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[29 novembre 97] Bath bombs [Merina]

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Meredith Breckenridge
Meredith Breckenridge
GRYFFONDOR5ème annéePréfèteModo Cœur de Lion
    GRYFFONDOR
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DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 15 mars 1982, à Plymouth.
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MessageSujet: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyLun 30 Avr 2018 - 17:20

[29 novembre 97] Bath bombs [Merina] Giphy

Dès l’instant où elle toucha le pied par terre, Meredith chancela, et sa tête se mit à tourner. Elle était épuisée. Ses muscles avaient pompé dans des réserves insoupçonnées d’énergie qui, une fois vides, l’avaient laissée complètement ravagée. Ils avaient perdu. Avaient-ils réellement perdu ? Elle ne le croyait pas. Ils avaient dominé tout le match. Fait incroyable, elle avait arrêté chacun des tirs qui auraient pu entrer et donner un point à l’autre équipe. Ce n’est qu’en y jouant et en y perdant que Meredith se rendait compte à quel point le Quidditch pouvait être absurde. Car enfin, à leur niveau scolaire, il était presque impossible de marquer les 150 points donnés par le vif et permettant peut-être de le renverser. Autant organiser uniquement une course entre les attrapeurs pendant que les autres joueurs jouaient à hippogriffe perché, le résultat serait le même, en moins frustrant.

L’esprit rendu hagard par la fatigue, la lionne se rendait bien compte qu’elle n’y pensait plus clair, que ce n’était pas qu’une question de victoire, que le match avait été très bien joué et que l’enjeu véritable du sport résidait dans toutes ces belles valeurs et ce dépassement de soi … and yet, bullocks. Jimmy plus loin toucha à son tour le sol : sur son visage, on pouvait lire autant d’amertume que son propre épuisement laissait filtrer. Mais Jimmy était Jimmy, et il était certain que son discours de fin de match ne laisserait pas transparaître de trop sa déception. Il insisterait sur leur jeu, leurs buts, leurs gestes réussis. Quoi qu’il dise, une défaite restait une défaite.

Quand Gabriel se posa à ses côtés, Meredith lui tomba dans les bras, se moquant pas mal de la sueur et de la crasse qu’ils dégageaient tous deux. « Beau match Gab. », murmura-t-elle à son oreille. Elle lui serra le bras un court instant puis prit la direction du vestiaire, ignorant les hurlements de joie des Poufsouffles dans les tribunes et la joie de l’équipe adverse dont les membres commençaient déjà à se jeter les uns sur les autres. Tout en marchant aux côtés de son ami, elle se rendit compte à quel point l’euphorie ressentie en vol était fragile, et surtout à quel point la rechute était compliquée. Ils étaient de retour sur la terre ferme : la vie reprenait son cours. Héroïne d’une équipe et d’une maison pendant une heure, joueuse passionnée et affranchie tant que son cœur battait au rythme des vibrations de son balai … nul doute que personne n’avait oublié que ce match n’était qu’une trêve accordée au nom du sport. Et que la trêve était désormais finie.

Refusant de chercher du regard ses amis jaunes, elle réussit tout de même à trouver la force d’être contente pour eux : Amaryllis méritait réellement cette victoire pour son premier match de capitaine. Nolan s’était lui aussi battu comme un diable, il n’avait rien à envier à personne. Enfin, bien sûr, leur petite attrapeuse avait réussi l’exploit de saisir le vif : et juste pour ce geste qui était objectivement magnifique et culotté, et qui en plus avait délicieusement ridiculisé Schepper, elle lui tirait son chapeau.

