[Fev] La potion Polyglotte [groupe 2]

Invité

Tout était prêt. Les ingrédients soigneusement posés sur les paillasses avec d’autres fioles qui n’avaient rien à voir. Les zones inflammables avaient été méticuleusement contrôlées, le tableau noir brillait presque de propreté tandis que sur la paillasse du professeur se tenaient deux tas dont pas une feuille ne dépassait.

Il faisait beau dehors mais la pièce restait sombre. En partie parce que les cachots n’avaient en général pas une bonne exposition au soleil, mais surtout à cause des rideaux tirés qui cachaient la majorité des rayons hivernaux arrivant à se frayer un chemin jusqu’à la salle de classe. Il était de notoriété publique que le Professeur Rogue n’aimait pas le soleil et ce dernier ne faisait rien pour démentir cette rumeur. D’autres encore, moins indulgent, prétendaient que l’amour du directeur des Serpentards pour l’éclairage à la bougie venait du fait qu’ils mettaient son teint en valeur. Billevesées que tout cela.

La porte s’ouvrit soudain, déversant un flot de lumière. D’un geste souple et assuré, le redouté professeur de potion s’était glissé dans un coin sombre non loin de la porte. Malgré la lueur malsaine qui brillait dans ses yeux noirs, il était presque invisible. Les intrus, un groupe de Serdaigle qui étaient arrivés en avance, passèrent devant lui sans le voir, continuant leurs discussion futiles et sans intérêt. Puis, entrèrent quelques Poufsouffles, des Serpentards, puis des Gryffondors. La plupart parlaient du cours précédent, de leurs espoirs concernant ce cours-ci (cela faisait plus de 5 semaines qu’ils n’avaient pas eu de TP et la vision d’ingrédients sur les bureaux semblaient remplir certain d’aise… ils auraient tout le temps de déchanter par la suite), et d’autres enfin, semblaient vouloir profiter de son absence pour médire, comme les êtres pitoyables qu’ils étaient. Patient, Rogue attendit que sonne l’heure pour claquer la porte selon son habitude. Tous les regards se tournèrent vers lui, certains même pâlirent.

« Si vous avez le temps de vous interroger sur mes habitudes capillaire, Mademoiselle Johnson, » fit-il calmement à l’intention d’une jeune Gryffondor qui avait parlé un peu trop fort. « Peut-être pourriez vous me dire quelles sont les propriétés du Jus de Coccinelle… non ? Alors essayez au moins d’apprendre à vous taire. Si ce n’est pas déjà au dessus de vos capacités intellectuelles. »

Le professeur, content d’avoir remit la classe à sa place, remonta les rangs avec sa prestance habituelle. A chaque table, il s’arrêtait pour prendre le devoir qu’il avait donné la semaine précédente, ignorant délibérément les quelques mains qui s’étaient levées. Voyant qu’Hermione faisait (comme d’habitude) tout son possible pour attirer son attention, le Professeur fit volte face et la fixa avec un sourire mauvais.

« Un peu de tenue Miss Granger. Je fais cours à des êtres humains – du moins pour la plupart d’entre vous – pas des asticots. Si vous êtes incapable de vous tenir tranquille, je vous demanderais de sortir d’ici. Et j’enlève cinq points à Gryffondor pour son chahut. Maintenant Silence »

Il avait appuyé sur le mot sans hausser la voix, y mettant tout son méprit et sa froideur. L’effet fut instantané et le calme revint. Tournant le dos à la classe, le mangemort frappa quelques coups de baguette sur le bureau et quelques instructions apparurent.

Citation :

La potion Polyglotte

- Ingrédients nécessaires :

3 plumes de Jobarbille
3 g Poudre de Chrysopes
1 bec de Focifère
70 cL Sève de Tilleul
10 cL Lait de Pavot
2 Cordes vocales de Perroquet

Protocole
I] Préparation des ingrédients
a) Préparez les poudres
Dans un mortier, réduire en poudre le bec de Focifère
b) Préparez les plumes de Jobarbille
- Séparez les barbes et les barbules de l'axe (HJ : c'est-à-dire épluchez la plume de façon à ce que la tige reste seule et que les trucs que vous avez enlevé restent intact à côté)
- Coupez l'axe (HJ : la tige) en petits cubes
c) Coupes 1 corde vocale de perroquet en petites tranches fines
d) Dilution
Prélevez 5 cL de lait de Pavot
Diluez le dans 5 dL de lait
e) Mesurer les quantités
- Pesez 3g de poudre de Chrysope
- Mesurez 5cL d'eau dans un tube à essai
- Prélevez 10cL de mélange obtenu
- Versez 70cL de sève de Tilleul dans le chaudron.

Le bruit des plumes et du parchemin commença à se faire entendre tandis que le sombre Professeur se tourna de nouveau vers ses étudiants et commença son cours.

« Comme certain d’entre vous auront pu le noter, il s’agit d’un cours en TP. Cela ne veut pas dire que je vous pense capable de réaliser cette potion mais nous avons un programme à respecter, nous professeurs, et j’ose espérer qu’après six séances, vous êtes à présent capable de réaliser une potion contenant un filtrage. Au moins certains d’entre vous. Je n’ai évidement aucune espèce d’espoir en ce qui concerne Londubat, Potter ou même Weasley. Leurs derniers exercices dépassaient la simple bêtise pour sombrer dans la crétinerie la plus profonde. »

Certains Serdaigles pouffèrent, rapidement rappelés à l’ordre par le silence du mangemort. Sans laisser à ses victimes le temps de répondre, il entra finalement dans le vif du sujet.

« Pour ceux qui auraient, par miracle, des souvenirs des années précédentes, je rappelle que la Potion Polyglotte que nous avons étudiés durant votre seconde année ne permettait l’apprentissage que d’une langue bien précise. Celle que nous étudierons aujourd’hui permet d’en assimiler une demi-douzaine, toutes de la même famille. La véritable potion, celle utilisée par les interprètes et qui permet l’assimilation d’une cinquantaine de langues – oui, vous avez bien entendu monsieur Keating, vous pouvez fermer la bouche à présent – sera au programme des ASPICs. »

Il balaya à nouveau les rangs devant lui, comme frustré de ne pas pouvoir enlever plus de points. Un groupe de Serpentards discutaient discrètement au milieu de la salle mais il décida de les laisser tranquille. Sa maison ne menait pas de beaucoup, il ne fallait pas que cela continue.

