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[Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant

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MessageSujet: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyVen 20 Jan 2017 - 14:25

Le temps suivait son cours à Poudlard. Les cours se succédaient les uns aux autres, puis les journées, et les semaines. La nuit tombait de plus en plus tôt et contre le froid apparaissaient bonnets et écharpes. Bientôt, une fine couche blanche viendrait recouvrir le parc et donnerait au chateau des allures de contes féériques.

Ce n'était pas pour tout de suite. Ce soir-là, l'air était humide et il pleuvait sur des kilomètres à la ronde. Pataugeant dans le sol boueux, on pouvait voir une masse d'élève remontant maladroitement des serres vers le chateau, maculés de terre de la tête au pied. Même au chaud entre les murs des salles communes, on croisait ça et là des élèves toussotants et éternuants, et une Madame Pomfresh distribuant des potions revigorantes à tour de bras.

Alvy n'était pas malade : et pour cause, on voyait tout juste ses yeux dépasser de son énorme écharpe, et hors de question de retirer ses gants en dehors des salles de cours. Pourtant, elle faisait la queue devant l'infirmerie, pour avoir droit elle aussi à quelques gouttes de la précieuse potion revigorante. On aurait pu la croire malade. Les yeux rouges et tremblante de tous ses membres, elle s'attirait les regards inquiets des autre élèves.

En réalité, elle bouillonait de rage.

- Voilà pour vous, Mlle Hopkins, buvez bien tout, lui ordonna Mme Pomfresh en lui tendant un verre fumant. Quelle idée, une retenue aussi longue dans les cachots, par ce temps, marmonna-t-elle en se retournant.

Alvy manqua de s'étrangler en buvant son verre, et se mit à tousser et crachoter pour reprendre son souffle. "Je vous y verrai, moi! J'ai rien demandé hein !" aurait-elle crié si elle avait cessé de s'étrangler, mais elle se contenta de lancer un regard noir à tous les spectateurs de la scène, avant de tourner les talons avec hargne.

La fillette n'avait pas tout à fait tord: ce n'était pas vraiment de sa faute si elle avait prit une retenue. C'était la première fois de sa vie et ça la rendait folle: elle, la fillette sage et bonne élève! Mais les Carrow en avaient décidé autrement, et, en toute injustice, avait décidé que son comportement méritait une retenue! C'était insensé! La colère lui brouillait la vue. Elle faisait tout pour ne pas revivre une énième fois la scène dans sa tête, non, elle ne voulait plus y penser, c'était tellement... injuste.

Elle arriva comme une furie dans le cachot où allait avoir lieu ses interminables heures de retenue. Elle pouvait sans peine entendre des gémissements venir d'un peu plus loin dans le couloir. Alvy n'était pas la pire lotie. Elle se retrouvait là, mais, à cause d'elle, une petite Nuncabouc était aussi punie au même moment, un peu plus loin. Cela ne l'aidait pas à se calmer.

Elle retira son manteau et le posa dans un coin. Il ne ferait que la gêner, et la potion revigorante lui réchauffait l'estomac pour le moment. Il n'y avait personne d'autre dans le cachot, seulement un tonneau remplit de... de tripes, des intestins et autres viscères peu râgoutants qui arrachèrent une grimace de dégoûts à Alvy. Elle n'avait décemment PAS mérité ça. Elle fit le tour du cachot à la recherche d'instruction et tomba sur une pile de seaux étiquetés.

- "Reins", "Estomacs", "intestins",... lut-elle en gémissant.

Cela n'aurait su être plus clair. Elle ramassa les seaux et, trainant les pieds et maugréant dans sa barbe, s'assit sur l'un des deux tabourets qui l'attendait autour du tonneau. La soirée promettait d'être très longue. Après avoir enfilé des gants de protections, elle entreprit de plonger rageusement la main dans le tas encore chaud.
A peine avait-elle saisi son premier organe qu'un bruit venant de la porte la fit bondir de sa chaise, et, sans réfléchir, elle lanca avec force son boyau visqueux en direction du bruit en poussant un "Kyaaaaaaa!!!" tout à fait remarquable.

Cela n'aurait pu être pire si cela avait été l'un des Carrow. Mais la petite silhouette qui se tenait dans l'embrasure de la porte n'aurait pu être une Mangemort.
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Andrée de Kerimel
Andrée de Kerimel
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyVen 20 Jan 2017 - 15:10


« C’est complètement injuste ! »
 
Le cri d’Andrée résonna dans les couloirs mais personne ne lui répondit. Il était admis depuis longtemps – et cela, James le lui avait bien expliqué – que si les tableaux étaient doués de parole et d’une conscience presque certaine, ils possédaient néanmoins un sens de l’humour douteux et adoraient profiter des déboires des élèves qui passaient devant eux. Et en l’occurrence c’était une petite paysanne qui, loin de la candeur qu’on aurait pu attendre d’elle, suivait avec avidité les poussées de colère de la fillette.
 
« Comment… comment est-ce que ça a pu arriver ? » Elle donna un coup de pied dans le vide mais vacilla et se rattrapa de justesse. Elle retint un nouveau hurlement et lança son regard le plus noir au tableau, qui eut la décence de faire semblant de dormir. « Je vais me faire tuer… »

Andrée avait pourtant tout fait pour ne pas se faire remarquer. En fait, elle y avait mis tellement d’application qu’elle avait occulté tout le reste. Que les autres élèves l’oublient, que les professeurs ne laissent pas leurs yeux traîner sur elle, c’était son but depuis la rentrée. Se faire discrète, se faire oublier, et vivre sa scolarité recluse mais sans ennuis. Évidemment, il avait fallu qu’il en soit autrement.
 
Un groupe de Gryffondor apparut à l’angle du couloir et Andrée retint les insultes qui lui vinrent à la bouche alors même qu’elles ne leur étaient pas destinées. Elle se colla contre le mur et attendit qu’ils empruntent les escaliers derrière elle pour reprendre sa route.  
 
Les cachots étaient sombres et presque suintant d’humidité. Il faisait froid et on glissait facilement. Était-ce réellement de sa faute si Peeves, dans sa grande ingéniosité, avait décidé de faire ses petites farces malveillantes au moment où elle passait ? Était-ce juste si le frère Carrow avait trébuché sur cette peau de banane alors qu’elle était juste à côté ? Était-ce obligatoirement elle qui l’avait laissée traîner là alors que l’esprit frappeur s’enfuyait en riant comme un forcené ?
 
Elle en avait la nausée. Elle entendait encore la voix nasillarde du professeur. Miss de Kerimel, j’en attendais beaucoup plus de vous, peut-être que quelques heures de colle vous remettront les idées en place.
 
La lourde porte de la salle de Potion était fermée mais du mouvement filtrait de l’intérieur. Quelqu’un était déjà présent et visiblement, son humeur n’était pas au beau fixe. Des bruits de succion abominables se firent entendre et un gémissement dégoûté lui répondit. Andrée fut prise d’un doute affreux – est-ce que c’était bien là qu’elle devait se rendre ? Si elle n’allait pas à sa retenu, même pour un motif aussi absurde que s’être trompée de salle, les Carrow l’auraient définitivement dans leur collimateur.
 
Elle se décida à pousser la porte et une odeur insupportable lui emplit aussitôt les narines. Quelqu’un cria juste devant elle ; elle eut tout juste le temps de faire un pas dans la salle qu’un objet gluant et non-identifié lui atterrit sur la poitrine. Figée, Andrée ne réagit pas quand la chose tomba mollement par terre. Le professeur qu’elle s’attendait à voir ressemblait beaucoup trop à une élève. La fillette, à moitié campée sur ses deux jambes, ressemblait à l’une de ces Première Année de Serdaigle qu’elle avait déjà eu l’occasion de croiser dans quelques cours.
 
« Je… » Les mots manquèrent à Andrée et elle fit un pas. Elle écrasa sans la voir la chose mais ne s’en préoccupa pas. « Je suis en retenue ici. Enfin, je crois. » Elle promena son regard dans la salle. La fille avait rassemblé plusieurs seaux autour d’un chaudron et ses mains gantées étaient déjà couvertes de liquide visqueux.
 
Prudemment, elle se laissa tomber sur le tabouret inoccupé et fit mine de se pencher sur la bassine pleine d’organes – elle eut un frisson en réalisant qu’elle s’en était pris un en pleine poitrine. Sans un mots, elle commença à trier les viscères en retenant du mieux qu’elle put les haut-le-cœur qui la saisissaient régulièrement. Elle fit de son mieux pour ne pas dévisager l’autre fille et se répéta du mieux qu’elle put son mantra.
 
Rester discrète, ne pas se faire remarquer, ne pas s’attirer d’ennuis, ne pas parler.