Poussant la porte du vestiaire, elle s’effondra sur un banc, félicita chacun des membres de son équipe qui rentrait derrière elle, en particulier Michelle et Jimmy, leurs marqueurs et passeurs d’enfer, avant d’écouter à demi le discours du capitaine. Comme prévu, il débordait d’optimisme et d’encouragements. En un sens, cela la rassurait. Mais elle avait beau adorer le lion et son invincible sourire, elle n’avait en réalité qu’une seule envie : passer au moins une heure dans de l’eau propre et brûlante, au milieu du silence et de la mousse. Son capital de sang-froid avait été vampirisé par le match, et tous ces hurlements lui avaient donné un mal de crâne terrible. Sitôt qu’elle eut reposé son équipement à sa place et rangé soigneusement son balai, elle fit donc signe à Gabriel qu’elle préférait déserter discrètement avant qu’on lui propose, si improbable que cela puisse paraître, de prendre une douche dans les vestiaires avec ses camarades féminines. Elle préférait prendre les devants. Le grade de préfet, malgré tous ses inconvénients, avait au moins cela d’incomparable : sa salle de bain. Et elle comptait bien en profiter, aujourd’hui plus que jamais.

S’esquivant donc après s’en être excusée auprès de Michelle, qui comprendrait certainement son geste, elle remonta le chemin menant au château en vitesse. Ses genoux criaient au supplice, mais il fallait qu’elle se hâte pour éviter de rencontrer un maximum de personnes. Ce n’était pas comme si elle était très discrète dans sa robe de gardienne, crinière épaisse et désordonnée à cause du vent, visage rouge et jambes tremblantes.

Malgré ses efforts, elle croisa le chemin d’un certain nombre d’élèves qui rentraient au château comme elle après le match. Etrangement, personne ne lui dit rien, et la majorité s’abstint même de chuchoter ou de la dévisager à son passage. Comme si sa performance sur le terrain étendait la trêve jusqu’au soir. Enfin, les Poufsouffles avaient maintenant encore plus de raison de la chambrer en secret, mais ils avaient gagné, ce serait bien indigne de leur part. Quoi qu’elle ne doutait pas de la capacité d’indignité d’Andrews, il n’aurait certainement aucun problème de conscience avec ça. Et Merlin savait qu’il n’hésiterait pas à rappeler cette victoire à Gabriel dès que possible et aussi longtemps que possible. La lionne soupira, mais ne ralentit pas le rythme. Arrivée au bas de l’escalier, elle ôta ses chaussures pleines de boue et se dépêcha de gravir les marches jusqu’au cinquième étage. Saluant d’un air désolé la statue de Boris le Hagard, la jeune femme sentit un grand calme l’envahir dès qu’elle prononça le mot de passe, changé la veille.

« Aigue marine. »

Le bruit des cent robinets déversant ensemble leur eau parfumée dans le grand bassin emplit l’esprit de la jeune préfète, alors qu’elle se délestait de tout ce qu’elle portait avec délectation. L’uniforme de Quidditch, le sous-pull, la brassière soutenant le peu de poitrine qui voulait bien d’elle malgré ses écarts alimentaires, puis le pantalon coupe-vent, les bas et le shorty qui restait d’après elle la meilleure option parmi tous les sous-vêtements jamais coupés. Elle plia tout cela avec application et s’étira comme un chat, parfaitement à l’aise dans sa nudité puisque personne n’occupait les lieux.

Passant une main le long des maigres courbes de son corps, Meredith s’examina un instant dans le miroir alors que la mousse s’accumulait dans le grand bassin. Elle était très maigre, mais grâce aux bons soins de son meilleur ami, elle restait à peu près en bonne santé. Elle ne sautait plus systématiquement le repas du soir depuis que l’AD savait pour elle, et qu’elle avait reçu le soutien d’un certain nombre de membres. Son ventre était très plat, ses hanches un peu osseuses, ses côtes un peu apparentes … mais ses entraînements acharnés l’avaient poussée à se nourrir un peu plus pour compenser le développement inopiné des muscles de ses cuisses et de ses bras. Sa cicatrice au poignet, fine et blanche, restait assez visible mais elle n’en tirait aucune fierté. Ce corps la servait correctement, elle le respectait et n’avait aucune raison de le détester. Il avait beau encaisser difficilement l’effort soutenu du match, il n’avait pas failli. C’est dans cet esprit que la jeune lionne s’éloigna du miroir, calme, et détacha ses longs cheveux qui tombèrent en cascade sur ses épaules. Quand le niveau d’eau fut suffisamment haut, elle ferma tous les robinets d’un coup de baguette et entra lentement dans le bassin, marche après marche, savourant les sensations de l’eau brûlante et du silence, plus enivrantes que jamais. Elle s’immergea entièrement sous la mousse, se laissa quelques secondes d’apnée délicieuse, puis creva la surface très lentement. Plus aucune pensée insidieuse ne parasitait son esprit – elle était totalement seule, parfaitement détendue et incroyablement légère. Hors d'atteinte.
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Lina H. Kaveline
Lina H. Kaveline
NUNCABOUC7ème année
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyMer 2 Mai 2018 - 16:50





