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[OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq]

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[OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] Lumos-4fcd1e6
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MessageSujet: [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] EmptyLun 12 Déc 2016 - 17:39

A la rentrée, il n’avait pas eu le temps de faire le rapprochement, de garder son calme assez longtemps pour remarquer son visage à la table des professeurs ni même d’entendre son nom quand les nouveautés de l’administration avaient été présentées. Pourtant une réminiscence du passé était revenue dans cette école en tant que stagiaire de cours de magie noire. Peut-être ne se rappelait-elle pas vraiment de lui ou qu’elle ne l’avait pas reconnu, se disait-il alors que le jeune gryffondor avançait dans les alentours du château pendant son temps libre, seul. Kenneth avait appris à chérir cette solitude depuis quelques temps, elle lui permettait de ne pas avoir à jouer la comédie, de ne pas accuser avec le sourire les regards accusateurs de certains de ses anciens camarades, ni même ceux compatissants des personnes croyant encore en lui. Il n’avait pas besoin de leurs gentillesses, elle les mettait en danger et il le savait parfaitement. Il valait mieux pour eux et pour tout le monde qu’il passe pour le mouton noir du troupeau. Ainsi, sa marge de manœuvre serait plus grande. Il réfléchissait alors, perdu dans ses pensées, se remémorant les quelques souvenirs de l’armée de Dumbledore. Peut-être qu’il faudrait songer à la faire revenir, même sans le trio de tête… Même si ce n’était plus pour apprendre le patronus ou contrer la réforme d’ombrage, cela permettrait aux autres de leur montrer qu’ils n’étaient pas seuls, quoiqu’ils pensent, et ce peu importe ce que les Carrows ou même ce monde pouvait bien leur cracher à la figure.

Pourtant, il avait beau jouer les durs, il était inquiet, encore et toujours. Pas pour lui, non, mais pour d’autres personnes qui lui étaient cher. Sa mère dont il n’avait plus de nouvelles depuis un certain temps, le trio d’absents qu’étaient Harry, Ron et Hermione. Il y avait aussi Luna et Neville, qui étaient malgré tout des amis de Potter reconnus et, donc, des cibles de choix pour ces idiots de mangemorts. Et que pouvait-il faire pour eux, si ce n’était espérer que rien de mal ne leur arrive ? Avait-il la force d’affronter les ténèbres envahissantes qui pouvaient, en un clin d’œil, tout lui enlever ? Sûrement pas, mais cela ne l’empêcherait pas de se débattre encore et encore. S’il abandonnait, alors tout était perdu, mais du moment qu’il résistait de toutes ses forces, alors il lui restait un espoir, aussi infime soit-il, que tout s’arrange.

Continuant sa marche, son regard se posa alors sur Astrid, au loin, qui semblait ne pas avoir grand-chose à faire. Ils allaient bientôt se croiser, mais comment fallait-il agir ? Comme des inconnus ? Des ennemis courtois ? Comment ce monde l’avait-il changé ? Avait-elle seulement changé au final ? Une myriade de questions venait marteler l’esprit du jeune homme tandis que son ancienne amie continuait sa marche. Il se rappelait des anciennes années, se disait qu’à cette époque, il ne devait pas être si éloigné pour Astrid que ce que pouvait être cette hobbit de Fitzgerald pour lui. D’ailleurs peut-être devrait-il d’ici peu voir comment l’année se déroulait pour cette petite peste et si personne ne venait trop l’ennuyer… Quoiqu’elle savait quand même se défendre, pour un gnome.

Et voilà, la rencontre était maintenant inévitable, là qu’ils étaient presque face à face. Assez pour qu’il puisse croiser des yeux vairons qui le ramenèrent des années en arrière, quand il venait lui poser des questions sans réponse sur les métamorphomages et pleins d’autres choses. Qu’est-ce qu’il pouvait bien dire, tout avait changé, peut-être même que lui, comme elle, n’étaient plus les mêmes qu’avant, même leurs statuts étaient maintenant remis en cause.

