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[Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin)

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Dolores Ombrage
Dolores Ombrage
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MessageSujet: [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) EmptyMar 12 Aoû 2008 - 10:58

En ce bas monde, l’on pouvait trouver de tout. Le qualificatif « malheureusement » aurait d’ailleurs pu venir se greffer à la constatation ; la diversité n’amenant, en fin de compte, que des hurluberlus sans crédibilités. Prenez Argus Rusart, par exemple. Homme charmant, séduisant, mais au caractère parfois épouvantable. Dolores l’avait récemment surpris occupé de dialoguer avec son manche à balais. N’était-ce pas singulier ? Cette manie de partager sa solitude avec les éléments les plus anodins de notre quotidien ? Une seconde preuve à l’appui pouvait être le professeur Trelawney. Cette femme-là accumulait les défauts. Elle buvait, dans un premier temps – et en plus avait-elle l’indécence de consommer du bon marché. Ses prédictions ne transmettaient rien sinon de l’hilarité méprisante et sa vue défaillante la poussait à se heurter aux armures. Enfin, il y avait Erin Van Hall. Une retardée étonnamment fermée à son entourage. En plusieurs élans de bonté, Ombrage avait bien tenté de lui inculquer ne fut-ce que quelques bases de savoir-être mais en vain. La jeune demoiselle se comportait toujours autant en être hermétique et handicapant. Soucieuse de cette anormalité peu glorieuse, elle avait écrit au Minsitre pour proposer un transfert provisoire à Sainte Mangouste. Après tout, elle ferait d’une pierre deux coups : éliminer une épine à son pied et rehausser le niveau de ses classes. Chose peu étonnant pour ce soir : Miss Van Hall était encore en retenue. Or, une assiduité régulière à la sentence réduisait le plaisir du châtiment. Le dos de la main devenait si enflé et saignant que toute récidive d’entaille provoquait un écoulement de pus (et donc des ennuis avec Madame Pomfresh). Or, cela, Dolores tenait à l’éviter. Elle savait Minerva prête à lui sauter dessus à la moindre occasion ; toute disposée à entamer une procédure de plainte auprès d’Albus. La Grande Inquisitrice serait accusée à tort, la nouvelle se diffuserait, les journaux deviendraient bavards et lui confèreraient une réputation peu enviable. Non, décidément, elle devait faire attention. Il en allait de la santé de sa profession.

Ainsi donc, les préparatifs de la retenue furent un tantinet différents. Elle lissa un morceau de parchemin sur le bureau, comme à son habitude. Puis elle posa une tasse vide à disposition de la future visiteuse, fit chauffer le thé, s’en servit une tasse, réfléchit en sirotant. Elle finit par parachever son ouvrage d’une Plume à Entailles. A défaut qu’elle avait opté pour la pointe la moins aiguisée. Le métal s’insèrerait moins profondément dans la peau, n’attaquant que la surface et provoquant des dégâts mineurs. Ainsi, Miss Van Hall pourrait allègrement revenir les autres jours de la semaine. Dolores cligna des yeux, regardant l’instrument d’un peu plus près : la pointe de la plume était même érodée. Nul doute que la douleur serait plus vive lorsque le grattement cutané tenterait de percer la peau. Mais après tout, cette petite fille méritait sa punition, n’est-ce pas ? Et après des années de carrière, le professeur Ombrage avait appris que seules les larmes pouvaient véritablement dissuader de pêcher à nouveau.

Restait à attendre la visiteuse. Encore une minute vingt-deux, et c’était le retard.
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MessageSujet: Re: [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) EmptyJeu 14 Aoû 2008 - 16:14

L'opinion était une denrée précieuse, qu'apparemment le ministère n'autorisait pas à posséder. Il s'arrangeait toujours pour formater les élèves selon une idée bien précise, et ce, peu importait si elle cadrait ou non avec l'idée que les élèves se faisaient de ce qui se passait au dehors. Pour sûr que Fudge et ses imbéciles savaient. Mais d'ici à dissimuler la vérité aux autres, il n'y avait qu'un pas. Savaient-ils réellement ce qui se tramait dehors? Oui, sans doute. Cela ne les empêchait sûrement pas de se cacher derrière leur petit doigt en créant une vérité de toute pièce, affligeante de mensonge et d'ignorance. C'était ce qu'Erin avait retenu du débat savamment ochestré par Ombrage, l'autre jour. Erin s'en fichait totalement des Taxocomies de Phylliard, elle avait juste retenue que le Ministère cherchait l'hégémonie sur l'opinion publique. Ignorant ouvertement qu'il y avait un danger au dehors, comme une épée de Damoclès qui était au dessus de leurs têtes, prête à s'abattre comme une guillotine. Et Ombrage osait affirmer que rien ne les attendait dehors. Forcément, dans son univers rose et sucré, rien ne pouvait lui faire plus de mal qu'un ours en guimauve qui pourrait l'étouffer, en l'engloutissant dans une espèce de pâte collante, agissant comme des sables mouvants. Mais eux. Ils ne vivaient pas sur la même planète, visiblement. Et ils devaient...faire sans. Etre sans défense, parce que le Ministère préconisait un enseignement théorique. Tu parles!

