Tout au bout du couloir, on peut apercevoir une grande porte faîte d'argent. Derrière cette porte se trouve la salle de réunion des Mangemorts. Une immense table ovale en marbre noir rempli le centre de la pièce. Des sièges confortables et imposants entourent cette table, mais on peut distinguer très clairement un siège, ou plutôt un genre de trône, se différenciant nettement des autres sièges. Des têtes et queues de serpents en pierre noire constituent le fauteuil. C'est le fauteuil du Seigneur des Ténèbres. Et sur le mur situé derrière ce trône, une immense affiche couvre la moitié du mur, une affiche représentant Lord Voldemort lui-même, ayant pour fond la marque des ténèbres. Le plafond est haut, très haut. Chose qui peut paraître quelque peu bizarre si on pense au fait que la salle se trouve sous le niveau du sol. Mais grâce à la magie la pafond se trouve à une trentaine de mètres au-dessus des têtes des mangemorts, sans que l'on ne puisse apercevoir quoi que ce soit de l'extérieur.

C'est ici que se dérouleront toutes les réunions que j'organiserai ! Vous serez prévenus par l'intermédiaire de la marque des ténèbres qui orne votre bras gauche.

HJ Vous recevrez un mp de ma part HJ

Celui qui a dit que Lucius avait un aimant à poisse caché quelque part au Manoir n'aurait pas eu tord. Pas du tout, d'ailleurs.
D'abord le Lord l'appellait quand il passait du temps avec sa femme.
Ensuite quand il prenait son bain.
Ô joie suprême, à tous les coups, le temps qu'il se sèche à peu près correctement, il serait en retard.

C'est donc un Malefoy très discret, pour une fois, qui se glissa en silence derrière Cadfael. Le Seigneur parlait déjà et Lucius s'abstint donc de se faire remarquer en saluant, souhaitant très, très fort qu'on l'oublie. Dommage qu'il ne soit pas taillé comme ce rat de Queudver : être grand n'aidait guère à la discretion...
Pile quand le Maître commençait à disserter sur les bienfaits de la trahison sur la santé de ses fidèles vieux amis. Charmant... mais qu'est-ce qu'il croyait, lui, qu'après dix ans tout le monde allait revenir ramper à ses pieds ? Il aurait pu leur laisser quelques semaines pour reprendre les mauvaises vieilles habitudes, tout de même.
Il va sans dire que Lucius garda son esprit plus que bien fermé tout le long de ce réquisitoire.

En tout cas, ce n'était pas bon, pas bon du tout. Voldemort n'était pas de la meilleure humeur et la nomination de Bellatrix arracha une grimace à son beau frère (merci cagoule adorée qui cachait son visage), et la mention des punitions une fort difficule déglutition.
Les Doloris du Maître faisaient mal.
Les Doloris de Bellatrix... encore pire. Etait-ce la folie qui la rendait aussi sadique ?

Vu l'état des choses, une séance intensive de léchage de bottes s'imposait. Perdre la faveur du Seigneur Noir devenait plus risqué que jamais et Lucius doutait très sérieusement de la mercie que Bellatrix pourrait avoir à l'encontre de Narcissa et de Drago. Ils pouvaient être son sang, elle ne lèverait sans doute pas le plus petit doigt pour eux.
Puisqu'il le fallait, autant faire du zèle.

Voilà pourquoi Lucius ne resta pas tranquillement planqué derrière Cadfael. Il se glissa prestement entre les deux Mangemorts qui faisaient rang devant lui. Premier arrivé premier servit, et au moins, le Maître verrait que Malefoy était là -c'était l'essentiel : planquer au mieux son retard en faisant comme s'il n'avait pas loupé les cinq premiers mots consacrés de son Seigneur.

Lucius s'inclina profondément et posa aussitôt un genou à terre, la tête humblement baissée et, lorsqu'il parla, sa voix avait tous les accents de la sincérité et de la modestie.

Ma mission, Maître, se déroule au mieux. Fudge sera bientôt prêt à nous soutenir, bien qu'il n'en ai pas conscience. Je fais mon possible pour discréditer Dumbledore et Harry Potter, non sans succès. Le Ministre s'est, de plus, montré très enthousiaste pour une diminuation du pouvoir du Directeur de Poudlard. Si les choses continuent à ce rythme, Dumbledore n'aura bientôt plus aucune force de frappe officielle à vous opposer. Lucius marqua une courte pause, le temps de déglutire et d'inspirer pour que sa voix reste calme et mesurée. Fudge refuse de croire à votre retour et, si vous le souhaitez, je continuerais à m'assurer que son avis sur la question ne change pas...

Il n'y avait plus qu'à espérer que le Maître se montrerait satisfait. La loyauté de Lucius était peut être chancelante, mais il avait bien fait le travail, et ce serait tout de même très déplaisant d'être puni pour ça !

[hj: Desolé Bella, mais je vais continuer ^^]

Presqu'au moment même où Voldemort avait prit la parole, Lucius était entré dans la salle. Ce retard n'était, bien évidemment, pas apprécié, mais au moins il entendrait tout ce que le Lord avait à dire. Peu longtemps après, Severus fit son entrée. Un simple regard avec son Maître, et le Seigneur des Ténèbres avait compris ce qui l'avait retenu. Bien sûr, Voldemort ne pouvait le lui reprocher. Après tout, Severus accomplissait très certainement la mission la plus importante, la plus riche en information, et celle qui valait le plus aux yeux du Lord.

