ce qu’on juge tout simplement indicible? Se repassant mentalement le film de « l’incident Cleaver » dans sa tête, Théo n’eut même pas conscience de la main de Tori dans son dos ni même du ton de sa voix qui s’était adouci. Tout ce qui lui importait désormais, c’était de lâcher ce qu’il avait sur la conscience à quelqu’un. Tout naturellement, ce quelqu’un aurait dû être Jace, Lorenzo ou encore Jessicayumi. Mais le rouge et or avait très vite compris que ce n’est pas à ses plus proches amis qu’il devait se confier. Il savait que ceux-ci, malgré la gravité de l’incident, ne pourraient que se ranger à ses côtés. Il les connaissait suffisamment pour savoir qu’ils lui trouveraient des circonstances atténuantes. Ils ne comprendraient pas forcément, mais, à n’en pas douter, ils l’excuseraient.

Avec Tori en revanche, tout était différent. Théo n’avait jamais bien saisi comment la personne la plus adorable de Poudlard et le gars le plus asocial du château pouvait s’être liés d’amitié, mais ses observations curieuses lui avaient fait en tout cas fait comprendre une chose essentielle : leur  amitié était spéciale. Jake était quelqu’un de profondément bourru et solitaire, cela transparaissait dans son regard, dans sa manière d’être, dans ses gestes. Seulement, quand il était avec Tori, il apparaissait soudainement beaucoup moins antipathique. Son regard s’adoucissait, sa silhouette semblait plus ouverte. Cela ne durait jamais bien longtemps, mais tout ceci montrait que la jeune fille devait être sans doute unique aux yeux du Serpentard. Et comme le contraire devait être également le cas, Tori aurait bien du mal à digérer ce qu’il s’apprêtait à lui révéler.

La voix éteinte et le regard rivé au sol, Théo se replongea enfin dans ces souvenirs qu’il avait tant tentés d’oublier durant toutes ces semaines.

« Je ne t’apprends rien quand je te dis que Jake et moi on n’a jamais pu s’encadrer. Et tu es bien placée pour savoir que ça dégénère vite quand on est trop longtemps ensemble. Seulement, j’aurais jamais imaginé que ça puisse déraper à ce point. Jamais… ».

Sa voix se brisa et, pendant quelques secondes, il fut incapable de continuer. Il avait l’impression d’avoir un poids énorme dans la gorge, une sorte de barrière invisible qui, à défaut de l’étouffer, était censée l’empêcher d’en dire davantage. Mais il ne pouvait pas se permettre de reculer. Plus maintenant. Il s’apprêtait à reprendre quand une silhouette animale dans son champ de vision attira son attention.

Sans réfléchir, Théo bondit aussitôt sur ses pieds et se précipita vers le chat siamois, campé à quelques mètres de lui. « Dégage sale bête ! ». Loin de paraître effrayé par les cris du jeune homme, l’animal resté immobile en  le toisant tranquillement. Théo aurait mis sa main à couper qu’un air de défi semblant planer au fond de ses yeux vairons. Jugeant qu’il était préférable de ne pas toucher l’animal sous peine de provoquer l’indignation de la rouquine, le garçon fixa l’animal d’un œil mauvais et se mit soudain à imiter les grognements d’un prédateur enragé. Visiblement, ses grondements semblaient plus ridicules qu’effrayants car ils n’eurent pas le moindre effet sur le félin. Au contraire, comme pour le narguer davantage, l’animal se coucha paresseusement sur le ventre en continuant de le sonder tranquillement.

Décidé coûte que coûte à le faire déguerpir, Théo recula de quelques pas en continuant son bruyant manège puis, sans prévenir, à la manière d’un taureau qui charge, se précipita à grand pas vers sa cible. En le voyant courir comme un dératé, le chat plissa les yeux puis, se remettant sur ses pattes, s’éloignant lentement en direction du parc. Il n’avait pas l’air véritablement effrayé, mais visiblement il devait avoir compris qu’il ne parviendrait pas à rester dans les parages. Même s’il détestait cet animal, Théo se dit une fois de plus que cet animal était très malin. C’est d’ailleurs pour ça qu’il ne le supportait plus.