Si Erin ce soir, était en retenue, c'était parce que...elle avait osé braver l'opinion ministérielle, en affirmant, haut et fort, le contraire. Elle s'était vue enlever des points pour avoir fait un commentaire cynique à son voisin, et elle s'était pris une retenue parce que...Elle avait donné son avis alors que cet horrible crapaud rose lui avait demandé d'expliciter son opinion sur les Taxocomies de machin-chose. Elle aurait dû se montrer hypocrite, en disant que c'était bien, super, méga-cool. Mais ça serait mentir, et Erin n'était pas du genre à mentir. Ainsi, elle avait eu une retenue pour avoir osé s'exprimer. Vive la liberté d'expression. Bientôt, on n'aura plus le droit de penser comme on veut. Le lancinement de sa main était là pour lui rappeler. Elle n'avait pas idée du nombre de soirs qu'elle avait passés, là, avec pour seule compagnie l'odieuse Ombrage et ses saletées d'assiettes avec des motifs trés...Chat. A boire un thé offert par l'ennemi, alors qu'elle voyait son propre sang imprimer le parchemin à mesure qu'elle écrivait. Erin grimaça, alors qu'elle marchait, à pas traînants, vers son funeste destin. Elle affichait l'air de ces personnes qui allaient à l'échafaud. Juste pour tromper son monde. Elle était peut être désolée pour sa main, certes, mais...elle ne l'était pas pour tout le reste. Et si le Crapaud comptait la réduire au silence, eh bien il faisait fausse route. Car Erin ne voulait pas se taire. Erin voulait continuer dans sa lancée, se battre. Elle ne pouvait pas laisser passer ça. Sa liberté fondamentale était remise en cause.

Elle arriva dans le couloir du bureau d'Ombrage. Elle inspira un grand coup, pour choper un peu d'air pur avant d'entrer dans le bureau confiné de la Grande Inquisitrice. Elle se signa rapidement, puis...Elle toqua. Une fois. Deux fois. Avec la force qu'il lui restait dans sa main meurtrie par la cruauté de cette femme. Erin serait une blessée de guerre. Elle ne flancherait pas. La préfète attendit qu'Ombrage lui donne l'autorisation de renter, en ayant la vague tentation de s'enfuir en courant. Mais la porte s'ouvrit devant elle. Elle s'avança, dignement, sombrement. Avoir l'air le plus hypocrite possible. Ombrage n'y verrait que du feu. Que des remords. D'avoir perturbé son sacro-saint ordre. Elle inspira à nouveau, puis elle murmura d'un ton neutre.

Bonsoir Madame.
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Dolores Ombrage
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MessageSujet: Re: [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) EmptyJeu 21 Aoû 2008 - 14:13

Bah, finalement des coups furent frappés à une heure raisonnable. Pas de quoi allonger la sanction, la jeune Van Hall regretterait déjà suffisamment d’avoir enfreint les règles. Des règles minutieusement préparées, testées sur des cobayes bien moins réceptifs qu’elle. Et elles avaient fait leurs preuves, oh oui ! Aussi cette grande comédienne ne parviendrait-elle jamais à obtenir le dessus. Car il ne s’agissait de rien d’autre qu’une façade de neutralité, Dolores le savait. Comportement typique pour masquer les faiblesses de l’âme. On accuse les coups durs la tête haute, la mine hautaine, l’on s’affiche en une figure emblématique de la volonté inébranlable. Et cela impressionne le petit monde, c’est vrai. Cela sert d’exemple à des comportements anarchistes. Puis, bien sûr, une fois que les gens tournent le dos, on pleure dans son coin, c’est un revers inévitable. Aussi Ombrage observe-t-elle ces pseudo-rebellions d’un œil amusé. Son sourire réjouit semble vouloir dire « Vas-y, voyons. Tiens-moi tête. Tu craqueras ce soir, dans les plis de ton lit mal fait ». Ce qui explique donc le plus naturellement du monde pourquoi elle afficha un large rictus à l’arrivée d’Erin.

