[Janvier] L' Attaque Des Livres.

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C' était au mois de Janvier 1996.
Il devait être dix huit heures, Prune était dans sa salle commune, autrement dit, celle des Poufsouffles. Il n'y avait pas qu'elle dans la salle commune, il y avait aussi des premières années qui buvaient du jus de citrouille. Prune, quand à elle, était assise sur l'un des canapé, elle lisait un livre qui était intitulé « Les sorts interdits. ». C'est alors que l'un des élèves de première année alla vers Prune. Elle leva la tête et le regarda avec un petit sourire aux coins des lèvres.

« Je peux t' aider ? »

Demanda Prune avec une voix amicale et sympathique. Le petit garçon continua de la regarder, dans sa main, il tenait un verre de jus de citrouille qui était remplit. La quatrième année ne s' en soucia pas, il n' allait quand même pas le verser sur la tête de Prune, les Poufsouffles ne sont pas comme ça. Ne recevant aucune réponse de la part du garçon, Prune lui reposa la question, toujours avec cet air sympathique et amical. Le Poufsouffle fit un grand sourire avant de renverser son jus sur le livre que Prune avait empreinté à la Bibliothèque de Poudlard. Prune resta bouche bée face à cette attaque, le beau livre, qu' elle n' avait même pas finit de lire était à présent tout mouillé et sentait mauvais le jus de citrouille ! Il fallait le sécher certes, mais Prune n' aime pas utiliser la magie quand on peut faire les choses «normalement». La jeune demoiselle leva la tête mais le premier année avait déjà décampé avec sa bande de joyeux lurons ! Alors, elle se leva puis alla prit le livre du bout des doigts puis lâcha un long soupire.

« Si je les revois, ils auront à faire à moi ! Ils n' ont même pas honte de ridiculiser une personne plus agé qu'eux. Aucun respect. En plus je dois le ramener aujourd'hui à la Bibliothèque, autant y aller tout de suite... »

Prune sortit alors de sa salle commune et prit les escaliers qui menaient à la Bibliothèque. Tout en les montants, elle chercha du regard les premières années de Poufsouffles, mais personne à l' horizon. Quand elle arriva à la Bibliothèque, Prune entra d'un pas lent et d'un air agacé, comment allait elle expliqué à Madame Pince que des premières années avaient versé du jus de citrouille sur son bouquin. Il ne fallait pas le donner à Madame Pince, il fallait le dissimuler dans toutes ces étagères. La quatrième année regarda autour d'elle, il n' y avait personne, alors elle se précipita vers une étagère de trois mètres de hauts et le cacha en dessous du meuble.

« Ouf. Je suis sauvée. »

Comme si de rien n' était, Prune alla s'assoit sur une chaise et essaya d' enlever l' odeur du jus de citrouille qui était sur ses mains, oui car, si par malheur, quelqu' un parvenait à trouver le livre qui sentait le jus de citrouille et que Prune sent le jus de citrouille, la première soupçonnée sera elle. Après quelques minutes, elle réussit à enlever, enfin presque, l' odeur de la citrouille. Elle se leva puis alla vers une étagères qui parlaient de l' Histoire de la Magie. Prune adorait lire ce genre de livre, elle trouvait cela intéressant et cultivant, elle venait de trouver son bonheur, il y avait une dizaine de livres parlant de cela, elle les prit tous pour aller s' installer sur la même table où elle était. Malheureusement, elle ne voyait pas grand chose avec les dix livres empilés les uns sur les autres. Elle fit quelques pas en avant, tout allait bien pour l' instant, puis elle en fit encore quelques uns, mais se cogna dans quelqu' un et les livres que tenaient Prune tombèrent tous les un après les autres... La quatrième année se leva d' un bond et regarda la jeune fille qu' elle venait de bousculer.

« Je suis... Désolé... Vraiment désolé... »

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Postée près de l'une des fenêtres de la bibliothèque, l'un de ses endroits de prédilection, Crystal jeta un bref coup d'œil vers l'extérieur ce qui lui arracha presque aussitôt un soupir profond et empreint de lassitude. Dehors, le soleil déclinait lentement mais inexorablement à l'horizon. La nuit ne tarderait plus à engloutir totalement le château et ses environs dans son emprise, les rendant comme de coutume totalement à la merci de sa nature obscure et insaisissable. Nouveau regard, nouveau soupir. La jeune fille détestait profondément l'hiver, toutes ces longues soirées monotones à rester cloitré à l'intérieur du château en essayant coûte que coûte de chasser l'ennui. Même si les jours commençaient à s'allonger imperceptiblement et le thermomètre à remonter, le printemps et ses belles promesses semblaient encore bien loin. Pourtant il fallait bien faire preuve de patience.