Elle n'en revenait pas. Ils avaient gagné. Un peu sonnée par la victoire – plus que déplorable – elle chercha le regard de sa capitaine, ou de n'importe qui d'autres capable de lui confirmer ce fait presque aberrant.  Puis elle vit les premiers sourires, les premiers éclats de joie. La moitié de l'équipe se jeta sur leur petite attrapeuse, l'héroïne du jour. Quelques pas plus tard, Lina se retrouva entourée de son équipe. Elle leva le bras pour taper dans la main de Nolan : ils étaient sûrement les pires poursuiveurs de l'histoire (aucun buts de marqué !), mais on pouvait au moins admirer leur ténacité. En se rendant aux vestiaires, la Préfète passa un bras autour des épaules de la petite Harmony. Elle était sincèrement ravie pour son équipe, même si a victoire n'avait pas été éclatante et heureuse que sa capitaine préférée puisse se targuer d'avoir gagné le tout premier match de l'année.  La sorcière s'installa un des bancs du vestiaire et écouta attentivement le résumé de jeu d'Amaryllis : l'épuisement et la joie se mêlant avec charme dans son discours. Ses mots étaient plutôt gais et entraînants, mais elle nota également les prochains points sur lesquels l'équipe devrait travailler aux prochains entraînements, ce qui fit grimacer Lina. Même si elle appréciait le Quidditch et qu'elle trouvait ça bien de se dépenser, ce n'était pas vraiment une sportive. Puis leur capitaine leur adressa le clap final et Lina se leva, bien décidée à s'accorder une petite fantaisie ? Les douches du vestiaire ? Très peu pour elle depuis qu'elle avait accès à cette pièce fabuleuse : la salle de bain des préfets. Elle salua d'un geste de la main ses camarades et s'éclipsa. De sa main gauche, elle dénoua ses longs cheveux noirs pour qu'ils se répartissent sur ses épaules. Avec un air distrait elle enleva les quelques feuilles d'arbres qu'ils avaient accueillis. Elle adressa des gestes amicaux à ceux qui portaient le même uniforme jaune et noir qu'elle. Le match de Quidditch avait propulsé les élèves de Poudlard dans une petite bulle de bonheur de relatif. Ils avaient oublié les Mangemorts, les punitions, les cris, les larmes et c'était tant mieux. Lina elle – même désirait suivre le mouvement et s'échapper quelques heures de l'enfer qui s'ouvrait sous ses pieds.

La sorcière grimaça en montant les marches et ragea contre les créateurs du château. Quelle idée absurde de mettre autant d'escaliers ! Ils étaient des sorciers, ils auraient pu créer des escaliers qui empêchent à ceux qui les montent de ressentir la moindre douleur. Ou autoriser le transplanage dans l'enceinte de Poudlard. Tout sauf ces milliers de marches. Avec la même grâce que si elle portait un fardeau de vingt kilos, Lina grimpa jusqu'au cinquième étage – parce que mettre la salle de bain au rez – de chaussée aurait très certainement été trop compliqué...  – . Pour faciliter son ascension, elle pensa aux différents robinets de l'immense baignoire. Son préféré était sans nul doute le jet rebondissant qui lui faisait l'effet d'un arc – en – ciel aquatique. Mais le robinet à bulle n'était pas mal non plus. Elle utiliserait aussi celui qui faisait couler de l'eau parfumée à la rose : il laissait une odeur délicate sur la peau qu'elle appréciait tout particulièrement.
Une fois arrivée devant la porte, Lina eut un doute. Le mot de passe avait changé la veille. Comme tout le monde elle avait reçu le bout de parchemin lui signifiant les quelques mots à prononcer devant la porte, mais elle était tellement épuisée qu'elle avait dû mal à s'en rappeler. C'était... Quelque chose marine. Elle appuya son front contre la porte, pestant contre elle – même. Il lui fallut bien deux longues minutes pour additionner un et un.