- Bonsoir ma chère. Vous savez pourquoi vous êtes ici, n’est-ce pas ?


Bien évidemment qu’elle le savait. Ce qui était d’ailleurs la cause de sa mine farouche. Encore ce voile d’illusions. La Grande Inquisitrice aurait voulu tout éparpiller d’un mouvement de la main. La main… celle de la jeune Serdaigle serait bientôt béante de par ses plaies. Hu hu. Comme il était bon d’imaginer un avenir sanglant. Bien sûr, cette fois-ci, elle avait retenu une leçon cruciale en matière de retenue : imperméabiliser la moquette. Parce que si celle-là aussi se mettait à vomir… eh bien elle poursuivrait son travail, voilà tout. Il était révolu, cette époque de contagions sans explications. Et le professeur Ombrage soupçonnait la gamme vicieuse des frères Weasley d’être dans le coup. Une enquête de plus pour Monsieur Rusart, elle lui en ferait part. Mais pour l’heure…

- Asseyez-vous, ma petite fille. Nous allons commencer sans plus attendre, voulez-vous ?

Et, en effet, Dolores s’empressa de s’asseoir derrière son bureau et de joindre les mains sur son ventre. Elle ne voulait à aucun prix perdre une miette du spectacle. Son thé fumant attendait l’étreinte de ses lèvres, ses oreilles patientaient le crissement lugubre de la plume sur la peau. Une fois qu’Erin fut installée en vis-à-vis, le professeur jugea bon de préciser :

- Vous allez écrire « Je dois contenir mon manque de jugement ». Autant de fois qu’il le sera nécessaire, vous connaissez la démarche.

Et maintenant, place au spectacle des mille douleurs.
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MessageSujet: Re: [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) EmptyLun 1 Sep 2008 - 16:54

[désolée pour le temps de réponse, as usual j'ai fait ma boulette et j'ai pas vu que tu avais répondu -ah, cette fichue manie de cliquer sur "marquer tous les sujets comme lus-]

Si il y avait quelque chose pour laquelle Erin brillait, c'était sa ponctualité. Elle arrivait toujours à temps. On lui disait "rendez vous à telle heure", eh bien, elle arrivait à l'heure qu'il fallait. Des fois, ça lui arrivait d'être en retard, après tout, elle était assez étourdie et il lui arrivait de se réveiller en retard -parce qu'elle avait oublié de programmer son réveil la veille- une fois que Maria l'ait bien secouée. Heureusement que sa meilleure amie n'était pas aussi étourdie qu'elle, sinon...Bref, Erin était à l'heure, et elle avait sérieusement songé à rebrousser chemin. Mais elle savait que si elle avait mis son plan à exécution, elle aurait sûrement aggravé son cas...Et la jeune Serdaigle ne voulait pas être collée pour un autre motif à part avoir été franche. Exprimer son opinion était un délit? Certes. Mais pour Erin, c'était naturel. Un droit fon-da-men-tal. Et si Ombrage n'était pas d'accord avec ça, eh bien, grand bien lui fasse! Erin ne voulait pas se faire piéger par cet horrible crapaud. Et devoir passer une loooongue autre soirée en sa compagnie la rebutait. Mais au fond. C'était quoi, deux heures, pour pouvoir penser comme elle le voulait? Mais la petite voix insidieuse dans son esprit persista à lui dire que c'était plus que deux heures. Malheureusement pour la jeune fille, ce n'était pas la première fois qu'elle mettait les pieds en territoire ennemi. Et elle savait que là, maintenant, c'était comme si elle allait à l'échafaud. Erin respira une bouffée d'air, avant de rentrer dans le bureau de son professeur de défense contre les forces du mal. La voix d'Ombrage lui parvint alors. Etait-il possible qu'une voix l'horripillât autant? Pourquoi elle était ici? Elle savait. Mais elle ne dirait rien. Elle se contenta de lancer un regard acerbe à son geolier, puis elle ignora royalement son sourire mielleux.