Un mouvement tout près d'elle l'arracha à ses sombres pensées et lui fit tourner la tête. Ce n'était qu'une Poufsouffle qui se dirigeait vers un rayon de la bibliothèque, un livre à la main. Rien de bien stupéfiant là-dedans. Pourtant, plutôt que de replonger tête la première dans son bouquin de métamorphose, le regard de Crystal s'attarda sur l'élève. Sans qu'elle puisse se l'expliquer, quelque chose chez la jeune fille l'intriguait. Elle n’avait pas l’air « nette »... Bougeant légèrement sur son siège pour que la Poufsouffle n'échappe pas à son regard, la vert et argent la vit progresser lentement puis s'arrêter quelques mètres plus loin pour jeter quelques regards furtifs autour d'elle. Feignant d'être absorbée par son manuel, Crystal baissa les yeux pour ne pas croiser son regard et les releva presque aussitôt. Juste à temps pour voir la Poufsouffle s'abaisser précipitamment devant une grande étagère, lâcher son livre et retourner s'asseoir, un air coupable sur le visage.

Intriguée par l'étrange manège de la fille, Crystal se retint pour ne pas l'interpeller et lui poser les questions qui lui trottaient en tête. Poufsouffle étant la maison poubelle de Poudlard, la plupart de ses résidents se montraient ennuyeux au possible et bien souvent stupides. Bien sûr ils avaient aussi de nombreuses qualités : la gentillesse, la loyauté…un peu comme les chiens quand on y pense ! Bref, pourquoi donc accorder une quelconque importance à la vie d'une Poufsouffle? Et même si entourloupe il y avait, elle avait plus urgent à faire que d’aller le vérifier par elle-même. Pince devait bien servir à quelque chose après tout…

Tentant de se reconcentrer à nouveau, la vert et argent tourna la page de son manuel ce qui lui valut presque aussitôt un froncement de sourcils. Le paragraphe suivant n'était que charabia! On peut dire que les sorciers avaient parfois l'art de tourner autour du balai. Avec un nouveau soupir - à croire que cela en devenait vraiment compulsif chez elle - Crystal s'empara d'un morceau de parchemin rempli de notes de son dernier cours. Les notes renvoyaient en fait à plusieurs auteurs. Il devait bien y avoir quelque chose là dedans qui lui offrirait des pistes d'éclaircissement pour comprendre un peu mieux tout ce charabia. Elle aurait bien préféré demander à un Serdaigle de lui déchiffrer le paragraphe mais aucun cinquième année n’était en vue et elle n’avait guère envie de ratisser toute la bibliothèque pour en trouver un. Bref, il fallait se rabattre sur ces fichus bouquins. La mine sombre – ce devoir commençait vraiment à lui taper sur les nerfs ! – Crystal se dirigea vers le rayon regroupant tous les livres traitant de près ou loin de métamorphose, et aidée de sa liste, piocha quelques gros volumes poussiéreux. Elle était en train de regagner sa table lorsque quelqu'un lui rentra dedans avant qu'elle puisse l'éviter. Basculant en arrière, la vert et argent tomba avec une grâce propre à un éléphant.

« Je suis... Désolée... Vraiment désolée... »

Rageuse, Crystal releva la tête vers l'individu qui venait de lui rentrer dedans. Quelle ne fut sa surprise de se retrouver nez-à-nez avec la Poufsouffle qu'elle avait remarqué un peu plus tôt. Insensible à ses excuses confuses, elle lui jeta un regard noir :

"Tu sais pas regarder où tu marches andouille? A-t-on jamais vu pareille empotée! "

Sans un regard supplémentaire, elle ramassa les quelques livres qu'elle avait lâché et se redressa promptement, honteuse de pouvoir être vue dans une situation aussi ridicule. Cherchant des yeux le parchemin qu'elle avait également laissé tomber dans sa chute, elle pesta intérieurement d'avoir croisée le chemin de cette idiote. Ne parvenant pas à le retrouver, elle releva la tête vers l'élève et vociféra :

"Par ta faute, j'ai perdu mon morceau de parchemin. J'te donne cinq minutes pour me le retrouver, pas plus!"

