De très bonne heure ce jour-là, Harry avait rompu net avec le sommeil. Des rêves agités, peuplés de portes et de couloirs sombres, lui trituraient les méninges en autant de labyrinthes sans fenêtres. Dix minutes durant, la respiration lourde, les yeux fixés sur son ciel-de-lit, il avait réfléchi aux significations diverses que pouvaient prendre les songes – ils voyaient actuellement cela en Divination – mais rien de spécifiquement symbolique ne lui était venu en tête. Ses pensées avaient alors oscillé sur son parrain Sirius, seul et prisonnier de la lugubre bâtisse familiale, Square Grimmaurd. L’envie de revoir un visage aimé le submergea de toute part, comme un élan d’affection incontrôlable, en même temps qu’un besoin de se confier le rongeait peu à peu. La veille, lors de sa dernière retenue avec Ombrage, un événement tout particulier s’était produit ; quelque chose qu’il pensait ne jamais devoir subir à nouveau. Alors que les doigts boudinés du professeur s’étaient refermés sur son bras, un violent trait de douleur avait traversé sa cicatrice, pareil à une sentence létale. Simple coïncidence ou… ? Cette interrogation l’inquiétait de plus en plus, à présent ; si bien qu’il songea à prendre la plume pour écrire une courte lettre à Sirius. C’était risqué, il le savait : les réseaux – aussi bien de cheminée qu’aériens – étaient étroitement surveillés et Ombrage pouvait très bien s’emparer de tout ce qui entrait et sortait de l’école à n’importe quel moment. Et en plus, Hermione serait furieuse. Néanmoins, il se devait d’essayer. S’habillant en silence, il traversa le plus discrètement possible le dortoir, descendit dans la Salle Commune, s’installa dans son fauteuil favori, et entama la rédaction. Ecrire une missive codée relevait véritablement du défi : il fallait peser les mots, user de métaphores et de sous-entendus, insérer des éléments que seul le destinateur et le destinataire pouvaient déchiffrer. Au final, soit une demi-heure plus tard, il avait aligné quantité de mots brumeux, certes, mais il était persuadé que Sirius comprendrait.
Cela donnait :

Citation :

Cher Sniffle,

J’espère que tu vas bien. Ici, la première semaine a été épouvantable, je suis content que le week-end soit enfin arrivé.
Nous avons une nouveau professeur de défense contre les forces du Mal, le professeur Ombrage. Elle est presque aussi sympathique que ta mère. La raison pour laquelle je t’écris aujourd’hui c’est que, hier soir, alors que j’étai en retenue avec Ombrage, il m’est arrivé cette même chose dont je t’avais déjà parlé dans une lettre l’été dernier.

Nous avons tous hâte de revoir notre très grand ami et nous espérons qu’il reviendra bientôt.

Réponds-moi vite, s’il te plait,
Avec toute mon affection,

Harry.

L’observateur extérieur le plus fin aurait été incapable de comprendre un traître mot ; encore que l’allusion à Hagrid… Un rayon de soleil levant traversa une fenêtre de la Salle Commune, et des bruits étouffés venant du dessus lui indiquèrent que le reste du dortoir s’éveillait, incitant Harry à s’activer. Il cacheta l’enveloppe, passa le trou derrière le tableau de la Grosse Dame, et se mit à déambuler selon couloirs et raccourcis. Il dut rallonger son chemin pour éviter les plaisanteries grotesques de Peeves, croisa Miss Teigne qui le fixa avec un peu trop d’intensité, grimpa quatre à quatre les marches menant à la volière, et déboucha dans l’étroite salle crasseuse de fientes et de plumes. Le soleil affinait sa lumière, à présent, obligeant Harry à plisser les yeux. Une belle journée s’annonçait, c’était indéniable, mais devoir la consacrer à rattraper ses devoirs en retard n’avait rien de vraiment réjouissant. Il ne tarda pas à repérer Hedwige, immaculée, comme enveloppée d’un linceul spectral.

- Ah, te voilà dit-il.

Perchée aux sommets de la tour, elle le toisait avec une certaine curiosité.

- Viens, lui dit calmement Harry, j’ai une lettre pour toi.

Réagissant à l’appel, elle se laissa gracieusement planer, tournoyant en une descente parfaitement contrôlée, avant de se poser sur l’épaule de Harry, hululant doucement. De son index replié, il lui caressa le plumage, la confortant dans leur complicité, puis lui tendit la lettre qu’elle prit dans son bec.

- Bon, alors, l’adresse, c’est Sniffle, quelque part au-dehors, murmura-t-il.