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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyVen 20 Jan 2017 - 23:52

Le coeur battant a tout rompre, Alvy mit plusieurs secondes a réaliser ce qu'elle venait de faire et la chance qu'elle avait. Elle n'osait même pas imaginer ce qui lui serait arrivé si la victime de son magnifique lancer de boyau avait été un professeur. Au lieu de ça, c'était une fillette d'à peu près son âge qui avait eu l'incommensurable chance de se prendre un ovni en plein sur la poitrine. Alvy n'avait jamais vu cette élève - ou du moins elle ne s'en souvenait pas.

- Je... Je suis en retenue ici. Enfin, je crois, déclara finalement la nouvelle venue.

Alvy soupira. Elle n'avait pas prévu d'être accompagnée dans sa misérable tâche, et, à cet instant précis, il lui semblait inconcevable de ne pas pouvoir ruminer toute seule le temps que durerait sa punition. Finalement, se dit-elle, elle aurait du prendre le temps de viser la tête, cela lui aurait peut-être épargné cette souffrance supplémentaire. Elle n'était pas d'humeur à faire la causette. Elle regarda la Serpentard s'approcher du tonneau, et se mettre à l'oeuvre. Elle était bien plus calme et efficace qu'Alvy, mais la fillette ne l'aurait admis pour rien au monde.

Elle se dirigea vers la porte et le petit tas gluant que formait le rein qu'elle avait utilisé comme projectile un peu plus tôt. Elle s’apprêtait à le ramasser, mais soudain prise d'une impulsion, elle donna un grand coup de pied dedans. Il glissa ridiculement sur le sol quelques mètres plus loin. Elle eut un sourire navré pour elle-même, mais se sentait un tout petit peu mieux.

- Je ne savais pas qu'il y aurait quelqu'un d'autre.

On sentait la déception dans le ton d'Alvy. Comme si trier des organes encore chaud, visqueux et puants l'enchantait au point de vouloir le faire seule, et longtemps. Mais elle avait épuisé son stock de "rebelle-attitue" pour le moment, et s'approcha du tonneau en fronçant le nez. Ses cheveux lui tombaient dans les yeux et elle regretta de ne pas les avoir attachés avant. Mais cela ne l'empêchait pas de fixer sa voisine. La petite fille était toute brune, et avait un visage doux et discret. Elle avait semblé extrêmement concentrée pendant quelques instants, comme si elle essayait de se rappeler quelque chose. Cela lui donnait un air sérieux. Elle était bien plus fine qu'Alvy, et un peu plus petite. Sauvageonne comme elle était, Alvy n'aurait probablement eu aucun mal à lui plonger la tête dans la bassine morbide. L'idée fit tressaillir la commissure de ses lèvres lorsqu'elle remplaça l'innocente première année par la fratrie Carrow.

- S'ils ne se pointent pas je ne vois pas pourquoi on resterait bêtement là. J'ai aucune raison d'être collée et il caille ici, marmonna-t-elle.

Elle plongea les mains dans le cambouis. " On ferait mieux de se répartir les tâches. Occupe toi de ces seaux là." dit-elle en lui balançant deux des seaux d'un coup de pied habile. Elle ne tenait pas non plus à tuer sa coéquipière.

- Pourquoi tu es collée ? finit-elle par lâcher. Tu sais combien de temps on doit rester ? C'est quoi ton nom ?

Son ton un peu sec n'était guère engageant. Ce n'était pas le genre d'Alvy; mais la soirée était mauvaise. Ses sourcils froncés et sa gestuelle nerveuse laissait transparaître son agitation. C'était pire que lorsqu'elle ne savait pas répondre à une question ou qu'elle avait une mauvaise note.
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Andrée de Kerimel
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptySam 21 Jan 2017 - 11:46


Andrée regarda sa compagne d’infortune balancer du pied l’organe qu’elle lui avait lancé et se retint de lever les yeux au ciel. La gamine avait l’air d’être d’une puérilité insupportable et son comportement infantile l’agaçait déjà. Ne pouvait-elle pas se mettre au travail rapidement, tout comme elle ? Pensait-elle réellement qu’elle-même était ravie d’avoir écopé de cette tâche ingrate ?
 
« Je ne savais pas qu’il y aurait quelqu’un d’autre », fit-elle d’un ton désolé. Moi non plus, et je m’en serais bien passée, surtout pour tomber sur quelqu’un comme toi, se retint de lancer Andrée d’un ton méchant. Pourtant, elle ne dit rien. Elle n’était pas quelqu’un qui envenimait les choses si elle n’y était pas obligée et en cet instant, le faire ne lui apporterait vraiment rien de bon, à part peut-être un semblant de satisfaction éphémère. À la place, elle grommela quelque chose d’inintelligible, mais la Serdaigle traîna tellement des pieds en regagnant leur plan de travail qu’elle ne l’entendit sans doute pas.
 
Toujours concentrée sur ses boyaux et appliquée à ne pas lever les yeux, Andrée n’eut pas l’occasion de déchiffrer l’expression de sa camarade mais elle devait valoir des millions. Le soupir qu’elle lâcha lui sembla suffisamment évocateur. « S’ils ne se pointent pas, je ne vois pas pourquoi on resterait bêtement là. J’ai aucune raison d’être collée et il caille aussi.
 
- Tu pourrais te taire et travailler ? », siffla Andrée entre ses dents. L’autre n’eut pas vraiment de réaction et elle se demanda brièvement si elle était sourde ou simplement bête.
 
Elle se remit enfin à la tâche et la Serpentard ferma les yeux de frustration. Un peu plus vite, un peu plus vite, tu peux le faire idiote. Elle serra tellement les mains que le rein qu’elle broyait menaça de lui exploser au visage. « On ferait mieux de se répartir les tâches. » Sans blague. « Occupe-toi de ces seaux-là. » Andrée faillit l’envoyer sur les roses mais se retint juste à temps. Le fait qu’une imbécile lui donne des ordres alors qu’elle-même n’avait pas fait grand-chose depuis le début n’était en soit vraiment pas très grave. Il n’était pas nécessaire du tout d’en faire un drame et se taire restait définitivement la meilleure solution.
 
Elles travaillèrent en silence pendant cinq bonnes minutes. L’atmosphère était un peu pesante et seulement perturbée par les bruits de succion qu’émettaient les organes quand elles les extrayaient du tonneau.
 
« Pourquoi tu es collée ? », demanda l’autre brusquement, et Andrée sursauta presque et faillit lâcher son estomac. « Tu sais combien de temps on doit rester ? C’est quoi ton nom ? » Pire que la sècheresse du ton, c’était sans doute le fait que la Serdaigle de décolle pas son regard du tas de viscères qui énerva Andrée. Elle lui lança un regard noir, le premier de la soirée, et remarqua enfin l’expression crispée de la fillette. Son nez retroussé était plissé et sa bouche tordue en une moue mécontente, et ses gestes brutaux semblaient vouloir matraquer les tripes qu’elle attrapait.
 
Andrée n’estima pas indispensable de répondre et reporta son attention sur ce qu’elle faisait. Cela sembla frustrer encore plus l’autre fillette et elle retint un sourire mesquin s’étirer sur son visage.
 
La porte s’ouvrit à la volée alors qu’elle se mordillait toujours les lèvres et Carrow mâle entra d’un pas conquérant. Ses traits s’affaissèrent immédiatement et elle fit mine de se composer une expression respectueuse.
 
« Vous êtes toutes les deux ici, bien », fit le professeur d’une voix méchante. « Je vois que vous avez compris le but de votre présence ici. Vous n’êtes peut-être pas si bêtes après tout. » Il fronça les sourcils en suivant la traînée visqueuse qu’avait laissé le rein que la Serdaigle avait lancé et Andrée la maudit de toute ses forces de ne pas l’avoir ramassé – même si, en réalité, elle n’avait pas pu. D’après ce qu’elle avait pu voir, il était coincé quelque part sous l’armoire des ingrédients. Ça puerait la mort pendant des semaines, mais ça n’était pas le plus gros de ses problèmes dans l’immédiat. Elle sentit la fillette à ses côtés se tendre et elle espéra sincèrement que Carrow ne remarquerait pas leur attitude crispée – ou qu’il la mettrait sur le compte de la peur qu’il leur inspirait. Les yeux du Mangemort se détournèrent finalement de la trace luisante et revinrent se poser sur les deux élèves. « Vous », il désigna la Serdaigle, « vous resterez jusqu’à la toute fin, je veux que vous nettoyiez le tonneau quand vous aurez fini. Miss de Kerimel, vous pourrez partir à vingt-deux heures. Ne vous avisez pas à sortir plus tôt parce que les dortoirs sont gardés et le Hall est surveillé. 
 
- Oui, professeur », souffla Andrée, mais il était déjà parti en claquant sa cape. Le claquement de la porte qui claque résonna un instant dans l’ambiance glacée du cachot puis ce fut le silence.
 