« Aigue marine ! »

Le ton était triomphant. Elle n'aurait pas supporté de passer à côté de sa baignade, après avoir fantasmé dessus pendant tout le trajet. Avec un air de ravissement complet, Lina poussa la porte de la salle bain et... Tomba des nues. Ses traits s’affaissèrent un peu tandis que son nez humait les différents odeurs lâchées par les robinets que quelqu'un d'autre qu'elle avait ouvert. La Poufsouffle s'avança un petit peu en plissant les yeux pour distinguer qui était la personne qui menaçait de mettre fin à son petit bonheur. Elle repéra enfin le, ou plutôt la coupable : de yeux bleus, cernés de noir, une chevelure châtain, déjà humide, un joli minois bien qu'amaigri.... Le même que celui qui avait froncé les sourcils avec détermination avant d'arrêter le souaffe à chaque que Lina avait tenté de marquer un but. Meredith Breckenridge. Lina soupira. Au moins, il s'agissait d'une fille, mais la situation était gênante. En fait... Cela avait sûrement dû se produire à plusieurs reprises dans l'histoire de Poudlard, mais c'était la première fois que la Préfète se retrouvait à gérer ce genre d'imprévu. Lina secoua la main pour attirer l'attention de la gardienne adverse.

« Meredith ? »

Comment formuler la chose... Mais après tout les douches du vestiaires, même si elles étaient séparées en fonctions des sexes, impliquaient de se retrouver avec les autres filles de l'équipe. Les douches communes étaient le principal problème des pensionnats, mais les deux sorcières auraient dû y être habitué. Pourtant, l'après match, la salle de bain, le côté cocon de la pièce... Il y avait là quelque chose d'intime. Lina secoua la tête.

« Ça te gêne si... ? Enfin, la baignoire – piscine est assez grande pour deux... »

Elle tenta un sourire et voulu faire une blague comme quoi les vainqueurs avaient toujours le droit à des privilèges mais tout compte fait... Elle ne connaissait pas très bien Meredith, mais elle l'imaginait mal faire de l'humour. Ou peut – être que si après tout, il ne fallait pas être si prompt au jugement, parce que si la jeune lionne disait vrai, alors elle avait sacrifié beaucoup pour ses camarades. Lina baissa les yeux et passa sa main dans ses cheveux d'un air gêné. Elle ne savait pas comment se positionner face à la Préfète des rouges et ors.

Tout ce qu'elle avait désiré, elle, c'était de se prélasser dans un bain chaud.
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Meredith Breckenridge
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptySam 5 Mai 2018 - 0:10

Meredith ne savait pas d’où lui venait cet amour de l’eau. Un confort indescriptible, un abandon total. Combien de fois avait-elle rêvé son voyage au milieu des lumières vertes d’une forêt de varech ? Elle n’avait jamais réussi à se procurer de la branchiflore, un produit extrêmement précieux qui lui conférerait le pouvoir de rester sous l’eau, parfaitement à l’aise pendant une heure. Une heure de pure extase. Peut-être était-ce mieux pour elle de n’avoir jamais essayé : elle y aurait instantanément pris goût, et aurait cherché par tous les moyens à réitérer. Mais enfin, les sensations de l’immersion en apnée, sa légèreté et son silence mouvant lui suffisaient pour l’instant.