« Je suis désolé Tori » dit Théo en reprenant sa place auprès d’elle.« Ne va pas croire que je gagne encore du temps, que je me moque de toi ou que je me décharge sur cette bête mais il fallait que ce chat s’éloigne. Il me fait flipper et je ne veux pas qu’il écoute ce que j’ai à te dire parce que….  ça a l’air vraiment idiot quand j’en parle à  voix haute mais… j’ai l’impression qu’il observe tout, qu’il comprend tout. Enfin bref, l’explication c’est que je crois que je suis simplement en train de devenir cinglé ces derniers temps. En fait, tout ne tourne plus très rond depuis ce qui s’est passé avec Jake…»

Fermant les yeux, Théo amorça alors son récit d’une voix éteinte.

« Ca s’est passé en février. Je venais d’entrer dans les toilettes et, manque de bol, Jake y était déjà. Il était pas du tout dans son assiette et moi j’étais survolté, de méchante humeur même. Du coup, sans personne aux alentours pour nous canaliser, on a vite commencé à se provoquer. Comme d’habitude tu me diras. Sauf que c’est allé trop loin et Jake m’a frappé. C’était jamais arrivé auparavant ça. Jusque-là, ça avait toujours été verbal entre nous, on avait jamais atteint ce stade de pure violence. Mais là, Jake était vraiment pas bien et j’aurais dû esquiver, laisser tomber. Sauf que je l’ai pas fait et, du coup, c’est arrivé. Et bien sûr, ça m’a mis dans une colère noire. Je sentais même pas la douleur du coup, tant ma haine était viscérale. J’arrivais plus à penser, à réfléchir. Tout mon être était dirigé vers une seule idée : le faire taire.  

Il avait parlé à la vitesse d’un Eclair de Feu, privant ainsi Tori de la possibilité de placer le moindre mot. La sentant bouger à ses côtés, il comprit qu’elle s’apprêtait à lui parler maintenant qu’il s’était arrêt, mais il coupa aussitôt toute tentative de sa part.

« Ne dis rien s’il te plait. Sinon, je vais être incapable d’aller jusqu’au bout. Et il faut que tu saches. Tout. »

Ouvrant les yeux, il lui jeta un regard et comprit qu’il pouvait continuer. Elle devait avoir du mal à se canaliser, mais il savait qu’elle ne la couperait pas. Tori était comme ça. Elle pouvait facilement faire passer les désirs des autres avant les siens.

« Alors, d’un coup, j’ai bondi sur Jake. La colère m’aveuglait et pendant quelques secondes c’est comme si j’avais perdu conscience. Je m’cherche pas d’excuses bien sûr, mais j’ai beau essayer, je me souviens plus de l’instant où je me suis jeté sur Jake pour l’étrangler. C’est comme si j’avais repris conscience au moment où, après être tombé, j’avais les mains sur sa gorge. Et c’est là que j’ai cru que je l’avais tué. Il bougeait pas tu vois. Ca a été un moment horrible. Indescriptible…. »

Frissonnant à ce souvenir, le rouge et or se mordilla les lèvres nerveusement.

« Et puis, le reste c’est comme un brouillard. J’ai réalisé d’un coup ce que j’avais failli faire et j’ai eu juste envie de me réfugier sous terre à tout jamais. Y a eu un long silence, puis Jake  est parti, comme ça. N’importe qui d’autre aurait voulu me tuer ou aurait couru chercher un professeur. Mais lui, il a rien fait. Rien du tout. Et il a rien dit. A personne. Et depuis lors on s’évite. Enfin, je l’évite. Je suis incapable de le regarder en face et encore moins d’aller lui parler. Pour lui dire quoi de toute façon ? Que je suis désolé. Il n’y a pas d’excuse à ce genre de choses. Et de toute façon, je doute fort qu’il ait envie de m’écouter. Pourtant, je voudrais vraiment lui dire que je suis désolé. Ca me hante. Ca me bouffe littéralement. Voilà, je ne sais plus quoi faire. Je me dis que la solution c’est peut-être tout simplement d’aller en parler à Mc Gonagall. Je préfère encore me faire renvoyer plutôt que de vivre avec ça sur la conscience. »

Il tourna son regard vers Tori. Il ne savait pas exactement ce que ses yeux exprimaient et, d’ailleurs, il sentait sa cage thoracique se comprimer violemment à l’idée de connaître le fond de sa pensée.
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Tori DeVitto
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MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyVen 16 Jan 2015 - 14:53

Tori détestait voir les gens souffrir, surtout lorsqu’il s’agissait de personnes chères à son cœur.  Voir Théo ainsi abattu, les épaules affaissées comme s’il portait le poids du monde sur son dos et le regard éteint rivé vers le sol lui nouait la gorge. Elle aurait souhaité pouvoir faire quelque chose de plus, mais à part prendre son mal en patience et attendre qu’il se livre de lui-même, elle était impuissante.

