10 Septembre 1997 - L'heure est aux rêves, aux utopiques [Elyas]
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Sujet: 10 Septembre 1997 - L'heure est aux rêves, aux utopiques [Elyas] Ven 19 Aoû 2016 - 18:20
Des pas résonnaient dans les couloirs presque déserts. Les mines étaient grises, graves et inquiètes. Si les plus âgés parvenaient à masquer leurs émotions, ce n’était pas le cas des plus jeunes. Il n’était pas rare de croiser un grand frère rassurant sa petite sœur, tentant d’étouffer ses sanglots avant que les Carrow n’arrivent. Ethan regarda un groupe de Nuncabouc passer devant lui, les yeux rivés sur le sol. Il ne détourna pas le regard, non pas par une quelconque arrogance, mais parce qu’il ne voulait pas se comporter différemment avec ces élèves qu’il côtoyait depuis plusieurs années. Le plan des Mangemorts semblaient bien fonctionner, depuis que les nés-moldus avaient rejoint la maison Nuncabouc, la plus part des élèves semblaient les éviter, craignant les représailles. Ils se contentaient de détourner les yeux après un regard d’excuse.
Au fils de ses pas, les voix se taisaient. On lui lançait un regard de biais, méfiant. On louchait sur l’étoile argentée qui brillait sur sa poitrine et qui soulignait la froideur de ses yeux. Il était un Serpentard. Préfet en chef qui plus est. On le soupçonnait d’espionner pour le compte des Carrow. Mais Ethan s’en fichait, tout ça n’était qu’une couverture. Bientôt la gazette sortirait, et chacun pourrait y lire le fond de sa pensée. Beaucoup s’arrêterait à l’apparence, sans gratter la première couche. Peu d’élève serait assez intelligents pour lire entre les lignes, pour se rendre compte qu’il évitait habillement la question pour mettre les élèves en garde. Il était devenu les yeux et les oreilles de Poudlard, la moindre petite information était bonne à prendre. Le Serpentard était devenu obsédé à l’idée de se venger de tout ça. Il pensait sans cesse au moyen de leur faire payer, un jour ou l’autre. Pour la première fois de sa vie il se lançait corps et âme pour défendre ses droits et ses convictions. Des dizaines d’idées prenaient forme dans son esprit tordu, toutes plus folles les unes que les autres. Elles étaient, pour la plus part, irréalisables, mais un étrange sentiment de satisfaction le gagnait lorsqu’il y pensait. Ses rêves utopiques le rongeaient lentement. Pour la première fois de sa vie, Ethan Farrell n’était plus focalisé sur sa popularité, sur les soirées ou sur les filles.
L’heure du diner avait déjà sonné, et plus personne n’osait trainer dans les couloirs. Une silhouette qu’il connaissait bien attira alors son attention devant les escaliers ouest. Il devait probablement attendre que les marches ne cessent d’en faire qu’à leur tête pour descendre. Aussi silencieux d’une ombre, Ethan se porta à sa hauteur, et s’appuya contre une colonne de marbre. Ses yeux bleus se baissèrent sur le vide devant lui, ou apparaissait en contre bas un amas de couloirs et d’escaliers qui pivotaient en tous sens. Gamin, cette vue l’avait épouvanté, et avait même réussi à lui donner le vertige. Aujourd’hui il savait qu’il ne risquait pas de tomber dans le vide, puisque de puissants sortilèges de sécurité avaient été jetés pour éviter aux élèves une mort aussi stupide.
Le Serpentard quitta finalement des yeux le spectacle qui se déroulait sous ses pieds, pour regarder Elyas. Il ne l’avait pas revu depuis juin dernier, et ne l’avait aperçu que furtivement depuis la rentrée. Un demi-sourire étira enfin ses lèvres. Ça y était, il était en septième et dernière année. Et Elyas entamait sa cinquième année. Le temps était passé à une vitesse folle. Il observa son camarade, constatant qu’il avait encore pris quelques centimètres durant l’été. Ethan avait toujours cru que Elyas lui succèderai à Poudlard. Qu’il deviendrait comme lui. Mais il avait tracé son propre chemin, et il même si une partie de lui refusait de l’admettre, il doutait de plus en plus de lui. Si Ethan pouvait se vanter de faire partie de ses proches amis, il ne pouvait s’empêcher de penser que Elyas lui cachait quelque chose. Pas à lui personnellement, mais au monde en général. En fait, une sorte de mystère l’entourait, comme si une ombre se cachait en lui. Elle était imperceptible, n’apparaissait dans son regard que le temps d’un battement de cils, avant de disparaître. C’est pourquoi même deux ans après, Ethan n’arrivait toujours pas à lui faire pleinement confiance.