« Voici donc la marche à suivre. Je ne le répèterais pas alors vous allez devoir prendre des notes au fur et à mesure. »

Il prit alors une forte inspiration, qui, chez quelqu’un de plus sentimental, aurait pu passer pour un soupir et commença à dicter d’une voix terne et monotone mais parfaitement audible pour ceux qui étaient habitués a prendre des notes. Les autres allaient probablement se perdre en route mais, une fois n’est pas coutume, le professeur leur avait prévu un parachute. La prise de note totale n’était pas avant la sixième année et on lui avait récemment fait remarquer qu’il mettait la barre un peu trop haute pour ses élèves…

« Dans un récipient ADAPTE, versez le lait de Pavot dilué. Ajoutez y les morceaux d'axe de Jobarbille ainsi que la corde vocale entière. Laissez mariner pendant 30 minutes. Une fois que la préparation (blanche à l'origine) a prit une jolie couleur kaki, prendre un mortier et réduire grossièrement les ingrédients solides. Mélangez. Filtrez ensuite le mélange obtenu, de façon à obtenir un liquide jaunâtre.
Dans un récipient en BOIS, mélanger la poudre de Chrysope avec les barbules de Jobarbille et 5cl d'eau. Avec un fouet, mélangez énergiquement jusqu'à obtenir une pâte noire et homogène. Laissez reposer 10 minutes.
Dans votre chaudron, Allumez un feu et patientez jusqu'à ce que la sève frémisse. Elle ne doit pas bouillir attention. Ajoutez la poudre de Focifère et la corde vocale découpée en tranche. Mélangez jusqu'à ce que le mélange prenne une couleur argentée et que la surface devienne lisse. Versez alors le mélange de lait de Pavot en faisant attention à vous protéger les yeux. Sans attendre, ajoutez également la préparation de Chrysope. Trois nuages de fumée de trois couleurs différentes doivent alors se dégager. Fouetter alors le mélange pendant 15 tours de poignet. Une fois l'agitation du liquide calmé, la surface argentée devra être striée d'indigo, de pourpre et de kaki.

Prélevez alors 25cL de la préparation et versez la dans un flacon à votre nom que vous me rendrez à la fin du cours avec votre travail écrit. »

Le sort claqua dans le silence studieux du cachot et les premières instructions s’effacèrent au profit des secondes. Il s’agissait d’un résumé du protocole et des instructions pour le devoir qu’ils devaient rendre à la fin du cours.

Citation :

Résumé des étapes (après préparation des ingrédients)
Etape A Dans un récipient adapté :

Verser 10cL de lait de pavot
Ajouter les morceaux de tige de plume
Ajoutez la corde vocale entière
Attendre 30 minutes
Broyer
Filtrer

Etape B Dans un récipient en bois :

Verser 3g de poudre de Chrysope
Ajouter les barbules de Jobarbille
Verser 5cl d'eau
Fouetter
Laisser reposer 10 minutes

Etape C Dans le chaudron :

Verser 70cL de sève de Tilleul
Allumer le feu, faire frémir.
Ajouter la poudre de Focifère
Ajoutez la corde vocale coupée
Mélanger
Ajouter le mélange de l'étape A
Ajouter le mélange de l'étape B
Fouetter 15 tours
Prélever 25cL dans un flacon

Travail écrit :
1) Pourquoi filtrer, quelle taille de filtre avez-vous choisit, pourquoi.
2) Donnez un exemple de potion dans lequel on utilise le matériel recueillit par le filtre.

« Au travail. Je ne veux pas entendre d’autres bruits que ceux de vos ingrédients se fondant dans la préparation. Ceci n’est pas – je le répète pour Granger et Weasley qui semblent avec des soucis avec cette notion pourtant simple – un travail de groupe. »

Invité

Quand Harry se réveilla, le jeudi matin, il mit un certain temps à comprendre pourquoi son estomac était tellement noué. A fixer bêtement son plafond de lit, les yeux grands ouverts, un désagréable souvenir s’insinua peu à peu dans son corps, l’empoisonnant presque, jusqu’à ce que vienne l’affreuse révélation. Sous le dur coup de la réalité, il se redressa dans son lit, une main sur le front, la bouche béante. Face à lui, un Ron très inquiet s’affola que « Mince, Harry, c’est ta cicatrice, c’est ça, elle recommence à te faire mal ? » et lui tendit un verre d’eau. Pour la première fois de sa vie, Harry aurait presque souhaité qu’en effet, sa vieille blessure s’ouvre et le fasse souffrir. Mais le mal était bien pire :

- Ron… le devoir de Rogue…

Son meilleur ami vira au blanc caillé sous ses cheveux roux (et la combinaison fut très laide) puis s’habilla à la hâte. Harry l’imita, bataillant avec sa robe de sorcier. Comment avaient-ils pu être aussi distraits ? Juste avant les vacances, le professeur Rogue les avait gratifié d’un impossible devoir sur la couleur des filtrats. Trente centimètres d’horreur à rédiger. Mais la récente attaque de Monsieur Weasley et les craintes d’Harry d’avoir un serpent dévorant dans le corps avaient totalement occulté ce léger détail. L’espace d’un lâche instant, le Gryffondor déposa la cause de cet oubli sur l’Occlumancie, dont les cours particuliers avec Rogue ne faisaient chaque fois qu’aggraver les choses. Oui, ce devait sûrement être ça. L’Occlumancie lui faisait perdre la mémoire. Toujours était-il qu’il lui restait deux heures avant de rendre sa copie. Deux heures. C’était juste.

Les deux compères dévalèrent l’escalier en colimaçon et ne prirent même pas la peine de petit-déjeuner (enfin, si, Ronald attrapa deux chocogrenouilles dans son sac et les avala d’une traite). Consultant son horaire d’un œil alarmé, Harry constata qu’ils commençaient la journée par un double cours théorique d’astronomie. Ils furent en classe avant tout le monde, s’installèrent au fond du local et se hâtèrent d’empoigner plume et parchemin. Il était particulièrement difficile de se concentrer, d’autant plus qu’Hermione, bien satisfaite de les voir ainsi punis, n’avait de cesse de chuchoter des sentences telles que « Je vous l’avais bien dit » « C’est le premier pas vers l’échec cuisant » « Ne comptez pas sur moi pour vous aider, prenez vos responsabilités ». Au final, Harry parvint presque à faire abstraction et du grésillement d’Hermione, et de la voix grinçante du professeur. Lorsque la cloche sonna, enfin, il venait d’apposer un point final à une maigre rédaction, rédigée à la hâte. Pitoyable, certes, mais c’était toujours mieux que de récolter un « T » sauvagement tracé. Pour le plus grand malheur de Ronald, en revanche, l’urgence ne lui seyait guère : en dépit des deux heures disponibles, il n’avait pas été capable de produire une seule ligne valable et affichait maintenant un tête de condamné à mort.