D'un pas leste et léger, Erin rentrait dans la pièce, et se garda bien de tressaillir quand la lourde porte par laquelle elle était entrée se scella à nouveau, grinçant sur ses gonds. La Serdaigle eut une brève pensée pour Victor. Son jumeau savait qu'elle était encore une fois en retenue, et il lui avait gentiment proposé des boîtes à flemme. Erin avait décliné l'offre, préférant aller bravement au front. Mais maintenant qu'elle y repensait, à ces boîtes à flemme, elle avait souhaité qu'elle les avait acceptées. Elle aurait peut être vomi tripes et boyaux, mais au moins, elle serait tirés d'affaires...pour ce soir. Parce que figurez vous, Erin espérait de toutes ses forces qu'il y ait un deus-ex-machina pour la sortir de son pétrin. Courageuse, mais pas téméraire, la jolie Serdaigle. Quoiqu'il en soit. Non, elle ne pleurerait pas dans son lit ce soir. Elle pleurait pour d'innombrables chagrins d'amour -son coeur d'artichaut souffrait souvent de son effacement- ou parce qu'elle avait des mauvaises notes alors qu'elle avait trop bien bossé sur un devoir, mais jamais, au grand jamais, elle ne se mettrait à pleurer comme une madeleine pour avoir été en retenue parce qu'elle a dit son opinion trop haut. Et même si pour cela elle ne devait plus avoir de main.

Elle s'exhorta mentalement d'obtempérer sans rien dire au professeur Ombrage. Elle soutint le regard de l'enseignante -enfin, si on peut considérer ça comme telle- avant de déplacer la chaise. Elle s'assit ensuite, le dos droit, masquant tant bien que mal sa nouvelle appréhension. Elle n'appréhendait pas particulièrement le fait qu'elle soit obligée d'écrire avec cette fichue plume, mais elle appréhendait le moment où elle verrait le sang suinter de ses blessures. Parce qu'Erin n'aimait pas voir le sang. En voir ne serait-ce qu'une goutte suffirait à la rendre malade, et à long terme, elle finirait par...tomber dans les pommes. La jeune Serdaigle sursauta. Le voilà, son deus-ex-machina. Elle allait compter sur le pouvoir qu'avait le sang sur elle. Pleine d'espoir quant à cette échappatoire, Erin s'empara sans faire d'esclandres de sa nouvelle plume. Nouvelle parce qu'elle était différente de la dernière fois. Restait plus qu'à espérer...Qu'elle soit toujours aussi réactive au sang. Elle empoigna la plume, avec précautions. Pour l'instant, elle était innofensive, mais Erin savait bien qu'une réalité plus atroce était dissimulée par cette...plume. Erin inspira profondément quand Ombrage lui annonça la phrase qu'elle allait écrire. Elle espérait vraiment que ces minutes seraient les dernières passées dans ce bureau. Il fallait...croiser les doigts. Voilà, c'est ça.

Je n'ai toujours pas le droit à l'encre? avait demandé innocemment la jeune Serdaigle.

Non, bien sûr que non. L'encre serait son sang. Sa chair serait imprimée de cette sentence immonde, sa peau brûlerait à chaque nouvelle entaille. Et chaque fois qu'elle serait là, la plume l'écorcherait encore, écorchant sa peau aussi facilement que si elle était de beurre. Erin posa doucement la pointe de la plume sur le parchemin. Rien ne se passa. Tu parles! Ca allait vraiment commencer quand elle se mettrait à écrire. Alors Erin traça un simple trait. Elle crispa davantage ses doigts sur l'instrument, se demandant quoi. La plume n'était pas aussi tranchante que la dernière fois. Le coeur d'Erin se mit à battre, un battement sourd. Désespérée, elle chercha une goulée d'air. Elle espérait juste que la plume allait l'écorcher rapidement pour la faire saigner. Elle serait malade, elle s'évanouirait, mais elle serait sauvée. Bravement, Erin commença à écrire la phrase mensongère, n'y croyant pas un mot. Sans que, pour les cent premières lignes, rien ne se passat, à part une douleur atroce qu'elle essayait d'ignorer à chaque fois qu'elle passait à la ligne.
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MessageSujet: Re: [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) EmptyJeu 4 Sep 2008 - 10:25

[Aucun soucis. Par contre, désolé, mais mes posts sont moins longs :P]

Le petit visage blême de Miss Van Hall ne reflétait rien d’amusant. Du moins pour un œil extérieur. Tout, dans sa gestuelle, trahissait une fausse dignité ; un semblant de bravoure. De se façon raide et congestionnée de s’asseoir, au furtif regard lancé au dos de sa main – encore intact pour le moment. Du point de vue d’Ombrage, un triomphe discret prenait place. Elle tirait de l’événement une leçon toute particulière : à savoir que la plus solide des figures pouvait, à un moment comme à un autre, se fissurer. Par conséquent (et cette pensée lui déclencha un sursaut de rire ravi) Alenn Sullivan n’était pas intouchable. Il succomberait sous la pression du temps, comme les autres. D’ailleurs, encore plus que le châtiment infligé à Miss Van Hall, ce serait l’horrible plan mis en place qui servirait d’exemple cuisant. Plus personne, après cela, n’oserait déclencher le désordre dans Poudlard. Ici, la douleur d’Erin serait un préliminaire. Contentement supplémentaire que de la considérer comme moindre, même dans un rôle déjà diminué.