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Quelle journée !
Récapitulons, après avoir eu le droit à du jus de citrouille renversé sur un livre de la Bibliothèque, elle eut le droit de rencontrer une charmante Serpentard qui n'avait pas l'air très sympathique, comme tous les autres Serpentards d'ailleurs, tous aussi froids et arrogants.
Prune ne se souciait pas des gens comme ça, après tout, c'était leur nature et il fallait de tout pour faire un monde, du moins, à ce qui paraît, quoique on s'en passerait bien des fois, comme maintenant. Prune venait donc de bousculer une jeune fille, elle s'excusa avec toute la politesse qui était requise, mais la Serpentard n'avait pas l'air de vouloir les entendre !

« Tu sais pas regarder où tu marches andouille? A-t-on jamais vu pareille empotée! »

Prune se sentit rougir de honte, après tout, ce n'était pas de sa faute si elle avait bousculé malencontreusement cette jeune inconnue. Ne savant que répondre, Prune se pencha pour prendre ses livres qu'elle avait fait tombé, déjà qu'elle en avait abimé un, elle ne tenait pas à en abimé une dizaine d'autre, car là, on aurait vraiment de gros soupçons sur elle ! Quand elle eut finit de prendre ses bouquins, elle alla les poser sur une table non occupé. Comme elle pensait être définitivement débarrassé de la garce derrière elle, Prune commença à lire un des romans. Mais apparemment, elle n'en était pas débarrassée.

« Par ta faute, j'ai perdu mon morceau de parchemin. J'te donne cinq minutes pour me le retrouver, pas plus! »

Prune se retourna, et regarda la demoiselle. La Poufsouffle se leva avec un énorme soupir puis commença à chercher le parchemin perdu. Elle alla regarder sous des étagères, il n'y avait rien.
Prune se mit à quatre pattes et commença à ramper en cherchant, elle mit une main sous l'un des étagères, et toucha un bout de papier humide et visqueux. Elle retira sa main avec le parchemin de la demoiselle, mais Prune put remarquer que le bas du parchemin était recouvert de jus de citrouille. Effectivement, le pire était arrivé, le parchemin de la Serpentard était arrivée sous l'étagère où Prune avait dissimulé le bouquin sur « Les sorts Interdits. ».
Comment faire ? La jeune fille allait se demandé pourquoi son parchemin était mouillée, elle allait regarder sous l'étagère où Prune avait caché son livre, et comme c'est une Serpentard, elle allait aussi le dire à Mme.Pince ! Prune se trouvait dans une situation qu'elle ne voudrait plus jamais revivre, mais prenant son courage à deux mains, elle alla vers l'innocente jeune fille et lui tendit.

« Tiens, je te l'ai retrouvé. Il est peut être un peu humide en dessous, on se demande pourquoi. Mais sache que je ne te le réécrirai pas, même si tu me menaces. »

Prune regarde une nouvelle fois le parchemin...

« En plus, il manque des mots, ils ont été effacé à cause de l'humidité. C'était un plaisir de te chercher ce parchemin ! »

La Poufsouffle alla se réinstaller sur la table qu'elle avait réservé. Elle regarda le livre qu'elle venait de prendre. Cela racontait l'histoire des plus grands magiciens de ce monde. Sans ne plus prêté aucun regard à la jeune demoiselle, elle lui dit :

« Je te conseille de le réécrire, le professeur ne voudra en aucun cas de se parchemin qui sent le jus de citrouille. »