L’eau dans laquelle Meredith était plongée avait la température parfaite de l’habitude. Installée sur une des larges marches, tête renversée, elle se concentrait pour détendre chacun de ses muscles, un par un. Chaque fois qu’elle arrivait au bout, elle se rendait compte qu’une épaule s’était à nouveau contractée, ou qu’un doigt se refermait nerveusement. Alors elle recommençait, profitant simplement de n’avoir rien d’autre à faire que cela. Son esprit était si focalisé sur cette tâche, qu’il ne jugea pas utile de lui informer que la porte de la salle de bain venait de s’ouvrir. Ni que des pas résonnaient sur le carrelage. Ni, enfin, qu’un visage déçu aux longs cheveux sombres se penchait sur le bassin mousseux. Rien de tout cela ne lui fit ouvrir les yeux. Alors quand le timide « Meredith ? » retentit, la jeune préfète ne put retenir un sursaut terrible qui la fit s’éloigner du bord à la vitesse d’une loutre effrayée. Elle se retourna dans la foulée, cherchant du regard la propriétaire de cette voix inopinée.

Et quand elle la trouva, son cœur manqua un battement. Cette figure pâle et équilibrée qui se penchait sur elle appartenait à la Kaveline, poursuiveuse de l’équipe adverse, préfète de son état, membre de l’AD si ses souvenirs étaient bons. Et sans qu’elle puisse se l’expliquer, elle se trouvait être la source d’un étrange et puissant trouble thoracique, de ceux qui remuent les tripes et brouillent les sensations. Au milieu du large bassin, elle resta immobile un instant à tenter d’analyser les signaux de son corps, mais devant l’air gêné de Lina elle abandonna rapidement pour se fendre d’un large sourire.

« Merlin’s beard, Lina, tu m’as fait peur ! »

Ses épaules se détendirent dans la foulée, et elle se rapprocha du bord, attentive à rester bien dissimulée dans la mousse. Elle l’avait déjà remarquée durant le match, cette beauté singulière que possédait sa jeune collègue, mais de près c’était encore plus frappant. Et ce, malgré la fatigue, la sueur, la gêne. D’ailleurs, la gêne ? C’est vrai que la jaune ne devait pas s’imaginer que la place serait déjà prise. En vérité, l’idée n’avait même pas traversé l’esprit de Meredith, qui s’était seulement figuré le bonheur d’un bain chaud, seule, dans le calme. Lina devait s’être figuré la même chose, sa gêne devait donc être plutôt de la déception. La lionne gardait aux lèvres un sourire qu’elle voulait rassurant. Sa camarade avait assisté à sa déclaration dans la salle sur demande, elle avait entendu ses explications, et maintenant elle devait s’attendre à ce que les actes confirment les paroles. Il n’y avait qu’elles : pas besoin de faire semblant. Besoin seulement de ne plus réfléchir à qui est qui, gagne quoi, croit en quoi. Deux adversaires sur le terrain, deux compagnes d’infortune le reste du temps. Il n’y avait rien d’autre à réfléchir.

« Ça te gêne si... ? Enfin, la baignoire – piscine est assez grande pour deux...» La petite hésita à peine entre lui faire croire un court instant qu’elle ne voulait pas de sa présence, et laisser parler son enthousiasme naturel. Ce même enthousiasme qu’elle mourrait de faire revivre sur son visage assombri avec tant d’application. « Bien sûr ! mais enfin bien sûr ! » Une lueur espiègle apparut dans ses yeux, très loin de la rancœur ressentie plus tôt. Comment aurait-elle pu lui en vouloir ? « Je ne peux rien refuser à la gagnante du jour. »

Cette main passée dans les cheveux lâchés firent frissonner la gardienne exposée. Dans le même temps, elle se retourna pour montrer son dos à Lina et lui permettre de se changer sereinement. Derrière sa voix enjouée et son regard clair, Meredith angoissait. Elle sentait la tension entre elles, mais avait parfaitement conscience de leur différence de nature. Outre sa complète nudité, elle ne se sentait pas à l’aise en sachant la préfète à quelques mètres seulement. Et sur le point de s’effeuiller à son tour. Tout bien réfléchi, elle n’était pas du tout, mais alors vraiment pas sereine avec cette idée. Elle sentait ses mains immergées commencer à trembler, et serra les poings pour tenter de les réguler. Mais rien n’y faisait, elle n’arrivait pas à se calmer complètement.