Des flots d’élèves se croisaient à allures régulières dans les couloirs, se propageant de cours en cours. Harry et Ron, eux, veillaient à prendre le plus de temps possible, traînant les pieds avec acharnement. Hermione les exhorta pendant un temps à avancer puis, excédée, fendit la foule pour arriver à l’heure. Les murs humides n’eurent jamais l’air aussi épouvantablement laids et déprimants. La porte de la classe était encore ouverte ; ils s’infiltrèrent en douceur jusqu’au fond du local, à côté d’Hermione qui nettoyait déjà son chaudron. Harry ouvrit péniblement son sac et trouva, au fond, une Pastille de Gerbe en mauvais état. Peut-être pouvait-il simuler une nausée soudaine et ainsi éviter de passer deux heures en compagnie des cheveux graisseux de Rogue. L’idée se faisait tentante, mais les quelques poils collés sur la friandise l’en dissuadèrent immédiatement. Severus Rogue claqua la porte, faisant sursauter le Gryffondor, qui se redressa un peu trop vite, l’étiquetant de « coupable d’une grosse atrocité ». Il s’efforça de ne pas ciller. Des allures de chauve-souris dans le sillage, le Maître des Potions glissa entre les bancs pour ramasser les copies. Bras levé avec espoir, Hermione piétinait sur place, une question aux lèvres. Son initiative se vit méchamment rabrouée – ce qui fit ricaner Ron entre ses dents. Quand Rogue passa devants leurs tables, Harry rendit sans le regarder le maigre devoir d’à peine vingt centimètres. Etonnamment, Ronald rendit trente centimètres parfaits, la mine haute. Une fois Rogue de retour sur l’estrade, le Gryffondor lança à son meilleur ami un regard éloquent, face auquel ce dernier hocha la tête. Ses oreilles étaient curieusement teintées de rouge. Soit.

Trois coups secs tirèrent Harry de sa torpeur. Le tableau venait de se couvrir de notes – divers ingrédients assez rares d’utilisations, notamment, ce qui laissait sous-entendre une préparation difficile. Le petit gémissement jouissif d’Hermione et le « aaah » satisfait d’Ernie McMillan n’augura rien de bon. La plume entre les doigts, Harry s’efforça de recopier soigneusement les ingrédients. Cette fois, il tenait absolument à ne pas commettre d’erreur – il était tout simplement hors de question de laisser l’occasion à Rogue de se moquer de ses maigres talents de potionniste une fois de plus. Sans se soucier de la lenteur de prise de notes des élèves, Severus entama un monologue sur la potion polyglotte, les faibles talents de Harry et – les grattements de plume se firent intensifs – les instructions nécessaires à la préparation de ladite potion. Le débit de Rogue se faisait rapide et ne facilitait en aucun cas un recopiage parfait. Seule Hermione parvenait encore à y greffer une présentation impeccable. Lorsque la voix narquoise marqua un arrêt, plusieurs soupirs s’élevèrent dans la classe. Harry remonta ses lunettes, la poignet douloureux. Il aurait des difficultés à se relire. Un coup de baguette plus tard, le tableau changea ses notifications : un résumé succinct de la marche à suivre y prenait désormais place, initiative appréciée par Harry et plusieurs filles de Poufsouffle, qui se regardèrent d’un air ravi.

- Au travail. Je ne veux pas entendre d’autres bruits que ceux de vos ingrédients se fondant dans la préparation.

Harry consacra plusieurs minutes à relire soigneusement chaque ligne tracée au tableau puis, avec des gestes précautionneux, entama la procédure. D’une poche intérieure de son sac d’ingrédient, il sortit un sachet de velours, fermé à l’aide d’une ficelle. Écartant les lèvres de deux doigts, il déversa sur la balance la fine poudre de Chrysopes. Elément familier s’il en est – ayant servi, jadis, à la fabrication de Polynectar. Récupérant le superflu, il compta trois grammes tout à fait justes, qu’il protégea dans une éprouvette. L’étape suivante consista à user du mortier pour détruire le bec de Focifère, chose plutôt solide qui provoqua plusieurs grimaces d’effort et autres craquement de pilon. Il s’en dégagea une forte odeur de poussière de momie. Le déplumage fut l’étape la plus satisfaisante : il suffisait de s’imaginer que l’axe était en réalité un Rogue goguenard – chose encore plus amusante lors de la découpe de l’axe. En revanche, découper une corde vocale s’avéra bien moins hilarant : molle et élastique, elle suintait d’une humidité presque malsaine. Harry s’interrompit dans ses manœuvres : Hermione venait d’allumer un grand feu sous son chaudron, faisant crépiter son mélange. Redressant les mèches de cheveux lui bataillant le front, le Gryffondor se hâta de diluer son lait de pavot et de vérifier ses doses. Au final, il se trouvait face à une véritable boutique miniature d’alchimiste, tout étant précautionneusement préparé et mesuré. Restait à mélanger pour créer la potion polyglotte.

Harry travailla presque en demi-conscience : un œil demeurait collé aux instructions, tandis que l’autre vérifiait le bon agencement des consignes. Du lait de pavot dilué se logea délicatement dans le récipient. Récipient que Harry avait pris soin de sélectionner parmi un assortiment de formes biscornues. Dix centilitres plus tard, la corde vocale mutilée se noya dans le lait, et fut assassiné aux côtés des morceaux d’axe de plume. Là. Une chose de faite. Harry poussa le récipient de côté – la solution serait reprise trente minutes plus tard. Histoire de tuer la patience, il passa directement à la phase « récipient en bois ». Soit mêler la poudre de Chrysopes aux plumes, le tout sur fond de cinq centilitres d’eau. Il battit à l’aide d’un fouet, une grosse barre de consternation sur les traits : l’impression d’être une cuisinière qui s’ignore se faisait de plus en plus forte. Il ne s’interrompit que lorsque le mouvement se fit plus difficile. Baissant les yeux, il constata une pâte noire et compacte, écœurante. C’est avec soulagement qu’il la repoussa sur le côté.

Harry consacra les dix minutes suivantes à nettoyer son plan de table, un petit air satisfait aux lèvres : pour la première, sa potion suivait les règles imposées. Rogue ne pourrait décidément pas le pénaliser dans ses résultats. Le lait de pavot avait maintenant viré au kaki, à la surface duquel flottaient les ingrédients encore solides. Animé d’une soudaine pulsion destructrice, Harry les broya sans la moindre pitié, les confondant au mélange. Mélange qui se déversa dans un second récipient, enfin, par le biais d’un filtre neuf. En résultat un filtrat jaune malade, en accord avec les instructions. Tout allait bien, tout allait bien, il ne pouvait rien se passer de catastrophique pour le moment.