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Qu’ils soient anodins ou au contraire porteurs d’enjeux importants, nos choix sont toujours accompagnés de multiples conséquences. Des conséquences qui ne cadrent pas forcément avec nos attentes et qui peuvent nous faire regretter amèrement nos décisions passées. S'il était possible de deviner, ou ne serait-ce que ressentir, la portée de ces conséquences, nul doute que tout être normalement constitué choisirait toujours le chemin du Bon Choix. Mais la vie étant ce qu’elle est, seuls les devins ont ce privilège. Quant à nous, les autres, nous sommes tous condamnés à prendre quotidiennement nos décisions à l’aveuglette. Et à nous montrer prêts à en subir les frais si nécessaire…
En cette fin de journée, Crystal payait ainsi les conséquences de l’un de ses mauvais choix à savoir aller travailler en bibliothèque plutôt que dans sa douce et paisible salle commune. Si elle avait pu imaginer un seul instant quelle stupide créature elle allait croiser en restant en bibliothèque, sa journée aurait pu se finir comme elle avait commencé: merveilleusement bien. Mais manque de chance à la place elle était maintenant plantée là à essayer de contrôler ses nerfs autant que possible pour ne pas céder à sa pulsion du moment: étrangler la pauvre idiote qui lui faisait face avec un air de chien battu.

A son grand soulagement, Crystal constata qu'à défaut d'être intelligente, la Poufsouffle était au moins obéissante. Sans émettre la moindre protestation, la jeune fille s'était en effet mise aussitôt en quête du fameux parchemin perdu, allant même jusqu'à progresser à quatre pattes pour mieux inspecter le dessous des armoires. Elle était maintenant à proximité de la grande armoire sous laquelle Crystal avait cru la voir jeter un livre quelques minutes plus tôt.

"Hé vous deux là-bas, qu'est-ce que vous fabriquez?"

Sursautant en entendant une grosse voix à quelques mètres d'elle, la Serpentard tourna vivement la tête, persuadée que c'était à elle et à la Poufsouffle que la vieille Pince s'adressait. Fort heureusement, c'est deux mômes de Gryffondor qui intéressaient la bibliothécaire.

« Tiens, je te l'ai retrouvé. La Poufsouffle était en train de lui tendre son parchemin avec un grand sourire. Il est peut être un peu humide en dessous, on se demande pourquoi. Un sourire qui n'avait rien de naturel. Mais sache que je ne te le réécrirai pas, même si tu me menaces. En plus, il manque des mots, ils ont été effacé à cause de l'humidité. C'était un plaisir de te chercher ce parchemin ! Je te conseille de le réécrire, le professeur ne voudra en aucun cas de se parchemin qui sent le jus de citrouille. »

Tandis que la jeune fille s'éclipsait sans demander son reste, Crystal jeta un coup d'oeil sur le morceau de parchemin et sentit sa rage décupler. La peste avait dit vrai: ses notes empestaient maintenant le jus de citrouille et, pire encore, certaines phrases étaient complètement illisibles. Furieuse, elle se dirigea vers la Poufsouffle puis se ravisa, déposa ses livres à sa table et alla s'agenouiller devant l'étagère, juste à l'endroit où elle avait vu la Poufsouffle chercher son parchemin quelques minutes plus tôt. Une pensée venait de lui traverser l'esprit et il fallait qu'elle vérifie... Tout en essayant de refouler son dégoût en imaginant le nid de poussière qu'il devait y avoir, la vert et argent tâta à l'aveuglette sous l'étagère jusqu'à ce que sa main rencontre quelque chose de dur mais visqueux : un livre sur «Les sorts interdits». Ainsi donc, elle avait vu juste....

«J'en étais sûre! J'avais tout de suite remarqué que t'avais un air pas net" lança Crystal en brandissant le livre taché au nez de l'élève.«C'est donc ça que tu mijotais...Tsss, la discrétion c'est pas ton fort on dirait. Le planquer en dessous d'une étagère...tsss.»Sans lui donner le temps de protester, elle continua, faisant mine de consulter le livre. «A côté de ce pauvre bouquin, mon parchemin rayonne de bonne santé. Regarde-moi ces pages! Elles empestent le jus de citrouille. Et ces taches! Je suis sûre que Pince appréciera en voyant ça : dégradation de matériel et dissimulation de preuves. T'es mal barrée ma vieille!»

Refermant le livre avec délicatesse, Crystal fit mine de réfléchir quelques instants pour laisser à la Poufsouffle le temps d'assimiler ses paroles. Puis, tout en baissant d'un ton, elle reprit: «Mais y a peut-être moyen que l'on règle ça entre nous. Après tout, Pince a assez à faire... Qu'est-ce que tu en penses ma chère? Tu crois que tu serais capable d'être assez gentille pour que j'accepte d'oublier ce que j'ai vu?»

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