FLASH BACK
Ethan referma dernière lui la porte, et balaya du regard la Salle commune de Serpentard. Il était heureux d’être enfin revenu au château. L’été lui avait semblé interminable. Par réflexe, des têtes se redressèrent pour le regarder entrer, avant de retourner à leur occupation. Certaines demoiselles le regardèrent avec plus d’insistance, avant de détourner les yeux en cachant leur sourire. Bien entendu, les filles de Serpentard n’étaient pas du genre à glousser, mais elles ne pouvaient l’ignorer totalement. Déjà plus grand que la plus part de ses camarades, le vert et argent avait encore grandi. Ses traits enfantins avaient définitivement disparus, laissant place à un visage fin de jeune homme. Ses cheveux étaient un peu plus longs, et ses yeux clairs tranchaient de façon troublante avec sa peau bronzée par le soleil d’été. Un insigne de préfet flambant neuf était épinglé sur sa poitrine, mettant en avant son nouveau statut. À tout juste quinze ans, Ethan avait la sensation que la vie lui souriait, et que rien de l’empêcherait jamais de parvenir à ses fins. Le Serpentard pénétra dans son dortoir pour récupérer ses affaires de potion, il lui restait peu de temps avant le diner, et il souhaitait terminer au plus vite son devoir pour Rogue. Assis sur son lit, son chat le fixait de ses yeux couleurs or, comme s’il pouvait disparaître à tout moment. Lui aussi semblait ravi d’être de retour au château, la vie à Londres était bien trop ennuyante, et se contenter du jardin familial ne sciait guère au bengal.
Ses affaires en main, Ethan quitta les cachots pour rejoindre la salle de potion, mise à la disposition des élèves. Comme d’habitude à cette heure-ci, elle était déserte, ou presque. Seul un élève se tenait derrière son chaudron qui bouillonnait lentement. Son uniforme était le même que le sien, vert et argenté. Il devait avoir douze ou treize ans. Ethan le connaissait de vue, son attitude plutôt solitaire ayant quelque peu attiré son attention. Si sa mémoire était bonne, il s’appelait Elyas. Le Serpentard le salua d’un hochement de tête et alluma un feu d’un coup de baguette avant d’y placer son chaudron. En attendant que l’eau ne boue, il sortit ses ingrédients qu’il disposa devant lui avec une précision chirurgicale. Il jetait parfois un coup d’œil au jeune Serpentard pour juger son niveau en potion. Il lui semblait que celle qu’il préparait était au programme de troisième année. Surpris, Ethan remarqua que Elyas était relativement discret. Il préparait sa potion en silence, avec des gestes précis, sans une once d’hésitation ou de maladresse. Il dégageait quelque chose de peu commun. Son apparence était celle d’un gamin, mais il semblait bien plus mature que ceux de son âge, comme s’il on lui avait dérobé son enfance pour l’obliger à grandir. Son visage aurait pu être la définition exacte de l’indifférence. Il n’y avait aucune expression, aucun sentiment. Rien. Ethan s’en amusa, ce genre de comportement, il ne le connaissait que trop bien. Un quelque chose dans Elyas lui faisait penser à lui-même.
- Filtre de confusion ? Demanda Ethan et désignant la potion que le Serpentard préparait.
La curiosité le poussait à engager la discussion, comme s'il voulait se prouver qu'ils n'avaient rien en commun. En réalité, Ethan détestait être face à un miroir, qui lui renvoyait un reflet sa condition. C'était comme si Elyas lui rappelait qu'il avait également ses secrets, que personne au château ne devaient apprendre. Des secrets qu'il avait enfoui, décidé d'ignorer pour avancer.