Le Gryffondor se concentra à présent sur son chaudron, qu’il venait d’emplir de sève. Un feu vint lécher les pourtours du zinc et échauffa le liquide. Au premier frémissement, Harry jeta littéralement ses poudres, qui se posèrent à la surface de la sève en pointillés, comme un nuage brouillé et incertain. Il mélangea énergiquement le tout, constata un virement de couleur : gris. Non pas un gris argenté comme le laissait présumer ses notes, mais un gris délicat, pâle. Quelque chose avait dû capoter en chemin, il ignorait quoi. Toujours était-il qu’il n’était pas très loin de la réussite. Sans plus y réfléchir, il laissa tomber la grosse pâte noire dans un « plouf » sonore. Presque immédiatement après, avec l’énergie du désespoir, il déversa l’ensemble de son filtrat jaune et puant. Un trio de nuages colorés lui explosèrent au visage, barbouillant ses sourcils de reflets arc-en-ciel, ce qui eut pour résultat de faire éclater de rire quelques Serpentards disposés non loin. Tout en leur jetant un regard noir, Harry donna de solides coups de poignets pour mélanger son produit. Et là, se commit une erreur fatale dans le décompte des tours : loin d’en dispenser une quinzaine, il en administra vingt. Lorsqu’il jeta un œil ému dans son chaudron, pensant pourtant apercevoir ce subtil mélange de striures opale, pourpre et kaki, sa mâchoire se bloqua d’horreur. La potion ne présentait qu’une majorité opale, parsemée de pois rouges vifs. Un produit malade. Harry Potter, le Survivant, pâlit devant ce qu’il avait fait. Puis serra des dents, jura intérieurement, se rassura qu’il avait pourtant tout suivi à la lettre et que ce n’était pas trop grave. Qu’il pourrait quand même récolter des points.

En fin de cours, la mine déconfite mais le menton dressé en signe de provocation, le Gryffondor tendit au Maître des Potions une petite fiole de 25 cl de sa supposée potion polyglotte, secondée d’une production écrite. Après quoi il sortit de la classe en coup de vent, encore furieux contre lui-même.

Citation :: 1) Pourquoi filtrer, quelle taille de filtre avez-vous choisit, pourquoi.

Filtrer une potion, même s’il ne s’agit pas là d’un exercice hautement difficile (après tout, il suffit de laisser couler un liquide sur un tamis) est d’une importante parfois cruciale. En effet, certains mélanges dits délicats ne peuvent recevoir dans leur concoction la moindre parcelle de corps étranger. Car, non seulement la potion serait fichue, mais en plus le professeur Rogue y éructerait de joie : il pourrait ôter des points. Dans un second temps, le filtrage va retenir les grumeaux, c’est-à-dire les morceaux d’ingrédients mal broyés qui, rappelons-le, inversent leurs effets selon s’ils sont solides ou poussiéreux. Enfin, le passage de certains produits entre des mailles serrées en étain provoque une réaction d’auto-combustion par capitonnage qui relève les senteurs délicates des plantes utilisées et donne plus de goût.

Concernant la potion polyglotte, j’ai opté pour un filtre de taille 3.5. De un, parce qu’il s’agit là du seul qu’il me reste, de deux parce qu’il propose un assemblage étain/aluminium plaqué or, favorable à l’expansion du timbre de la voix. (HJ : N’importe quoi…)

2) Donnez un exemple de potion dans lequel on utilise le matériel recueillit par le filtre.

Citons l’exemple parfait : la Potion de Constipation.

Invité

Evelyn était connue pour être la petite catastrophe jaune du cours de potion. Elle avait à peu près le même niveau que Neville Londubat, à la différence qu’elle trouvait ça amusant et que le Gryffondor paraissait effaré devant ses résultats désastreux. Malheureusement, elle risquait d’avoir plus d’attention de la part du professeur Rogue cette fois, puisque les élèves avaient été séparés en groupes selon leur année d’études. Et qu’en plus, il semblait avoir fait exprès pour envoyer sa seule amie dans un autre groupe, puisqu’Olivia était en sixième année. Elle avait écrit un peu n’importe quoi dans son dernier devoir mais ne s’en inquiétait pas particulièrement : elle avait l’habitude d’exaspérer Rogue au plus haut point. Elle entra dans la classe avec un groupe de filles –en jacassant- et ne s’arrêta que lorsque la porte claqua brusquement, signe de la présence du professeur. Pauvre porte. Il la fermait toujours aussi sèchement; il faudrait penser à la sauver l’un de ces jours. Défaire la porte de ses gonds et la cacher ailleurs dans le château semblait être un plan amusant. La petite demoiselle alla s’installer derrière sa table de travail, aussitôt attirée par le tas d’ingrédients qui trônait devant elle. Amusée par les plumes de Jobarbille et leur jolie couleur, l’adolescente prit l’une d’entre elles et la secoua doucement. Cette manœuvre l’amena à penser à son estomac et aux plumes en sucre qu’elle avait dans son sac : alors qu’elle sortait tout le matériel nécessaire à la future écriture de son compte-rendu, elle s’empara de l’une des plumes sucrées. Comme si de rien n’était, elle se mit à téter le bout de la plume, la déposant parmi ses ingrédients chaque fois que le regard de Rogue balayait dans sa direction.

Evelyn ne jeta qu’un très vague coup d’œil aux instructions, mangeant distraitement sa plume en sucre alors que tout le monde notait. Un moment passa, un long moment qui donna le temps au professeur de commencer son discours, avant que la jeune fille réalise qu’elle devait écrire aussi. Elle posa donc sa plume sucrée, attrapa sa vraie plume, nota les ingrédients nécessaires et une partie de protocole, ou du moins quelque chose qui ressemblait à un protocole. Pendant qu’elle faisait un effort désespéré pour que ses notes ressemblent à quelque chose, l’enseignant enchaînait déjà sur les instructions du cours. Hâtivement, Evy déposa sa plume, ramassa une autre plume (celle qu’elle croyait être en sucre) et en suça le bout avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’une plume de Jobarbille. Elle grimaça et laissa tomber la plume, cherchant des yeux la plume comestible. Mais voilà, elle avait des plumes de Jobarbille, des plumes d’écriture et quelque part, une plume en sucre. Mais voilà ces plumes de chez Honeydukes étaient faites pour ne pas attirer l’attention et passer inaperçues dans une classe. La Poufsouffle ramassa alors une poignée de plumes dont elle mit les bouts entre ses lèvres, ignorant le regard interrogateur de ses voisins. La manœuvre fonctionna heureusement : elle retrouva sa friandise et la sépara du reste. Pendant son combat pour retrouver son précieux, Rogue avait eu le temps de terminer ses explications et les élèves commençaient déjà leur potion. Rapidement, elle plaça le bec de Focifère dans son mortier et se mit à l’écraser comme elle le pouvait jusqu’à ce qu’elle ait une poudre grossière. Elle tenta ensuite de séparer…

