L'un des premiers réflexes de Jean Fitzalan, en sortant d'Azkaban, avait été de retrouver les whiskys pur feu du café O'Globuleux, une de ses adresses de prédilection. Un étrange endroit, pour la dandy, mais inspirant si bien la dépravation qu'elle s'y sentait plus libre ; elle y était regardée, non pas pour ses cigarettes allumées les unes après les autres, elle l'était plutôt pour les drôles de marques de vêtements haute couture qu'il lui arrivait de porter. A présent, depuis le temps qu'elle y passait ses soirées, c'était une habituée.
Elle se dirigeait vers le café, quand en jetant un coup d'oeil aux vitrines de Barjow et Beurk, elle reconnut quelqu'un. Bellatrix Lestrange. Qui ne la reconnaîtrait pas ? Elle s'arrêta, et plissa les yeux, afin de mieux voir. Elle se tenait bien là, altière. Une vague pensée prit forme dans le cerveau de la jeune femme, un souvenir de prison, au moment où elles avaient leur cellule l'une en face de l'autre - et des discussions, par-ci par-là. La volonté de devenir mangemort…
Elle n'hésita pas plus longtemps, rentrant dans la boutique, tandis que son parfum, aux tons ambrés et de musc se propageait dans l'air…

-Bellatrix, sourit la blonde, en marchant vers elle. Quelle coïncidence…

Elle garda une certaine distance avec la sang-pur, comme de sécurité, ne se plaçant pas tout à fait à côté d'elle. Elle en profita pour saluer les teneurs du magasin, d'un hochement de tête, ainsi que pour essayer de découvrir des nouveautés. Pas grand-chose, en somme, depuis la dernière fois. Elle reporta son attention sur Lestrange.
Elle se dit qu'elle ne pourrait pas lui annoncer sa décision ici, c'était trop intimiste. Quoique tous ceux qui y traînaient s'avéraient être des mages noirs, ou des descendants de mages noirs, elle ne souhaitait pas qu'un tiers soit au courant. Rejoindre le Seigneur des Ténèbres, c'était une affaire personnelle. Et si elle avait choisi de s'adresser à Lestrange, ce n'était pas pour que d'autres s'immiscent entre les deux meurtrières.

-Tu ne viens pas souvent chez Barjow et Beurk ? Parce que leurs objets ont du mal à partir, cela fait bien trois semaines que rien n'a changé.

Ca, c'était l'amorce. Son but à elle, c'était de l'amener O'Globuleux. L'intranquillité du lieu était propre aux confidences…