Sans crier garde, son camarade bondit soudainement sur ses pieds. La rouquine sursauta et eu un mouvement de recul, surprise, effarée, et franchement agacée que Théo trouve encore le moyen de se comporter comme un idiot alors qu’elle se faisait du souci pour lui. « Mais qu’est ce qui te prends enfin ? Laisse le tranquille ! » s’écria-t-elle en le voyant se précipiter sur un pauvre chat qui passait près d’eux et qui n’avait rien demandé à personne. Certes, ce n’était pas le plus beau ni le plus câlin des chats, mais ce n’était qu’un pauvre animal sans défense que son ami semblait avoir pris en grippe depuis que June l’avait ramené en début d’année. A chaque fois que cette pauvre bête montrait le bout de ses moustaches dans la salle commune, il était chassé comme un malpropre alors que tout ce qu’il demandait c’était un coussin où se rouler en boule et des bras pour ronronner au chaud. Tori avait horreur que l’on touche aux animaux, et elle prenait un malin plaisir à prendre ce chat sur ses genoux à chaque fois qu’elle en avait l’occasion, parce qu’elle savait que Théo et les autres n’iraient pas l’embêter jusque-là.

La jeune femme leva les yeux au ciel lorsque son camarade se mit à grogner et rugir de manière grotesque, mais lorsqu’il commença à faire mine de le charger, elle comprit qu’ils touchaient le fond. « Théo laisse-le, il ne va pas te manger tu sais ! » Elle était prête à se lever pour intervenir, mais le petit félin décida finalement de s’éloigner et le Gryffondor revint s’asseoir près d’elle. « Hm... Tu sais que je suis la première à penser que les animaux sont parfois plus malins que certaines personnes, mais je doute quand même que cette pauvre bête soit un espion du ministère ou encore moins le criminel qui rôde dans l’école…» répondit-elle avec un sourire un peu amusé. Tori reprit toutefois son sérieux alors que son ami paraissait enfin disposé à lui dire ce qu’il avait sur le cœur.

Elle l’écouta parler en silence, sans l’interrompre. Elle ne put néanmoins s’empêcher de froncer les sourcils lorsqu’il évoqua leurs petites provocations dans les toilettes. La Gryffondor les aimait tous les deux, mais parfois elle avait envie de les prendre par les épaules et de les secouer comme des pruniers en espérant que les bonnes connexions se fassent enfin dans leurs cerveaux de grands nigauds. Ses traits se froncèrent plus encore lorsqu’elle entendit que Jake l’avait frappé. Que ses deux amis s’insultent et se comportent comme des idiots à longueur de temps l'agaçait, mais elle ne cautionnait vraiment pas la violence. Elle voulut faire un commentaire mais Théo l’interrompit avant même qu’un  seul son  ne franchisse ses lèvres. La rouquine acquiesça silencieusement et l’invita à continuer d’un hochement de tête, craignant soudain pour la suite de l’histoire. Sans s’en rendre compte, presqu’inconsciemment, elle avait retiré sa main du dos de son camarade et l’avait reposée serrée sur ses genoux. Elle était nerveuse et ce récit prenait une tournure qui ne lui plaisait pas beaucoup.

