[Oct] Octobre

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On disait parfois qu'en plus des matières qu'elle enseignait, l'école avait également pour fonction d'apprendre aux enfants à devenir des adultes sociables, à interragir les uns avec les autres et à se confronter à des modèles dont ils n'avaient pas forcément l'habitude. Les autres. L'enfer d'après Sartre mais surtout la vie. Peut-être était-ce que l'auteur avait voulu dire ? Que la vie s'était l'enfer ? N'ayant pas lu l'ouvrage, Cyril l'ignorait.

Chaque année, c'était la même chose. Ses professeurs espéraient qu'il se 'décoincerait' durant l'été. Ils semblaient déçus à la rentrée mais c'était toujours vers Octobre/Novembre qu'il recevait son premier ordre de sociabilisation.
Cette fois encore, on était venu le tirer de son petit coin bien tranquille pour lui ordonner de se mêler à la population du château. Et comme il était obeissant, il prit son courage à deux mains pour se diriger vers la grande salle.

Il n'y avait pas trop de monde durant cette heure d'étude. La plupart des élèves travaillaient, était dehors, dans leur salle commune, à la bibliothèque ou dans les couloirs.
Toutefois, la grande salle était loin d'être vide. Quatre ou cinq couples jouaient aux echecs, un groupe de cinq personnes, toute maison confondues, commentaient l'actualité. Un isolé lisait le Chicaneur, d'autres, plus studieux, faisiaent leur devoirs, il y avait même un deuxième année qui dégustait une glace probablement dérobée aux cuisines. Cyril s'avança sans hésiter, trouva une table vide à l'écart, s'assit, sortit une feuille, un crayon noir, son livre sous les loups et se mit à dessiner. Seule sa main bougeait sur sa feuille. Ses yeux qui ne cillaient pas suivaient tranquillement les traits sur le parchemin. Le reste de son corps restait immobile, inexpressif, presque transparent.

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Tsuyosa avait passé la journée a bidouiller avec son chaudron. Mais le mélange lui avait littéralement éclaté au nez. La jeune serdaigle avait donc mis un masque sur son nez et ses lèvres, qui étaient coupés de toute parts. Pretextant une grippe, elle avait réussit à négocier le port de son masque avec le professeur Rogue lors des cours de potions. Le plus désagréable dans sa mésaventure n'était certe pas la douleur mais plutôt les saignements réguliers de ses plaies, qui nécéssitaient un nettoyage régulier dudit masque. Après avoir posé les pieds dans la grande salle, l'asiatique chercha du regard une personne intéréssante, ou, au pire, une place où travailler. Mais il n'y avait visiblement ni l'un ni l'autre, compte tenu de ses calculs où qu'elle s'installe il y aurait toujours de quoi la parasiter, comme ce couple mielleux ou ce gamin qui demandait des explications sur tout. Après avoir longuement réfléchi à la question, elle opta pour retrouver Cyril qui déssinait.

Ah Cyril. Encore une histoire longue et complétement hors de la réalité. Elle s'installa en face lui et frappa la table du poing, pour montrer son mécontentement. Bien sur, il ne pouvait pas deviner qu'elle avait royalement foiré sa dernière expérience mais le sang qui commençait à imbiber son masque, lui, pouvait donner une piste.

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Un grand bruit suivit d'un tremblement. Le bois semblait propager les vibrations, comme s'il était vivant et cherchait à faire le plus de mal possible. Le livre sur les loups tomba sur le sol, Cyril leva son crayon, puis la tête.
Il avait été surprit. Cela ne se voyait bien sur ni sur son visage, ni dans son comportement mais à moins de prédire l'avenir, il n'aurait pas pu prévoir l'arrivée fracassante de la jeune asiatique.
Il posa son crayon et la regarda calmement. Un masque lui cachait la moitié du visage, la rendant presque méconnaissable derrière ses longs cheveux noirs. Il se souvenait l'avoir vue avec ce masque durant les cours de l'après midi. Une grippe s'il avait bien entendu. Mais pour autant qu'il le sache, les grippes ne faisaient pas saigner.

Tsuyosa avait donc mentit. Ce n'était pas suprenant outre mesure, surtout pour le serdaigle qui commençait à bien connaître sa camarade. Mais il ne chercha pas plus loin. Si elle avait mentit, c'était qu'elle avait une raison. Ou, pour dire les choses de façon plus exacte encore, c'était qu'elle avait raison. Tsuyosa ne se trompait que rarement. Et dans son expérience, si elle se trompait, elle avait raison de se tromper.

"Tu saignes."

Sur ces mots, s'arrachant à sa contemplation neutre et indéchiffrable, Cyril baissa la tête jusqu'à son livre, sur le sol. Il se pencha sur le coté, ramassa l'ouvrage et se mit en devoir d'épousseter et de lisser une à une toutes les pages qui étaient entrées en contact avec le sol 'pas-encore-assez-propre' de la grande salle.

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Tsuyosa fixa longuement Cyril et le regarda faire. Il n'avait visiblement pas l'habitude d'avoir de la compagnie, ce qui était tout de même amusant. Elle avança sa main et prit doucement le dessin tandis que le jeune homme regardait son livre tomber au sol. Elle détailla les loups du bout des doigts et reposa doucement la feuille face à son propriétaire.

"Tu saignes."

Dit il doucement, sans grande conviction. Elle haussa un sourcil et tira son masque pour en regarder l'intérieur. Les plaies de ses lèvres s'étaient rouvertes. La serdaigle soupira et incanta un petit sortilège de nettoyage appris en retenue avec Rusard, le soir où elle avait tenté un de ses mélanges sur Miss teigne. Comme quoi il pouvait parfois être utile ce charpet.

"Hum hum." Dit elle en le voyant relisser les pages de son livre.

"J'ai besoin de toi, quelque chose à tester. Je viens dans ta chambre vers 20heures." Ajouta l'asiatique.

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