Thème 3 : Aurore

Je me lève en plein milieu de la nuit. Il faut absolument que je vois ça. À cet instant, où la face des deux mondes s'inversent et où la nature s'éveille enfin après un silence angoissant. Je prends les transports et monte rapidement la petite colline. Je pose ma veste au sol pour m'y asseoir et je surveille l'heure. Cela devrai bientôt commencer. Les ténèbres sombres et effrayants font place petit à petit à une lumière éclatante, colorant de ses magnifiques rayons les nuages de rose et même, à quelques endroits, de rouge sang. Le soleil se lève, c'est l'Aurore.

Aurore

Les couleurs. Le bleu de la nuit. Encre. Discret. Enveloppant. Qui s’éclaircit, encore et encore. Le bleu s’efface, apparait l’or, le rouge, l’orange. Ces couleurs chaudes. Ces couleurs belles. Elles chassent le froid de la nuit. Sa pudeur, sa solitude. Elles éclairent le monde. Annonciatrices d’un jour nouveau. Plein d’espoirs pour certains, routinier pour d’autres, angoissant pour beaucoup. Un nouvel inconnu. De nouvelles opportunités. Mais on ne les voit pas ces opportunités. Comme ces couleurs. On dort. On les ignore. On garde le confort de notre lit. Et celui de notre vie. On reste dans la nuit.

Thème 3: l'aurore

La nuit avait été longue. Impossible de dormir, aucune envie d’agir, juste de rester là, à ne rien faire, à l’attendre. Attendre ce moment qui donnait le ton d’une nouvelle journée, d’une chance de faire mieux, de réussir quelque chose. Ces mélanges de teintes oranges et violacées dans le ciel flamboyant qui éclairaient un jour nouveau. Tout était prêt pour son voyage, mais l’excitation le poussait à vérifier encore et encore son sac, ses affaires, à tout lister. Enfin, il regarda le ciel une dernière fois. Son visage s’illumina soudainement, l’aurore était là. Ce moment magnifique et fugace le subjuguait.

Thème n°4 : Marais

Je me suis réveillé en sursaut cette nuit, trempé de sueur, cherchant à reprendre ma respiration. J'ai fait un horrible cauchemar.

J'étais perdu dans le marais, de l'eau jusqu'aux genoux. Le vent s'engouffrait dans les roseaux et son sifflement m'angoissait. Dans la pénombre, je voyais une silhouette, malveillante, s'approcher de moi. J'ai bien tenté de m'échapper, mais à chaque fois, mon pied se prenait dans une racine. Je me suis vautré puis l'ombre s'est abattu sur moi, dans un bruit strident.

Je déteste le marais.

Thème 4 : Marais

Étendue d'eau dormante, recouverte de vase gluante ; écœurant aspect verdâtre. Un semblant d'air ; moiteur intolérable. Irrespirable. Le marais se mourrait. Maudit. Le miroir se troubla lorsque des doigts cadavériques en surgirent. Une seconde. L'instant d'après, il avait replongé. L'inferius.
Un jour, un moustique. Insecte infernal mû par une détermination féroce de s'y loger. Bourdonnant jusqu'à n'en plus pouvoir. Infatigable. Avec l'énergie du désespoir, il réussit à esquiver les pièges mortels des roseaux inébranlables. Danger. Férocement, le marais lutta, en vain. Échec. Défaite cuisante. C'est alors qu'elle apparu. Lentement, trahissant l'éclat de vie farouchement dissimulé. L'orchidée. Epipactis palustris. Plus rien ne fut comme avant.

Thème 4 : Marais

Il était difficile de réussir à se dépêtrer de cette bouillasse mélangeant les eaux, les herbes, les feuilles et tout autre produit de la nature invisible à l’œil nu tellement le contenu était remué. L'odeur n'était pas non plus des plus fraîche, on pouvait croire que des cadavres de plusieurs jours avaient été laissés à l'abandon. Les plantes et les arbres avaient une manière étrange de se développer comme dans les films d'horreur ou dans vos pires cauchemars. La loi du plus fort était très présente. Mon regard se perdit sur l'étendue, le défi lancer par les Marais pouvait commencer.