Après avoir demandé aux mangemorts de faire leur rapport, Lucius parla en premier. La colère par rapport au retard du père Malefoy disparut presqu'aussi rapidement qu'elle était venue après des paroles aussi plaisantes. Il avait, en effet, rempli sa mission à la perfection. Fudge continuait d'être borné, et plus ca allait, plus Dumbledore devenait fou aux yeux du Ministère, ce qui ne pouvait que bénéficier le Lord. Il prit sa baguette et se mit à la faire tourner autour de ses doigts. Un très léger sourire s'installa sur son visage, étirants ses traits de serpent par la même occasion. Il posa regard sur Lucius, se rendant compte une fois de plus qu'il avait levé ses barrières mentales. Mais il n'en tenut pas rigueur, car il n'avait rien de spécial à voir, pour le moment.

Si ce que tu me dis est vrai Lucius, c'est parfait. Tu as bien accompli ta mission. Je demanderai cependant à Stark de vérifier tes propos.

Voldemort ne pouvait faire totalement confiance en Lucius, pour la simple et bonne raison qu'il fermait sans cesse son esprit en présence de son Maître. Et Malefoy devait savoir que Voldemort ne lui faisait pas confiance, de cette manière peut-être serait-il convaincu qu'il devait ouvrir son esprit.

Si je souhaite que Fudge continue à refuser de croire à mon retour ? Evidemment que je le souhaite ! Et je l'éxige...
Continue donc sur ta lancée.

Puis le Lord dirigea son attention vers Stark. Son esprit ouvert encore plus qu'à l'ordinaire l'avait grandement attiré. Le Seigneur des Ténèbres était loin d'être stupide. Il avait tout de suite compris que le mangemort avait des informations qu'il ne désirait pas révéler devant les autres. Voldemort entra donc dans l'esprit de Stark, et plusieurs images se succédèrent devant ses yeux. Une femme, toujours la même, sa mission à Poudlard, des élèves aspirants mangemorts, des doutes, et....une demande de tête à tête avec lui... Le Seigneur des Ténèbres sortit de l'esprit de son fidèle serviteur. Pourquoi voulait-il le voir ? Voldemort avait ses idées, mais rien de sûr. Il lui donnerait un rendez-vous plus tard, lorsque la réunion serait terminée. Il prit cependant la parole à propos de ce qu'il avait vu et de la nouvelle mission de Stark.

Excellent. Continue à surveiller Poudlard et ses élèves.
Cependant, j'ai quelque chose d'autre pour toi. Je veux que tu infiltres le Ministère, pour, en partie, épauler Lucius dans sa tâche. Je veux que tu deviennes Ecrivain et Remanieur de Lois Magiques.

Il était inutile de dire en quoi ce poste lui serait utile. Aussi, Voldemort savait qu'avec les qualités de politiciens de Stark, il n'aurait aucun problème pour obtenir ce poste.
Puis Ward avanca sa mallette vers son Maître. Elle l'ouvrit, et Voldemort pu voir plusieurs fioles. Il l'écouta expliquer l'effet de chaque poison et remède, et il ne pu que s'en réjouir. De multiples idées lui traversaient l'esprit à ce moment-là, tout ce qu'il pouvait faire avec ces merveilles était extrêmement plaisant.

Bon travail Ward. J'ai maintenant une mission supplémentaire pour toi. Tu vas partir à la recherche d'aurors. Tu devras récolter le plus d'informations possible au sujet de chaque auror que tu rencontreras. Bien sûr, si tu as l'occasion, élimine-les. Cependant il est fort possible que l'environnement dans lequel tu seras ne te laisse pas agir de la sorte. C'est pourquoi tu peux te contenter de me ramener des informations à leur sujet.

Voldemort pensait à créer un registre des aurors du ministère. Toujours utile pour des attaques futures. Après s'être assuré que Rochelle avait tout bien compris, il se tourna vers Severus. Il était temps qu'il remette son rapport. S'il avait des choses à dire qu'il ne désirait pas révéler aux autres, il savait parfaitement qu'il était le bienvenue dans le bureau du Lord après la réunion.

Severus, je t'écoute. Les plans de Dumbledore, des informations sur la protection de Potter, les actions de l'Ordre du Phénix... Tout ce que tu sais.

Bella était restée silencieuse. Chose plus qu'étrange, connaissant la mangemorte. Mais il savait qu'elle prendrait la parole bientôt, sûrement lorsque tout le monde aurait parlé. Après tout, elle se devait de montrer l'exemple, elle était le bras droit de Lord Voldemort.

EDIT: Veuillez noter que le personnage de Franz est maintenant devenu Magnolia Spellman !

[Première réunion terminée pour cause d'inactivité de certains joueurs. Deuxième réunion lancée. Faîtes comme si j'étais déjà dans la salle, assis sur mon fauteuil avec Nagini.]

La sueur. Elle était présente partout. Elle suintait des murs, du plafond, des tapis et des pores de l’Homme. La sueur était un signe de peur intense. Lorsque vous étiez incapable de crier, votre corps s’en chargeait. Il pleurait des gouttes salées qui le trahissaient. Rodulphus adorait cette sensation. Quand l’air en devenait presque moite et chargé de supplication, le Mangemort passait une langue avide sur ses lèvres. Et là, il recueillait un peu de cette substance délicieusement cruelle. Ici, l’Homme accroupi devant lui avait une saveur toute particulière. Aussi Rodulphus préférait-il prendre son temps. Il avait la patience nécessaire à la tâche. Et quand on avait passé plusieurs années à attendre en prison, ne pas se presser devenait une habitude élémentaire. L’Homme s’était mis à implorer pour la vie. Rodulphus en éclata de rire.