Les mots tombèrent comme des pierres. Elle ne savait pas à quoi elle s’était attendue, mais certainement pas à ça. Elle ne savait même pas quoi dire, quoi répondre tant sa gorge s’était nouée. « Comment as-tu pu… ?» souffla-t-elle finalement avec une incompréhension teintée de colère en le dévisageant, les yeux remplis de larmes. Elle avait beau savoir que Jake allait bien, le simple fait de savoir qu’on ait pu lui faire du mal, le simple fait de l’imaginer couché sur le sol des toilettes lui tordait le cœur. La jeune femme ne savait pas quoi ressentir. Elle était en colère, elle était déçue aussi… Elle était soulagée que Théo se soit confié à elle, parce qu’au fond cela voulait bien dire qu’il s’en voulait et qu’il regrettait son geste, mais d’un autre côté la seule chose qui tournait dans sa tête c’était le fait qu’il avait failli tuer un autre élève et cette idée la révulsait. En outre, le fait qu’il se soit attaqué au Serpentard alors qu’il était mal en point la révoltait. Cela lui rappelait Maverick qui s’était attaqué à Sevan McAlister devant tout le monde alors qu’il n’était même pas en état de répondre, à croire que tout Poudlard avait décidé de régler ses comptes avec les Serpentard en profitant du fait qu’ils aient baissé leur garde pour pleurer l’une des leurs… Elle serra les poings, un brasier s’était allumé dans ses yeux bleus. « Comment as-tu pu t’en prendre à lui alors qu’il était au plus bas, qu’est-ce qui t’as pris ?! Tu voyais bien qu’il souffrait, ne pouvais-tu pas le laisser tranquille au moins une fois ?» Jake ne s’était jamais confiée à elle après ce qui était arrivé à Hana Jin Lee, mais il n’avait pas été difficile de comprendre ce qu’il ressentait. Quelque chose de sombre s’était abattu sur la maison de Salazar ces derniers temps, il aurait fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Aveugle, ou particulièrement lâche… songea-t-elle avec amertume sans quitter son ami du regard. Elle avait beau savoir qu’il s’en voulait, qu’il était rongé par la culpabilité, elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir d’avoir fait preuve d’autant de bassesse. Elle avait mis des espoirs dans Maverick, elle l’avait soutenu, et au final il avait fini par lui prouver qu’elle avait eu tort, mais c’était différent avec Théo. Maverick était un idiot alors que Théo était son ami, si elle était aussi déçue c’est parce qu’elle plaçait beaucoup d’estime en lui, et elle tombait de haut.

« Quand vas-tu grandir, quand allez-vous grandir tous les deux ?» s’exclama-t-elle en adressant également cette réflexion à Jake, même s’il n’était pas là pour l’entendre. « Dans deux mois vous serez officiellement considérés comme des adultes et on attendra de vous que vous vous comportiez comme tels ! Je ne supporte plus de vous voir vous battre, comment pouvez-vous en être encore là, à vous taper dessus comme des gosses après  sept ans ?! J'espère au moins que ça te servira de leçon et que tu apprendras à réfléchir avant d'agir et à laisser ton égo de côté de temps en temps !» Fulmina t-elle, les poings sur les hanches. Evidemment que ça allait dégénérer à un moment où un autre, ça leur pendait au nez depuis des années ! « Je veux bien croire que Jake n'est pas un enfant de chœur, mais toi je ne pensais pas quelqu'un de violent, où sont-ils le courage et le sens de la justice des Gryffondor?» Aussitôt eut elle prononcé ces derniers mots qu’elle les regretta aussitôt. Au final, elle faisait exactement pareil, elle s’emportait bêtement alors que son ami allait mal et qu’il avait trouvé le courage de lui dire la vérité. Mais elle était comme ça, toutes ces années à supporter de les entendre se disputer sans cesse et il avait suffi d’une étincelle pour qu’elle s’enflamme comme un feu de joie.

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MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyDim 15 Fév 2015 - 17:01

Si sa confidence lui avait apporté un étrange sentiment de délivrance, celui-ci fut de bien trop courte durée. Il lui suffit de capter les flammes de la colère qui venaient animer les yeux d’habitude si tranquilles de la rouquine pour avoir envie de se vautrer à des milliers de kilomètres sous terre. Il était persuadé de mériter toute cette rage à son encontre, mais il avait pourtant du mal à en assumer les ravages. Etre le point de mire des paroles glacées de Tori était pour lui une déchirure totale de son ego. Plus elle s’emportait, plus il sentait son être s’émietter sur place, comme si ce qu’il était n’avait plus aucune importance maintenant que la jeune fille mettait des mots sur ce qui jusque-là avait été indicible. Comme il aurait voulu en cet instant pouvoir se lever et s’extirper de cette atmosphère amère qui envahissait toutes les parcelles de son corps, de son cœur. Seulement, le regard et les  phrases de la Gryffondor le clouaient littéralement sur place et il n’avait d’autre issue que d’attendre. Attendre en implorant de ne plus avoir à entendre les mots meurtriers de l’être aimé. Drôle d’ironie que la vie. Alors même que Tori déchargeait toute son incompréhension et son amertume, le garçon mettait quand à lui du sens sur une autre réalité qu’il avait tentée de se dissimuler. En cet instant précis, il ne subissait pas simplement les foudres d’une amie. Il était indéniable qu’on était désormais au-delà de cela. Cela expliquait pourquoi les attaques de la Gryffondor l’impactaient à ce point. Cela justifiait pourquoi il était incapable d’affronter le regard de la jeune fille. Cela témoignait du fait qu’il se sentait aussi désemparé. Par le passé, il avait déjà eu à subir les remontrances et la déception de proches. A aucun moment pourtant il ne s’était senti comme ça. Avec Tori, tout était différent…