« Bonjour As… Désolé, je dois t’appeler Mademoiselle Shafiq maintenant, non ? »

La phrase était sortie toute seule, bien qu’il ai essayé de se ressaisir. Il se maudit quelques dixième de secondes d’avoir autant gaffé. Il avait faillit l’appeler par son prénom, puis avait continué avec un mélange de politesse et de tournure de phrase familière. Il s’insulta intérieurement d’idiot, soupira d’exaspération face à sa propre bêtise puis enfin se ressaisit, reprenant sa composition, un mince sourire sur le visage. Il fallait montrer que tout allait bien. Après tout, le problème n’était pas de mentir, c’était de transformer ces mensonges en réalité, et ça, il en faisait son affaire.

« Félicitations pour la place à Poudlard, au fait. Je n’ai pas pu le dire plus tôt… Ca fait combien d’années, déjà ? »

Il ne s’était pas présenté. Après tout, soit elle l’avait reconnu, ce qu’il espérait au fond, soit elle lui demanderait qui il était, ce qui n’était pas plus mal. Ainsi, elle ne se mêlerait probablement pas de ses affaires et n’essaierait pas de l’empêcher d’agir dangereusement en cas de pépin. C’était le problème d’avoir des amis, des fois, pour votre bien, ils peuvent vous empêcher d’agir.


Dernière édition par Kenneth Coughlin le Dim 18 Déc 2016 - 18:24, édité 1 fois
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Astrid Shafiq
Astrid Shafiq
APPRENTI(E)Filière enseignement
    APPRENTI(E)
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[OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire.
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 1 octobre 1976
SANG: pur
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MessageSujet: Re: [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] EmptyDim 18 Déc 2016 - 12:57


Un pas, puis un autre. Elle s'écroula au sol, la douleur et la fatigue ayant raison d'elle. Avec un effort qui lui parut surhumain, elle avança son bras vers sa baguette, à quelques centimètres de sa position, mais n'eut que le temps de l'effleurer. L'Autre posa son pied sur sa main, prenant la parole dans un sifflement aigu, qu'elle ne comprit pas. La demoiselle ferma les yeux, emplis de larmes contenues. Elle allait mourir, sans aucun doute, sans même avoir pu sauver les personnes - les rares - qu'elle chérissait véritablement. Elle savait, sans pour autant le voir, qu'un amont de cadavre se trouver non loin d'elle, dans son dos. Cette forêt était leur cimetière, à tous. Un rire la fit frissonner, avant qu'Elle relevât son pied.

- Tu m'amuses. Même dans ton état, tu veux continuer.

Oui, elle voulait continuer. Non pas pour survivre, elle savait n'en avoir plus la force, à présent. Elle voulait continuer, pour sa douce amie, qui lui tendait ses mains avec un sourire, pour l'aider à se relever et continuer à combattre ; la vengeance. Elle n'allait pas survivre, mais, au moins, pouvait-elle l'emporter avec elle, à présent, elle le savait. L'adrénaline de l'affrontement se fit à nouveau ressentir, la douleur s'estompa et la fatigue fut balayée d'un revers de main mental. Astrid attrapa sa baguette en se relevant avec la rapidité de la guerrière, se tournant vers La Femme. Elle n'était plus là, seul les cadavres, qu'elle n'osa pas regarder, ne voulant pas voir les visages, se trouvaient face à elle. Comme si le temps, dans cette forêt sombre, comprenait sa tristesse, le ciel se mit à pleurer des larmes chaudes. La tueuse se retrouva rapidement trempée, mais cela ne la dérangea pas. Elle n'aimait pas spécialement la pluie, mais elle trouvait que, à ce moment, la scène n'en était que plus dramatique, pour sa propre disparition du monde. Ça lui convenait.

- Derrière, dit-Elle, d'une voix trahissant son amusement.

Dans une envolée de tissu sombre, la belle fit volte-face. Elle ne pouvait pas voir son visage, caché dans la pénombre, comme elle ne parvenait pas à définir clairement les formes de son corps. Malgré tout, ses yeux entraînés parvenait à savoir où Elle se trouvait. Sa baguette fut relevée, deux sortilèges s'entrechoquèrent. Explosion contre explosion, le souffle repoussa la belle dans un vol plané impressionnant. Elle s'écrasa contre le tronc d'un arbre, retombant ensuite comme une marionnette à qui l'on venait de couper les fils.


- Pathétique, dit l'Autre.

Astrid l'entendit s'approcher de sa position, sans pour autant relever la tête. Elle combattait l'inconscience qui tentait de l'emprisonner, ne pouvant se le permettre, si elle voulait que La Femme disparût. Un pas, puis un second. Astrid releva la tête avec un sourire dérangé, se relevant avec rapidité dans un dernier soubresaut d'énergie. Sa main droite attrapa le cou de la femme, dont le visage restait encore et toujours dans la pénombre. Un mot, une rune, une illumination des cieux.