FIN DU FLASH BACK
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Sujet: Re: 10 Septembre 1997 - L'heure est aux rêves, aux utopiques [Elyas] Sam 20 Aoû 2016 - 22:10
[10 sept 97] - L'heure est aux rêves, aux utopiques...
feat. Ethan
Voilà maintenant quelques jours qu'Elyas était de retour à Poudlard. L'ambiance en général ne s'était pas amélioré, bien au contraire, elle s'était assombri. On avait l'impression que la fin du monde avait été annoncé, certains se pavanaient en sachant qu'ils survivraient et s'en sortiraient sans aucun problème et les autres baissaient la tête tels des condamnés à mort comme si leur vie n'avait plus aucun sens ni but. Mais bon, Elyas essayait de passer au-dessus de ça tout en se décidant sur ce qu'il allai faire et ses actions à venir. Il aiderai secrètement les membres des autres maisons en particulier ceux de la nouvelle lorsque des occasions se présenteraient. Du moins, s'il pouvait le faire discrètement sans se faire démasquer, il avait d'ailleurs déjà plusieurs idées en tête. Il y avait tellement de choses à faire... Continuer à s’entraîner en secret, s’améliorer dans son possible don qui lui serai fort utile, réfléchir à quelques plans et projets connus de lui seul et garder un œil sur son meilleur ami Tim qui risquait de sombrer s'il ne veillait pas au grain. Non, définitivement, le serpentard allai avoir peu de temps pour lui en dehors du club d'art et de la nuit.
La journée passa rapidement et l'heure du dîner avait désormais sonné. Cependant, Elyas n'avait pas particulièrement faim. Dans le pire des cas, il avait des sucreries qu'il avait achetés lorsqu'il avait pris le Poudlard Express dans sa chambre si jamais son ventre se manifestait dans la soirée voir la nuit selon l'heure où se coucherai le jeune homme. Il avait donc de quoi manger. Il se disait qu'il s'était passé de nombreuses choses depuis son arrivée ici et il savait que jusqu'à son départ, il vivrait encore beaucoup de choses improbables ou étranges, c'était Poudlard quoi. Tyr, sa chouette effraie, se posa tranquillement sur son épaule alors qu'il marchait d'un pas calme et silencieux. Il se posta un instant près d'une fenêtre et caressa lentement son familier tout en lui donnant quelques friandises spécial rapace de sa poche. Il en gardait toujours un paquet ou deux avec lui au cas où Tyr lui rendait visite dans la journée comme à cet instant. Après avoir passé quelques minutes en sa compagnie, il ouvrit la fenêtre pour que son compagnon puisse partir et rejoindre les nombreux arbres composant la forêt. Ce dernier lui mordilla gentiment l'oreille avant de prendre son envol en hululant doucement alors que la nuit commençait à pointer le bout de son nez. Tyr n'aimait pas la compagnie des autres chouettes ou hiboux de la volière alors il se terrait dans un trou d'arbre de la forêt interdite. Il revenait ensuite dans la nuit dans la chambre du serpentard pour lui tenir compagnie et parfois dormir la journée à l'intérieur quand le temps était plutôt mauvais.
Elyas se dirigea ensuite en direction des escaliers pour descendre et rentrer dans le dortoir des serpentards, sa maison. En arrivant juste devant il s’arrêta. Les fameux escaliers magiques de Poudlard n'en faisaient qu'à leur tête. Peut-être un moyen pour le château de montrer son mécontentement et sa colère face à tout ce qui survenait en son sein... Il observa le manège de ces derniers et attendit patiemment que ceux-ci se calment un minimum avant de pouvoir les emprunter. L'adolescent tenait à sa vie même si des sortilèges évitaient aux élèves de mourir dans d'atroces souffrances et de finir en bouilli ou en lasagne au sol selon la chute. Elyas entendit des pas lui étant familier derrière lui dans le couloir, il savait qui avançait. Mais il ne se retourna pas et n'esquissa aucun mouvement montrant qu'il avait entendu la personne se stopper non loin de lui. Le silence reprit quelques instants ses droits avant que la voix d'Ethan ne se fasse entendre. Le cinquième année détourna son regard du spectacle qu'offrait les escaliers et le posa sur son vis à vis qui se trouvait avachi avec une certaine élégance contre une colonne en marbre.
« Hey Ethan » salua Elyas « Comme d'habitude, mon père, des lectures et les achats scolaires en Août et toi ? »
Le visage et les yeux autrefois impassibles et inexpressifs laissèrent place à une esquisse de sourire chez lui et un léger pétillement dans ses pupilles montrant à la fois son soulagement et son contentement de voir Ethan bien vivant. Ethan semblait, de son côté, s'en sortir sans trop de difficultés en ce début d'année bien qu'une sorte d'aura de forte résolution et de volonté quelque peu hors norme chez lui semblait l'entouré et ressortait avec puissance. Il semblerai que celui-ci avait également eu beaucoup de temps de réflexion. Il se rappelait encore de sa rencontre avec lui... Enfin, plutôt de leur première véritable approche l'un l'autre.