« Hey, dis, qu’est-ce c’est une barbitule ? Et qui a une barbe ? »

…les différents morceaux des plumes de Jobarbille. Elle coupa les deux cordes vocales de perroquet en petits cubes, mélangea les mesures de lait et de lait de pavot, puis mesura de façon maladroite les quantités d’ingrédients. Enfin, elle vida ses 70cL de sève de tilleul dans son chaudron et soupira. Cette potion était simple finalement ! Elle regarda autour d’elle mais tout le monde paraissait nettement plus avancé qu’elle. La jeune fille s’arma du premier bol à sa portée et y versa tout d’abord ses 10cL de lait de pavot avant d’ajouter les morceaux de tiges de plumes, puis quelques bouts de corde vocale sélectionnés au hasard. Elle avait maintenant trente minutes d’attente; Evelyn s’adossa plus confortablement dans sa chaise inconfortable et continua la dégustation de sa plume en sucre. Elle jeta de nouveau un coup d’œil vers les instructions au tableau et réalisa qu’elle avait un compte-rendu à faire, qu’elle pouvait donc commencé.

Citation :: Evelyn Twynam
5ème année, Poufsouffle

Pourquoi filtrer ? Quelle taille de filtrer avez-vous choisi ? Pourquoi ?
Il faut filtrer parce que vous nous avez indiqué qu’il faut filtrer ~~et parce que je n’oserais pas ne pas le faire parce que vous êtes effrayant~~. J’ai choisi un filtre de taille moyenne parce que les plus petits étaient trop petits et que les gros étaient…trop gros.

Donnez un exemple de potion dans lequel on utilise le matériel recueilli par le filtre.
Aucune idée mais je crois que ça pourrait être pratique pour la soupe, parce que moi j’adore les nouilles sans le bouillon donc je pourrais filtrer la soupe et recueillir les nouilles et les manger sans le bouillon !

La jeune fille abandonna sa plume et éloigna son compte-rendu lamentable avant de reprendre la dégustation de sa plume en sucre. Les trente minutes étaient loin d’être terminées et elle n’avait pas grand-chose à faire. Evelyn soupira et, sa plume coincée entre les dents, décida de commencer tout de suite le deuxième mélange. Elle versa la poudre de Chrysope, les autres bouts de plume, puis l’eau et se dépêcha de mélanger les ingrédients ensemble en fredonnant tout bas. Pas assez tout bas. Elle s’attira des regards noirs de tous les côtés et se tut aussitôt. Pourtant, elle avait l’habitude de chantonner en faisant la cuisine avec sa grand-mère et même si Rogue n’avait rien de Mamie Twynam, elle avait envie de chanter en faisant sa recette. La pâte devînt finalement homogène ou presque et Evy poussa le bol à l’écart. Encore dix bonnes minutes. Sa plume en sucre avait presque entièrement fondu et ses lèvres roses étaient sucrées, légèrement collantes. Elle alluma un feu sous son chaudron et attira à elle le premier récipient rempli de la préparation de lait de pavot. Maladroitement, elle broya les morceaux et filtra rapidement le mélange quelques fois, ne gardant qu’un liquide jaunâtre plein de grumeaux. L’adolescente saupoudra ensuite la poudre de Focifère dans son chaudron bouillant et parsema les quelques morceaux de corde vocale restants. Sans attendre, elle ajouta son jus grumeleux et le deuxième mélange douteux dans la sève de tilleul qui bouillait. Il n’y eut pas de nuage de fumée, ni de couleur. La jaune et noire, suçant toujours sa plume, se pencha au-dessus de sa potion pour voir ce qu’il en était. Elle tourna approximativement quinze fois, et alors qu’elle cherchait ce qui clochait avec sa potion, sa plume en sucre glissa d’entre ses dents et tomba directement dans le chaudron. Le mélange trembla de façon louche, la plume disparut dans la potion et soudainement, le chaudron donna naissance à une explosion argentée. Evelyn fut complètement submergée par sa potion et poussa un cri strident en tombant à la renverse. Quelques-uns de ses voisins furent aspergés, mais personne ne subit de dégâts mis à part la Poufsouffle qui s’était presque noyée dans sa recette. Lorsqu’elle tenta de s’excuser, ce fut un flot de paroles incompréhensibles qui lui échappa, dans un langage qui n’avait rien de familier. C’est finalement en débitant des dizaines de sons étranges à la seconde qu’elle sortit de la classe, remettant à Rogue son compte-rendu légèrement trempé et un échantillon de son explosion suspecte. Direction l’infirmerie, et encore elle devait se faire comprendre de l’infirmière.

SERDAIGLE · **Jessicayumi Belmontet**

« Vous devriez apprendre à ouvrir un livre, imita Jessicayumi d’un ton sec. À moins que vous n’ayez pas encore assimilé l’alphabet ? »