Cette simple destination était-elle suffisante ? Certainement : Hedwige possédait une rare intelligence. Néanmoins, il lui sembla nécessaire d’ajouter :

- Mais, en fait, la lettre est destinée à Sirius, d’accord ? Alors, bon vol, ajouta-t-il après qu’Hedwige eut cligné des yeux en signe de parfaite compréhension.

La chouette effraie prit son élan et se propulsa dans les airs, confiante. Harry la regarda s’éloigner, puis disparaître totalement dans les nuages, une certaine mélancolie dans le cœur. Contempler un jour nouveau, un ciel sans tache, lui procurait une sorte de tristesse, il n’aurait su dire pourquoi. Et puis, du coin de l’œil, il aperçut quelque chose de grand, de vivant… S’agrippant au rebord de la fenêtre, il regarda sans vraiment y croire un immense cheval squelettique émerger de la Forêt Interdite en battant des ailes, effectuer quelques cercles, puis replonger parmi les cimes des arbres, son corps reptilien happé par la verdure. Harry se pencha en avant pour tenter d’en distinguer davantage, mais une porte s’ouvrit dans son dos, le forçant à faire volte-face plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Son cœur fit une triple saut périlleux lorsqu’il reconnut Cho Chang, une lettre et un paquet à la main ainsi qu’un timide sourire sur les lèvres.

* Dis quelque chose, lui intima immédiatement son cerveau, dis quelque chose*

La courtoisie prit le dessus, lui ouvrit la bouche pour lui faire articuler un « salut » des plus maladroit. Sa voix intérieure s’en frappa le front de consternation.

Cela faisait une bonne heure déjà que Cho était réveillée, et contemplait le plafond d’un air absent, tentant de retrouver le sommeil qui l’avait quittée. Chaque jour de la semaine, alors qu’elle était obligée de se lever tôt pour aller en cours, elle aurait donné n’importe quoi pour pouvoir dormir ne serait-ce que cinq minutes de plus, et voilà qu’un samedi matin, alors qu’elle avait la possibilité de dormir autant qu’elle le voulait, Cho avait été réveillée par un bruit assourdissant venant de la salle commune. Probablement le chat roux d’une de ses camarades de classe, qui n’avait de cesse que de renverser tout ce qui se trouvait sur son chemin, et prenait un malin plaisir à casser les objets fragiles qui se trouvaient dans la salle commune.

Sur le coup, Cho avait poussé un grognement,indigné, puis tenté tout bonnement de se rendormir. En vain. A chaque fois qu’elle essayait de retrouver le sommeil, celui-ci secouait ses plumes d’un noir corbeau et s’envolait à nouveau, la laissant dans l’insomnie et la mauvaise humeur. Au bout d’un certain temps, Cho poussa un soupir de résignation et se leva de son lit, renonçant au sommeil perdu de cette semaine qu’elle avait espéré rattraper aujourd’hui.

La jeune fille passa par la salle de bain pour prendre une douche, puis enfila sa robe de sorcier, et mit sa baguette magique dans sa poche. On ne savait jamais. Elle se demanda ensuite ce qu’elle pourrait bien faire en attendant que Marietta et ses autres amies daignent se réveiller. Soudain prise d’un élan de sérieux, Cho fut presque partante pour aller faire ses devoirs dans la salle commune, lorsqu’elle se souvint de quelque chose qu’elle avait complètement oublié, quelque chose à quoi elle avait pourtant pensé toute la semaine, se jurant de s’en souvenir : aujourd’hui, c’était l’anniversaire de sa mère.

Cho se mordit la lèvre. Finalement, elle était très reconnaissante au chat turbulent de sa camarade de classe de l’avoir réveillée ce matin. Que se serait-il passé si elle ne s’était pas levée ? Plus tard, aurait-elle tout de même pensé à aller envoyer son cadeau à sa mère ? Peut-être pas… Mieux valait par ailleurs que ses amies ne soient pas encore réveillées, car elle n’avait aucune envie de faire avec elles l’habituel détour par les cachots pour aller guetter l’élève de Serpentard sur qui elles avaient craqué. Serpentard… ! Parfois, Cho se demandait sincèrement ce qu’elle faisait avec des filles aussi stupides. Elle se faisait toujours des réflexions pareilles lorsqu’elle était de mauvaise humeur, comme ce matin.