Flash Black
Voilà maintenant trois ans que le petit garçon était entré à Pourlard. Avec le temps, il avait appris pas mal de choses et changeait d'une certaine façon sa manière de voir les choses et le monde. Il était très heureux d'avoir pu comprendre tout cela en entrant dans cet établissement et à en déduire beaucoup de faits. Il avait toujours du mal à se socialiser avec les autres membres de sa maison mais, ce n'était pas comme s'il le voulait et cherchait leur compagnie finalement. Plus il se tiendrai à distance, mieux il se porterai et il pourrait ainsi se concentrer pleinement sur ce qui était réellement important et de valeur. Pour ce début de troisième année en ses lieux, Elyas avait décidé de louper le repas pour pouvoir s’entraîner à bien exécuter le philtre de confusion dans la salle de potion pour l'évaluation à venir. Il y allai toujours à cette heure ci pour être plus sûr de ne rencontrer personne dans la pièce. Jusqu'à présent, il avait toujours pu faire ses petites affaires solitaires sans personne et sans aucun bruit pour le perturber dans ses exercices. Il avait installé avec un ordre méthodique toutes ses affaires de potion et il avait cherché les ingrédients dont il avait besoin pour commencer la préparation. Après quelques minutes, commençant à effectuer sa concoction, quelqu'un entra également dans la salle ce qui agaça légèrement le serpentard. Mais, il décida d’ignorer cette présence non-désirée et se concentra pleinement sur la composition dans son chaudron.
Les gestes d'Elyas se faisaient très rapidement plus assurés et minutieux alors qu'il prêtait une forte attention à sa réalisation. Il voulait qu'elle soit parfaite et sans défaut pour être prêt demain à l'affronter en cours de potion. Il faut dire qu'elle était quelque peu difficile pour des élèves de leur niveau mais, au moins, il y avait de la difficulté et cela rendait Elyas plus heureux lorsqu'il réussissait et que ses efforts étaient récompensés. Aux vues de l'avancement du philtre de confusion, le garçon allai peut-être avoir le temps de lire quelques bouquins et de passer un peu de temps avec Hermès avant d'aller se coucher. Son visage était lisse et vierge de toutes expressions ou de toutes émotions telle une statue de pierre. Ses mouvements étaient fluides, déterminés et bien maîtrisés. Elyas arriva à retenir la surprise de traverser ses traits lorsque la personne présente dans la salle l'interrogea sur le contenu de son chaudron. Quelqu'un lui adressait la parole, c'était assez surprenant surtout que le jeune homme devant lui faisait également partie de sa maison. Après quelques secondes de réflexion, Elyas hocha la tête pour approuver la remarque de l'autre serpentard reportant ensuite son attention sur sa potion. Hors de question qu'il ne la rate, il marquait même sur les parchemins à sa droite des informations et des déductions complémentaires pouvant l'aider le jour J. Ainsi, certains venaient aussi ici pour s'avancer, comme lui, peut-être que rien n'était perdu pour les camarades composant sa maison.
« Et vous ? » Déclara après un petit temps Elyas d'une voix neutre, ne jetant qu'un bref regard sur son interlocuteur avant de surveiller avec une grande vigilance sa potion.
Elyas avait décidé de faire un petit effort pour entretenir la conversation. Après tout, le préfet de ce qu'il pouvait en voir par rapport à l'insigne sur son vêtement semblait être quelqu’un d'intelligent et de cultivé. Il pourrait être intéressant de discuté avec lui, les autres enfants de son âge ne s'intéressant pas au même sujet de discussion qu'Elyas. Sûrement parce qu'il était moins avancé sur certains plans allez savoir ou peut-être qu'il avançait trop vite. En tout cas, il pouvait éventuellement trouver quelqu'un de sympathique en l'adolescent non loin.