Si parmi les remarques que le maître de potions lui avait faites, beaucoup l’avait blessé, celle qu’elle venait de répéter était celle qui lui avait fait le plus mal. Elle, ne pas avoir assimilé l’alphabet !? Ses paroles, la Serdaigle les répétait chaque fois qu’elle avait cours de potions, avant de se diriger vers le cachot. Cette journée-ci, la Serdaigle n’échappait pas au rituel et répétait ses paroles. Le but ? Peut-être essayait-t-elle de se motiver ? Ou bien attendait-elle l’exercice idéal pour prouver au professeur, qu’elle savait bien lire. Une petite vengeance, à la Belmontet, s’imposait !
Elle s’orienta vers les cachots, d’un pas lent. Elle n’avait aucune envie d’avoir un tel cours. Elle avait beaucoup de mal à avoir de bon résultat. Cette matière était trop complexe. Elle se demandait comment certains, comme Prosper, réussissaient. Une fois dans la salle de cours, la quatrième année alla s’installer à sa place habituelle. Comme à tous ses cours –depuis le cours sur la potion de gommage-, elle essayait d’être discrète. Se faire oublier. Toute fois, elle continuait de croire, qu’elle devait faire bonne figure. Ne pas déplaire. Même si elle aurait bien voulu montrer au professeur Rogue qu’il l’avait profondément blessée, elle avait jugée juste de n’en faire rien. Elle avait peur qu’une autre réplique déplaisante lui tombe sur la tête, devant le reste de la classe.
Quand la sonnerie se fit entendre, annonçant le début du cours, la porte de cachot se referma bruyamment. Tournant la tête, elle vit que c’était le maître des potions qui venait de claquer la porte. La jeune fille se mordit la lèvre et pâlit. Elle en était venue au point à avoir peur de l’enseignant. Ce dernier fit quelques remarques à certains élèves, puis commença à remonter les rangs, tout en ramassant les devoirs qu’il fallait rendre. La copie de la Serdaigle était posée sur un coin de la table. Lorsque Rogue s’approcha de sa table, Jessicayumi baissa la tête, faisant semblant d’examiner sa plume, qu’elle faisait tourner maladroitement entre ses mains. Elle resta ainsi jusqu’au moment, où il lui fallut relever la tête pour observer les notes au tableau. Elle nota le tout sur un parchemin. L’adulte commença son cours, s’arrêtant de temps à autre, balayant la salle du regard. Dans ses moments là, la jeune fille baissait de nouveau les yeux, pour ne pas avoir à croiser le regard du sombre professeur. Prendre des notes, par contre… C’était un exercice. La jeune Serdaigle s’en sortait plutôt bien, mais fut soulager de voir sur le tableau, un récapitulatif des instructions à suivre. En examinant ses propres notes, elle pu ainsi remarquer qu’elle avait oublié quelques étapes. Elle corrigea le tout sur son parchemin. Après quoi, elle se mit au travail. Elle suivit les instructions à la lettre. Bien que ses gestes étaient parfois tremblants et hésitants, elle réussit à obtenir un liquide jaunâtre, comme il leur était demandé. L’étape A était donc parfaitement réussie. La petite Serdaigle avait du mal à y croire, mais c’était bien vrai. Elle se débrouillait plutôt bien. Il ne lui restait qu’à continuer sur cette voix. Jetant un œil rapide sur son parchemin, elle prit un récipient en bois. Elle y versa avec douceur les 3 grammes de poudre de Chrysope. Elle remarqua que ses tremblements avaient cessés. Souriant de fierté, elle poursuivit sa potion en y versant les barbules de Joberbilles et versa 5 cl d’eau dans son récipient. Jessicayumi prit son fouet et mélangea avec énergie. La pâte commençait déjà à s’assombrir. Même si ce n’était pas encore gagné, la Serdaigle était fière du résultat. Le professeur Rogue ne pourrait pas lui dire qu’elle ne savait pas lire : Elle suivait tout à la lettre et le résultat semblait être correct. La pâte dans le récipient devient grise foncée et homogène. Et malgré ses efforts, la pâte ne semblait pas vouloir devenir noire. Fouettant avec énergie, la jeune fille commença à paniquer. Elle devait réussir ! Ses gestes redevirent tremblants et hésitants. Pourtant, elle continuait à fouetter. Elle ne voulait pas abandonner.

*Allez ! Il faut être noire, saleté de potion !* jura-t-elle au plus profond d’elle-même.

Enfin, après dix minutes à fouetter avec énergie, la pâte devient -enfin- noire. Poussant un soupir de soulagement, la Serdaigle se laisser tomber sur sa chaise. Elle fermait les yeux, laissant ses tremblements se calmer. Elle avait bien cru qu’elle n’y arriverait pas. Rouvrant les yeux, elle regarda son parchemin. Il lui fallait attendre une dizaine de minutes. Elle prit donc son chaudron et alluma le feu, le laissant frémir. Quand ce fut le cas, elle ajouta la poudre de Focifère et la corde vocale coupée. Elle mélangea. Elle réussit à avoir un mélange d’une couleur argenté. Seulement, le résultat n’était pas lisse.

*Ca ne va pas recommencer !*

Elle avait déjà perdue une dizaine de minutes la dernière fois. Elle serait en retard si elle prenait de nouveau la peine de bien mélanger. Elle devait donc faire un choix. Soit elle poursuivait sa potion, laissant donc le mélange argenté comme il était… Ou bien, elle prenait son courage à deux mains et elle continuait à mélanger. *Vous devriez apprendre à ouvrir un livre. A moins que vous n’ayez pas encore assimilé l’alphabet * Elle jeta un coup d’œil à ses notes. Le professeur Rogue l’avait bien dit : Le mélange devait être lisse ! Voulant prouver au maître des potions, qu’elle savait lire, elle reprit son fouet et mélangea avec énergie. Après quelques coups, quelques injures discrètes, le résultat fut enfin satisfaisant : Un mélange argenté et lisse. Toute souriante, la jeune fille enfila des lunettes de protection. Elle versa les deux préparations. Trois nuages s’élevèrent. L’un était jaune, l’autre rouge et le dernier bleu. Trois couleurs différentes ! Elle avait juste !
La sonnerie, annonçant la fin du cours retentit. Alors que quelques élèves se levaient pour aller donner le flacon demandé, ainsi que le parchemin ; Jessicayumi, elle, se dépêchait. Elle devait tourner 15 fois sa potion avant de la mettre dans un flacon. Baissant les yeux, elle prit le flacon et préleva les 25 cl demandé dans son chaudron. Elle avait oublié une étape. Elle espérait que Rogue ne le remarquerait pas. C’était dommage… Si elle avait eue plus de temps, elle aurait pu avoir une potion quasi-parfaite et un parchemin propre avec de bonnes réponses. Elle nota son nom sur la fiole, se leva et alla déposer une feuille vierge sur le bureau du professeur.

Invité

S’il n’y avait rien de pire qu’un cours miteux de Potions avec Rogue, les devoirs n’avaient, eux non plus, rien d’enviable. Ron, pour sa part, pratiquait le gros refoulement des obligations dans un coin de la conscience. Et point barre, il allait s’amuser comme bon lui semblait dans le parc du château. Mais : mais ! Au moment même où, se levant de fraîche humeur, Harry lui asséna l’horrible vérité (« Ron… le devoir de Rogue »), l’amoncellement de ses actes manqués lui remonta dans la gorge, plus chaud et palpitant que jamais. Oui, il s’en souvenait : trente centimètres de parchemin sur la couleur des filtrats. L’Enfer tout cru. Tout en songeant à une solution de secours (qui, de toute façon, ne vint pas), il pâlit à en devenir transparent. Oui, il avait négligé ce détail. Oui, il allait disposer de deux heures (deux heures seulement !) pour rédiger la rédaction de sa vie. Déjà que ses notes n’avaient rien de reluisant en Astronomie, il ne pouvait décemment pas se permettre de nier le cours pour gratter un paragraphe de dernière minute.