Elle avait cessé de parler et il releva enfin la tête, plus par respect que par véritable volonté. Il avait tenté de lutter et pourtant, à la voir là, à quelques dizaines de centimètres de lui, voilà qu’il se rendait compte qu’il n’avait pas réussi à résister. Foutue faiblesse ! Faiblesse n’avait jamais fait partie de son vocabulaire alors pourquoi ce mot semblait-il désormais lui coller à la peau depuis quelques semaines ?  « Je… » Il s’arrêta, ne sachant pas lui-même les mots qu’il avait eu l’intention de prononcer. Tori avait raison sur toute la ligne alors à quoi bon tenter de se justifier ? Il n’avait aucune réponse à apporter à toutes les questions qu’elle lui avait lancées en plein visage. A quoi bon de toute façon tenter de la convaincre qu’il n’était pas ce type minable si lui-même n'y croyait pas ? Quelques secondes chargées de lourdeur et d’attente passèrent durant lesquelles il l'observa, le cœur serré. Il avait déjà eu l’occasion de la voir en colère, mais jamais à ce point. Pourtant, malgré la fureur qui déformait légèrement ses traits, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était toujours aussi belle. Il fut un temps où il avait secrètement espéré pouvoir un jour conquérir le cœur de la rouquine, mais il savait désormais que cela n’arriverait jamais. Il ne le voulait pas. Ou plutôt, il ne le voulait plus. Tori était trop  bien pour lui. Il avait fallu que tout cela arrive pour qu’il le comprenne enfin. Et qu'il l’accepte.

A quelques mètres de là, il vit l’affreux matou de June qui se rapprochait à nouveau, comme pour mieux le narguer. Pourtant, cette fois, la scène le laissa complètement indifférent. Il n’en avait plus rien à faire de ce félin. Ni de personne d’autre d’ailleurs. Plus rien ne semblait avoir d’importance maintenant que la confidence était close ; maintenant que Tori le détestait. Une fois de plus, il lutta contre l’envie irrépressible de partir, mais il ne pouvait pas s’en aller sans avoir été au bout de son objectif. S’il était là, ce n’était pas pour apaiser sa mauvaise conscience, mais bien pour tenter de réparer ce qui pouvait l’être. Maintenant qu’elle savait, il doutait que la Gryffondor accepte de l’aider, mais au moins il aurait essayé. L’air las, il affronta une nouvelle fois son regard sauvage:

« J’ai pas d’explication. Je suis qu’un abruti, voilà tout. T’avais raison depuis le début, il y a une vraie force morale en Jake. Il avait toutes les cartes en main pour se venger, mais il ne l’a pas fait. Ca mérite le respect. »

Combien de fois Tori n’avait-elle pas essayé de lui ouvrir les yeux en tentant de lui faire comprendre que le Serpentard n’était pas aussi sombre que Théo le pensait. Durant toutes ces années, elle avait vraiment tenté de lui faire voir son ami Serpentard autrement, mais Théo n’avait rien daigné écouter. Alors, elle avait finalement laissé tomber, s’efforçant d’accepter passivement leur rivalité. Jusqu’à ce que ça aille trop loin et qu’elle soit obligée de choisir un camp. Maintenant qu’elle savait, il était en effet inconcevable qu’elle puisse encore être au milieu des deux.

« En revanche, tu t’es trompé sur moi. Ou plutôt, t’as mis du temps à réaliser qui j’étais vraiment. Mais comme on dit, ‘mieux vaut tard que jamais’. J’ai rien d’autre à te dire Tori. Ca servirait à rien de toute façon. J’ai juste quelque chose à te demander. Une seule chose et puis je te laisserai tranquille, promis. Vois ça comme une aide pour Jake, pas pour moi. »

La jeune fille devait sans doute le trouver culotté de solliciter son aide en pareille circonstance, mais elle était sa seule ressource. Elle était la seule de ses amis à connaître suffisamment Jake pour tenter de deviner ce qui serait le mieux pour lui. Au fond de lui, Théo savait qu’y avait de grandes probabilités qu’elle refuse de lui apporter un quelconque soutien sitôt qu’il lui aurait fait sa demande. Elle qui le regardait maintenant avec de nouvelles lunettes, des lunettes pleines de haine, devait n’avoir qu’une envie : en finir avec lui. Pourtant, malgré lui, il espérait de tout cœur qu’elle accepte de lui prodiguer ses quelques conseils. Sans cela, soit il retournerait à la case départ soit il risquerait de prendre une décision inappropriée.