Sujet: Re: 10 Septembre 1997 - L'heure est aux rêves, aux utopiques [Elyas] Jeu 5 Jan 2017 - 22:41
Le château semblait avoir changé durant ses derniers mois. Les tableaux chuchotaient en regardant les élèves avec pitié, les armures se tenaient plus droites que jamais, comme si un simple relâchement leur vaudrait de se faire expulser, et les fantômes n’osaient plus plaisanter. Le regard d’Ethan lui-même avait changé. Il ne se pavanait plus dans le château avec son air détaché et arrogant. Pour la première fois il faisait attention aux autres, et s’étonnait devant le nombre de visage qu’il n’avait jamais vu. Ou plutôt auxquels il n’avait jamais fait attention. Les premières années lui semblaient terriblement jeunes, et particulièrement petits. Et surtout, ils étaient terrifiés. Comme début à Poudlard, ils n’auraient pas pu faire pire. Le vert et argent ne se souciait plus du regard des autres, ni même de sa propre apparence. Il fuyait son reflet autant que possible, inconsciemment. Les dernières traces de la bataille de la tour d’astronomie s’étaient envolées, mais tout ça n’avait plus d’importance aux yeux d’Ethan. Il pouvait encore sentir la caresse légère du doigt de Charlotte le long de sa mâchoire, qui lui assurait que sa cicatrice se voyait à peine. Deux mois plus tôt il en faisant toute une maladie, aujourd’hui le complexe avait laissé place à une profonde indifférence.
Tout lui semblait fade et lointain. Bien souvent, il devait faire un effort de concentration lorsqu’on lui parlait, pour ne pas perdre le fil de la conversation. La rentrée avait été brutale. Déjà dix jours que le Serpentard se retrouvait plongé dans le bruit et la foule, et il avait du mal à retrouver sa place. Les journées c’étaient enchainées, toutes longues et interminables. Alors qu’il ne rêvait que de tranquillité. Maintenant qu’il se trouvait entre les murs du château, il regrettait de ne pas avoir fui. Peut-être aurait-il dû ressortir sa vieille tente et partir à l’aventure à travers le pays avec Owen, Sevan, Absynthe, Jena et tous ceux qui auraient bien voulu le suivre. Mais au fond de lui, il se sentait incapable de quitter tout ça. C’était chez lui ici, c’était au château qu’il avait grandi, et il lui restait un an avant de se lancer dans la vie active. Son avenir était plus flou que jamais. Il n’avait plus aucune envie de travailler au ministère, car alors sa vie serait entièrement contrôlée, et tomberait entre les mains du Seigneur des Ténèbres. À Poudlard, il bénéficiait encore d’une certaine liberté, dans la mesure où il n’était pas surveillé. Du moins il savait que les Carrow avaient tendance à faire confiance plus facilement aux Serpentard. Néanmoins il devait rester prudent. Après tout, il été proche de certains né-moldus, et sa petite amie avait été l’une d’entre eux. Ethan ne savait pas vraiment comment qualifier Charlotte à présent. À ses yeux, elle n’était pas une ex, mais il était tout de même célibataire malgré lui. Il ne voulait pas l’appeler ainsi. Mais il ne pouvait pas non plus parler de petite amie. Alors c’était simplement Charlotte.
- Plutôt pas mal. Mais ma mère commence à me prendre la tête sur ce que je vais pouvoir faire après Poudlard.
Ethan leva les yeux au ciel, et un soupir agacé s’échappa de ses lèvres. Il préférait rester vague, et se plaindre de sa mère, comme la plus part des adolescents. Il échangea un sourire désolé avec Elyas, qui signifiait clairement qu’il comprenait ce qu’il vivait avec son père. Il ne connaissait pas tous les détails, mais il savait que son géniteur était dur, et intransigeant. Un autre point qui les avait rapproché. Ils avaient passé de longues heures à se plaindre respectivement de leur père et de leur mère, aussi le sujet était-il facile à aborder. Ethan profitait clairement de cette porte de sortie pour ne pas trop s’étaler sur ses vacances catastrophiques. Néanmoins une pointe de remord lui serrait l’estomac. Depuis la mort de Charlotte, il se sentait proche de sa mère pour la première fois de sa vie. Elle l’avait soigné, soutenu et c’était inquiétée. C’était étrange comme nouvelle situation, et Ethan ne savait pas comment réagir. Il était mal à l’aise, mais il était troublé, touché. Il ne pouvait pas rester de marbre. Même son frère Aaron semblait avoir renoncé à lui mener la vie dure. Pour une fois la maison des Farell était calme et silencieuse.
- Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ? Demanda Ethan en parlant de son père. Il te met encore la pression pour tes BUSE ?
Les BUSES, les ASPICS, les cours. Cette vie qu’ils menaient entre les murs du château n’était qu’une mascarade. Comment la vie pouvait-elle continuer comme si de rien n’était, alors qu’au dehors c’était le chaos ?