Marais

Il nourrit l’imagination. Dans nos cauchemars il est sombre, il n’est pas accueillant. Il y a des bruits, des coassements, des craquements. L’eau figée renvoie les couleurs blafardes de la lune. Angoissante. On l’imagine d’ici ; cette pauvre fille qui court. Elle est jeune. Elle a les cheveux sombres. Elle fuit. Sa robe blanche vole derrière elle et ses pieds sont tachés. Et elle a peur. Pourtant si on le voit de jour, ce marais, il paraitra calme. Reposant. L’eau reflètera les couleurs chatoyantes du soleil. On pourra partir en barque. Un lieu de vie comme un autre. Qui gardera toujours cette connotation négative.

EDIT :

Thème 3 : Aurore

La nuit s'allonge, se prolonge. Elle nous enveloppe, nous aspire. J'ai peur. Je cours, jusqu'à ce que l'air me manque. Ils sont là. Tous. Les ombres me suivent, me talonnent. Elles ne me laisseront pas. J'ai beau crier, me débattre, elles m'attendent, m'épis, me scrutent. Et elles attendent. Je n'ai plus de souffle, et elles me tiennent. Mes yeux se ferment, et je sens le froid me gagner, se rependre dans mes veines. Un rayon franchit les rideaux, salvateur. Elles se reculent, me lâchent enfin. Je reprends vie. Enfin, elle est là. L'aurore s'est levée.

Thème 4 : Marais.

Une douce berceuse, venue d'un autre monde, d'un autre temps. Mélange de trompettes, et de saxophones. Ordonnée. Accordée. Le rythme du jazz vous prend aux tripes, vous transporte dans ce monde irréel. L'animation, les lumières. Une parfaite symphonie. Pièces jetées à la volée, acrobates, saltimbanques. La Nouvelle-Orléans vous accueille à bras ouverts. Venez, suivez-moi, longeons les allées. Je vous emmène avec moi, dans un monde enchanté. Au cœur de la forêt, suivez-moi. Vous la sentez n'est-ce-pas ? L'odeur du Marais ? Le Bayou. N'ayez pas peur, suivez-moi. Suivez la musique.

Thème 4: Marais

Nous sommes tous des marais. Grouillants de vies, effrayants pour certains, intrigants pour d'autres et rarement appréciés à notre juste valeur. Personne n'y fait exception, nous avons tous nos coins sombres, malfamés, un côté de notre personnalité que l'on trouve "sale", "boueux". Et généralement, à force de ne voir que ces mauvais côtés, l'on oublie nos qualités de marais vivants. Nous sommes un bouillon de vie, un endroit où vivent nos êtres chers par leurs souvenirs, leurs actes, pour eux on peut être un havre de paix malgré nos défauts, nos salissures sur lesquelles d'innombrables inconnus peuvent nous juger sans nous connaître.

Thème 5: Ordre

L' ordre claqua à ses oreilles, avec toute la fermeté et la suffisance d'un fouet. Clac. Glacé. Ne tolérant aucune discussion. De l'ordre. Il voulait de l'ordre. Dans ses pensées, dans son esprit. Dans son allégeance, jusque dans son apparence. Une obéissance aveugle ne tolérant aucun doute. Le revers de main claqua. Elle ne vacilla pas et se contenta d'acquiescer, la bouche désespérément fermée. A l'avenir tout le serait, ordonné comme il le désirait. Ses cheveux blonds ébouriffés, ses habits trop négligés, cette expression trop compliquée. Ses yeux, avec cette lueur ardente innée. Un automate, c'était ce qu'il quémandait, et c'était ce qu'elle deviendrait.

Thème 5 : Ordre

La journée s'était déroulée comme à son habitude. Se lever, manger, se doucher ainsi de suite... Une suite logique et quotidienne que nombre d'entre nous suivait par automatisme dans une vie aux rouages bien graissés. Tout cet agencement était essentiel au bon fonctionnement de la ''société''. Rare était ceux qui pouvaient s'en échapper, de cette routine sévèrement et durement instaurée. Elle pouvait être assimilé à la loi de la Nature, où les plus faibles restaient en bas de l'échelle, se morfondant dans leur pauvreté et ceux tout en haut profitant allègrement des avantages. Après tout, c'était dans l'Ordre des choses.