«  J’aimerais que tu m’aides à trouver un moyen de dire à Jake à quel point je suis désolé. Si je vais le trouver, il refusera catégoriquement de m’écouter. Lui écrire une lettre reviendrait à faire preuve d’encore plus de lâcheté. Ces derniers jours, j’ai pensé à aller tout simplement trouver McGonagall pour tout lui expliquer. Je m’en fiche pas mal de ce qui peut m’arriver, mais est-ce la bonne chose pour Jake ? Il risque d’être convoqué… »

Les mains dans l’herbe, il arracha une pâquerette qui trainait à portée de mains et commença à l’effeuiller nerveusement. Durant ces quelques fractions d’attente, n’importe quel moyen était bon pour tenter de transférer la nervosité qu’il ressentait. De même, cela lui permettait de ne subir le regard d’acier de la lionne que par intermittence. Une feuille arrachée, un regard vers elle, une deuxième feuille arrachée, un nouveau regard et …..

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MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyDim 31 Mai 2015 - 20:52

Un silence pesant s’était installé entre les deux Gryffondor. Tori avait laissé s’exprimer toute sa colère sans même laisser la possibilité à Théo de l’interrompre et de se défendre. Maintenant qu’elle s’était tût, ni l’un ni l’autre ne disait mot. Théo releva finalement la tête, mais la rouquine détourna le regard. Comme à chaque fois qu’elle s’énervait, ses yeux bleus s’étaient remplis de larmes et elle ne voulait pas qu’il les voit. Elle détestait ça chez elle, cette fichue sensibilité à fleur de peau qui la submergeait à chaque fois qu’elle devait prendre des décisions difficiles et dire des mots durs. Chaque fois, elle avait l’impression de perdre sa crédibilité, comme si elle était incapable de défendre une cause et de se faire entendre sans être dépassée par ses émotions. Son ami décida finalement de briser le silence et de répondre et Tori le laissa parler sans rien dire, sans le couper, mais toujours sans trouver la force de le regarder. La gorge nouée par la colère, elle entreprit d’arracher nerveusement des petits brins d’herbe devant elle en écoutant Théo s’enfoncer plus bas que terre par ses propres mots.

Lorsqu’il eut terminé, la jeune femme laissa à nouveau le silence s’installer. Elle avait ravalé ses larmes et fixait désormais le lac qu’elle trouva beau sous le pâle soleil d’avril. C’était tellement dommage de se disputer au cours d’une si belle journée… La jeune femme n’aimait pas avoir ce poids dans le cœur et toutes ces pensées sombres dans la tête alors qu’elle aurait pu tout simplement apprécier la brise fraîche sur ses épaules nues et la présence de son ami à ses côtés. Pourtant ils en étaient là, aucun d’eux n’osant croiser le regard de l’autre, chacun encaissant silencieusement la culpabilité d’une colère qu’ils n’avaient pas su retenir. Tori cessa soudain d’arracher l’herbe et prit une inspiration avant de finalement se tourner vers Théo. « Écoutes, je n’aurai pas dû m’emporter, ça ne fait pas avancer les choses…» Elle ne put s’empêcher de détourner la tête à nouveau. Sa voix tremblait, elle était toujours énervée, et inévitablement Théo devait bien s’en rendre compte. Elle leva les yeux pour la seconde fois, mais préparée cette fois-ci à amorcer une discussion entre adultes, sans cris et sans heurts. « Je suis en colère… Non, en fait, je suis déçue.» La flamme dans son regard s’était apaisée, mais c’était pour être mieux remplacée par la déception et une certaine forme de tristesse. « Je suis déçue, parce que contrairement à ce que tu crois, tu es quelqu’un de bien. Sinon, ça ne te rongerai pas ça ce point.» De ça, au moins, elle en était certaine : Théo était dévoré par la culpabilité, et c’était bon signe. S’il culpabilisait cela voulait bien dire qu’il était conscient d’avoir franchi la ligne et d’avoir fait une erreur, la culpabilité c’est ce qui prouve qu’on a encore des valeurs et qu’on est prêt à affronter ses fautes et à les réparer.