Frôlant le burlesque spectacle, la jeune Serdaigle articula de sa voix pâteuse :


- Je n'ai toujours pas le droit à l'encre ?

Il était, à vrai dire, inutile de répondre. Un large sourire ferait l’affaire. Bien étalé, en guise de compassion hypocrite. « Où est mon encre ? » Ils se posaient tous la question lors de leur première retenue. La première réaction allait pour la pointe de la plume, anormalement acérée, puis se focalisait sur le manque évident de matériel. Et lorsque Dolores répliquait « Oh, vous n’avez pas besoin d’encre très cher », leur visage pâlissait à en frôler la transparence. Non pas qu’ils comprennent à l’avance toute l’horreur de leur avenir. Mais ils sentaient ce mauvais coup bien préparé, suspendu à un fil sanglant, et qui venait se s’abattre sur leur pauvre personne. En attendant, la seule chose qu’Erin pouvait espérer avec pareille question, c’était de gagner du temps. Mais cela était peine perdue, n’est-ce pas ? La Grande Inquisitrice avait déjà affronté les tentatives de dérogations les mieux élaborées. Elle avait appris à en reconnaître les prémices et à agir en conséquence. Aussi, dans le cas présent, eut-elle un geste de la main encourageant la mise au travail. La moindre seconde de perdue se prolongerait tard dans la nuit, alors pas besoin de flemmarder.

Peut-être, d’ailleurs, le seul inconvénient à ce genre de sanctions : il fallait veiller tard. Oh, bien sûr, cela n’était pas un problème en soi. Il y avait toujours des dossiers à traiter, de l’administration à compléter, des rapports disciplinaires à rédiger. Il n’empêchait qu’en période d’intense effort, se coucher tôt ne pouvait être qu’une solution profitable. Luxe refreiné par l’inconscience adolescente, toujours prompte à déroger aux plans du quotidien. Mais à bien y réfléchir, Ombrage prenait l’avance sur des travaux d’importances majeures, tandis que l’adversaire perdait le sien en ligne inutiles. Et lorsque l’élève en question était en période de B.U.S.E.s, il était savoureux de l’imaginer rattraper son retard pour les heures de la nuit restantes.
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MessageSujet: Re: [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) EmptySam 4 Oct 2008 - 16:39

[Pardon pour le retard, je n'avais pas beaucoup de temps en ce moment. Pour me faire pardonner, j'ai fait un post plus long que d'habitude ^-^]