Vivre. Comprenait-il seulement la signification de ce Don ? Saisissait-il le sens de cette faculté inouïe ? Probablement pas. Mais au moins avait-il assimilé une chose : le Mangemort avait le pouvoir de la lui prendre ou de la lui laisser. Il leva sa baguette, cibla le front de sa victime. S’il se laissait aller, l’Homme pouvait être réduit à une simple poupée inanimée. Mais s’il parlait un peu plus…

_ Je te donne une dernière chance, avertit Rodulphus d’une voix sauvage.

L’Homme gémit, retint ses larmes, essaya de déterrer une once de courage en lui. Mauvais comportement.

_ Crucio ! s’exclama le Mangemort.

Et tandis que les cris déchirants berçaient ses tympans – affreuse mélodie – Rodulphus compta. S’il dépassait les dix secondes de torture, alors l’Homme ne serait plus à même de parler pendant un petit temps. S’il allait au delà des trente secondes, c’était l’évanouissement. Et enfin, s’il excédait la minutes, c’était le même sort que ces abrutis de Londubats qui l’attendait. Il s’arrêta à huit. La proie haleta, pleura, hoqueta. Pas de pitié. Juste de la répugnance. Le Mangemort dressa à nouveau sa baguette, ultime avertissement, et l’Homme comprit. Il écarta péniblement les lèvres et parla. Révéla. Rodulphus se découpa d’un sourire carnassier.

_ Eh bien, congratula-t-il. Ce n’était pas si diff…

Il s’interrompit brusquement. Un vif élancement venait de le prendre. Une brûlure coriace tout le long de son bras gauche. Sa Marque. Le Seigneur des Ténèbres l’invoquait. Il ne pouvait plus se dépenser au jeu. Mieux valait abréger. Un dernier mouvement de baguette, un éclair de lumière verte, un corps sans vie et il transplana. Un crochet par son repaire fut nécessaire pour se changer correctement. Bella n’était déjà plus là. Rodulphus était sûr qu’elle s’était littéralement précipitée. Affligeant. Ce sentiment adultère qui habitait sa femme le rendait parfois fou. Il colla son masque contre son visage, replongea dans les ombres de la disparition, et se révéla enfin dans le Domaine du Seigneur Ténébreux.

Deux. Seuls deux de ses congénères avaient répondu présent pour le moment. Au travers des fentes de son masque, il distingua une silhouette outrageusement colorée. Rochelle Ward, de toute évidence. Pauvre aveugle. Incapable de se fringuer correctement. Parfois, dans des élans de raillerie ouverte, Rodulphus lui jetait des expressions du genre « Tu as l’œil ». Puéril, certes, mais défoulatoire.

Et puis il y avait Cadfael Stark. Celui-là, Rodulphus le détestait. Et la haine des Lestranges était coriace. En un rien de temps, il était devenu le « bras gauche du Seigneur des ténèbres ». Douce ironie, n’est-il pas ? Obtenir une promotion en étant resté au-dehors de tout événement ; tapi dans l’ombre en attendant l’accalmie pour frapper. Et pendant ce temps, les fidèles, eux, pourrissaient en prison ! Malgré tout le respect qu’il lui devait, Rodulphus remettait parfois en cause les décisions de son Maître. Mais Bellatrix l’avait encouragé à enfouir sa rancune. Les orientations du Seigneur devaient toujours se révéler exactes. Et même si le Mangemort avait appris à en douter, il savait aussi que dans certains cas, mieux valait la ferme.

[Constance, tu peux dire tout simplement que tu étais déjà là avant que je prenne la parole.]



Un anneau, ou plutôt une bague, était posé sur une petite table ronde et noire. L'aura qui se dégageait de celle-ci était grande et envahissante, mais seul Voldemort savait tout ce qu'elle représentait. Seul Voldemort connaissait son secret, celui qui faisait de lui un être si puissant et supérieur. Sa tâche, concernant cette bague, n'était cependant pas accomplie. Pas encore. Il regardait l'anneau d'un regard affamé, excité, et pourtant il ressentait une envie pressante de le prendre et de le mettre où il était supposé reposer. Il savait que sa place n'était pas sur cette table noire, et ca le tracassait profondémment.

Un bruit retentit et cette image s'évapora de l'esprit de Voldemort aussi rapidement qu'elle était venue. La première mangemorte faisait son entrée. Rochelle Ward, vêtue de couleurs brillantes comme à son habitude, tâche qui salissait le tableau pourtant si parfait de la salle de réunion que Voldemort avait préparé avec grande attention. Nagini rampait sur ses épaules, frottant ses écailles froides contre la peau de la nuque du Seigneur toute aussi froide. Stark fit ensuite son entrée, entrée que le Lord faisait semblant d'ignorer. Comme celles de tous les autres mangemorts. Il ne leur offrait pas l'honneur de poser son regard sur eux comme accueil, mais ca n'empêchait aucunement qu'il savait de qui il s'agissait à chaque fois.

Les arrivées des autres s'enchaînèrent. Rodulphus, qu'il n'avait pas vu depuis belle lurette, Nikodemia, dont le rapport de mission était grandement attendu par le Lord, Bellatrix, qui faisait son retour dans le repaire depuis une longue et désagréable absence, Lucius, dont le rapport de mission se faisait attendre et enfin James qui semblait revenir d'une activité plutôt énergique...

Lorsque tous furent installés, le Lord se redressa et posa enfin son regard sur chacun de ses mangemorts l'un après l'autre. Son regard glacial et percant inspectait chacun de ses mangemorts en l'espace de quelques secondes seulement. Lorsqu'il eût terminé sa tournée, il placa ses mains sur la table, entrelaca ses doigts, puis il prit la parole de sa voix froide et sèche habituelle, ses yeux rouges balayant la salle régulièrement.