Cette fois, Andrée ne put retenir un petit ricanement en pensant qu’elle pourrait partir beaucoup plutôt que la Serdaigle. De joie, elle jeta presque son morceau de boyau dans le seau et se rejeta en arrière. « Je m’appelle Andrée », dit-elle d’une voix presque avenante et toute frémissante de contentement. « Et toi ? »
 
Un sourire mutin éclaira son visage et elle se remit au travail avec enthousiasme.



Dernière édition par Andrée L. de Kerimel le Mer 25 Jan 2017 - 23:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyMar 24 Jan 2017 - 13:50

La Serpentard ne réagissait pas, et Alvy renonça vite à attendre une réponse de sa part, trop concentrée à insulfer toute son amertume dans ses gestes raides. Toutes sortes de pensées se bousculaient dans sa tête, sans queue ni tête. Elle n'aurait su dire depuis combien de temps elles travaillaient - quelques secondes ou bien des heures ? - lorsque la porte s'ouvrit à la volée sur son pire cauchemar. Alvy se raidit brusquement, blanche comme un aspirine. Aucun boyau ne vola à travers la pièce cette fois là.

- Vous êtes toutes les deux ici, bien, fit Carrow frère d'une voix méchante. Je vois que vous avez compris le but de votre présence ici. Vous n’êtes peut-être pas si bêtes après tout.

Le regard du professeur tomba sur les traces de son combat contre le rein et Alvy se raidit encore plus - si c'était possible. Elle jeta un coup d'oeil insistant à sa camarade, se jurant intérieurement de la tuer si elle disait quoi que ce soit. L'expression respectueuse qui flottait sur son visage lui donnait envie de vomir. Si Alvy avait eu un grain de jugeote à cet instant-là, elle aurait sans doute réalisé que c'était la chose la plus intelligente à faire.

- Vous, Alvy sursauta, vous resterez jusqu’à la toute fin, je veux que vous nettoyiez le tonneau quand vous aurez fini. Miss de Kerimel, vous pourrez partir à vingt-deux heures. Ne vous avisez pas à sortir plus tôt parce que les dortoirs sont gardés et le Hall est surveillé.

Alvy entendit à peine sa voisine couiner un petit "Oui, professeur". Ses oreilles bourdonnaient de rage. Ils communiquaient par la pensée ou quoi ?! La Serpentard lui avait-elle fait comprendre par un moyen ou par un autre que c'était elle qui avait sali le sol du cachot ? Peut-être était-elle une Mangemort, et ils avaient communiqué grâce à la Marque des Ténèbres ? Elle avait entendu pleins de terribles histoires dessus, qui lui revenaient brusquement en mémoire, s'entortillant dans tous les sens pour créer des scénarios tous aussi abérants les uns que les autres. Ce ne fut que quand elle commença à s'imaginer que tout cela n'était qu'un complot monté par le ministère pour pousser son père à dévoiler les secrets de la famille en maltraitant sa fille qu'elle se rendit compte à quel point c'était ridicule.

Elle entreprit de reprendre sa respiration. C'était à peine si elle avait bougé le petit doigt depuis que Carrow était entré dans la salle. Le monde recommença à tourner pour Alvy. Son regard tomba sur la Serpentard, qui semblait tout à coup rayonner de bonne humeur.

- Je m’appelle Andrée, et toi ? s'exclama-t-elle, avec une excitation palpable.

"Andrée". La petite Serdaigle grava son nom dans sa mémoire. Elle la regarda se remettre au travail avec enthousiasme.

- Tu ne devrais pas être si contente de toi, il n'y a aucune fierté à être bien traité par ces.... ces gens. Mais bien sur tu es à Serpentard, vous êtes les petits rois maintenant, hein. C'est si amusant de se servir des autres et de se reposer sur papa-maman, cracha-t-elle. Je m'appelle Alvy, et moi je ferais ce travail ingrat jusqu'au bout, car moi je ne lèche les bottes de personne!

Elle retint une remarque stupide du genre "Bidochon" et plongea à nouveau les mains dans le tonneau en accélérant le mouvement tant bien que mal, les joues encore rouge de colère. Elle ne voyait aucun moyen de retourner le sort contre Andrée. Il lui serait impossible de partir avant elle. Même en y mettant toutes ses forces, elle serait bien incapable de terminer de vider et nettoyer le tonneau avant 22 heures. Et la laisser travailler seule ne lui apporterait rien. De plus, la Serdaigle avait beau retourner son cerveau dans tous les sens, elle ne connaissait aucun sort lui permettant d'accélerer la tâche. C'était terriblement frustrant.

Quelque part dans son esprit mijotait un plan pour mettre sa camarade en tord. Elle survola discrètement la pièce du regard. Des chaudrons, des bocaux, des tableaux vides, une horloge, des piles de livres... elle avait trouvé ce qu'il lui fallait. Il ne lui restait plus qu'à utiliser discrètement sa baguette.
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyMer 25 Jan 2017 - 23:23


Plus jeune, la vie d'Andrée avait été un calvaire. C’était à ce jour son plus gros traumatisme et, si elle n’était sûre que d’une chose, c’était que cela restait sa plus grande obsession et sans doute la plus grande peur de sa vie. Que cela recommence, que cela revienne. Qu’à nouveau elle se fasse écraser sous la masse insupportable des railleries des gens de son âge, des gens plus vieux aussi, parfois même des gens plus jeune – après tout qui aurait peur d’une pauvre gamine en pleurs au détour d’un couloir ?
 
Oh, non, ils n’avaient pas peur. Personne n’avait jamais peur. Il fallait la ridiculiser, cette élève minable et pitoyable, il fallait la briser jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien – plus rien. Les mots la clouèrent au sol sans état d’âme et leurs piques assassines lui écorchèrent les oreilles. Son âme encore innocente se souilla au rythme de la pluie d’insulte qui l’écrasait sous sa violence. Combien de fois Sally, le vieil elfe de sa maman, l’avait retrouvée avachie aux portes de l’école alors que tout le monde avait déjà déserté ? Combien de fois ne l’avait-elle pas attendue des heures alors qu’elle tentait de se calmer dans les toilettes désertes ? Combien de fois n’avait-elle pas fait semblant de ne pas voir les larmes qui coulaient et les bleus qui parfois marbraient sa peau pâle ?
 
Andrée avait vécu l’enfer pendant la petite école et le souvenir qu’elle en gardait était impérissable.
 
La petite Serdaigle à côté d’elle semblait bouillonner alors qu’Andrée se remettait joyeusement à la tâche. « Tu ne devrais pas être si contente de toi. Il n’y a aucune fierté à être bien traitée par ces… ces gens. » Son ton était si venimeux, si furieux, si noir aussi, qu’Andrée s’en voulut presque de l’avoir provoquée. Les mots qu’elle tentait difficilement de refouler devant ses petits amis de l’école primaire lui revinrent en mémoire et elle secoua la tête en essayant de se défaire de son sentiment de culpabilité naissant. À la place, elle tenta de garder son petit sourire victorieux mais elle devinait facilement qu’il s’était crispé. « Mais bien sûr, tu es à Serpentard, vous êtes les petits rois maintenant, hein. C’est si amusant de se servir des autres et de se reposer sur papa-maman. » Nouvelle vague désagréable de honte accompagnée d’une pointe à peine discernable de colère. Etait-ce vraiment sa faute si sa mère était issue de l’aristocratie française ? « Je m’appelle Alvy, et moi je ferai ce travail ingrat jusqu’au bout, car moi je ne lèche les bottes de personne ! »
 
Pour un peu Andrée se serait attendue à ce qu’Alvy éclate en sanglots et elle se trémoussa sur sa chaise, mal-à-l’aise, bien appliquée à extraire son organe du grand tonneau.
 
Les images lui revinrent par bribes alors qu’elle pétrissait joyeusement les boyaux qu’elle devait trier.
 
Une petite fille est assise sur le banc, un ours en peluche fermement serré entre ses bras. Sa patte est déchiquetée et elle vomit de la mousse. L’une de ses deux oreilles ne tient plus qu’à un fil et il lui manque un œil. La petite fille pleure en silence mais on ne voit vraiment pas ses épaules tressauter ; en fait, elle a tellement bien appris à se cacher qu’il est impossible de deviner sa détresse si l’on ne repère pas les traînées brillantes sur ses joues.
 
Une petite fille, la même en fait, qui traîne les pieds en sortant d’un terrain de football. Une marre d’élève se déploie devant elle mais elle ne cherche pas à les rejoindre. Ses habits sont encrassés de terre humide, ses cheveux partent dans tous les sens, des feuilles parsèment ses joues collantes. Ses yeux sont brillants et ses poings serrés. Personne ne vient la voir, personne ne s’en occupe. Elle donne l’impression de vouloir tuer la terre entière.
 