Une façade. Voilà ce qu’Erin s’efforçait de conserver depuis tout à l’heure, bien qu’elle avait commencé à chercher une échappatoire à son problème -plutôt épineux, il fallait l’avouer-. Détrompez vous, Erin n’était pas en train de regretter son intervention pendant le cours de l’affreuse mégère, elle réfléchirait juste à deux fois avant de tenter le diable au prochain cours. Elle soupira, désespérée. Elle avait Défense contre les forces du mal deux fois cette semaine. Autrefois, ces deux fois étaient réparties en deux fois deux heures, avec un TP et un cours théorique. Le TP avait été remplacé par deux heures de théorie supplémentaire, Ombrage refusant d’entendre parler de tout exercice pratique. Ca a un esprit obtus et ça se dit être au ministère? Aussi loin d’Erin se souvienne, Fudge avait toujours eu tendance à se cacher derrière son petit doigt et fuir les problèmes, faisant des conneries plus grosses que lui. Il n’était pas rare d’entendre Kristjàn ou Einar s’exclamer « encore » en refermant le journal d’un air dédaigneux. La Gazette en faisait ses choux gras. Erin soupira. Franchement, il suffisait d’un rien pour contenter les journaleux. Elle avait considéré, avec consternation, les âneries déblatérées par Rita Skeeter pendant toute l’année dernière, lors du tournoi des trois sorciers. Elle avait concentré ses efforts et dépensé inutilement de l’énergie pour raconter des craques sur Potter et compagnie. Par contre, sur le retour de Celui-dont-le-nom-ne-doit-pas-être-prononcé, il n’y a pas eu une page, pas même une petite brève. Erin trouvait cela affligeant que les gens préféraient croire que Potter changeait de petite-amie tous les mois plutôt que de croire au retour éventuel d’un mage noir. Remarque, la première hypothèse était plus frivole et plus plaisante que la seconde, ça montrait une fois de plus la propension qu’avaient les gens à se planquer la tête dans le sable, à l’instar des autruches. Au départ, Erin n’avait pas su quoi penser du retour du lord tant redouté. Et puis, petit à petit, la nouvelle a fait son chemin. Erin a été convaincue par la réunion de la tête de Sanglier, l’autre fois. Erin bloqua sa respiration, et se morigéna pour avoir de telles idées révolutionnaires en la présence d’une personne qui avait tendance à condamner ceux qui étaient trop réac’. Elle était soulagée à l’idée qu’Ombrage ne puisse pas lire dans ses pensées, sinon, elle aurait été mal. Non seulement, elle se serait compromise elle même, mais elle aurait en outre vendu les autres membres de l’AD. Chuuuut! Penser à autre chose, vite! Car il fallait dire qu’Erin avait un regard très expressif, on pouvait voir qu’elle cachait quelque chose, et Ombrage pourrait l’interroger là dessus. Vite! Erin baissa la tête au maximum, son regard d’un brun sombre dissimulé derrière un voile de cheveux noirs et bouclés. La brunette se déconnecta un moment, se concentrant sur son horrible besogne. Elle croyait toujours en son plan B, à savoir écrire suffisamment pour faire une hémorragie et tomber malade rien qu’à l’odeur du sang. Mais qu’elle se fasse une raison, la Serdaigle. Ca n’allait pas arriver tout de suite. Alors voilà ce qu’elle essayait de conserver. Une façade. Car il était clairement hors de question de laisser à Ombrage tout le loisir de croire qu’elle a gagné. Erin était mauvaise perdante. Elle ne voulait pas être discréditée à cause de la mégère, qui la regardait de son air ravi, les yeux exorbités, ses lèvres molles et violacées s’étirant en un sourire frôlant la perversion. A vomir. Sans compter cette ignoble tenue rose dans laquelle était enveloppé l’horrible personnage, identique à un pathétique bonbon dans son emballage de cellophane. Sauf que là, le bonbon avait été laissé trop longtemps au soleil, il était collant, gluant, et détestable. Erin pencha donc pour le déchet radioactif. Ombrage ne pouvait pas être humaine. C’était impossible.

N’empêche. Erin croyait toujours dans son idée. Et elle s’appliquait à la tâche, recopiant de son écriture fluide et légère, purement féminine, la phrase mensongère. Alors que dans sa tête, l’idée principale qui bondissait, c’était « pourvu que...pourvu que... ». Erin tenta d’ignorer la douleur qui lui lançait la main, réprimant une grimace à chaque fois. Elle ne lâcherait pas prise, cependant, et même si elle lâchait la plume ne serait-ce qu’un quart de seconde, la jeune préfète allait montrer que le Crapaud aurait gagné. Alors ce n’était pas le moment de se laisser vaincre. La préfète esquissa un sourire contrit alors que ses doigts fins, dont les ongles étaient couverts d’une couche d’un vernis bleu turquoise à peine écaillé, en bref, nickel, se resserraient sur son arme de torture. Erin n’était pas spécialement masochiste; Mais c’était sa fierté personnelle qui la poussait parfois jusqu’à l’autodestruction. Là, actuellement, alors que, d’instinct, les élèves lâchaient prise, Erin, elle, fonçait droit au devant du danger. Et en ce moment, se mettre de front au danger signifiait continuer à écrire, malgré le sang qui commençait à imprégnée la page couverte de lignes, dont les lettres rondes et régulières s’alignaient, comme un leitmotiv. Était-il utile de préciser qu’Erin n’avait aucun instinct de survie? Oh, si, bien sûr, elle s’écarterait sans peine d’une voiture précipitée droit sur elle, mais elle fréquenterait sans hésiter une personne qui pouvait lui être néfaste, s’évertuant à lui trouver des qualités. Erin ne pouvait s’empêcher de trouver du bien dans le mal. Et tout en écrivant distraitement son boniment hypocrite, Erin se demandait ce qu’il y avait de bien chez Ombrage. Oui, vous avez bien lu. Erin commençait à être atteinte du syndrome de Stockholm, vous savez, les otages qui sympathisent avec leurs geôliers? Sauf que là, il ne s’agissait pas de geôlier mais plutôt de tortionnaire. Et Erin essayait de lui trouver des circonstances atténuantes qui pourraient expliquer son comportement limite envers les élèves. Et une explication à son physique disgracieux. La jeune Serdaigle avait du mal à imaginer Ombrage jeune et belle. Elle l’avait connue replète et courte sur pattes, et Erin ne parvenait pas à se l’imaginer autrement. Alors, on y va. C’est comme si elle venait ouvrir un logiciel de retouches photo, et elle était en train de travailler directement l’image de son prof. Elle lui enleva, mentalement, quelques rides. Aussi quelques bourrelets, elle lui colla des cheveux plus longs, au lieu des cheveux fadasses et permanentés qu’elle avait, à l’image des petites vieilles qu’on voyait souvent dans la rue. Elle imagina son teint plus rose, moins terne. Bref, avec facilement trente ans de moins. Mais Ombrage n’était pas belle physiquement.