« Je n’avais absolument pas réfléchi au fait qu’à peu près quatre autres joueurs de Quidditch épuisés avaient le droit à la salle de bain des préfets … » C’est en le disant, le regard posé sur le tableau mouvant de la sirène, que cette réalisation la frappa de plein fouet. Sa voix se fit préoccupée. « D’ailleurs, on ne risque pas de les voir débarquer à tout moment ? »

Elle essayait vraiment d’avoir une attitude naturelle et … décontractée ? Du moins, de faire comme si Lina et elles se connaissaient un peu, pour ne pas rendre cette situation encore plus embarrassante qu’elle ne l’était déjà. Elle espérait seulement que la jeune femme ne la laisserait pas seule dans son élan de sympathie, et qu’elle passerait outre les potentiels doutes encore entretenus à son sujet. Après tout, elles partageaient la même galère : préfètes résistantes, devant protéger ceux qu’elles aimaient et sauver un maximum de leur intégrité physique et morale. Et dans le cas de Meredith, tentant d'empêcher son cœur affolé d’exploser d’un moment à l’autre.
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Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyMar 8 Mai 2018 - 18:53

Toute cette joie désarçonna Lina qui, avec beaucoup d'application, avait peint dans son esprit le portrait d'une Meredith taciturne, stoïque et froide. La Préfète leva les yeux au ciel, plus contre elle – même qu'autre chose. Elle avait été bien rapide dans sa façon de juger sa camarade rouge et or... Sauf si la jeune lionne avait menti et qu'elle était en fait du côté des Carrow et que son apparente joie n'était en vérité qu'une habile manœuvre pour convaincre l'A.D qu'elle était bien dans leur clan. Lina frotta sa tempe. Elle était sincèrement trop épuisée pour réfléchir là – dessus, d'autant plus qu'elle ne connaissait absolument pas Meredith : la Gryffondor était plus jeune qu'elle de deux ans, elles n'avaient jamais partagées le moindre cours, le moindre repas. Rien. Leur seul point commun était le Quidditch et maintenant qu'elle y pensait, il lui semblait avoir déjà vu la crinière châtain de l'adolescente au Club de Duel.

« Bien sûr ! mais enfin bien sûr ! Je ne peux rien refuser à la gagnante du jour »

La piètre poursuiveuse laissa un gémissement rauque s'échapper de sa gorge. Quelle gagnante ? La seule sur cette planète a mériter ce titre c'était leur mini attrapeuse, mais néanmoins brillante. Lina jeta un regard presque honteux à Meredith, mais cette dernière n'offrit à la jeune voyante que la splendide vue d'un dos nue et pâle.

« Tu parles d'une victoire... On a été... Argh ! Mais merci. J'apprécie le traitement de faveur »

Elle accompagna le tout d'un clin d’œil, par réflexe, que Meredith ne verrait jamais. La lionne avait anticipé la demande de sa camarade. Parfait. Par un excès de pudeur, Lina se retourna également. Dans un coin de la pièce, elle avisa les vêtements parfaitement bien pliés de la Gardienne. Elle – même était incapable d'en faire autant et elle se contenta de balancer par terre ses affaires de Quidditch en râlant dans sa barbe. Elle aurait aimé être aussi organisée que la rouge et or, mais c'était tout simplement trop lui demander. Elle se retourna au trois quart et passa avec soin ses longs doigts bancs entre ses mèches pour démêler son épaisse chevelure. La voix, légèrement tendue, de Meredith raisonna dans la grande salle de bain. Elle s'inquiétait de voir d'autres gens arriver. Lina haussa les épaules. En général, les joueurs préféraient se laver de suite plutôt que d'errer, complètement crasseux dans le château jusqu'à atteindre la pièce qui leur était réservé. Lina et Meredith étaient manifestement deux exceptions.

« De ton côté, je ne sais pas, mais toute l'équipe de Poufsouffle est dans le vestiaire »

La Préfète, elle, était incapable de résister à cet avantage merveilleux qu'elle avait reçu en même temps que son insigne. Enfin prête, elle se dirigea vers la piscine – baignoire. Précautionneusement, elle descendit les quelques marches pour se glisser dans l'eau. L'eau était à une température presque parfaite. Peut – être un peu trop chaude, mais Lina s'en remettrait. L'eau arrivait un peu au – dessous de sa clavicule, Meredith avait bien rempli la baignoire. Avec un plaisir tout particulier, Lina se laissa couler en fermant sous la couche de mousse, juste une seconde ou deux, le temps de se mouiller tête puis refit surface, en faisant onduler la surface de l'eau. Ses cheveux, désormais lisses étaient également répartis de chaque côté de sa figure. Quelques uns, rebelles, s'étaient accrochés à ses joues pour lui marbrer le visage.