FLASH BACK
Le silence était presque parfait, seulement troublé par les clapotis de l’eau qui bouillait. Ethan baissa l’intensité de la flamme, jusqu’à ce que l’eau soit à la température exacte. On ne rigolait pas avec les filtres de paix. Une mauvaise préparation, et celui qui la boirait tomberait dans un sommeil profond, voir irréversible. Il disposa trois feuilles séchées d’Armoise dans son mortier et entreprit de les réduire méticuleusement en poussière. La réponse d’Elyas lui arracha un sourire amusé. C’était la troisième fois qu’un élève plus jeune le vouvoyait, et une part de lui en était flattée. Après tout n’était-ce pas une forme de respect ? Le vert et argent leva les yeux vers le troisième année, qui demeurait aussi neutre que possible. C’était quelque peu déroutant à son âge. Mais il restait un Serpentard, et il n’était pas rare que ceux de sa maison soient… Différents. Il avait déjà entendu parler d’un phénomène qui se passait parfois avec le Choixpeau, lorsque celui-ci hésitait entre deux maisons pour un élève. On appelait ça le syndrome du choix flou. Si Ethan se sentait à sa place à Serpentard, il s’était déjà posé la question de savoir s’il aurait pu intégrer une autre maison. Certainement pas Serdaigle. Il était loin d’être bête, mais il n’était pas du genre à passer sa vie le nez dans les livres, ni à faire la course aux bonnes notes. Quant à la sagesse, ce n’était pas pour lui. Il était bien trop égoïste. Ses choix étaient seulement orientés par ses propres besoins. Il serait probablement mort d’ennui s’il avait rejoint Poufsouffle et leur monde de boursoufflet. Quant à Gryffondor, il en avait assez de voir ses élèves se prendre pour des rois. Courage et force, ça n’était pas pour lui. Il n’était pas spécialement lâche, ni particulièrement hardi. Et il préférait mille fois la ruse à la force.
La décision du choixpeau n’avait pas pris bien longtemps, et Ethan n’en avait pas été étonné. Déjà tout petit Aaron et Jason, tous deux à Gryffondor, lui disaient qu’il atterrirait à Serpentard, comme si c’était une insulte. Sa mère pinçait alors les lèvres sans faire de commentaire. Si à l’époque ça l’avait agacé, aujourd’hui il était fier de sa maison. Et il avait réussi. Lui, qui avait été traité comme un pestiféré durant les dix premières années de sa naissance, avait fini par s’imposer. Il n’était pas resté dans l’ombre de ses frères, ne s’était pas renfermé sur lui-même comme n’importe quel enfant aurait pu le faire à son âge. Malgré le comportement de sa famille à son égard, il était resté fier. Fier et désireux de faire ses preuves. Il avait décidé qu’il n’était pas fait pour suivre aveugler et subir. Il était né pour diriger. Ses ambitions le poussaient toujours plus haut. Il aimait être au centre de l’attention, et surtout qu’on le connaisse. Son rôle de préfet lui allait donc merveilleusement bien. Il n’avait que quinze ans, et déjà il se sentait l’âme d’un conquérant. C’étaient là les rêves d’un adolescent, à des années lumières de la guerre…
- Filtre de paix, lâcha Ethan avec un sourire. Et tu peux me tutoyer, je ne suis pas si vieux.
Ethan retira une pincée de poudre de corne de bicorne de la balance, puis en ajouta quelques grains minutieusement, jusqu’à obtenir le dosage précis. Il le mit ensuite dans un récipient en verre et entreprit de faire la même chose avec chacun des ingrédients, les préparant un à un, et les rangeant dans l’ordre donné par la recette. Le Serpentard avait toujours était perfectionniste et minutieux dans ce qu’il entreprenait. Il aimait tout contrôler et faire face aux imprévus. C’était la raison pour laquelle il était si doué en potion.
- Tu es en troisième année, c’est ça ?
Bon d’accord il l’avouait, il essayait de déstabiliser Elyas en lui parlant. De creuser un peu. De voir ce qu’il avait dans le ventre. Peut-être par ennui, pour se divertir. Ou peut-être qu’il était réellement intéressé. Il n’avait pas encore décidé.
FIN DU FLASH BACK
Spoiler:
Milles excuses pour ce retard
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Sujet: Re: 10 Septembre 1997 - L'heure est aux rêves, aux utopiques [Elyas]
10 Septembre 1997 - L'heure est aux rêves, aux utopiques [Elyas]