La petite fille se tient devant un tableau noir avec des craies de toutes les couleurs dans sa rainure. Elle tente de réciter une poésie mais les regards méchants et les commentaires cruels la déstabilisent. Quelqu’un lève la main, il demande à jeter son mouchoir. Il se lève monte sur l’estrade, se dirige droit vers la fillette. Il la pousse, oups, elle perd l’équilibre, et tombe à la renverse, elle ne se rattrape pas, elle finit dans la poubelle. Son regard appelle à l’aide mais elle ne dit rien. Ses bras retombent, sa tête se baisse, elle reste là et ne réagit pas.
 
Pourquoi sa maman a-t-elle voulu qu’elle continue l’école chez les Moldus, ces bêtes sanguinaires ?
 
Elle n’y fit pas attention ; il n’était pas rare que dans les moments d’extrême fatigue, son esprit se mette à divaguer et ravive ses cauchemars les plus intimes alors même qu’elle était éveillée. Généralement, cela passait au bout de quelques minutes. Elle passa sur le fait qu’elle n’était pas fatiguée mais plutôt dans un état d’extrême euphorie.
 
Sa joie retomba rapidement alors que son enfance continuait de défiler devant ses yeux. Ses yeux la piquèrent mais elle fit de son mieux pour le cacher, comme lorsqu’elle était petite.
 
À côté d’elle, Alvy semblait mettre toute son énergie dans sa tâche ingrate, comme si elle espérait terminer avant vingt-deux heures pour qu’elle n’ait pas à finir toute seule. C’était peine perdue, mais il était toujours possible d’essayer. Le sourire amer d’Andrée voulait tout dire et ce fut avec une moue à demi coupable qu’elle se remit elle aussi au travail. Elle concentra toute son attention sur ses mains sales, comme si cela pouvait l’aider à oublier ses visions.
 
Seule au milieu de la cour de récréation, une petite fille fait bravement face aux regards hostiles de ses congénères. Ses doigts sont rouges d’écorchures et son visage blême de colère. « Qu’est-ce que vous regardez ? », semblent hurler ses yeux noirs, mais rien ne sort de sa bouche et elle se contente de les meurtrir de son regard. Puis un garçon s’avance. Il dit quelque chose, colère, jalousie, peur, personne ne sait, et tout le monde fait demi-tour, tout le monde abandonne la pauvre petite fille à son sort. Elle, c’est l’exclue de sa société, c’est l’anormalité dans leur normalité.
 
Il fallait vite qu’elle trouve une distraction. Quelque chose qui ferait dériver ses pensées au loin, quelque chose qui lui ferait oublier ses traumatismes et ses démons, quelque chose qui lui ferait oublier à quel point elle était petite et insignifiante face aux autres. « Je n’ai pas demandé à naître dans ma famille, tu sais », lâcha-t-elle finalement même si la conversation n’était plus du tout d’actualité. « Je veux dire, peut-être que les Carrow m’ont avantagée parce que je suis à Serpentard, ou peut-être qu’ils l’ont fait parce que je fais partie des Kerimel, mais ce n’est pas quelque chose dont je pense avoir le droit d’être fière, tu vois ? » Andrée leva discrètement les yeux et soupira. Elle n’était vraiment pas sûre qu’Alvy soit en mesure de comprendre ce qu’elle racontait – elle était présentement en train de parcourir la salle d’un regard intéressé qui n’avait sans aucun doute rien à voir avec ce qu’elle était en train de dire.
 
Une petite fille est assise dans un coin, les genoux remontés contre sa poitrine. Un gâteau tourne dans sa main et elle le fixe sans appétit. Une bande de fillettes de son âge s’approche d’elle avec un sourire malveillant. Même si la petite fille n’est pas voyante, elle sait déjà ce qui va arriver : bientôt, les trois garces vont lui parler, vont se moquer, vont lui voler son gâteau même et elle, elle ne pourra rien faire, parce que qui croira une pauvre chose isolée à laquelle personne ne fait attention ? C’est sa parole contre la leur, et comme toujours, elle sait d’avance laquelle aura le dessus – alors à quoi bon résister ?
 
Andrée sentit les tremblements se répandre dans tout son corps et elle se concentra très fort pour les arrêter. Ce n’était pas vraiment le moment de perdre le contrôle ; elle était collée avec une insupportable Serdaigle qui avait le culot de ne même pas l’écouter, alors il fallait qu’elle soit forte. « Enfin bref », elle serra un peu trop fort un estomac, « je ne sais pas si ça t’intéresse vraiment, mais j’ai jamais demandé aux Carrow d’être cléments avec moi. » Et comme Alvy avait été un peu blessante juste avant, elle décida de l’être un peu également. « C’est sans doute parce que ta tête ne leur est pas revenue. Après tout, qui pourrait leur en vouloir pour ça ? »



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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyJeu 26 Jan 2017 - 13:56

Les deux fillettes travaillaient dans le silence. Alvy ne prêtait aucune attention au sourire désormais crispé de sa camarade, inconsciente des tourments qui s'étaient emparés d'elle.

- Je n’ai pas demandé à naître dans ma famille, tu sais ...

Mais Alvy n'écoutait que d'une oreille, concentrée sur sa petite vengeance, lançant furtivement des coups d'oeil à la pendule.

- Je veux dire, peut-être que les Carrow m’ont avantagée parce que je suis à Serpentard, ou peut-être qu’ils l’ont fait parce que je fais partie des Kerimel, mais ce n’est pas quelque chose dont je pense avoir le droit d’être fière, tu vois ?

Alvy se pencha distraitement pour ramasser un morceau gluant qui lui avait échappé des mains. L'air de rien, elle s'empara de sa baguette et la pointa sur le mur du fond, celui chargé de décoration morbide en tout genre, en marmonnant. Rien ne sembla changer à première vue, mais le petit sourire satisfait d'Alvy montrait qu'elle avait réussi son tour. Elle se redressa tout naturellement et reprit sa tâche ingrate, le coeur battant. L'heure tournait. L'horloge du mur du fond semblait faire passer le temps plus vite. "Vivement 22 heures" ricana intérieurement la fillette.

- Enfin bref, reprit Andrée, réalisant visiblement qu'Alvy ne percutait pas du tout ce qu'elle venait de dire. Je ne sais pas si ça t’intéresse vraiment, mais j’ai jamais demandé aux Carrow d’être cléments avec moi.

La petite Serdaigle se rendit compte alors que sa camarade lui parlait - et non plus du ton fier qu'elle avait prit pour se réjouir de son bon traitement, un peu plus tôt. Son visage ne semblait plus exprimer aucune joie. C'était plutôt de la.. douleur ? De la culpabilité ? Alvy l'observa en silence. Elle n'était pas sure de bien comprendre comment Andrée en était arrivée à s'expliquer, et se força à se remémorer ce qu'elle avait dit juste avant. La Serpy ne semblait pas si méprisante en fin de compte. En fait, elle devait simplement être contente de partir plus tôt. Content d'être débarassée plus tôt de l'humeur massacrante d'Alvy. La petite Serdaigle se mordit la lèvre. Elle se sentait un peu bête de s'être mise en colère comme ça. Ce n'était pas la faute d'Andrée si elles étaient là toutes les deux.

- C’est sans doute parce que ta tête ne leur est pas revenue. Après tout, qui pourrait leur en vouloir pour ça ? ajotua alors la Serpentard.

Alvy manqua de s'étouffer. Elle qui commençait à se sentir d'humeur plus compatissante !! Mais, après avoir observé avec de gros yeux sa camarade, elle se rendit compte qu'il n'y avait pas vraiment de méchanceté dans ses propos. Elle ressentait plutôt ça comme si la fillette lui renvoyait la balle, et elle lui tira la langue en faisant la grimace.

- Si tu n'en es pas fière ne fais pas semblant de l'être alors, ronchonna Alvy en tripotant un viscère particulièrement répugnant. On dirait que tu fais parti de ces Serpentard qui se vantent de leur lignée et qui maltraitent les autres élèves. Genre ce fichu préfèt qui m'a collé cette fichue retenue parce que je ne voulais pas lancer de maléfice à un Nuncabouc.

Elle serra un peu trop fort le boyau qui se mit à glouglouter du sang sur sa main, et le jeta avec dédain dans son seau. Elle leva les yeux sur Andrée, un peu sceptique.

- En vérité, ajouta-t-elle, je ne comprends pas pourquoi tu ne fais pas partie de ceux-là. N'importe qui faisant partie d'une grande famille de sorcier a de quoi se sentir fier et puissant. Pourquoi tu ne serais pas comme ça ?