- Lumen.

Tic ta... Le temps se stoppa. La mort s'inclina. Les anges murmurèrent leur plainte. Puis, avec lenteur, Astrid baissa les yeux vers sa poitrine. La demoiselle les releva ensuite et, avant de s'embraser, disparaissant de ce monde, elle put observer le visage de son adversaire, avant qu'Elle disparût, touchée par son attaque. Son coeur était transpercé, par sa propre main. L'Ombre n'était autre qu'elle-même.

Elle ouvrit les yeux, les papillonnant frénétiquement. Le bruit d'une main qui cogne une porte tendit la belle, qui se releva rapidement, attrapant à la volée son poignard et sa baguette, cachés sous son oreiller. Malgré sa tenue d'Ève, elle s'approcha de la porte sans faire le moindre bruit. D'un informulé, elle activa l'une de ses protections, quand elle était dans la pièce, lui permettant de savoir qui se trouvait derrière. Son maître de stage. Un soupire franchit ses lèvres, avant qu'elle reposât ses armes, prenant la parole.


- Deux minutes, je m'habille et je vous ouvre.

Astrid se dirigea rapidement vers son dressing, récupérant des vêtements moldus, qu'elle camoufla par son manteau. Elle mit bien plus de temps à s'habiller que d'habitude, le tremblement de ses membres révélant, puis s'intensifiant, alors que son esprit partait vadrouiller vers son cauchemar. Pourquoi en avait-elle fait un nouveau, et pourquoi lui ? Elle ne parvint pas à trouver la réponse, et préféra remettre ses interrogations à plus tard. Carrow n'était pas quelqu'un de patient, elle le savait très bien, aussi ferait-elle mieux de ne pas le faire attendre plus que nécessaire. Elle se dirigea donc vers l'entrée de ses appartements, déverrouillant rapidement les protections pour sortir. Il était bien là, les bras croisés, le regard toujours un peu fou, à patienter en s'appuyant contre un mur. Elle le salua de la tête, un salut qu'il lui rendit avec un sourire, avant que la belle se retournât et replaçât les sortilèges sur l'entrée de son lieu de vie, puis les deux partirent dans une même direction. La grande salle les attendait, les deux ayant pris l'habitude de venir et repartir en même temps, de manière à pouvoir discuter tranquillement de la matière qu'ils enseignaient. C'était, d'une certaine manière étrange, plus convivial.

Un sourire joua sur les lèvres d'Astrid, quand elle repensa aux regards de certains élèves. Certains la regardaient avec une sorte de fascination morbide, son physique n'aidant pas à se faire à l'idée qu'elle était plus âgée qu'eux. Toutefois, elle parvenait à remarquer la peur qu'ils essayaient de cacher, la demoiselle se retrouvant relativement souvent dans les couloirs avec son maître de stage. Une des terreurs du château, qui lui promettait par sa présence, sans même le savoir, une certaine protection. Si elle devait se faire haïr par certains élèves pour cela, elle était prête à l'accepter. Après tout, elle se foutait pas mal de l'avis de la majorité, préférant de loin remplir ses objectifs, que de paraître être une sainte, qu'elle n'avait, de toute façon, jamais été.

Quand ils sortirent de la salle, Carrow partit pour sa salle de cours, prévenant Astrid qu'elle n'aurait que celui du soir à suivre avec les élèves, pour prendre des notes. Elle acquiesça, avant de se tourner vers la grande porte. L'air froid ébouriffa ses cheveux et fouetta son visage, quand elle se stoppa sur les quelques marches de l'entrée du château. Elle ferma les yeux, prenant une grande inspiration, avant de s'avancer sur le sentier. Son cauchemar lui revint en tête, la demoiselle se surprit à serrer ses bras contre elle. Peur, froid, fatigue se mélangeaient dans son esprit sans qu'elle n'en comprît véritablement le sens. Elle se retrouvait alors à somnoler à moitié, laissant ses membres la guider. L'automate qu'elle devenait ne remarqua pas réellement qu'elle commençait à faire le tour du lac, quand elle y parvint, son esprit se retrouvant bien trop éloigné de la réalité pour véritablement le comprendre. Malgré tout, dans son état - la belle nageant avec grâce dans un rideau d'eau l'empêchant de sombrer dans le royaume des rêves, sans pour autant parvenir en sortir complètement -, elle remarqua un détail qui parvint à la réveiller quelque peu, sur le moment. Ainsi, surtout, à oublier ses démons, ses ombres, ne laissant que les anges et la lumière.