Son visage se durcit soudain : « Théo Garner, tu es un imbécile.» Elle avait les sourcils froncés. « Mais je ne pense pas que ça soit sans espoir.» Elle tenta d’esquisser un sourire, de détendre l’atmosphère. Elle avait horreur de cette tension qui lui pesait sur les épaules et qui écrasait sa cage thoracique. Elle faisait toujours tout pour éviter les disputes, les cris, par sa patience, par sa douceur qu’elle forçait parfois, parce que ce n’est pas en criant qu’on dialogue et que sans dialogue on n’avance pas. Tori était connue pour sa tendresse mais également pour la vitesse à laquelle elle s’enflammait pour les causes qui lui tenaient à cœur. Sans doute était-ce pour cette raison qu’elle avait été répartie chez les Lions mais au fond d’elle elle détestait ça. Elle avait l’impression d’agiter les bras inutilement dans les airs et de dire des choses qui dépassaient sa pensée et qu’elle regrettait toujours ensuite, même lorsque c’était justifié. Théo avait l’air peiné et la rouquine ne pouvait s’empêcher de se demander si elle avait eu raison de s’emporter… Mais elle n’en pouvait plus de cette violence omniprésente, à croire que la seule façon de régler les problèmes dans ce château c’est en se tapant dessus, il fallait bien que quelqu’un sévisse…! Cette discussion avait beau lui tordre de cœur, la rouge et or savait qu’elle était inévitable et qu’il aurait bien fallu dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas à un moment où un autre. Mais ça ne rendait pas la détresse de Théo plus facile à regarder…

« Toi et Jake comptez parmi les personnes qui me sont le plus chères dans cette école.» Les traits de la jeune femme s’étaient détendus mais elle était on ne peut plus sérieuse. « Je serai dévastée si la moindre chose arrivait à l’un de vous. C’est pour ça que ça me révolte de vous voir vous battre, comme si la situation n’était pas assez tendue avec l’agresseur qui rôde, il faut en plus que vous vous mettiez en danger tous seuls !» Tori se rendit compte que son ton était remonté en flèche et qu’elle était sur le point de crier à nouveau et elle se tût aussitôt. Elle profita d’un nouveau silence pour tenter de calmer sa respiration et son envie de prendre son ami par les épaules et de le secouer comme un prunier en lui demandant : « pourquoi ?! ». Elle se retint et commença plutôt à réfléchir à la demande de Théo, comment y accéder…? Elle se demanda un instant si elle en avait seulement envie mais la réponse s’imposa d’elle-même : oui, elle en avait envie.

La jeune femme tendit soudain la main et la posa sur celle de Théo qui n’avait pas cessé d’effeuiller d’innocentes pâquerettes. Par ce geste, elle voulait lui faire comprendre que même si la colère parlait à sa place et que ses mots dépassaient sa pensée, elle était toujours son amie. « Je vais t’aider.» dit-elle seulement. « Je ne veux pas perdre ton amitié sur un coup de colère, c’est bien trop bête…» Elle prit un instant supplémentaire pour réfléchir. « Je vais parler à Jake, mais je ne promets pas qu’il m’écoute. Néanmoins je doute qu’il apprécie d’être confronté à McGonagall ou une autre autorité, ça devra se faire d’homme à homme.» Avec un peu de chance, si elle savait trouver les mots juste, peut-être que Jake l’écouterait, peut-être même qu’il serait prêt à pardonner ou au moins à laisser Théo s’expliquer et libérer sa conscience. Cela semblait difficile mais elle avait envie d’aider son ami et pour cette raison il fallait au moins qu’elle essaye.