Alors, doucement, Erin se mit à essayer de comprendre ce qui l’avait rendue ainsi, indésirable aux yeux de tous. Comment lui est venu son caractère irascible et impitoyable. Peut être avait-elle des soucis? Elle avait entendu dire que plusieurs personnes grossissaient quand elles avaient des soucis. Mais chez Ombrage, ça ne devait pas être ça. Elle n’était pas obèse non plus. Juste bien en chair, on va dire. Mettons ça sur le compte de la vieillesse. Souvent, quand les femmes atteignent un certain âge, leur peau se distend, leurs traits se flétrissent, comme une fleur qui fane. Eydis n’était plus toute jeune, et elle se plaignait de ses rondeurs, laissées par six grossesses. Oui, il fallait bien que ses cinq frères naissent, elle et Victor étant venus en même temps. Erin imagina Ombrage avec des enfants. Chose qui se révéla particulièrement impossible. Le professeur n’avait aucune pédagogie et les gosses semblent la révulser au plus haut point. Alors, Erin raya l’option « enfants » de sa liste. Elle plancha sur sa copie, recopiant une bonne dizaine de lignes tout en se laissant aller à ses supputations. Qu’est ce qui la rendait comme ça, dans son caractère? Avait-elle était martyrisée dans sa jeunesse? Maltraitée par ses parents? Été la tête de turc de ses camarades? Pleurait-elle souvent, enfant, car elle était rejetée de tous? Sûrement. Mais à voir Ombrage, le regard implacable, un sourire presque sadique aux lèvres, l’adolescente avait du mal à se la représenter en tant que victime. Elle l’imaginait plutôt comme celui qui martyrisait, à l’image de ceux qui dirigeaient les rayons du soleil vers les fourmis au moyen d’une loupe pour les faire cramer, par amusement. Le genre à découper les verres de terre et de s’amuser de voir qu’ils remuaient encore alors qu’ils étaient en deux parties. Le genre de personne à prendre une mouche et à lui ôter une à une les pattes et les ailes. A faire manger de la terre à un camarade en guise de bizutage. Une personne pas très recommandable, en somme.

Non, il n’y avait rien à faire. Erin n’arrivait pas à trouver de quoi pouvoir s’apitoyer sur Ombrage, ou même, trouver quelque chose qui la ferait paraître sympathique à ses yeux. D’ordinaire, la jeune femme était très empathique et savait faire montre d’énormément de compassion, mais des fois, cela ne fonctionnait pas. Surtout quand on sait que ladite personne était en train de la regarder en train de se faire charcuter la main depuis une bonne demi-heure, l’air d’y prendre son pied. Erin se mordilla la lèvre inférieure. Elle espérait toujours que le plan B ne se réalise. Alors qu’elle entamait la quatrième page, une lueur d’espoir s’offrit à elle. La soirée passait, et son sang coulait, marquant la page de ses horribles mots. Plus d’une fois, les yeux d’Erin se fermaient sous l’effet de la fatigue, sa tête dodelinant légèrement alors qu’elle luttait contre le sommeil, qui s’emparait d’elle, imperceptiblement. Mais une odeur horriblement familière lui monta alors au nez. Une odeur salée, et cuivrée. L’odeur du sang. De son sang. Cela suffit à la jeune préfète pour que son sang ne se glace -sans mauvais jeu de mots-. Elle inspira par la bouche, luttant contre la nausée, provoquée par l’horreur de la chose. Pâle comme un linge, elle lâcha la plume. L’odeur lui tournait sur le cœur, et rien que savoir qu’elle écrivait avec son sang suffisait à l’achever. Doucement, son échine se courbait, alors qu’elle fermait les yeux, évitant de respirer par le nez. Elle finit par poser son front contre le bord de la table, le cœur au bord des lèvres. Non, vraiment, ça n’allait pas. Le brave soldat venait de tomber au front. Et la ligne ennemie était en train de gagner du terrain. Elle avait perdu.
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Dolores Ombrage
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MessageSujet: Re: [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) [Déc.] Retenue émoussée (Pv : Erin) EmptyDim 28 Déc 2008 - 15:51