Mes fidèles serviteurs, vous avez bien fait de vous rendre ici aussi rapidement que vous le pouviez, car un retard ou une absence aurait été fatal pour vous... Cette réunion tient de la plus haute importance, et je ne me répèterai en aucun cas. Ouvrez donc bien vos oreilles.

Je vais commencer par une annonce qui vous affecte tous. Comme vous le savez tous à présent, Bellatrix est ce que j'appelle mon Bras Droit. Non pas que j'ai besoin d'elle pour faire mes décisions, ou pour m'assister lors des missions personnelles que j'entreprends. Ce ne sont pas des misérables mangemorts comme vous, ou comme elle, qui auront l'honneur de mettre leur nez dans mes affaires, ou même d'en avoir l'espoir. Mais c'est elle, au-dessus de vous tous, que je vais chercher lors de certaines situations spécifiques.

Cependant, ces derniers temps, depuis sa libération d'Azkaban d'ailleurs, elle ne m'a pas été d'une grande aide, notamment dû aux avis de recherche à son encontre. J'ai donc dû m'adresser à l'un d'entre vous beaucoup plus fréquemment que je le pensais, pour pouvoir accomplir certains de mes objectifs. Ce mangemort en question, qui m'a toujours été fidèle et qui me l'a toujours montré, différemment que certains certes, il posa son regard sur ceux qui avaient passé les dernières années à Azkaban, mais qui m'a toujours été dévoué tout de même, a pris une importance de taille dans mes projets. La plupart de ses missions sont accomplies avec succès, et c'est pourquoi j'ai aujourd'hui décidé de vous annoncer, à vous mes fidèles mangemorts, que Stark sera désormais ce que j'appelle mon Bras Gauche. Ne pouvant combattre à un niveau aussi élevé que le vôtre, il ne pu empêcher une grimace de tirer les traits de son visage reptilien en disant cela, il me sera utile au niveau de tout ce qui touchera aux aspects "hors-combat", tandis que Bellatrix sera celle que vous devrez suivre lors des offensives et autres.

Il marqua une légère pause durant laquelle il caressa de ses longs doigts fins et blancs sa belle Nagini qui se hissait à présent devant lui sur la table de la réunion. Sa voix ne perdit cependant pas de temps avant de percer le lourd silence qui venait de s'installer.

Je vais donc vous demander à tous de montrer un respect prononcé envers Stark, comme vous le faîtes déjà à l'égard de Bellatrix. Sans quoi vous serez puni sévèrement soit par Bellatrix, soit par Moi.

Sa voix s'était voulue plus strict et sèche. Il était sûr de bien se faire comprendre de cette manière. Tout en continuant de caresser Nagini, il reprit la parole sur un tout autre sujet cette fois-ci, ayant assumé que le sujet Stark était clos.

Je vais bientôt vous convoquer pour une mission collective. Nous nous rendrons dans le Nord-Est de l'Angleterre pour une raison que vous ne connaîtrez pas. Tout ce que vous devez savoir, c'est que vous allez devoir vous y rendre prêts à combattre, même si je pense que les risques d'intervention des ennemis seront très minces. Bellatrix vous donnera toutes les instructions nécéssaires en temps voulu.

Je vous écoute à présent. Je veux les rapports de toutes les missions.

Il se recula dans son trône et attendit que le premier, ou la première, ne prenne la parole pour faire son rapport de mission(s).



[Nikodemia, arrange-toi pour ne pas que les autres entendent ton rapport. Donc soit tu le penses, soit tu me donnes un parchemin avec ton rapport écrit dessus, ou par un quelquonque autre moyen ]

[Je suis vraiment, vraiment désolé pour mon retard. J’ai été débordé de boulot et je n’avais pas une seconde à moi. Je répondrai promptement les prochaines fois, c’est promis. Cela n’arriva plus, Ô Maître.]

Aux yeux de Rodulphus, la vie n’était qu’une coïncidence mal organisée. Il suffisait de passer au-dessus d’un détail capital pour se trouver entraîné dans une suite d’événements imprévisibles. Lui-même en avait fait les frais. Il avait omis de voir à quel point sa femme adorait le Seigneur des Ténèbres, l’entraînant dans une frustration contenue. Il avait fait fi du système d’alarme des Londubats, le conduisant droit à Azkaban. Et enfin, il avait oublié de se mettre en avant par quelques missions suicidaires, le reculant dans l’ombre au profit des manipulateurs. Il détestait véritablement cette situation, ne pouvant y remédier d’une quelconque manière. Le temps pour faire ses preuves était révolu. Certes, il avait consacré quatorze années de sa vie au supplice d’Azkaban, lui valant tous les honneurs du Seigneur des Ténèbres. Mais une fois les félicitations effritées, il ne restait plus que l’activité et ceux qui étaient trop rouillés pour y prendre part. Les rouillés. D’office et par principe, il s’était refusé d’en faire partie. La torture, la cavale, le combat ; c’étaient là trois éléments clé de sa vie, un véritable credo. Et il comptait bien s’en investir à nouveau, plus cruel et déterminé que jamais. Hélas, les ravages du temps étaient impitoyables. Et, loin de se remettre de suite en selle, Rodulphus avait dû se plier à une remise en forme progressive. Les Détraqueurs avaient produit un travail de qualité. Courir lui était une torture, jeter un sort l’épuisait, transplaner lui valait une Désartibulation. Il s’agissait véritablement d’un sport, en fait. Et reprendre une condition physique correcte demandait du temps et de la volonté. Morgane soit louée, Rodulphus possédait les deux. A force d’entraînements rigoureux, de sanctions sévères suite à ses échecs et d’une incroyable faculté à toujours aller de l’avant, le Mangemort s’était refait une santé. Il avait progressivement dépassé le simple stade de reflet, de ruine de lui-même. Transplaner était devenu un jeu d’enfant ; il serpentait entre les villages, serpent de fumée aux courbes mortelles. Ensorceler le parcourait de frissons d’excitation, et le Seigneur des Ténèbres lui-même leur inculqua de toutes nouvelles techniques. Courir n’était plus un problème, il pouvait rattraper ses proies les plus tenaces. Malheureusement, il était une chose que Rodulphus n’avait su rétablir : l’attention de sa femme. Trop réjouie et honorée de sa libération, elle passait la plupart de son temps aux pieds du Seigneur Noir, l’adulant de mots et de regard profonds.