Il s'approchait et Astrid ne put retenir un léger sourire en coin, le reconnaissant directement, malgré sa fatigue impressionnante. Elle se souvenait très bien du nombre incalculable de question qu'il lui posait, la belle se retrouvant très souvent agacée, mais jouant le jeu, entre sarcasme et fausse indifférence, alors qu'elle se retrouvait à rechercher sa compagnie, de manière subtile, pour qu'il ne le remarquât pas, se débrouillant pour qu'il vînt la voir et non l'inverse. Un jeu, rien de plus, qui, aujourd'hui Astrid parvenait à mettre des mots dessus sans grimacer, avait créé l'une de ses plus belles amitiés du moment. Toutefois, Kenneth savait forcement pour son stage, comment le prendrait-il, au final ? La croyait-il enrôlé chez les Mangemorts, alors qu'elle faisait directement partie de leurs ennemies, sans que la majorité le sût ? La rencontre eut finalement lieu, les deux se croisant sur le bord de l'eau. Une vague, certainement créée par la plus grande créature vivant dans ces eaux sombres, vint presque caresser leurs chaussures.


- Bonjour As… Désolé, je dois t’appeler Mademoiselle Shafiq maintenant, non ?
- Si j'avais été avec Carrow, je te l'aurai conseillé, histoire de t'éviter de te retrouver en sushi pour elfe de maison, Ken'. Mais, je ne vois personne d'autre que nous ici, alors Astrid fera très bien l'affaire, lui répondit-elle, avec un demi-sourire amusé. Salut.

Heureuse ? Elle ne pouvait nier l'être. L'air qu'elle avait retenu dans ses poumons, en s'approchant de lui, s'était relâché dans une explosion de joie, alors qu'il l'apostrophait. Elle avait eu peur, sur le moment, qu'il passât son chemin sans même la saluer, se drapant dans une dignité blessée par les actions de la belle. Mais, Kenneth n'était pas du genre à suivre les règles, ni les moeurs, enfant bien trop curieux et intelligent pour son propre bien, déjà à l'époque où elle se trouvait à Poudlard. Combien de fois l'avait-elle sorti du pétrin, par menace, par action, sans même que le gosse qu'il était à l'époque n'en entendît parler ? Elle ne comptait plus, mais ce rôle de protectrice, elle l'avait véritablement apprécié. Il avait été un joyaux, un joyaux qu'elle s'était jurée de protéger, comme les rares personnes qu'elle chérissait, dont il faisait parti. Elle était la lune, il était le soleil. Il était arrivé dans son monde ténébreux, avec la délicatesse lumineuse d'un enfant sautant sur elle et serrant ses bras autour de son corps mince avec toute la force qu'il pouvait, et si Astrid avait toujours eu du mal avec les contacts physiques - ils étaient faits pour tuer, torturer... comme on lui avait si bien appris dès son plus jeune âge - Ken' était l'un des seuls qui avaient le droit de la toucher sans risquer de se retrouver à terre avec la lame de son poignard contre la gorge.  

- Félicitations pour la place à Poudlard, au fait. Je n’ai pas pu le dire plus tôt… Ca fait combien d’années, déjà ?
- Félicitation ? demanda Astrid. Si tu penses que je suis une Bidochon pour ce que je fais présentement, tu peux aussi me le dire. Tu serais bien l'un des seuls à y avoir droit.

Elle sourit, amusée, avant de lever les yeux vers le ciel. Un ciel nuageux, menaçant, comme il l'était souvent depuis que Voldemort avait pris le pouvoir. Avec un soupire, elle revint vers la réalité, décidant d'oublier ses cauchemars, d'oublier sa vie présente, pour simplement profiter. Profiter de la présence d'un ami, si, elle l'espérait, ils pouvaient encore se considérer comme tel.

- Deux ans, après la mort de Cédric, je n'ai plus trop donné de nouvelles. J'étais pas mal prise, entre mes études et le reste.