M’enfin. Elle s’était souvenue à temps de ce qu’elle avait à faire, et la perspective de se rendre à la volière la réjouissait. Cho avait toujours aimé les hiboux, et regrettait de ne pas en avoir elle-même. La jeune Serdaigle prit le paquet qu’elle comptait envoyer à sa mère et la lettre qu’elle y avait jointe, et sortit de la salle commune pour se rendre dans la volière.

Cho poussa la porte et se figea sur place, ses doigts se resserrant involontairement sur le paquet qu’elle tenait à la main. Harry Potter se tenait debout dans la volière, seul, l’air distrait. Cho ne s’attendait pas à une pareille rencontre. Elle esquissa un sourire timide, tout en répondant maladroitement au salut que Harry lui avait adressé.

« Oh… Salut… » dit-elle, le souffle court. « Je ne pensais pas qu’il y aurait quelqu’un à cette heure-ci… Je viens de m’en souvenir il y a cinq minutes, c’est l’anniversaire de ma mère, aujourd’hui. »

Cho désigna d’un geste le paquet qu’elle tenait à la main. Elle se sentait vraiment stupide. Qu’est-ce qui pouvait bien lui faire dire des énormités pareilles ? Comme si ça pouvait intéresser quelqu’un d’aussi exceptionnel que Harry. L’anniversaire de sa mère. Cho se mordit la lèvre, tentant de se donner un air un peu moins tendu qu’elle ne l’était en réalité.

Se retourner et tomber nez à nez avec Cho Chang avait quelque chose d’à la fois fabuleux et de déconcertant. A chaque fois qu’il posait le regard sur elle, Harry semblait avoir oublié combien ses cheveux – aussi noirs que les siens – étaient lisses et soyeux, combien son teint s’apparentait à l’or le plus délicat ; et il lui paraissait impossible que cette fille soit encore célibataire, libre de toute entrave, prête à toute demande. Pour un rien, un simple basculement d’air ou un infime changement de température, Harry se serait lancé tête baissée dans une exaltation de sentiments : cœur ouvert et bras tendus. Mais bien malgré lui, une part de son esprit s’attachait encore à Ombrage et à la douleur éprouvée à sa cicatrice lorsqu’elle l’avait touché. Une ombre tomba en lui, épaisse, impénétrable. Puis, Cho lui désigna le paquet qu’elle tenait à la main et une éclaircie refit surface.

L’anniversaire de sa mère… L’information mit un certain temps à l’atteindre, concentré qu’il était sur les yeux en amandes de la Serdaigle. L’anniversaire de sa mère. Bien sûr ! Elle devait sûrement être attentionnée, douce et prévenante, soit autant de qualités qu’Harry lui en avait imaginées. Cela arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps : alors qu’il s’élimait sur des devoirs interminables ou peinait dans des rédactions infernales, il s’accordait des pauses mentales au cours desquelles Cho se dessinait, bien nette et souriante, l’emmenant gambader des les rues de Pré-au-Lard, sa main dans la sienne, développant toute une palette de qualités inavouées.

*Si seulement, pensa-t-il, si seulement ces images de quiétude euphorique pouvaient un jour parvenir à terme.*

Mais tout ce qui concernait son propre futur n’avait rien de réjouissant. Pas plus tard que lundi passé, le professeur Trelawney lui avait prédit une mort atroce par étranglement – et non une promenade romantique.

* Ok, lui rétorqua son esprit d’une voix cynique, super programme. Maintenant, dis quelque chose d’intelligent *

- Ah… articula-t-il bêtement. (Pourquoi son cœur s’était-il mis à battre plus vite ?) Très bien…

* Oh, félicitations ! désespéra la voix intérieure.C’était très constructif ! *

Quelque chose à dire, quelque chose à dire… Mais comment rassembler de bonnes répliques quand une ravissante jeune fille vous adressait un timide sourire en rosissant légèrement ? Etait-il humainement possible de s’exprimer sans bafouer alors que le souvenir cuisant d’un cheval ailé planait dans votre tête ? A la recherche d’une aide extérieure – n’importe quoi – il accrocha son regard aux rangées de hiboux, aux fientes séchées, aux fenêtres inondées de soleil…

- Beau temps.