[En grosse boulette, je n’avais pas vu la réponse >_< Mes excuses]

Les heures environnaient minuit. Une heure de transition, bien droite, bien nette, pleine de structure et de beauté. La minute d’avant s’accordait sur « hier », une battement d’aiguille plus tard, et l’on pouvait se qualifier d’ « aujourd’hui ». Dolores aimait tout particulièrement ces sensations de la nuit. Elle avait l’impression que le château, alors vide et inanimé lui appartenait déjà, tout entier, depuis la cabane de l’arriéré mental jusqu’au bureau de Dumbledore. Tout paraissait osciller, aux alentours de minuit. De la surface du lac aux flottements lugubres des spectres – le monde hésite puis se reprend, enfin. Ce silence d’habitude, néanmoins, en rompu par deux grattements. Le premier, celui de Miss Van Hall, se teinte parfois du fracas d’une goutte. Précieuse perle de sang qui s’écrase sur le parchemin. Le craquement de la chair, lorsque la plaie se ferme, lisse, puis s’ouvre à nouveau, chaque fois plus profonde. La Serdaigle perd progressivement de sa superbe, il n’y a nul besoin de lever la tête pour le constater. Cela se sent. Comme une émotion palpable.

Le second grattement n’est autre que celui de la plume d’Ombrage. Penchée sur son bureau, une langue pointue entre les dents, elle peaufine son rapport pour Cornélius. Les moindres agissements des résidents du château y étaient consignés pour le mois écoulé. Même les elfes de maison n’avaient pas été épargnés. L’un d’eux, particulièrement stupide, en pagne/gant de toilette, avait renversé le morceau de tarte aux rutabagas de Dolores sur sa moquette. Elle en avait donc profité pour effectuer la demande d’une donation de vêtements. Un parasite de moins contribuerait largement au bon fonctionnement de Poudlard. Satisfaite de sa production, Dolores parapha le tout d’un signature ronde et envahissante, puis compressa le tout dans une large enveloppe qu’elle cacheta à la cire. Un hibou se chargerait de la livraison dès l’aube – la Grande Inquisitrice aimait planifier son petit lendemain (ou plutôt « son tout à l’heure »). De ce fait, elle avait l’impression de mettre chaque chose à sa place la plus juste.

Sa tâche achevée, enfin, elle porta un regard sucré sur Erin Van Hall. La pauvrette flirtait avec le pathétique, sa tête oscillant dangereusement de gauche à droite. Elle était en grand état de faiblesse, c’était évident. Déjà trois feuilles avaient été couvertes d’écritures sanglantes ; presque cabalistiques. Si cela ne tenait qu’à elle, Ombrage aurait étiré le labeur durant toute la nuit. Mais elle-même avait ses propres limites. Ses yeux globuleux se fermaient mollement de fatigue et la promesse d’un bon lit douillet la confortait dans son univers. Et là, contre toute attente, la tête d’Erin heurta le bord du bureau. Epuisé. A bout de forces. Merlin, que vous faites bien les choses. D’un air plein de superbe, Dolores se leva, contourna la table d’une démarche de conquérante et ferma ses doigts boudinés sur le poignet de Miss Van Hall. La blessure était laide, profonde et prendrait du temps à cicatriser. Bien, bien, bien. Elle garderait le souvenir de son insolence à même la peau, au vu et su de tous. Sans se départir de son sourire mou, Ombrage articula :


̶ Eh bien, ma petite fille, l’on dirait que vous en avez terminé pour ce soir, n’est-ce pas ? Vos petites friponneries vous auront conduit bien loin, regardez.

Et elle appuya son gros pouce sur la coupure, avant de se frotter sur la robe de la Serdaigle. Elle continua :

̶ Que cela vous serve de leçon pour l’avenir, Mademoiselle. Lorsque qu’une autorité – de source indiscutable - s’impose, il faut éviter de vouloir se montrer intéressante en y apportant un réquisitoire. Sans quoi l’on est puni.

Et elle pris soin de bien appuyer le mot « puni ». L’horloge murale afficha minuit quart. Le temps de mettre un terme à ce désagréable face-à-face.

- Vous pouvez disposer, ma petite. Et que je ne vous y reprenne plus.

Cette dernière phrase fut prononcée sur un ton affreusement maternel. Le clou de l’humiliation. Ombrage en sifflota un air gnan-gnan en rangeant ses papiers, marquant ainsi la fin d’une longue retenue.
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