Alvy avait grandi bien loin des puissantes familles de sorciers. Elle ne connaissait donc pas les "Kerimel" dont faisait partie la Serpentard. Mais elle conaissait l'importance que certains sorciers prêtaient au sang coulant dans leurs veines, seulement la fillette ne s'en était jamais préoccupé. Jusqu'au jour où son père avait été arrêté parce qu'il était justement "Né moldu". Comment ne pas ressentir de l'amertume pour les Sang Pur, n'ayant aucun soucis à se faire à propos du sort de leur famille ?
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Andrée de Kerimel
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyLun 6 Fév 2017 - 13:16


Alvy lui tira la langue comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Sans se préoccuper des gros yeux que fit Andrée, elle rétorqua : « Si tu n’en es pas fière ne fais pas semblant de l’être. On dirait que tu fais partie de ces Serpentard qui se vantent de leur lignée et qui maltraitent les autres élèves. Genre ce fichu préfet qui m’a collé cette fichue retenue parce que je ne voulais pas lancer de maléfice à un Nuncabouc. » La Serpentard sentit son cœur tomber tout au fond de son estomac. Donnait-elle vraiment cette impression ? Avait-elle vraiment eu l’air de se moquer des plus jeunes qu’elle et des reclus de la nouvelle société ? C’était pourtant quelque chose qu’elle avait pris soin de ne pas faire, justement parce qu’elle savait à quel point cela faisait mal. Elle aimait peut-être tirer les évènements à son avantage et utiliser son entourage pour déclencher les opportunités, mais elle ne se pensait pas cruelle et ne voulait surtout pas le devenir.
 
Depuis le début de l’année, les occasions pour se faire apprécier du corps professoral – en vérité, seuls les Carrow soutenaient ces actions – n’avaient pourtant pas manqué. La nouvelle Maison de Nuncabouc, parmi tous les changements effectués dans le collège depuis la rentrée, en était un parfait exemple. Les élèves qui y appartenaient n’étaient pour la plupart que des Nés-Moldus sans valeur pour les jumeaux et c’étaient eux qui se faisaient le plus malmener dans l’école. Il n’était pas rare que l’un d’entre eux ne doive jouer le rôle d’une cible pour que les autres étudiants puissent s’exercer, selon leurs propres termes, à lancer correctement les maléfices les plus utiles. En tête de liste, pour les plus âgés, il y avait le charmant Doloris. Les plus jeunes étaient souvent autorisés à se contenter de maléfices moins violents mais ils n’étaient pas toujours jolis à observer.
 
En tant que Serpentard, Andrée parvenait à y échapper sans trop de mal. En vérité elle se contentait de se comporter comme à son habitude : elle évitait les problèmes en sortant quelque excuse plus ou moins facile à avaler, et généralement cela fonctionnait. Enfin, sauf pour la retenue de cette soirée-là, mais c’était sans doute une autre affaire.
 
Le regard d’Andrée s’obscurcit un peu et elle sentit la colère descendre peu à peu dans son corps. Pour qui cette Serdaigle à la noix se prenait-elle ? Elle ouvrit la bouche mais Alvy fut la plus rapide : « En vérité, je ne comprends pas pourquoi tu ne fais pas partie de ceux-là. » La fillette semblait partagée et le boyau dans ses mains ne ressemblait plus à grand-chose. « N’importe qui faisant partie d’une grande famille de sorciers à de quoi se sentir fier et puissant. Pourquoi tu ne serais pas comme ça ? » Andrée la trouva bizarre, un peu distante, un peu curieuse, un peu éteinte aussi. Elle semblait avoir les yeux fuyants et semblait hésiter sur quelle confiance fallait-il accorder à la Serpentard.
 
La fillette soupira en repensant à cette lettre*. Elle n’était pas vraiment sortie de son esprit mais elle essayait d’y penser le moins possible. Non, elle n’était pas fière de sa famille, parce qu’elle avait l’impression que la seule personne qui pouvait se targuer d’en faire partie n’avait aucune considération pour elle. Et puis, elle ne faisait même pas partie de ces Sangs-Purs anglais dont Alvy paraissait tant tenir rancune.
 
« En fait », fit Andrée de mauvaise grâce en maltraitant encore les organes, parce que penser à sa maman lui faisait mal, « je ne fais pas partie des nobles anglais, comme tu sembles le penser. Je veux dire, je ne suis même pas anglaise. Ma mère s’est fiancée avec un anglais, oui, mais je ne pense pas qu’il soit Sang-Pur. Dans mon pays… » Elle se tut en se rappelant les rires, les grands jardins, la bonne cuisine, les amis d’enfance. Elle n’avait vraiment plus aucun contact avec.
 
Elle observa un instant sa compagne d’infortune comme si elle pouvait lui apporter toutes les réponses qu’elle cherchait. Est-ce qu’elle avait seulement conscience qu’on pouvait se sentir si malheureuse dans son école ? Une petite voix lui souffla que oui, il suffisait de regarder les Nuncabouc qui se faisaient martyriser juste sous ses yeux, mais elle refusa d’accepter que d’autres qu’elle puisse mal vivre leur scolarité, même s’il était clair que ses problèmes de petite fille gâtée n’étaient rien en comparaison des leurs. Elle ne savait pas si c’était vraiment sain – et à vrai dire elle refusait même d’y réfléchir – mais elle semblait se complaire dans cette mélancolie malsaine qui l’embrumait depuis des années.
 
Elle jeta un regard en biais à l’horloge en tentant d’être la plus discrète possible. Elle était posée sur un meuble derrière Alvy, donc elle était sur que l’autre ne la verrait pas, mais c’était comme une habitude qu’elle avait prise en entrant à Poudlard – se faire discrète dans ce qu’elle entreprenait. Il était presque vingt-deux heures dix mais elle ne fit pas mine de se lever. Après tout, si elle ne réagissait pas, Alvy ne saurait jamais qu’elle était restée un peu volontairement.
 
« Dans mon pays », reprit-elle finalement parce qu’elle ne voulait vraiment pas que la fillette la prenne pour l’une de ces partisanes précoces de Magie Noire, « ma mère fait partie de la noblesse, c’est vrai. Mais honnêtement je ne pense pas que tout ça ait un quelconque rapport avec Tu-Sais-Qui ou quoi que ce soit. D’après ce que Sally m’a dit, les français se sont plus ou moins tenus à l’écart des affaires anglaises ces dernières années, surtout les vieilles familles qui sont plus sujettes aux préjugés d’ici – la preuve. » Il y avait bien son futur beau-père qui semblait tremper dans quelque chose de louche, Andrée n’était pas assez bête pour l’ignorer, mais ce n’était certainement pas elle qui allait l’avouer.
 
Une bile amère lui monta dans la bouche et elle retint une brusque remontée d’acide. Elle ne sut jamais si c’était l’odeur entêtante des organes pas tout à fait frais, ou bien la mélancolie qui l’assaillait par vagues, ou encore quelque chose qu’elle aurait mangé dans la journée, mais il lui sembla qu’elle perdit toute ses couleurs et que son estomac se tordit violemment. Elle dit quelque chose qu’elle ne comprit pas, son visage se déforma de concentration, et puis tout s’arrêta d’un coup, comme s’il ne s’était rien passé.
 
Elle espéra qu’Alvy n’ait rien remarqué et le plus légèrement possible, elle se remit à trier les organes.
 

 
HJ:
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyMer 8 Fév 2017 - 17:55

La colère d'Alvy s'était atténuée peu à peu au fur et à mesure de la soirée. Elle continuait de tripoter avec un certain agacement les viscères, mais plus le tonneau se vidait, plus son moral remontait. D'autant que sa petite voisine avait soudainement décidée d'être bavarde, ce qui faisait passer le temps plus vite. Indépendemment du sort qu'elle avait lancé à l'horloge évidemment...

- En fait,  je ne fais pas partie des nobles anglais, comme tu sembles le penser. Je veux dire, je ne suis même pas anglaise. Ma mère s’est fiancée avec un anglais, oui, mais je ne pense pas qu’il soit Sang-Pur. Dans mon pays…

La Serdaigle haussa un sourcil intrigué. D'une part, elle avait toujours été persuadée que seuls les sang-pur allaient à Serpentard. Sa soeur lui faisait peur en lui racontant qu'ils descendaient tous de Salazar Serpentard, le grand fondateur de la maison, et que les plus forts d'entre eux pouvaient lui lancer des sorts en Fourchelangue, pénétrer ses pensées et hanter ses nuits. "C'est ce que faisait Tu-Sais-Qui avec Harry Potter, et tu sais comment il a finit ..." avait-elle soupiré en la bordant dans la sécurité réconfortante de son petit lit douillet. "Personne n'arrivera à lire mes pensées!" avait alors défendu Alvy, farouche, brandissant ses petits points au travers des couvertures.
Elle avait finit la nuit dans le lit de ses parents, terrorisée par des voix d'outre-tombe hantant son sommeil.

D'autre part, elle était surprise d'apprendre que la fillette n'était pas non plus originaire d'Angleterre. Et elle semblait souffrir du mal du pays, ce que la petite Irlandaise avait du mal à comprendre.