Les mots étaient sortis sans qu’il ne puisse les contrôler. Loin d’une déclaration ou d’un poème lyrique, seule la banalité affligeante de la météo s’était élancée. La météo. Mais son cerveau était complètement bloqué, mort ; il pleuvait dans ses perceptions, sous les nuages d’un béguin d’adolescent…

Un silence gêné s’était installé entre les deux jeunes gens, un silence pesant où la tension était palpable du doigt. Cho avait baissé légèrement la tête, comme pour que ses longs cheveux puissent venir cacher le feu qui brûlait sur ses joues. Pourquoi devait-elle se sentir aussi gênée face à Harry ? Parce qu’il était Harry Potter, le Survivant, parce qu’il avait assisté à la mort de Cedric et avait courageusement ramené son corps au risque de se faire tuer, ou bien tout simplement parce qu’il était Harry ? Cho aurait aimé pouvoir s’éclaircir les idées, mais elle était absolument incapable de réfléchir.

Cho avait relevé la tête pour chercher des yeux un hibou parmi ceux de l’école, tentant de se donner un air décontracté. Le jeune homme fut le premier à rompre le silence insoutenable qui s’était installé.

- Beau temps.

La jeune Serdaigle se vit forcée de tourner son regard vers le sien, et le fait de croiser les yeux d’émeraude que Harry avait hérités de sa mère l'empêcha de répondre pendant quelques instants. Elle finit cependant par reprendre son air habituel, doux et souriant. Le fait de pouvoir parler, même sur un sujet banal, la détendait ostensiblement.

« Oui, ça doit être parfait pour le Quidditch… Je ne suis pas du tout sortie cette semaine, et toi ? » répondit-elle avec une ébauche de sourire.

Cho se dirigea vers une chouette effraie et lui parla avec douceur pour la faire venir sur son bras. Puis, elle lui attacha le paquet et la lettre destinés à sa mère. Cho regarda la chouette s’envoler par la fenêtre ouverte et disparaître à l’horizon. A présent que le regard de Harry n’était plus posé dans le sien, et que le jeune homme avait engagé un sujet de conversation, Cho n’avait plus trop de mal à parler. Ses habitudes bavardes reprenaient le dessus – à croire que finalement, être amie avec des pipelettes de service n’était pas si inutile que ça.

« En parlant de Quidditch, est-ce qu’Angelina a trouvé un nouveau gardien pour l’équipe ? » demanda-t-elle à tout hasard, tout en remettant en arrière d’un geste distrait les cheveux qui lui tombaient devant le visage.

La jeune bleu et bronze coula un regard en direction de Harry, au risque de se faire happer à nouveau par son regard d’un vert profond. Comme d’habitude, il portait ses lunettes, et ses cheveux bruns étaient en bataille. Cho détourna à nouveau le regard, comme pour s’empêcher de le trouver ne serait-ce qu’un peu charmant, pour ne pas dire irrésistible. Le souvenir de Cedric s’infiltrait à nouveau dans son esprit, lui brûlant les entrailles comme un douloureux retour à la réalité. Cho avait beau savoir que Cedric était mort courageusement, elle n’arrivait toujours pas à digérer le fait qu’il ait quitté le monde des vivants, si brusquement, alors qu’il ne le méritait pas le moins du monde. Cela ne faisait qu’augmenter d’un cran la colère de Cho envers Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, et par la même occasion envers Ombrage et le Ministère tout entier, qui ne croyait pas à son retour. A cause d’eux, il y aurait peut-être d’autres morts, aussi terribles et injustes que celle de Cedric. Cho leva un regard rempli d’espoir à Harry. Elle avait une confiance inouie en lui pour arranger les choses, ne serait-ce que parce qu’il avait survécu tant de fois au Seigneur des Ténèbres – ne serait-ce que parce qu’il dégageait une aura de courage autour de lui, du moins pour ceux qui ne le prenaient pas pour un menteur en pleine crise d’adolescence et de prétention.

Comme pour contrer le mal-être étrange qui envahissait Harry, Cho réussissait tant bien que mal à maintenir une conversation normale. Normale ! Mais comment se comporter normalement quand le cœur vous martelait les cotes ? Et puis, bien pire que la gêne ou les balbutiements amoureux, il y avait le remord. Lors du Tournoi des Trois Sorciers, Cédric et Harry s’étaient retrouvés seuls vainqueurs de la troisième tâche. Transportés, déportés, mais victorieux, les deux adolescents s’étaient retrouvés confrontés à un Mal bien plus sourd et plus ancien que des dragons ou autres créatures des eaux sombres. Et Cédric n’y avait pas survécu, terrassé dans un souffle par Lord Voldemort. Au final, Harry s’était arraché à ce cimetière effrayant, un dérisoire Trophée à la main, et un cadavre au bout de l’autre. C’était là dessus que la Gazette du Sorcier avait entamé son flot mensonger mais tellement commercial, c’était ainsi que Harry avait vu son pire ennemi revenir et que Cho avait perdu son petit ami. Un décès prématuré qui, sans nul doute, l’avait rongée tout au long des vacances et devait encore la suivre en ce moment même, comme un voile de tristesse impossible à dissiper. Et à ce moment précis, alors que le fantôme du jeune Diggory paraissait flotter aux fond des yeux de la chinoise, Harry avait éprouvé du remord. S’il s’était montré plus sage et plus intelligent, alors Cédric serait encore en vie ; or ce n’était pas le cas. D’un duo fort et efficace, le plus jeune s’en était sorti ; et c’était cela qui oppressait Harry. Il avait survécu ! C’était déjà la deuxième fois en quinze ans que cette formule résonnait à ces oreilles, mais un certain reproche s’y était également glissé…