Le reste... Si seulement il savait ce qu'était ce reste. L'Ordre du Phénix. Ses missions de mercenaire. Son monde chaotique où les seigneurs n'avaient pas leurs places, où la solitude était si appréciable. Elle ne laissa rien paraître à son trouble, toutefois, lui souriant. Un sourire qui ne put que paraître véritable, pour la simple, mais très bonne raison qu'il l'était. La présence de Kenneth avait toujours eu le don de dérider Astrid, sans même qu'elle s'en rendît compte véritablement, avant ce jour-là, où ils se retrouvaient, près du lac qui les saluait de ses quelques rares vagues, envoyées par les créatures le peuplant.
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MessageSujet: Re: [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] EmptyJeu 30 Mar 2017 - 0:59

Les Carrows ? Il les avait oublié quelques instants avant que la jeune femme ne prononce leur nom. Rien que leurs trognes étaient un mauvais souvenir, leurs voix étaient insupportables et leurs cours les plus mauvais qu’il n’ait jamais eu. Ils étaient des nuisances qui, si elles n’avaient pas l’obligeance de disparaître de la réalité, avaient le don de s’enfuir de ses pensées quand il essayait de garder des petits moments de plaisirs simples auprès de lui. Il était vrai que c’était le maître de stage d’Astrid, peut-être était-ce là la principale raison de l’énonciation de ce nom qu’il détestait. Un sourire amusé et cynique à la fois se dessina alors sur son visage en réponse à celui de son amie.

« Si t’avais été avec Carrow, je pense que je me serai jeté dans le lac pour pas le voir… Le Kraken peut être amical, lui… » Lança-t-il sur le ton de la plaisanterie. Après tout, que risquait-il de plus ? Il était déjà en enfer dans cet endroit, alors à quoi bon faire semblant d’apprécier des gens qu’il détestait ? Surtout que le professeur de magie noire n’était pas là, il n’y avait qu’Astrid et lui, et s’il ne pouvait pas être franc maintenant, peut-être ne pourrait-il plus jamais l’être avec qui que ce soit. C’était une amie sur qui il avait longtemps compté et doutait d’elle lui semblait inconcevable. Elle devait avoir ses raisons, une idée derrière la tête, elle n’était pas comme ces vautours qui voulaient se repaître des derniers morceaux d’espoirs qui semblaient hanter les murs de cette école. C’est ce qu’il voulait croire, ce qu’il espérait, et il jetait ses forces dans ce minuscule idéal, espérant qu’il soit vrai ?

Son interlocutrice semblait avoir cerné une certaine hypocrisie inexistante dans les congratulations du jeune homme envers sa nouvelle place dans l’administration. S’il voulait l’insulter pour ce qu’elle faisait ? Il soupira machinalement alors que l’eau de lac chantait un refrain lancinant d’écumes et de fracas contre la pelouse et leurs chaussures. La bête des profondeurs voulait-elle les inviter à dîner ? Quoique servir de casse-croûte à un monstre tentaculaire n’était pas véritablement une priorité pour le jeune gryffondor. Et puis à quoi cela servirait ? A la blesser ? A se blesser lui-même s’il avait tort ? De toute façon, il n’avait aucune question à poser, elle lui avait donné la réponse qu’il n’attendait pas sans même le savoir. Après son soupir, il la laissa continuer. Deux ans déjà qu’ils ne s’étaient plus vus ? Cédric... Avec les derniers événements, il avait oublié que ce jeune poufsouffle avait été la première victime de ce qu’ils subissaient maintenant. Après cet événement, tout s’enchaîna, tirant le monde de la magie vers le fond. La dernière fois qu’il avait vu son amie, elle pleurait.

« Il s’en est passé, des choses depuis… D’autres sont… Bah, je ne t’apprendrai rien que tu ne sais déjà là-dessus. » Lâcha-t-il, presque agacé par sa propre imbécillité. Ressasser tout ça maintenant ? Stupide ! C’était futile et il le savait. « En tout cas, je n’ai aucune raison de t’insulter. Le simple fait que tu penses que je puisse le faire en est une bonne preuve, non ? » Dit-il en lâchant un semi-sourire à son interlocutrice. Il espérait qu’elle comprenne qu’il lui faisait confiance. Quoiqu’elle puisse faire, quoi que soit son idée et la raison pour laquelle elle s’approchait du danger au point de s’y brûler, il serait là pour l’aider et pour rester une ancre dont elle risquerait fortement d’avoir besoin. En y repensant, il se ressassa les débuts de cette année, et son sourire se teint peu à peu d’une touche de sarcasme.