En ce jour, elle ne faisait pas exception. Lorsqu’elle investit la Salle de Réunion de sa présence, elle n’accorda pas un regard à son mari, préférant glisser à la droite du Maître. Ce dernier rayonnait d’une aura blafarde, embaumé qu’il était d’un véritable cocon de puissance. Bellatrix à sa droite, Cadfael à sa gauche. Ses fentes rouges, lumineuses, perçaient les ténèbres comme autant d’éclats de sang. Sa bouche fine et sans lèvres ne laissait transparaître aucune émotion. Terrifiant. Oui, il l’était. Mais en dépit de la pointe de jalousie que Rodulphus lui accordait, seul le respect le plus honnête prévalait. Cet Homme était l’archétype de l’Ascencion. Il avait réussi à dépasser ses propres conditions physiques pour devenir une Entité. Et pour ces prouesses sans nom, il méritait la plus solennelle des adorations.

D’autre Mangemorts s’étaient regroupés là, silencieux mais attentifs. Nikomédia en faisait partie. Une femme que Rodulphus ne connaissait que de nom et très peu de visage. Elle se présentait rarement sans son masque. On la disait investie d’une mission particulière, plus informative que combative, mais toute aussi cruciale. Et puis, bien sûr, il y avait Lucius Malefoy. Rodulphus l’appréciait profondément. C’était une homme pleinement dévoué à son Maître, capable de palier travail et vie de famille. Et, même s’il avait fui face aux responsabilités de ses actes (il avait quand même évité Azkaban), il conservait toujours une place de choix dans l’estime du Mangemort. Ce dernier lui accorda même un sourire froid, preuve de son soutien. Un sourire qui coula bien vite lorsque la voix glaciale du Seigneur s’éleva, pareille à un souffle de Mort.

Rodulphus avait désiré des précisions ; aussi fut-il gâté. Les révélations se présentèrent sur un plateau. Pour commencer, la passion que portait Bella au Lord n’était nullement réciproque. Oh, bien sûr, le Mangemort en était déjà certain : son Maître était complètement dénué de compassion ou de pitié. Aussi valait-il mieux ne pas effleurer l’amour en simple pensée. Il était cependant bon et doux d’entendre confirmation. Sa saveur fut redoublée lorsque le Maître enchaîna les reproches à propos de Bellatrix ; inutile, trop convoitée. La déception et la douleur se lisait sur le visage de sa femme. Une véritable torture pour elle, un triomphe magistral pour lui.

Ensuite, il y avait le cas Stark. Qu’il soit devenu le bras gauche n’était pas un scoop en soi. En revanche, la nécessité de lui témoigner respect et confiance tenait de l’insulte. Rodulphus se jura de ne jamais plier le genoux devant ce lâche, quitte à en subir les foudres du Dark Lord. Ce dernier mentionna également une mission secrète mais imminente, de la plus haute importance. Soit. Le Mangemort se sentait prêt à assumer d’entières responsabilités et à démontrer la vigueur de sa dévotion. Faire ses preuves. Impressionner. Détrôner, même, ce libraire insolent.

Faisant suite au discours du Lord, ses suivants s’agenouillèrent un par un pour établir un rapport mental. Rochelle Ward eut à peine le temps de se prostrer qu’elle repartit aussitôt. Chétive créature. Ses données étaient bien maigres et ne valaient pas la peine d’être relatées. Vint le passage de Cadfael. Celui-là demeura vingt minutes au sol, vidant sa mémoire au profit du Seigneur. Humpf. Que voulait-il donc dire ? Qu’il avait rangé « Grandeurs et Décadences de la Magie Noire » sur la mauvaise étagère ? Pitoyable, vraiment. Lorsque le tour de Rodulphus fut arrivé, il ne put s’empêcher de ressentir une certaine appréhension. S’adresser de front au Seigneur des ténèbres avait quelque chose de malsain, de prétentieux. Il s’avança, prudent, ploya l’échine un moment et pensa de manière claire et régulière :

« My Lord, j’ai ce matin même réussi à localiser et interroger la Langue-de-Plomb Funestar. Il avait senti monter le danger depuis l’attaque de Moroz et s’est barricadé derrière des Charmes d’une extraordinaire complexité. Il m’aura nécessité plusieurs heures pour en venir à bout. J’ai immédiatement entrepris de le questionner sur les différentes options offertes par le Département des Mystère, mais... »

Il marqua une pause, soucieux des regards éloquents qui lui martelaient le dos.