« J’ai juste une requête, » Cette fois son ton était redevenu dur et grave. Elle n’était pas en colère, ce n’était même pas un réel reproche, elle n’était pas énervée, seulement triste et un peu blessée. « La prochaine fois que tu as un problème, s’il te plait vient m’en parler mais ne m’évite pas. Je ne sais pas si tu réalises à quel point c’est blessant d’avoir l’impression de ne plus exister…» Elle faillit ajouter « pour toi », mais ses mots moururent avant de franchir ses lèvres...
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Théo Garner
Théo Garner
EMPLOYE AU COMPTOIR DES AFFAMESAdmin charmeur
    EMPLOYE AU COMPTOIR DES AFFAMES
    Admin charmeur

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MESSAGES : 9749
[Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: obnubilé malgré lui par une indomptable rouquine
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 05/01/79, Londres
SANG: mêlé
[Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) Empty
MessageSujet: Re: [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) [Avril 97] Nobody’s perfect… (Tori) EmptyMer 8 Mar 2017 - 13:47

Pendant de longues minutes, chacun sembla ruminer ses pensées, n'osant sans doute troubler le lourd silence qui s'était installé depuis les dernières révélations. Si Théo se sentait plus léger depuis que tout était sorti, il n'était toujours pas capable d'affronter le regard de la jeune fille. Il ne faisait que lui jeter de rapides coups d'œil, guettant le moment où les brins d'herbe sur lequel elle s'acharnait ne seraient plus suffisants. Finalement, à sa grande surprise, elle se contenta de reprendre la parole, d'une voix étranglée mais bien plus posée. Le cœur du gryffondor se serra  lorsqu'elle évoqua sa déception. Il avait craint sa colère, mais ce n'était pas aussi terrible à assumer que la désillusion qu'il percevait maintenant chez elle. Tous ses efforts pour tenter de ne jamais la décevoir, pour lui montrer son meilleur côté se voyaient désormais réduits à néant à cause de quelques secondes fatidiques.

Juste un instant d'égarement, de folie? Ou peut-être pas… Finalement, il se voilait la face. Tout ceci aurait pu être évité il y a bien longtemps. Cette foutue animosité contre Cleaver était tellement vieillotte qu'il ne savait plus très bien situer quand elle avait véritablement commencé. La seule certitude était qu'il avait laissé s'envenimer les choses pour des raisons futiles. Ce maudit Serpentard avait beau puer la vanité et l'arrogance de tout son être, il ne méritait pour autant pas cet accès de haine qui, année après année, était devenu de plus en plus tenace, de plus en plus fort. Au point de l'amener à faire quelque chose dont il ne se serait jamais cru capable jusque-là.  

Tori avait bien raison, il n'était qu'un imbécile. Un imbécile qui devait se trouver au pied du mur pour enfin oser se remettre en question. Mais, tout n'était peut-être pas perdu en fin de compte. A travers les paroles de la jolie rouquine, renaissait soudain un espoir qu'il pensait vain. Si Tori pensait qu'il était quelqu'un de bien, alors peut-être trouverait-il bien le moyen de se racheter. Bon, la gryffondor était l'une des personnes les plus tolérantes et les plus adorables qu'il connaissait au monde, mais qu'importe, il se fiait à son jugement. Il n'avait de toute façon que ce maigre roseau auquel se raccrocher pour vaincre cette tempête. Ce maigre roseau et cette main qu'elle lui tendait soudain.

« Merci Tori. Quel que soit le résultat de cette discussion, je veux vraiment que tu saches que je te suis reconnaissant pour ça. Pour tout en fait… Mais je t'écoute, quelle est cette requête? »

« La prochaine fois que tu as un problème, s’il te plait vient m’en parler mais ne m’évite pas. Je ne sais pas si tu réalises à quel point c’est blessant d’avoir l’impression de ne plus exister…»

Hochant la tête, il effectua une petite pression sur la main de Tori qu'il n'avait toujours pas lâchée. Par ce petit geste anodin, il aurait aimé lui faire comprendre qu'elle était bien plus présente pour lui qu'elle ne se l'imaginait. Mais il n'en dit rien, se contentant de lui adresser un sourire timide.

« Promis. »

Pendant un long moment, ils restèrent ainsi, silencieux, pensifs. Chacun était sans doute en train de ressasser la conversation qui venait d'avoir lieu. C'était une conversation que Théo aurait souhaité ne jamais avoir, mais, maintenant que c'était terminé, il était rassuré de la tournure des événements. Une fois de plus, Tori avait démontré qu'elle était une amie exceptionnelle. Puis, finalement, ils furent tous deux extirpés de leurs pensées par la voix stridente d'un camarade de maison.

« Hé vous deux, qu'est-ce que vous faites encore là? Je meurs de faim, moi. Vous vous magnez ou quoi? »

Levant les yeux au ciel, le rouge et or soupira et se releva prestement.

« On arrive, on arrive. Y a pas l'feu quand même! »

La vie semblait reprendre un cours normal. Du moins en apparence…

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