Le Survivant – puisque les autres convenaient de le nommer de la sorte – se sentait navré pour Cho : non seulement il l’avait privée d’une relation amoureuse, mais en plus il venait la troubler par ses efforts maladroits pour paraître « cool ». Fort heureusement, pas un seul instant elle ne lui avait décoché un regard furieux ou désapprobateur : bien au contraire, c’étaient la gratitude et le respect qui animaient ses traits délicats. Son visage si fin…

- Oui, dit Cho en conciliant amabilité et timidité. Ca doit être parfait pour le Quidditch… Je ne suis pas du tout sortie cette semaine, et toi ?

Quidditch ? De quoi parlait-elle ? Ses propres paroles lui revinrent en tête : le temps, la météo, la désastreuse tentative d’intéresser la Serdaigle…

- Non plus, répondit-il sans enthousiasme.

D’un air un peu perdu, il regarda une chouette se poser sur le bras de Cho et tendre docilement la patte pour se faire lester. Avec un nœud compulsif au niveau de son estomac, il s’imagina un instant être à la place de l’oiseau et se laisser charmer par la jeune fille.

- En parlant de Quidditch, est-ce qu’Angelina a trouvé un nouveau gardien pour l’équipe ? demande-t-elle.

Le Quidditch. Jamais Harry n’avait trouvé ce sport aussi merveilleux. C’était lors d’un match inoubliable au cours de sa troisième année qu’il l’avait rencontrée ; là qu’il avait senti ses hormones gonfler et enfin exister en lui.

- Oui, finit-il par répondre. C’est mon copain Ron Wealsey. Tu le connais ?

Mais il resta muet d’horreur face à la puérilité de sa remarque : évidemment qu’elle le connaissait ! Ron – maître de l’indélicatesse – avait critiqué son équipe de Quidditch favorite la semaine dernière.

[Je suis vraiment désolée pour la longueur de ce post, j'ai honte TT J'ai pas internet là où je suis en ce moment alors je gratte au cyber café, mais je peux vraiment pas faire plus :S Je me rattrapperai au prochain]

Ron Weasley ? Cho fit la moue. Le meilleur ami de Harry n’avait jamais particulièrement inspiré la sympathie de la jeune Serdaigle, ne serait-ce que parce qu’il avait critiqué un jour son équipe de Quidditch préférée. Mais après tout, elle ne le connaissait que très peu, pour ne pas dire pas du tout. Pour être ami avec Harry, il devait forcément avoir des qualités, et le fait qu’il ait reçu une récompense pour services rendus à l’école durant sa deuxième année devait également être justifié. Cela n’empêcha pas Cho, cependant, de répondre d’un ton assez froid.

« Celui qui n’aime pas les Tornades ? »

Cho avait parlé d’une voix plus sèche qu’elle ne l’aurait voulu et le regretta presque aussitôt. Après tout, il s’agissait du meilleur ami de Harry.

« Il est bon ? » ajouta-t-elle d’un ton plus doux.

Cho était passionnée de Quidditch depuis le tout premier match auquel elle avait assisté avec ses parents, alors qu’elle avait à peine soufflé ses cinq bougies. Son premier vol sur un balai, lors de sa première année à Poudlard, avait confirmé son désir de jouer au Quidditch, souhait qu’elle avait assouvi un an plus tard en entrant dans l’équipe de sa maison comme attrapeuse. Son poids léger et son agilité jouaient en sa faveur, et malgré ses apparences plutôt fragiles, Cho jouait plutôt bien. Ce qui ne l’avait pas empêchée de perdre contre Harry lorsqu’ils avaient été confrontés l’un à l’autre pour la première fois… Mais il n’y avait rien de bien étonnant à cela, Harry étant un joueur exceptionnel, tout comme son père l’avait été.