« ... il ne s’est guère montré coopératif. J’ai dû lui... lui forcer la main. Malheureusement, il ne m’a rien dévoilé concernant la Salle des Prophéties. Ses propos restaient très incohérents. Apparemment, chaque Langue-de-Plomb est affilié à un domaine en particulier et ne connaît strictement rien des activités voisines. Le ministère est plus rusé que nous ne l’aurions pensé. En... en revanche, il m’a parlé d’une autre Salle. Une pièce qui serait constamment fermée. En fouillant un peu plus ses résistances, il m’a avoué qu’elle renfermait une étrange fontaine. Une fontaine dont la source serait l’Amortensia la plus pure. Vous savez le... le philtre d’Amour. J’ignore totalement ce que cela signifie, Maître, et j’ai conscience que cette information ne concerne par notre but direct mais... j’ai pensé que vous deviez être mis au courant. Par ailleurs, je reste à votre entière disposition pour vos activités futures... quelles qu’elles soient. »

Rodulphus releva la nuque, anxieux d’une éventuelle réaction de la part du Seigneur des Ténèbres, puis glissa un œil discret sur les courbes de sa femme. Il n’avait osé parler de son frère, Rabastan. Ce dernier avait complètement disparu de la circulation. Fort heureusement, il avait eu l’excellente idée de faire profil bas, sans quoi Rodulphus ne donnait-il pas cher de la peau de son frangin. Niant superbement Cadfael, l’aîné des Lestranges recula lentement, se réintégra au cercle de Mangemorts, et attendit le verdict.

[Mille fois désolée pour le retard, les cours me prennent un temps monstre, j'espère que je n'ai pas été trop chiante à lambiner comme ça pour répondre]

Comme au bon vieux temps. Rien n’avait changé, presque rien. Quinze ans ont passé, quinze ans, toujours les mêmes. Le train défilait, s’arrêtant parfois à quelques stations éparpillées ça et là, qui représentaient, en gros, (en très très gros, en fait) les petits aléas de la vie. Le train était toujours en marche, comme si il n’avait jamais été arrêté. Comme si les rails n’avaient pas lâché. Comme si le moteur s’était toujours montré opérationnel. C’était un sentiment étrange, un sentiment de nostalgie, mêlé à un sentiment de puissance. Ca repartait. Et pour toujours, cette fois. Jamais plus le train ne s’arrêterait, jamais plus le monde leur mettrait des bâtons dans les roues. Ils auraient leur idéal. L’idée du monde parfait ne sera plus jamais un asymptote qu’on peut longer sans jamais toucher. Cette fois, ils toucheront dans le mille. Même si, pour cela, il fallait risquer sa vie, faire des réunions clandestines, que chacun d’eux tairaient. Car ils étaient régis par le secret. La révélation serait synonyme de mort certaine. La mort pour le traître, le supplice éternel pour ceux qui se faisaient attraper. C’était ce qu’avaient enduré bon nombre d’entre eux. Azkaban. Certains ont réussi à s’évader, mais à quel prix? Adieu les joues rebondies et le regard vif. Maintenant, on ne les voyait plus qu’avec la peau sur les os, le regard éteint, dénués d’espoir. Espoir que les détraqueurs se sont vite empressés d’ingérer. Des amis très proches avaient vécu l’enfer. Constance avait pris conscience de cela quand elle a retrouvé son amie Nikodemia, il y a un petit moment de cela.


Quinze ans d’absence, qui creusaient encore plus le manque ressenti par les proches, qui espéraient, éhontément, une rédemption, une libération, qui ne venait pas. Pour l’obtenir, il fallait s’évader. Devenir des fugitifs. Plus que jamais, les Mangemorts vivaient dans le secret. Ce vieux dicton, ressassé sans cesse par Anuta, quand Constance était encore gamine, lui revint en mémoire: « pour vivre heureux, vivons cachés ». Constance était sans cesse confrontée à des situations vérifiait ce dicton vieux comme Mathusalem , et pourtant plein de vérité. Constance se sentait émue. De revenir là, dans le cadre d’une réunion qui aurait pu ne jamais se dérouler. Comme quoi, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. Constance avait ressenti la sensation familière de la marque des ténèbres sur son bras, qui n’avait pas donné signe de vie pendant quinze longues années. Constance, quand elle a su qu’IL était de retour, avait exulté. C’était reparti. Le train était de nouveau en marche.

Mais il fallait avouer que Constance n’avait pas fait grand chose en quinze ans de temps. Elle avait juste racheté Derviche & Bang, qu’elle avait converti en magasin d’antiquités, sa grande passion, le grand amour de sa vie, après Dean Mc Gregor et ses enfants, bien sûr. Et elle avait parlé avec quelques élèves de Poudlard. Mais rien de bien concluant. Ces mioches ne pouvaient pas être prêts à se dévouer complètement à la Cause. Ils étaient encore trop empreints de naïveté pour comprendre la réalité des choses. Leur enfance s’achevait à peine. Ils n’avaient pas connu l’expérience du deuil, de la souffrance, de la misère qu’on ressentait quand on se sentait seul au monde. Ils n’avaient jamais affronté le destin. N’étaient jamais sortis victorieux d’un duel contre l’adversité. C’étaient que des gosses. Qui n’avaient qu’en tête leurs exams et leurs flirts. Pas des futurs soldats de l’ombre, pas de fins stratèges, pas de doux utopistes qui rêvaient d’un monde meilleur, plus sombre et certes plus radical que celui promis par la lumière, mais en aucun cas pire que celui qu’on connaissait aujourd’hui. Alors que lui dirait t’elle? Qu’elle a glandé tout ce temps? Il n’apprécierait sûrement pas. Mais elle n’avait pas perdu son temps. Il devait y avoir certainement quelques marchandises susceptibles de l’intéresser.