« Enfin… Je ne pourrai pas dire grand-chose non plus. Après tout je suis « le traître », celui qui ne fait rien pour ses amis… C’est un peu ce qui se dit ces derniers temps, va falloir t’y habituer. » Simple précaution. Il valait mieux qu’elle se fasse à cet état de fait, il n’était plus considéré par tout le monde comme la boule d’énergie prête à aider qui que ce soit, mais celui envers qui n’importe qui pouvait douter sans le moindre remord. Après tout, n’avait-il pas laissé un de ses amis partir dans la « nouvelle maison » ? N’avait-il pas simplement laissé sa mère à la merci des rafleurs qui poursuivaient les nés-moldu sans relâche ? En fait non, de base il n’était rien de ça, mais pour certains élèves, c’était le cas. Une rumeur digne d’une traînée de poudre pouvant lui exploser à la figure comme ses expériences en potion. Pourquoi devrait-elle s’y habituer alors ? Car nier ces dires, pour elle, serait dangereux, et lui ne comptait pas le faire, ça protégeait ses camarades, ça lui donnait une couverture bien plus solide pour ses plans. Il manquait de finesse pour mentir, alors laisser les autres faire cela à sa place grâce aux rumeurs n’était pas une mauvaise idée, selon lui.

« En tout cas, fais attention à toi. J’ai l’impression que ton maître de stage est aussi sympa qu’un saule cogneur enragé… Et je parle pas des autres.» Bien sûr qu’il s’inquiétait quand même. Il n’était pas assez fou pour croire que son amie était invincible. Le temps de se monter des rêves plein la tête était venu à son terme, et il préférait la prévenir de ne pas faire d’ânerie qui lui coûterait trop. Encore une fois les vagues vinrent frôler leurs chaussures, tandis qu’il sentait quelques gouttes légères tomber sur le haut de son crâne. Son regard se dirigea alors vers l’arbre le plus proche, dans les branches et les feuillages seraient une bonne couverture contre la petite pluie qui se préparait. Et là, au moins, le calamar ne serait pas tenté de vouloir se joindre à la discussion. « Ca te dit de bouger un peu… J’ai déjà pris ma douche, ce matin !»
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MessageSujet: Re: [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] [OCT. 1997] I walk a lonely road. [PV. Astrid Shafiq] EmptyVen 7 Avr 2017 - 18:57


- Bonjour As… Désolé, je dois t’appeler Mademoiselle Shafiq maintenant, non ?
- Si j'avais été avec Carrow, je te l'aurai conseillé, histoire de t'éviter de te retrouver en sushi pour elfe de maison, Ken'. Mais, je ne vois personne d'autre que nous ici, alors Astrid fera très bien l'affaire, lui répondit-elle, avec un demi-sourire amusé. Salut.


Heureuse. C'était exactement le bon mot. Et Kenneth était bien l'un des seuls à parvenir à lui arracher un rire, même minime, par quelques paroles déplacées, voir parfois insultantes, mais toujours prononcées avec cette sorte d'insouciance que la belle rêvait de préserver chez lui. Une insouciance qu'elle savait feinte, mais qui parvenait presque à la tromper aussi et qui parvenait à la faire rêver, même quelques secondes.

- Si t’avais été avec Carrow, je pense que je me serai jeté dans le lac pour pas le voir… Le Kraken peut être amical, lui…

Le rire d'Astrid vint chasser les dernières brumes du sommeil qu'elle refusait à son corps fatigué, qui éclata sans aucun contrôle à côté de ce fameux lac. C'était comme si une bulle protectrice était venue les emprisonner dans un moment de tranquillité. Un moment de tranquillité, oui, que la demoiselle ne pouvait se permettre de réellement savourer. Finalement, son rire mourut et seul un sourire éclaira son visage, bien que légèrement crispé.

- Oui, tu as raison, dit-elle avec un soupir. Carrow est aussi aimable qu'un détraqueur.