Au final, il n’écouta quand même rien de tout le cours, trop occupé qu’il était à se ronger les ongles. Des solutions sans logique lui traversaient l’esprit. Harry, lui, s’acharnait avec efforts à produire quelque chose de correct. Quant à Hermione… Hermione paraissait éprouver un plaisir autoritaire à leur déclamer que « voilà ce qui arrive quand on ne prend pas ses responsabilités ». Le cours pris fin avec tous les espoirs de Ronald et il traîna lamentablement la patte dans les couloirs. Le Gryffondor prit un soin tout à faire particulier pour éviter le regard du professeur Rogue et fila au fond de la classe. Une idée, une idée, une idée. Au même moment, Drago Malefoy se laissa tomber sur la chaise en face de lui, l’air goguenard. La seule attention que lui porta le Serpentard fut un geste obscène. Merci Drago, vraiment. Même lui avait songé à écrire son devoir : un splendide rouleau de parchemin couvert d’une écriture serrée. Un « E », à vue de nez. Et puis, une solution mauvaise et perfide traversa Ron de part en part. A bien y réfléchir, il y avait un moyen de s’en tirer… Et Malefoy serait impliqué dans l’affaire… L’hésitation ne se fit pas longue : il sortir sa baguette et la pointa sous son banc, les lèvres serrées. La copie de Malefoy fut la cible.

- Geminio.

Aussitôt, une copie conforme du travail produit par Malefoy, probablement des heures de recherche (ou pas) apparut sous le nez de Ron. Sortilège de jumelage. C’était de la triche, en effet, mais aussi son seul espoir. Et, s’il n’en était pas fier, il espérait au moins éviter l’échec cuisant qui l’attendait. Etonnamment, il s’en sentit soulagé, allant même jusqu’à ricaner de l’engouement d’Hermione – qui tendait le bras, mais en vain. Lorsque le professeur Rogue ramassa les copies, Ron ne cilla pas. Ses oreilles, elles, rougirent.

Lorsque les instructions de la potion du jour (un truc polyglotte) s’affichèrent sur le tableau, Ronald fut bien décidé à ne pas se faire remarquer. Sans doute eut-il l’air ridicule, à s’affaire à la mesure de ses ingrédients. Il se penchait et vérifier les frontières de la précision, épurait avec soin, la langue entre les dents. Une table plus loin, Harry faisait le même cirque. Rogue passa dans un grand froissement de cape noire et Ron accéléra la manœuvre. Lait de pavot, corde vocale, axe de plume, de la flotte – une pâte noire. Impeccable. Attendre, attendre, broyer, lait kaki – un filtrat jaune. Bien, très bien. Mélanger le tout, trois nuages et puis s’en va, quinze tours de poignet. Le moment de vérité. Même Hermione sortit de son propre mélange pour porter un regard évaluatif sur le chaudron de Ron. Il y avait là une potion presque impeccable, conforme aux exigences, si ce n’est un peu plus pâle. Ce devait être la première fois, en cinq ans, que le Gryffondor obtenait un résultat aussi impeccable. Même Ernie McMallan eut une moue étonnée. Ron, lui, sourit d’une oreille à l’autre. Il savait qu’il était capable de faire de grandes choses et, un jour, il deviendrait le plus grand potionniste de tous les temps.

- Comment tu as fait ça ? demande vivement Hermione, le sourcil inquisiteur.

Mais Ron lui-même n’en savait fichtrement rien, aussi haussa-t-il les épaules avec nonchalance. Puis il remit sa petit fiole de 25 cl au professeur Rogue, tout empreint d’une fierté presque écœurante. Cette fois, c’était certain, il obtiendrait un E.

Bien évidemment, il ne songea pas un instant à sa rédaction. Il est amusant de voir comme la vie vous réserve, toujours, un revers de Gallion.

Invité

potions

chose

La ferme!

Citation :: Irina Collins
Serpentard & Cinquième Année

Pourquoi filtrer? Quelle taille de filtre avez-vous choisi? Et pourquoi?
L’intérêt de la filtration est de purifier certains liquides en recueillant les impuretés soit dans un tamis, soit dans un papier filtre. Il existe d’autres méthodes de purification. La décantation, par exemple. Cela consiste à laisser tomber dans le fond les impuretés (ou à les laisser flotter à la surface si les résidus flottent), le tout dans une ampoule à décanter. Il suffit alors d’ouvrir l’ampoule et de laisser couler le filtrat dans un récipient. Mais cette méthode est loin d’être optimale. La passoire quant à elle permet de purifier plus correctement le liquide, et elle laisse passer très peu de choses. Tout dépend de cela de la taille des trous dans le tamis. Il y a aussi le papier filtre, qui ne laisse rien passer hormis le filtrat. Les résidus sont retenus par le papier. Cette méthode est très précise. Mais le papier filtre, une fois mouillé, est fragile et se déchire facilement, d’où l’importance de bien le placer dès le départ et ce afin de ne pas trop avoir à le manipuler par la suite. Si un filtre papier, accompagné d’un entonnoir n’est pas utilisé, un filtre de type. Quant à la taille du filtre, c’est surtout le diamètre des pores de filtration qui est important. Et non le diamètre général du montage. Quant à ce dernier paramètre, il faut et suffit que le montage puisse s’adapter sur le récipient, et ce afin de limiter les pertes en choisissant par exemple un filtre de capacité trop faible par rapport à la quantité de substance à filtrer. On choisit surtout un filtre par rapport à sa capacité de rétention, c’est-à-dire le diamètre moyen de la plus grosse particule retenue par le filtre. Pour obtenir une potion sans aucun résidu, il est important de choisir un filtre avec un criblage très fin.

Donnez un exemple de potion pour lequel le matériel recueilli dans le filtre peut être utilisé.
Le Jorbabille est un petit oiseau qui est muet toute sa vie, et, lorsqu’il pousse son cri ultime, au moment de sa mort, il émet dans ce cris tous les sons qu’il a entendus au cours de sa vie. Cette propriété est très intéressante en ce qui concerne les effets recherchés par la potion polyglotte, mais aussi, les plumes de ce volatile peuvent être utilisées dans la confection d’une potion pouvant affecter la mémoire.

SERPENTARD · **Kiarah Garner**

Kiarah n’était sans doute pas la meilleure en potion, mais elle pouvait tout de même se vanter de ses points assez bons habituellement. Enormément de gens, excepté la plupart des Serpentard, n’appréciait pas les cours du professeur Rogue, certains allaient même à le haïr. Quant au jugement de la jeune Serpentard, les potions étaient sa matière favorite. La seule chose négative dans ce cours était sans aucun doute le fait d’être enfermés dans cette pièce sombre et humide que le professeur aimait appeler « classe ». Car, malgré ce qu’on aurait pu penser, Kiarah préférait de loin une pièce claire, grande et espacée que ce trou sombre et renfermé. Mais tout ceci faisait désormais de ses habitudes (après bientôt cinq ans dans la même classe, n’importe qui finirait par s’y accommoder). Lorsqu’elle se leva ce matin là, une soudaine bonne humeur l’envahit. Pas parce qu’elle allait assister au cours de potion (bien que ce soit l’un des plus) mais pour beaucoup d’autres choses. Après une douche et un habillage rapide, elle s’empara de son devoir de potion posé soigneusement sur sa table de nuit et sortit du dortoir afin de se rendre dans la grande salle. Ce même devoir qu’elle comptait rendre avait été rédigé proprement et le contenu semblait correct. Elle y avait travaillé et tout s’était écrit assez rapidement, sans qu’elle ait besoin de se décarcasser le crâne.