Elle arriva devant la porte, droite comme un I, fière comme un aigle (ou un cobra royal, devrais-je dire). Les cheveux relevés avec un peigne en ébène, le maquillage sombre et sobre, les diamants des 10 ans de mariage autour de son cou décharné. La bague portant les armoiries des Klein autour du doigt, qui se perdait entre son alliance et sa bague de fiançailles. Constance était vêtue d’une longue robe bleu-nuit, avec une longue traîne, sa cape d’hiver enveloppant ses frêles épaules, un chapeau avec des fleurs en tissu noir assorti d’un voile en résille juste devant les yeux. Constance vouait une véritable obsession pour les couvre-chef. Mais elle ôta le sien en entrant dans la salle de réunion. Constance était la femme d’un homme riche, et cela se voyait. Elle voulait que ça se voie. Elle prit place dans le cercle très fermé des Mangemorts, un peu en retrait, seule, dans sa tour d’ivoire. Après s’être inclinée devant son seigneur, cela allait de soi.

Constance, en femme polie et bien éduquée qu’elle était, écouta ses collègues, un a un. Elle trouva, non sans amertume, que la plupart de ses collègues avaient des choses à dire, peut être mis à part Rochelle, qui n’avait rien à présenter. Constance ne serait donc pas la seule dans ce cas.

Honnêtement, mon seigneur, je n’ai pas grand chose de plus à vous présenter depuis la dernière fois. Mais je peux vous dire que j’ai parlé avec quelques élèves en visite à Pré Au Lard, dont les parents étaient le gratin de la société et qui ont un sacré potentiel pour honorer notre cause. J’ai vendu quelques objets, et j’ai fait des nouvelles acquisitions, dans le cadre de mon travail d’antiquaire, et j’ai surveillé le château, juste au cas où. Si vous avez besoin de mou à Poudlard, ou pour une quelconque autre mission, je suis à votre disposition. A ce propos, j’ai dans la réserve de ma boutique quelques petites choses qui seraient susceptibles de vous intéresser. Je vous les amènerai très prochainement

En matière de discours, Constance avait du faire mieux en des temps très reculés. Mais quand on n’avait pas trop de choses à dire, il fallait bien assumer, et au pire, faire croire qu’on avait des choses à dire pour ne pas se faire passer pour un bon à rien. Tout ce qu’elle avait dit était vrai. Elle ne mentait jamais. Sauf à ses ennemis. Jamais aux siens. Mais ça paraissait être tellement peu de choses, à côté des rapports de ses collègues.

La fraîcheur de la nuit tomba à l'extérieur, et n'importe qui aurait cru qu'un repaire pareil serait chauffé, ne serait-ce qu'un petit peu pour être confortable. Mais le Seigneur des Ténèbres en avait décidé tout autrement. Le Froid ne faisait qu'un avec lui, et si les mangemorts voulaient se rapprocher de lui, ils devraient accueuillir le Froid les bras grand ouverts. Il avait même lancé un sortilège pour ne pas que les murs ne servent d'obstacle au Froid. Ainsi, la température à l'extérieure était exactement la même que dans le repaire, et seul le vent, qui lui ne passait pas à travers les murs, constituait une différence.

Ils passèrent tous les uns après les autres devant le Lord pour présenter leur rapport, ou pas... Mlle Ward, par exemple, n'avait absolument rien à présenter. Bien sûr, elle avait rapporté sa valise de potions, mais avec le temps, la réserve du Lord Noir commencait à ressembler à une réelle boutique de potions. Sa déception s'avéra grande, très grande, et à l'exception d'un regard noir, ou plutôt rouge, il ne jugea pas qu'elle méritait une seconde de plus de son attention. Lors de la prochaine mission collective, elle pouvait être sûre qu'elle aurait le plus grand rôle, mais également et surtout, le plus dangereux.

Vint ensuite le tour de Stark, et en digne Bras Gauche qu'il était, il effectua un rapport mental des plus complets et révélateurs. Il lui ordonna cependant, mentalement, de se relever et de retourner à sa place car il était plus qu'évident qu'ils allaient avoir besoin de plus de temps et d'intimité pour s'aventurer dans les profondeurs de chacune de ses missions.

Rodulphus fut le prochain, et Voldemort pénétra ses pensées avec grand plaisir. La mission de Rodulphus était d'une importance cruciale concernant l'objet des rêves les plus désirés du Seigneur. Les résultats de sa mission allaient avoir un impact direct sur la date de cette infiltration tant attendue de la part du Lord. Les résultats en question s'avérèrent malheureusement être plutôt décevants. En dehors de cette autre salle remplie d'Amortentia, piste que Voldemort allait examiner de plus près plus tard, Rodulphus n'avait pas brillé... En revanche, il avait effectué exactement ce que le Lord lui avait ordonné de faire. Malgré la résistance apparente de Funestar, il avait tout de même réussi à lui soutirer des informations, ce qui était tout de même satisfaisant.

"Je suis décu par le peu d'informations que tu me présentes là, Rodulphus, annonca t-il soudainement silencieusement, toujours par la pensée. Mais tu as fait ce que tu étais supposé faire, et je ne peux t'en vouloir pour ca. Tu vas cependant continuer à chercher tout ce que tu peux trouver sur le Département des Mystères, en particulier la salle des Prophéties. Utilise tous les moyens nécéssaires pour arriver à tes fins. Je te fais confiance à ce sujet, et j'espère ne pas me tromper."