Heureuse, oui... Mais avait-elle le droit d'être heureuse présentement ? Pouvait-elle se permettre de sourire et de rire durant une telle période, malgré la défaite cuisante de l'Ordre du Phénix et la fuite à travers du pays de leur seul, unique et futile espoir ? Finalement, Kenneth reprit la parole, lui permettant d'oublier ses divagations mentales. Elle était heureuse. C'était le principal. Mais pour combien de temps ?

- Félicitations pour la place à Poudlard, au fait. Je n’ai pas pu le dire plus tôt… Ça fait combien d’années, déjà ?
- Félicitation ? demanda Astrid. Si tu penses que je suis une Bidochon pour ce que je fais présentement, tu peux aussi me le dire. Tu serais bien l'un des seuls à y avoir droit.

Elle sourit, amusée, avant de lever les yeux vers le ciel. Un ciel nuageux, menaçant, comme il l'était souvent depuis que Voldemort avait pris le pouvoir...


Être félicité pour cette place. C'était bien la première fois que ça arrivait depuis que son frère l'avait fait. Mais lui, c'était un Mangemort et il espérait forcément qu'Astrid réfléchît à ses agissements dans le Chateau et décidât enfin de "changer de camps". C'est pour ton propre bien, petite sœur. Le Seigneur des Ténèbres risque d'apprendre que tu fais partie de l'Ordre un jour et nous savons tous les deux que je ne pourrai alors plus te sauver. Qu'il l’apprenne... Astrid préférait de loin mourir libre que vivre enchaîné. C'était pour ça et uniquement pour sa liberté d'action qu'elle avait décidé de son propre chef de s'enchaîner à l'Ordre du vieux. Dans l'unique but de faire partie de la machine, de combattre les ombres qui voulaient leur arracher violemment toute liberté, de penser, d'agir, de réfléchir. La peur. L'inaction. Mais elle s'y refusait et préférait se battre pour un espoir stupide de liberté, plutôt que se laisser lentement mourir de froid et de peur. De s'oublier elle-même dans des actions dictées par un autre. Pire que la mort, être emprisonnée dans une vie qu'elle voulait avoir la force de refuser, dans une demi-vie, dans une foutue survie, c'était forcement pire que la mort.  

... Avec un soupir, elle revint vers la réalité, décidant d'oublier ses cauchemars, d'oublier sa vie présente, pour simplement profiter. Profiter de la présence d'un ami, si, elle l'espérait, ils pouvaient encore se considérer comme tel.

- Deux ans, après la mort de Cédric, je n'ai plus trop donné de nouvelles. J'étais pas mal prise, entre mes études et le reste.

- Il s’en est passé, des choses depuis… D’autres sont… Bah, je ne t’apprendrai rien que tu ne sais déjà là-dessus.

Le ton et la posture de Kenneth trahit le fait qu'il s'agaçait lui-même et Astrid ne put s'empêcher de sourire malgré elle, malgré toutes les pensées paradoxales qui parvenaient à parasiter cette rencontre. Une rencontre dont elle avait forcement besoin.  

- En tout cas, je n’ai aucune raison de t’insulter. Le simple fait que tu penses que je puisse le faire en est une bonne preuve, non ?

Une ancre. Elle avait besoin d'une ancre pour que son navire ne fût pas emporté par la tempête. Une ancre pour éviter de voir le bateau couler. Ken' pouvait-il être cette ancre ? Pouvait-il devenir un confident, pouvait-elle se confier à lui ? C'était risquer, stupide et... Et irresponsable. Il suffisait d'une erreur et tout partait en fumée. Et tout le monde faisait des erreurs. Tout le monde. Même elle. Rien que vouloir se confier, avoir un appui, une aide à l'intérieur du château pour se soulager était une erreur.

- Oui, tu as raison. Désolé, c'était stupide. Elle lui sourit. Un sourire où il était possible de déceler une touche de tristesse, contrairement au premier. Astrid revenait vers la réalité. Totalement. J'ai simplement du mal. L'ancienne bande ne me fait absolument plus confiance et la majorité des élèves ont peur de moi. C'est assez... dérangeant, en un sens.

L'erreur était faite, mais l'erreur était humaine. Et Astrid était humaine, qu'elle le voulût ou non. Et puis, si elle ne croyait pas en lui, alors elle ne croirait en plus personne. Si elle ne croyait pas un minimum en lui, elle pouvait partir dans le bureau de Carrow et lui demander une entrevue avec le Seigneur des Ténèbres, comme celui-ci avait l'air de l'attendre avec une certaine patience - si patience était le mot exact à employer - et ça, elle le refusait complètement. Elle devait croire. Elle le devait, pour la liberté qu'elle aimait tant.