Thème 5 : Ordre

Machine éraillée, vis qui grincent, rouages rouillés. L'automomate avance, ramasse, broie, compartimente. Il ne regarde pas le paysage dévasté qui s'offre à lui, ne fait pas attention aux visages émaciés, ravagés qui se tourne vers lui. Il continue sa route, suit le sentier détruit par une guerre trop longue. Ses pinces ramassent, encore, broient avec difficultés, et déposent le déchet dans un bac. Le même schéma se reproduit une fois de plus un peu plus loin. Il ne pense pas, ne contredit pas, continue, recommence toute la journée. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce sont les ordres.

C’est dans l’ordre des choses, qu’ils disent. Ça devait arriver, qu’ils ajoutent. Comme si ça apaisait la peine. Comme si ça rendait les choses normales. D’accord ce n’était qu’un chien, et il fallait remettre les choses en ordre : on ne va pas se morfondre s’il est mort. Il devenait dangereux, arguent-ils. Il s’apprêtait à mordre ce pauvre enfant. Pas étonnant que les forces de l’ordre aient réagi. Mais je ne peux pas mettre de l’ordre dans mes pensées. J’ai grandi avec ce chien. Il obéissait à tous mes ordres. Il est parti. Mais, paraît-il c’est dans l’ordre des choses.

Thème 5: Ordre

Chaque mot devenait paradoxal, un calvaire à endurer, à comprendre. Il y avait l'ordre que l'on venait de lui donner et celui qu'il s'était promis de suivre. Ils étaient différents, diamétralement. Lequel devait-il suivre, lequel devait régir sa vie, sa propre vision de lui-même? Ce qu'il décidait par lui-même où ce qu'un autre, le monde, jugeait utile? Devait-il rejeter le choix du monde, le choix de la logique pure pour suivre son éthique? Devait-il rejeter cet ordre? Autant de questions qui le taraudaient pour qu'au final, il baisse son arme. Il ne se trahirait pas.

Thème n°5 : Ordre

Je déteste l'ordre. A chaque fois, il s'accompagne de règles et d'interdits. La nature est chaotique, désinvolte. Pourquoi nous imposons-nous des barrières alors qu'il suffirait de laisser libre cours à notre imagination. Nous nous abritons derrière l'ordre naturel des choses, mais c'est une façade pour essayer de nous rassurer. Le désordre nous effraie, il nous rappelle que nous ne pourrons jamais rien maîtriser. Range ta chambre, range-toi dans le rang... Je veux être libre. Je veux être désordonné. Je veux être désinvolte. Je refuse d'être conforme. Je suis, point final.

Thème n°6 : Faim

Il existe quelque chose de pire que l'ennui : la faim ! Elle vous prend insidieusement, au pire instant. Vous sentez votre estomac vide qui attend le pire des moments pour vous mettre la honte. Parce que c'est évidemment dans le plus plat des silences qu'un énorme gargouillis vous attire toutes les moqueries. La faim vous ronge, elle ne peut être ignorée et finit toujours par gagner. Et vous savez que vous rassasier est de loin, le meilleur moyen d'être heureux. Alors vous mangez, à votre faim, jusqu'à ce que votre estomac se taise enfin !

Thème 6 : Faim

Ses boyaux se tordaient. Chevelure emmêlée piquetée de feuilles dorées, elle rampait. Désespérément, le corps agonisant se mouvait dans la boue menaçant de l'engloutir à tout instant, tels des sables mouvants. Peu lui importait la pluie battante venant glacer ses os. Peu lui importait la saleté s’incrustant sous ses ongles nacrés et venant tacher sa peau. S'échapper de sa prison dorée, était tout ce qui comptait. Le vent entravait ses mouvements, ralentissant sa course contre le temps. Tic, tac. Ses heures étaient comptées. La faim la tiraillait, la poussant à avancer.
Faim de vie. Soif de liberté. Personne ne pourrait le lui reprocher.

Thème 5: Ordre

Tout finira par rentrer dans l’ordre.

C’était ce qu’elle ne cessait de se répéter mentalement, avec le rythme inlassable d’un métronome. Après tout, on disait bien que toute bonne chose avait une fin, alors il devait bien y avoir aussi un terme à l’horreur qui semblait déterminée à vouloir redessiner leur destin avec des couleurs trop sombres pour faire un joli portrait. Il suffisait de contenir sa peur et d’oublier de quoi était fait demain. Il suffisait de s’ordonner de ne pas laisser le chaos la fracasser sur son passage et de ne pas le laisser emporter son espoir dans ses remous.

HJ : Il n’est pas encore minuit au Québec, JE NE SUIS PAS EN RETARD.