Il détourna son regard de Rodulphus, puis il fit signe au prochain mangemort de s'avancer pour effectuer son rapport. Il s'avéra qu'il s'agissait de Bellatrix. Sa mission n'était pas des plus faciles et des plus passionnantes, mais si elle réussissait, l'appréciation du Lord à son encontre serait grande, très grande. Malheureusement pour elle, son rapport s'avéra être très...pauvre. Rabastan restait alors introuvable, et ce simple fait avait le don de le mettre en colère. Elle disait qu'il s'était réfugié en France. Que de pistes inutiles. Comme Bellatrix ces derniers temps. Mais le Lord avait bien l'intention de lui donner une chance de se rattrapper. Il prit alors la parole de sa voix glaciale, encore plus froide que la température de la salle, pour la première fois depuis le début des rapports.

Dommage, Bellatrix. Je dois dire que tu m'aurais impressionné si tu avais mis la main dessus. Mais ce n'est pas le cas, et est-ce nécéssaire que je te dise ce que je pense de toi depuis quelques temps ? J'espère que non, car sinon j'ai peur que ce soit aussi douloureux qu'un Doloris.
Je me permets de revenir sur quelques uns de tes propos. Tu questionnes le fait que Rabastan nous ait trahi ? Il a déserté le repaire depuis des mois maintenant, sans jamais se rendre à l'une de nos réunions, ou même à répondre à l'un de mes appels. Aucune nouvelle, aucun signe de vie, rien. Dans la politique du Seigneur des Ténèbres, c'est de la trahison, Bellatrix. Pure et dure.

Il regarda chacun des autres mangemorts, l'un après l'autre, pour s'assurer qu'ils comprenaient bien ce qu'une absence prolongée sans aucune nouvelle avait pour conséquence.

Tu vas retourner à la recherche de Rabastan, mais cette fois-ci, Rodulphus t'accompagneras dans tes recherches. A deux, vous devriez avoir plus de résultats, ou du moins, je l'espère pour vous.
Et ta deuxième chance pour te rattrapper viendra lors de la mission collective que j'ai mentionné tout à l'heure.

Le prochain pouvait commencer, et ce fut au tour de Lucius. Voldemort ne l'avait pas vu depuis un certain moment, lui non plus. Mais ses rapports étaient toujours attendus avec hâte. C'est lui qui jouait la plus grande carte dans les croyances stupides de la communauté magique et du ministère. Grâce à lui, Fudge plongeait tête première dans l'ignorance, ainsi que le reste de sa clique. Et c'est avec grand plaisir qu'il appris que la situation était toujours la même. Lucius effectuait son travail à la perfection, et quoi lui demander de plus ? Rien, pour l'instant.

Rapport parfait, Lucius. Continue à manipuler Fudge aussi longtemps que tu le pourras. Et pendant que tu y es, lors de tes visites au ministère, ouvre tes oreilles et essaie de ramasser des informations au sujet du Département des Mystères, et de la salle des Prophéties.

Next. Constance s'avanca et commenca son rapport. Le grimoire qu'elle devait rechercher représentait un objet des plus précieux. Une grande aide pour l'un de ses futurs projets. Mais elle n'avait recu la mission que très récemment, et Voldemort ne s'attendait pas à des miracles. Il n'eût donc aucune réaction lorsqu'elle confirma ses doutes en révélant qu'elle n'avait rien à présenter concernant le grimoire. Elle avait cependant d'autres choses à dire.

Si jamais tu vois des élèves au potentiel intéréssant, soit tu les envoies à Stark, soit tu t'en charges. Mais rappelle-toi, tu ne peux me parler d'un élève UNIQUEMENT si tu es sûre qu'il en vaut la peine. Sinon c'est toi qui en paieras le prix. En ce qui concerne les "petites choses qui seraient susceptibles de m'intéresser", amène-les lors de la prochaine réunion, ou plus tôt si tu es convaincue qu'ils sont d'intérêt pour moi.

Il lui fit signe de retourner à sa place, et il posa son regard sur la dernière mangemorte à faire son rapport. Ce rapport qu'il attendait depuis si longtemps, si impatiemment. Nikodemia, la mangemorte chargée de la mission la plus secrète de tous, s'avanca et lui donna des parchemins au lieu de faire le rapport par la pensée... Il les attrappa et les feuilleta brièvement. Le papier qui attira le plus son attention en revanche fut celui tâché de sang. Il aimait le sang. Ca voulait dire qu'elle avait réellement fait tout ce qu'elle pouvait l'obtenir. Et en observant l'état de Nikodemia, il était clair qu'elle venait à l'instant de se procurer le papier.

* Gregorovitch... *

Pensa t-il en lisant la liste, tout en utilisant l'occlumancie pour que personne ne puisse l'entendre, pas même Nikodemia. Ce nom l'intéréssait particulièrement, et il savait qu'un jour ou l'autre il le ressortirait pour entamer des actions nécéssaires pour des futurs projets. Il releva son regard vers Nikodemia qui proposait de parler des parchemins en privé.

"Viens me voir après la réunion, dans mon bureau. Tu attendras que j'en ait fini avec Stark."

Pensa t-il de nouveau, à l'attention de Nikodemia cette fois-ci. Il posa les parchemins, laissa Nagini monter sur ses genoux, puis il regarda à tour de rôle ses mangemorts d'un regard percant et froid.

Certains m'ont satisfait, d'autres moins, et d'autres pas du tout. Les conséquences se feront ressentir plus tard, en temps voulu. En attendant, vous pouvez retourner à vos occupations, que ce soit concernant la même mission que vous aviez ou votre nouvelle. Si vous avez des questions, besoin de précisions, adressez-vous à Stark ou, il lanca un regard de dégoût à son Bras Droit, Bellatrix. Vous pouvez disposer.