- Dans mon pays ma mère fait partie de la noblesse, c’est vrai, reprit finalement Andrée. Mais honnêtement je ne pense pas que tout ça ait un quelconque rapport avec Tu-Sais-Qui ou quoi que ce soit. D’après ce que Sally m’a dit, les français se sont plus ou moins tenus à l’écart des affaires anglaises ces dernières années, surtout les vieilles familles qui sont plus sujettes aux préjugés d’ici – la preuve.

- Ah bon ? répondit-elle. Elle se sentait très bête, elle n'était au courant de rien du tout. Mais sa camarade n'avait pas l'air de vouloir faire la maligne. Elle pâlit brusquement, son regard se voila, et Alvy crut un instant qu'elle allait tourner de l'oeil. Mais à peine eut-elle esquisser un geste pour la retenir, qu'Andrée avait repris ses couleurs et se remit au travail. Alvy décida de faire comme si elle n'avait rien vu, et, perplexe, se remit à l'oeuvre, elle aussi.

- Je ne dis pas que toutes les familles de Sang-Pur sont liées à Tu-Sais-Qui... déclara finalement la fillette. Même si c'est vrai que l'idée est assez répandu.

Elle se rendait soudainement compte que le monde était plus grand que l'école, Londres et sa campagne perdue.

- Moi non plus je ne suis pas Anglaise. Je viens d'Irlande, mais mon papa travaille... travaillait au ministère de la magie, se reprit-elle, en déglutissant un peu trop bruyamment à son goût. Mais, dis, pourquoi tu es venue en Angleterre, alors ? Il n'y a pas d'école de magie en France ? C'est comment là-bas d'ailleurs, ça te manque ?

La fillette était soudainement enthousiasmée par tout cet horizon qui s'ouvrait devant elle. Elle n'avait jamais mis les pieds en France, c'était à peine si elle avait été deux fois à Londres, et elle n'avait jamais vraiment voyagé. Le voyage jusqu'à Poudlard était le plus long qu'elle ait jamais fait. Alors penser à des contrées encore plus lointaine... C'était fascinant. Elle s'imaginait les longues robes soyeuses de sorcières rafinées, les maisons chaudes et lumineuses, des plaines gorgées de soleil où jouer au Quidditch avec les autres enfants, gambader dans les forêts et les montages, les longues plages et les châteaux de sable magique qu'elle pourrait construire, les repas copieux... Si elle n'avait pas été en train de trier des boyaux elle en aurait probablement eu l'eau à la bouche. Son imagination était en ébullition tandis qu'elle attendait avec impatience d'en savoir plus, son regard pétillant posée sur Andrée. Elle en oubliait le mal du pays de la fillette, et l'heure qui défilait.
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Andrée de Kerimel
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyDim 12 Fév 2017 - 15:56


Alvy avait bougé si vite qu’Andrée l’avait à peine entraperçue mais elle se remit elle aussi tout de suite au travail. Au fond d’elle-même, elle fut un peu déçue que l’autre ne s’enquière pas plus de son état.
 
« Je ne dis pas que toutes les familles de Sang-Pur sont liées à Tu-Sais-Qui… » Première nouvelle, songea amèrement Andrée. Alvy l’avait jugée aussitôt qu’elle avait vu à quelle Maison elle appartenait et qu’elle avait su son nom de famille. Il était vrai que de Kerimel faisait très noble mais par Merlin, pourquoi devait-elle être obligatoirement une Sang-Pur ? On retombait dans le cliché. Andrée faillit le lui faire remarquer, mais une fois de plus la Serdaigle fut plus rapide : « Même si c’est vrai que l’idée est assez répandue.
 
- Parle pour toi », grogna-t-elle. « Tu sais pas à quel point c’est insupportable de s’entendre traiter de Sang-Pur et de Mangemort par les Nuncabouc à longueur de journée. Si même les autres Maisons s’y mettent… » Et si même les autres Maisons commençaient à répandre ces rumeurs absurdes, manqua-t-elle d’ajouter, alors elle était pas sortie d’la taverne. Mais elle se tut parce qu’elle sentit bien que sa remarque n’aurait servi à rien. Alvy était complètement plongée dans ses pensées, comme si quelque souvenir obscur ou lointain refaisait surface.
 
« Moi non plus je ne suis pas anglaise », finit-elle par dire. « Je viens d’Irlande mais mon papa travaille… travaillait au ministère de la Magie. » La coupure sonna comme un trou aux oreilles d’Andrée et elle écarquilla les yeux en sentant son cœur battre un peu trop fort. Pudiquement, elle détourna les yeux et se concentra sur son boyau. « Mais, dis, pourquoi es-tu venue en Angleterre alors ? Il n’y a pas d’école de Magie en France ? » Le contraste avec son précédent aveu n’aurait pu être plus saisissant et la voix d’Alvy débordait d’enthousiasme. Si elle cherchait à masquer ses émotions, c’était très réussi parce que cela paraissait très vrai.
 
Andrée aurait juste voulu qu’elle s’abstienne de parler, encore, de la France. Elle avait juste l’impression que ces derniers temps tout le monde cherchait à lui rappeler ce pays qui lui manquait tant, qu’elle voulait tant retrouver et dont elle préférait oublier les couleurs le temps d’y retourner. Elle savait bien au fond d’elle-même que ce n’était pas vrai et qu’Alvy souhaitait juste faire la conversation, peut-être même était-elle réellement curieuse de son pays natal et de ses coutumes et de ses paysages, mais… « S’il-te-plaît arrête d’en parler », murmura-t-elle, et il était évident que l’autre fillette ne put pas l’entendre tellement son chuchotement était étouffé.
 
Visiblement inconsciente du malaise de sa camarade, Alvy continua à babiller : « C’est comment là-bas, ça te manque ? » Évidemment que ça lui manquait, et c’était tellement injuste ! Andrée se mordit les lèvres au sang et son rein était presque explosé dans ses deux mains crispées. Heureusement elle n’avait pas les larmes aux yeux, pas cette fois – juste une fureur sans nom qui grandissait dans tout son corps.
 
« Arrête ! », s’écria-t-elle soudain d’une voix beaucoup plus aigüe qu’à l’ordinaire. « Arrête ça, d’accord ? Est-ce que je te demande comment c’était en Irlande ? Est-ce que je te demande comment c’était, moi, quand ton père était encore en vie ? » C’était un coup bas et elle le savait très bien mais elle ne parvenait plus à réfléchir à ce qu’il serait acceptable de dire ou non. Les paroles mauvaises et les insultes vicieuses lui vinrent naturellement mais elles au moins, elle réussit à les arrêter. Derrière Alvy, la trotteuse de l’horloge suivait lentement son court et vingt-deux heures étaient passées depuis longtemps. Le tonneau était aux trois-quarts vides et les seaux presque tous remplis. Andrée se leva brusquement, comme si un ressort avait était placé sur sa chaise. Ses épaules étaient raides et son cou était tendu, mais ses yeux lançaient des éclairs et sa posture était presque agressive. « Visiblement, tu n’as plus besoin de moi », cracha-t-elle en désignant leur espace de travail du menton. « J’ai largement dépassé mon horaire de sortie, de toute façon, tu devrais m’en être reconnaissante. Sur ce je m’en vais, avant que tu ne penses à d’autres bêtises que tu ne voudrais surtout pas dire. Bonne soirée. »
 
Un peu partout s’étalaient des flaques de liquides visqueux et elle fit de son mieux pour les éviter sans paraître ridicule. Elle était presque sûre que c’était raté mais elle fit comme si elle avait conservé toute sa dignité. Ses talons claquèrent un peu trop fort sur le sol de pierre dans ses oreilles bourdonnantes et elle ne savait pas si sa démarche était très droite – la colère avait toujours eu tendance à la faire tanguer. Enfin, la porte lui apparut comme une sorte de salut sacré. Un instant elle hésita – toute la soirée repassa dans sa tête et, franchement, pourquoi s’était-elle mise en colère ? Alvy n’était pas méchante, même si elle avait la tête farcie de préjugés malsains.
 
C’était comment là-bas, ça te manque ? Il n’y a pas d’école de Magie en France ?
 
La colère remonta aussitôt et elle posa la main sur la poignée de la porte. La pointe de culpabilité qu’elle avait ressentie à l’idée de laisser la jeune Serdaigle seule avait complètement disparu et la porte s’ouvrit dans un grincement sinistre.



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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyMer 15 Fév 2017 - 15:47

-  Arrête !

Alvy sursauta violemment et manqua de tomber de son tabouret. Perdue dans ses pensées, elle avait - encore une fois - manqué de remarquer à quel point ses propos avaient heurté sa petite camarade.

- Arrête ça, d’accord ? Est-ce que je te demande comment c’était en Irlande ? Est-ce que je te demande comment c’était, moi, quand ton père était encore en vie ?