- Enfin… Je ne pourrai pas dire grand-chose non plus. Après tout, je suis « le traître », celui qui ne fait rien pour ses amis… C’est un peu ce qui se dit ces derniers temps, va falloir t’y habituer.

Visiblement, Kenneth avait décidé de faire de même. Astrid lui sourit et balança sa remarque d'un signe de la main. Lui était prof de magie noire, donc forcement une mage noire dans nombre de têtes, lui était un traître. Finalement, s'ils traînaient ensemble, personne ne se poserait de question. Il n'y aurait seulement que plus de rumeurs qui circuleraient, mais les rumeurs étaient précisément ce qui lui avait permis de gagner un semblant de confiance en l'homme qui lui servait de maître de stage pour le moment. Enfin, s'ils traînaient ensemble... Astrid ne pouvait pas se permettre non plus de passer son temps en la présence d'un élève, elle en avait confiance, mais prendre un peu de temps ensemble de temps en temps et à l'abri de trop de regards ne pouvait pas leur faire de mal, peut-être même l'inverse, avec un peu de chance.

- En tout cas, fais attention à toi. J’ai l’impression que ton maître de stage est aussi sympa qu’un saule cogneur enragé… Et je parle pas des autres.

Les autres. Pendant quelques secondes, Astrid se demanda qui était ces "autres", avant que l'information ne lui sautât au visage. Toutefois, elle préféra la chasser d'un revers mental de la main, se concentrant sur le fait que Kenneth s'inquiétait pour elle. Oui, Carrow était aussi sympa qu'il le décrivait, mais cela n'était pas vraiment étonnant et elle s'y était plus ou moins attendue. Le véritablement problème n'était pas l'homme en question, mais précisément ce qu'il attendait d'elle. En dehors de Poudlard. Comme son frère. Ils la voulaient enchaîner "au plus puissant sorcier de tous les temps". Que l'un su qu'elle faisait partie de l'Ordre ne changeait évidemment rien et, de toute façon, elle lui devait le fait que le second ne s'en doutait même pas.

- Ca te dit de bouger un peu… J’ai déjà pris ma douche, ce matin !

Astrid leva la tête et remarqua alors seulement qu'il commençait à pleuvoir. Combien de temps était-elle restée là à le regarder bêtement, perdu dans ses pensées. Elle ne le savait pas. Elle acquiesça, le prévenant ainsi qu'elle préférait également se mettre à l'abri que de rester là et finir complètement trempé. Elle le suivit sans vraiment faire attention à la destination, se servant de son bras comme un semblant de rempart contre la pluie, malgré la stupidité de l'action. Se faisant, elle se replongea bien malgré elle dans ses pensées, n'en ressortant que quelques longues minutes après, sans avoir prononcé le moindre mot. D'un coup de baguette, elle sécha les vêtements de Kenneth et les siens, puis reprit la parole.

- Je ferai attention à moi. De toute façon, Carrow n'est pas vraiment un énorme problème, malgré son obsession presque maladif à vouloir faire de moi une mangemort. Comme si mon frère l'avait payé pour ça sérieusement.

La belle se frictionna les mains pour essayer d'obtenir la sensation de chaleur quémandée, sans résultat, alors qu'elle levait les yeux au ciel de manière à montrer son agacement et ceux, de façon totalement involontaire. Carrow était une plaie, mais une plaie utile, pour le moment. Son frère l'était moins, bien qu'il s'occupât des affaires de famille. Enfin... Lévine était surtout un mangemort. Penser à lui maintenant n'était pas une bonne chose : penser à lui ne faisait que la rendre irritable. Elle poussa un profond soupir, les mots suivant lui échappant presque.

- Toi aussi, fait attention. Le Lord et ses mangemorts sont loin d'être des enfants de cœur. Massacrer des enfants ou des adolescents ne les gênent en rien, la preuve avec l'étude... La torture des moldus d'ailleurs. Quoi que tu fasses, ne tente rien de trop stupide, Ken'.

Un nouveau soupir, avant de lui sourire. L'erreur était faite pour elle. Autant continuer, de toute façon, elle ne voyait plus trop pourquoi elle s'en priverait, maintenant.
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