Elle ne fit pas vraiment attention, mais il lui sembla que le professeur se tenait déjà dans la salle de cours lorsqu’elle y pénétra, son sac sur l’épaule. Elle s’installa à côté de l’une de ses camarade de classe et sortir ses affaires après quelques mots échangés avec celle-ci. Elle commença par prendre note des instructions que le professeur avait pris soin de noter sur le tableau noir. Elle copiait distraitement, sans vraiment prendre la peine de bien les enregistrer. A peine quelques minutes après cela, le professeur prit la parole et commença à énoncer la marche à suivre. Encore une fois, elle prit note avant de commencer sa préparation.

Elle commença par préparer ses ingrédients, puis s’empara d’un un récipient de taille adapté (du moins selon elle) et versa, comme indiqué les dix centilitres de lait de pavot, en ajoutant les morceaux de tige de plume et la corde vocale entière. Elle profita des 30 minutes suivantes pour commencer son compte rendu. Le liquide prit une couleur kaki et elle continua les étapes suivantes, jusqu’à ce qu’il vire au jaune. Tout s’effectuer correctement pour le moment, et elle comptait bien poursuivre sur cette lancée. A l’aide d’un récipient en bois, elle poursuivit jusqu’à l’étape où il fallait mélanger jusqu’à obtenir une pâte noire et homogène. Elle eut dans le premier temps un peu de mal à obtenir le bon résultat, ne devant sans doute pas assez remuer mais elle réussit tout de même très bien. Elle poursuivit après les dix minutes de patience et allumant le feu et attendit, une nouvelle fois. Après l’ajout de la poudre de Focifère et la corde vocale découpée en tranche, elle mélangea et obtint une couleur argentée, de surface lisse. Elle versa l’ingrédient suivant en se protégeant les yeux et ajouta la préparation. Trois nuages de fumée et de trois couleurs différentes se dégagèrent. Après le reste de la préparation, la surface fut comme l’avait indiqué le professeur Rogue.

Kiarah versa sa préparation dans un flacon où elle avait pris soin d’indiquer son nom et le posa sur le bord de son bureau, en attendant d’achever sa rédaction. Il lui restait juste assez de temps.

Citation :

Kiarah Garner
Serpentard
Cinquième

La potion Polyglotte

1) Pourquoi filtrer, quelle taille de filtre avez-vous choisi, pourquoi.
La filtration est une façon de séparation permettant de diviser les composants d'un mélange qui dispose une phase liquide et une phase solide au travers d'un milieu pénétrable. La filtration est une technique très utilisée. En utilisant un filtre, on peut retenir les fragments du mélange mixte puisqu’ils sont plus gros que les trous du filtre.
Ici, j’ai choisi un filtre de taille moyenne étant donné que les ingrédients étaient assez épais et qu’il était donc inutile de choisir un filtre plus fin.

2) Donnez un exemple de potion dans lequel on utilise le matériel recueillit par le filtre.
Les sécrétions de Bandimon. Une fois diluées, celles-ci peuvent servir à concocter certains produits de nettoyage.

Une fois certaine d’en avoir terminé, elle rangea ses affaires et se leva tranquillement de sa place. Avant de partir, elle déposa la fiole avec son nom, ainsi que sa rédaction.

Invité

Harry Potter

Appréciation : Piètre - comme votre talent en potion. 5 points pour Gryffondor

Travail écrit Les travaux écrits ne sont pas là pour que vous régliez vos comptes avec vos professeurs. Mais une fois encore je suppose que vous vous sentiez protégé par votre notoriété. Vous viendrez me voir à la fin du cours que je décide de la sanction adaptée à votre arrogance Potter.

TP : Potion faible, approximative et inefficace.

-> Piètre - Comme quoi il ne suffit pas d'avoir sa photo dans un journal pour avoir ses examens sans travailler.

Evelyn Twynam

Appréciation : Troll - 10 points en moins pour Poufsouffle

Travail écrit : Pour l'encre et le parchemin. Egalement pour la première question puisque votre réponse est correcte même si votre justification montre bien votre retard mental.

TP : Déplorable. La prochaine fois rappelez moi de vous passer dans le groupe des premières années. Je ne peux vous interdire de composer mais au moins puis-je limiter les dégâts.

-> Troll - J'ai presque envie de dire que vous êtes la honte de votre maison mais il y a malheureusement pire que vous. Comme quoi vous êtes incapable d'exceller même dans l'échec.

Jessicayumi Belmontet

Appréciation : Acceptable - 10 points pour Serdaigle.

Travail Ecrit Joli parchemin. Après l'apprentissage de la lecture, peut-être serait-il intelligent de vous excercer à la calligraphie. Avec de la chance nous en viendrons aux réponses aux questions avant l'âge de la retraite.

TP : Vous avez oublié une étape. Vous n'avez donc pas encore assimilé l'un des principe fondamentaux de la lecture : lire toutes les règles.

-> Acceptable : Votre TP aurait pu être pire. J'aurais presque été agréablement surprit si vous n'aviez tenté de me leurrer avec un parchemin vierge.

Ron Weasley

Appréciation : Acceptable - 13 points pour Gryffondor

Travail Ecrit : Non rendu - vous êtes trop pauvre pour vous acheter du parchemin Mr Wealsey ? Ou pensez vous que la compagnie de Monsieur Potter vous excuse par procuration ?

TP : A croire que votre voisine est contagieuse. Mais je vous accorde le bénéfice du doute.

-> Acceptable : A condition que votre travail soit bien le votre.

Irina Collins

Appréciation : Optimal - 17 points pour Serpentard

Travail écrit : Vous avez mal répondu à la dernière question, relisez bien la consigne.

TP : Comme d'habitude, du bon travail mais votre potion manque un peu de subtilité.

-> Optimal, comme d'habitude.

Kiarah Garner

Appréciation : Effort Exceptionnel - 15 points pour Serpentard.

Travail écrit : Même remarque que pour Miss Collins. Je demandais un nom de potion, pas d'ingrédient.

TP : Bon travail, n'hésitez pas a être plus energique quand il s'agit de travailler une préparation intermédiaire. Vous n'êtes pas dans la base, profitez-en.

-> Effort exceptionnel Faites attention à bien lire les consignes et à donner assez de puissance dans vos gestes. La potion n'en sera que plus forte.

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