Andrée se leva brusquement, tendue comme un arc. Instinctivement, Alvy se recroquevilla sur son tabouret, mais elle ne quittait pas des yeux la fillette, qui ressemblait à maintenant à un chaton hérissant les poils, prête à lui bondir dessus à tout moment.

- Je..
- Visiblement, tu n’as plus besoin de moi, l'interrompit sèchement la Serpentard, apparemment furieuse. J’ai largement dépassé mon horaire de sortie, de toute façon, tu devrais m’en être reconnaissante. Sur ce je m’en vais, avant que tu ne penses à d’autres bêtises que tu ne voudrais surtout pas dire. Bonne soirée.

Elle tourna aussitôt les talons et entreprit de rejoindre dignement la sortie sans glisser sur le sol visqueux. La petite Serdaigle était bien trop perturbée pour songer à rire. "Est-ce que je te demande comment c’était, moi, quand ton père était encore en vie ?". Les paroles de la Serpentard résonnait dans ses oreilles. Les larmes lui montèrent aux yeux. Son père n'était pas mort! C'était impossible... Il était prisonnier, quelque part. Mais pas mort. Personne ne lui ferait croire ça.
Il lui fallut plusieurs secondes pour se remettre de ses émotions, et se rendre compte de ce qui était en train de se passer. Son regard bondit de la porte à l'horloge juste derrière elle. Elle se redressa brusquement.

- Attend! cria-t-elle, mais déjà Andrée posait la main sur la poignée.

C'était stupide, pourquoi était-elle en train de faire ça ? Son plan marchait à merveille, et la fillette était, de surcoît, en colère, ce qui en faisait une cible particulièrement facile pour un professeur qui chercherait la petite bête, dans le genre des Carrow. Mais son histoire, et la peine qu'elle lui avait fait sans le vouloir, la faisait se sentir coupable. Elle ressentait un peu de sympathie, peut-être parce qu'elles étaient toutes les deux loin de leur pays, ou peut-être parce qu'elles venaient de passer des heures à trier des organes poisseux ensemble.

Des pas résonnèrent dans le couloir. Andrée était sur le point d'ouvrir la porte. Tout sembla alors se passer au ralenti. Elle se précipita sur Andrée, glissant et dérapant à chaque pas, lui attrapa le bras et la tira vers le centre de la pièce, avec une force étonnante pour son âge. Le court voyage ne fut pas sans peine, et Alvy eut tout juste le temps de replonger leur deux paires de main dans le tonneau avant que la porte ne s'entrouvre.

Le visage du frère Carrow se dessina dans l'entrebaillement. La fillette retenait son souffle, les yeux rivés sur le tonneau, tandis que le professeur les observait de son regard perçant. Elle attendit que la porte se referme et que les pas s'éloignent dans le couloir avant d'oser ouvrir la bouche.

- Je suis désolée, murmura-t-elle sans lever les yeux, je suis désolée de t'avoir vexée, et je suis désolée d'avoir trafiquée l'heure! Je voulais que tu partes plus tôt pour que tu te fasses punir encore, dit-elle très vite, les larmes aux yeux. Parce que je ne supporte pas les injustices... Alors si tu veux me faire de la peine tu peux, parce que ça se fait pas ce que j'ai fais, c'est méchant, continua Alvy, en s'essuillant maladroitement les yeux avec ses manches. Moi je... j'aime l'Irlande et j'aime bien en parler même si c'est loin, même si c'est là-bas qu'il y a  tous les gens que j'aime, parce que je sais que je serais très contente quand j'y retournerais, donc c'est pas grave si je suis ici, dans ce cachot moisi aujourd'hui. Je ne... je ne pensais pas que ça te ferais autant de peine, excuse-moi, gémit-elle.

Elle se tordait les doigts et gardait les yeux rivés au sol, ayant complètement perdu ses moyens. Elle ne savait plus quoi penser, en réalité Andrée aurait tout aussi bien pu être déjà repartie qu'elle ne s'en serait même pas rendu compte. Cette fillette bizarre et tourmentée était bien trop compliquée pour la petite Alvy, si naïve et simplette.
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Andrée de Kerimel
Andrée de Kerimel
SERPENTARD1ère année
    SERPENTARD
    1ère année
AVATAR : Ava Acres
MESSAGES : 420
[Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 01/04/1986 à Rennes
SANG: mêlé
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyVen 17 Fév 2017 - 21:36


Un grand vacarme retentit derrière Andrée comme si Alvy s’était brusquement relevée. « Attends ! », s’écria-t-elle. Les pieds de son tabouret raclèrent encore le sol et elle entendit la petite fille se précipiter vers elle. Elle se sentit tirée par le bras et elle n’eut même pas le temps de s’horrifier du contact physique qu’elle était déjà de retour près du tonneau, assise de force sur le siège qu’avait occupé Alvy – et la Serdaigle installée à sa place – et les deux mains brusquement plongées dans les viscères visqueux.
 
« Pourquoi t’as fait ça, idiote ? », siffla Andrée. Elle jeta un regard furieux vers sa camarade mais l’autre avait l’air terrorisée et cela l’incita à se taire. Carrow passa sa tête par l’entrebâillement de la porte pour vérifier que les deux fillettes menaient à bien leur retenue.
 
La jeune Serpentard fronça les sourcils. Pourquoi Merlin leur professeur venait à cette heure sans s’étonner qu’elle soit encore présente dans la salle ? Elle se tortilla pour tenter de s'assurer de l'heure discrètement. Il était tout de même largement plus de… Elle étouffa une exclamation quand elle se rendit compte qu’il était à peine vingt-et-une heures quarante sur l’horloge. Carrow darda son regard méchant vers elle mais sembla penser que l’affront n’était pas suffisamment important pour la réprimander. Enfin, il se recula et la porte claqua avec un grincement sinistre.
 
« Je », commença Andrée, mais aussitôt Alvy prit la parole sans attendre qu’elle ait fini sa phrase et cela l’agaça profondément.
 
« Je suis désolée, je suis désolée de t’avoir vexée, je suis désolée d’avoir trafiqué l’heure ! » Andrée ouvrit de gros yeux comme elle accusait l’information. Comment cette peste avait-elle pu s’abaisser à un tel niveau ? Comment avait-elle pu lui faire risquer une punition bien pire que ce à quoi elles étaient rendues tout ça parce qu’un professeur avait décrété qu’elle pourrait partir plus tôt ? Comment avait-elle pu réagir comme une telle gamine stupide et pourri-gâtée au risque de la blesser physiquement ? C'était le problème avec les Carrow : on ne savait jamais vraiment à quoi s’attendre. Si le professeur l’avait surprise dans les couloirs avant l’heure convenue, elle aurait pu tout à fait finir comme l’un de ces pauvres Nuncabouc.
 
Elle qui pensait que peut-être quelque chose s’était créé entre elles deux, elle s’était plus que lourdement trompée. « Je », fit-elle à nouveau d’une voix dangereusement basse, mais encore une fois l’autre fut beaucoup plus rapide.
 
« Je voulais que tu partes plus tôt pour que tu te fasses punir encore », dit-elle, et Andrée faillit lui rire au nez en lui rétorquant qu’elle l’avait déjà compris. « Parce que je ne supporte pas les injustices », et son cerveau se rebella – il n’y a rien d’injuste à part ta réaction ! « Alors si tu veux me faire de la peine tu peux, parce que ça se fait pas ce que j’ai fait, c’est méchant. »
 
Oh que oui que c’est méchant, tu vas voir petite peste ! Les mains d’Andrée étaient agitées d’une sorte de tic irrégulier, mais alors qu’Alvy s’était enfin tue elle ne parvint pas à trouver les mots justes pour exprimer toute sa rancœur et sa déception.
 
La voix d’Alvy s’éleva à nouveau, tremblante : « Moi je… » Tais-toi. « J’aime l’Irlande et j’aime bien en parler même si c’est loin », ferme-la, « et même si c’est là-bas qu’il y a tous les gens que j’aime, parce que je sais que je serai très contente quand j’y retournerai », j’ai pas besoin de ton histoire, « et donc c’est pas grave si je suis ici, dans ce cachot moisi. Je ne… », boucle-la, par Merlin !, « je ne pensais pas que ça te ferai autant de peine, excuse-moi. » Enfin, elle se tut et Andrée recommença à respirer.
 
Évidemment que non que ça n’était pas grave d’être enfermée dans une salle qui sentait le renfermé depuis des siècles, ce n’était définitivement pas ça le problème.
 
Elle se massa les tempes comme pour chasser une migraine qu’elle n’avait pas. « Je n’arrive pas à croire que tu aies voulu que je subisse ça », lâcha-t-elle finalement d’une voix incroyablement lasse. « On est témoins tous les jours des pires punitions qu’ils réservent aux rejetés de l'école et, d’accord, je fais partie des Serpentard, mais je ne pense pas qu’ils me réserveraient un traitement de faveur s’ils se rendaient compte que je leur ai désobéi même involontairement. Les excuses que je pourrais leur servir, ils s’en tamponneraient le fond du Choixpeau Magique. » Elle ferma les yeux un moment et fut prise d’une impérieuse envie de dormir. Le niveau des organes, dans le tonneau, n’était pas descendu d’un centimètre. « Surtout que si j’avais essayé de m’en sortir sans te rejeter la faute dessus, j’aurais été carrément pas crédible. »
 
Un moment, elle se demanda pourquoi elle aurait voulu protéger Alvy. Il aurait été incroyablement stupide de faire passer la sécurité de la fillette avant la sienne, mais elle sentait quelque part en elle qu’elle aurait été capable de le faire si la situation l’avait exigé. En son for intérieur et même si elle avait dit le contraire, elle savait bien qu’un élève de Serpentard serait toujours mieux traité qu’un insignifiant Serdaigle.
 
Elle se vit plus petite, un ruban bleu accroché dans les cheveux et une robe blanche qui flottait tout autour d’elle, et sa meilleure amie française tournoyait à ses côtés comme une petite fée épanouie. Ses cheveux blonds étaient détachés, ses yeux riaient et son visage était maculé de boue. Puis un homme adulte avait surgi des profondeurs du souvenir et il avait commencé à crier très fort sur la petite fille – Andrée ne se souvenait plus pourquoi, ni ce qu’il disait, mais il était évident que l’enfant blonde se faisait copieusement gronder. En revanche, elle se souvenait très bien s’être interposée entre l’homme et la fillette et d’avoir menti avec autant d’aplomb que le lui permettait son âge : « C’est pas elle Monsieur, c’est moi, c’est pas de sa faute, je vous jure. » Elle se rappelait de la brûlure sur son bras quand l’homme le lui avait saisi et l’avait tirée loin de son amie, et elle voyait encore les larmes dans les immenses yeux de la fillette blonde alors qu’elle s’éloignait, et elle avait encore conscience d’à quel point il avait été facile pour elle de prendre toute la responsabilité de la faute pour que l’autre ne se fasse pas punir.
 
Andrée sourit, nostalgique. C’était quelque chose qu’elle avait toujours fait pour Émilie, de se dénoncer à sa place. Elle savait que personne n’était dupe mais que tout le monde faisait semblant de la croire, à l’époque. Émilie, pour la remercier, l’accompagnait toujours pour accomplir ses projets les plus fous, même s’ils étaient totalement interdits. Elle lui avait longtemps manqué et une douleur persistait toujours dans son cœur quand elle pensait à elle, mais elle tentait d’y réfléchir le moins possible. C’était à la fois la saveur la plus douce qu’elle gardait de France, mais aussi son goût le plus acide.
 
Elle leva ses yeux sombres sur la Serdaigle à ses côtés et la fixa longtemps, vraiment très longtemps, pour essayer de déterminer si cette idiote d’Alvy méritait vraiment tout ça. Puis elle soupira, comme saisie par une fatalité inexistante, et elle se détourna en replongeant ses mains toutes sales dans le tonneau. « On devrait se dépêcher de continuer à faire ça », grommela-t-elle de mauvaise foie. « Histoire de ne plus y être à minuit passé. »




Dernière édition par Andrée L. de Kerimel le Jeu 2 Mar 2017 - 23:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant [Octobre 1997] Un tonneau peu ragoutant EmptyLun 27 Fév 2017 - 13:37

Alvy était en train de mourir de honte intérieurement. "Qu'est ce qui t'as pris, mais qu'est ce qui t'as pris..." se répétait-elle inlassablement. Elle ne pouvait cesser de se maudire intérieurement pour sa stupidité. Pouvoir partir plus tôt ne faisait pas de la Serpentard une personne méritant les tortures et sévices sans doute promis par une infraction à un ordre. « Je n’arrive pas à croire que tu aies voulu que je subisse ça », souffla Andrée, comme en écho à ses pensées.

- On est témoins tous les jours des pires punitions qu’ils réservent aux rejetés de l'école et, d’accord, je fais partie des Serpentard, mais je ne pense pas qu’ils me réserveraient un traitement de faveur s’ils se rendaient compte que je leur ai désobéi même involontairement. Les excuses que je pourrais leur servir, ils s’en tamponneraient le fond du Choixpeau Magique. Surtout que si j’avais essayé de m’en sortir sans te rejeter la faute dessus, j’aurais été carrément pas crédible.

Un silence de plomb suivit sa déclaration. Alvy commençait à être fatiguée, tout cela était trop riche en émotion pour elle. Colère, ennui, peur, regrets... La Serpentard n'était pas une méchante, ce préjugé était en train de lui coûter cher. Elle s'en voulait terriblement de s'être laissé aller. Ses émotions lui avaient fait faire des gaffes. D'abord elle avait piégé la fillette par colère, puis son enthousiasme l'avait blessé, et finalement son élan de sympathie rattrapait bien mal le reste. Elle se sentait ridicule. Les mains tremblantes, elle tentait de reprendre sa tâche ingrate dans le tonneau. Elle n'osait pas lever les yeux vers Andrée. Elle imaginait déjà son regard lourd de reproche et une nouvelle phrase cinglante venir lui couper le sifflet.

- On devrait se dépêcher de continuer à faire ça, soupira finalement Andrée. Histoire de ne plus y être à minuit passé.

Alvy releva lentement le bout de son nez, regardant sa camarade au travers son rideau de cheveux qui faisait office de rempart. Tu es sure... , demanda-t-elle. En réponse, la Serpentard replongeait ses mains au milieu des entrailles. Son visage, son regard, étaient empreints de fatalité. Elle semblait si lasse, fatiguée, comme si elle avait déjà tout vécu et n'attendait plus rien de la vie. Comme si ce n'était qu'un ennui parmi tant d'autres. Et ce regard plus que tout le reste attira profondément la sympathie d'Alvy. Elle s'était montrée bien trop égoïste ces dernières heures. Insupportable et stupide par dessus le marché. Elle ressentait la réaction d'Andrée comme un pardon, et était bien décidée à se rattraper.

Elle sourit en se redressant sur son tabouret et se mit au travail. En silence mais efficacement. A elles deux, elles abattirent en une heure au moins deux fois plus de travail que ce qu'elles avaient fait depuis le début de la retenue, et le fond du tonneau ne tarda pas à apparaître. Elles n'échangèrent pas un mot et à peine un regard, chacune plongée dans ses pensées ou concentrée sur sa tâche. Lorsque le tonneau fut vide, Alvy entreprit à l'aide d'une grosse éponge rèche, de Nettoie-Tout Magique et de beaucoup d'huile de coude, de nettoyer le-dit tonneau, tandis que sa camarade se chargeait du sol. Une couche visqueuse semblait recouvrir chaque centimètre carré de la salle, et c'était encore pire dans le tonneau, si bien qu'il leur fallut encore une heure pour que la salle reprenne un aspect non-luisant. Elles alignèrent soigneusement les tonneaux par catégories d'organes le long du mur. Il était tout juste minuit, et les deux fillettes étaient épuisées.

Face à leur travail bien fait, elles échangèrent un sourire. Mais Alvy baissa presque aussitôt les yeux. Elle était encore gênée de son comportement, et ne se sentait pas prête à affronter le regard d'Andrée. De plus, elle ne sauvait pas dire s'il s'agissait de son imagination ou ses sentiments - envahissants! - qui lui jouaient des tours, mais elle avait l'impression que quelque chose s'était crée entre elles. D'être là, après ces heures passées ensemble, aussi sale et fatiguée l'une que l'autre, à avoir réussi à s'entretuer aussi bien que s'entraider, c'était... particulier. La petite fille avait beaucoup appris de cette soirée, et cela allait au delà de la reconnaissance de viscères. Elle avait outrepassé ses préjugés, et soigneusement gravé cette leçon dans son esprit. Elle ne comprenait pas encore bien pourquoi elle avait fait tant de peine à la Serpy en lui parlant de la France, mais elle se doutait qu'elle avait, au moins, parlé trop vite. La faute à sa curiosité ravageuse.

Venait désormais l'heure de partir. Les Carrow n'avaient pas refait surface, mais le travail était fait, et leurs consignes étaient sans équivoque. Elles pouvaient désormais rejoindre leur lit - enfin, leur douche plutôt. Elles allaient chacune prendre le chemin de leur salle commune, mais la petite Serdaigle ne pouvait pas partir sans rien dire.

- Andrée, l'interpella Alvy alors qu'elles franchissaient le pas de la porte du cachot. Elle la regarda droit dans les yeux. Merci. Vraiment. Je te revaudrais ça.

Et elle lui adressa un grand sourire de son petit visage sale, la salua de la main et tourna les talons sans attendre de réponse. Elle ne tenait pas à lui laisser une chance de protester ou de refuser, c'était une décision sans appel.
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