« Tu peux te retourner ! La sorcière se tut un petit moment, le temps de chercher ses mots... Tu as été remarquable »

Elle haussa les sourcils, d'un air impressionné pour accompagner ses propos, l'audace de la Gryffondor poussait à l'admiration et l'espièglerie de Meredith avait frappé Lina : cette dernière voulait s'en saisir. Sa camarade d'infortune avait le droit qu'on lui laisse sa chance. Si elle disait vrai, elle avait beaucoup sacrifié, plus que n'importe qui d'autre et Lina n'osait imaginer la dose d'amour qu'il fallait porter en soi pour consentir à être haïe par le reste du monde. C'était pour ça qu'elle n'avait pas précisé à quel moment exactement Meredith avait été remarquable (pendant le match, pendant tout ce début d'année ?), laissant ainsi planer une équivoque, juste quelques instants, mais peut – être suffisamment longtemps pour attirée l'attention de la lionne sur les sentiments de Lina à son égard – dans la possibilité ou Meredith était sincère, mais la Poufsouffle voulait y croire de toutes ses forces, elle refusait de condamnée sa camarade aux ombres..

« Oliver Dubois n'aurait pas fait mieux »

Elle avait ajouté ça d'un ton plus doux, un brin amusé pour marquer la différence. Lina avait entendu dire que l'ancien Capitaine de Gryffondor jouait désormais avec le Club de Flaquemare. Malgré l’ambiguïté avec laquelle elle avait joué, le compliqué était sincère, la jeune femme était sûre que Dubois aurait été très satisfait, peut – être même fier, de voir sa relève défendre si parfaitement les buts. Parce que si pendant le match, Lina en avait atrocement voulu à Meredith, les tensions été retombées désormais, et la blairelle devait bien admettre que la Gardienne avait protéger ses buts avec talent. La lionne avait eu un comportement exemplaire, elle avait la meilleure son équipe. La défaite ne devait en être que plus cuisante. Mais elle n'aborderait ce sujet – là : le match était fini, il ne restait plus que l'eau, la mousse et les bulles.
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Meredith Breckenridge
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyMar 12 Juin 2018 - 20:25

Oui, elle imaginait aussi que son équipe était restée au complet sous les douches sombres et conviviales des vestiaires. En leur compagnie, Meredith se serait sentie mal à l’aise, et sa seule présence aurait certainement empêché les conversations de se dérouler sainement. C’était finalement pour le mieux qu’elle ait pris la poudre d’escampette. Et puis comme l’avait souligné Lina, l’injustice de leur défaite et l’amertume qu’ils devaient tous ressentir avait besoin de beaucoup d’humour et de légèreté pour cicatriser. Elle n’aurait pas pu prendre part aux éclats de rire, plombant d’office l’ambiance en déportant comme toujours l’attention sur sa passivité. C’était étonnant comme le fait de ne rien dire et d’observer calmement pouvait déclencher des réactions démesurées et complètement inattendues de la part des gens qui l’entouraient. Quoi qu’elle dise ou non, elle était considérée comme fondamentalement mauvaise et irrattrapable. Si au moins on la laissait en paix, ce compromis lui conviendrait parfaitement. Mais plus le temps passait, et plus les élèves de Poudlard intégraient les mécanismes du système et trouvaient des combines pour contourner les règles. Ils faisaient preuve d’une étonnante ingéniosité qui rassurait la préfète sur la qualité du fond d’espoir qui subsistait toujours dans un jeune cœur. Cependant, elle en faisait les frais, et ne bénéficiait d’aucun soutien explicite : quel que soit le camp d’où l’aide pourrait venir, elle lui était refusée car considérée comme superflue ou retenue par prudence et réalisme. Les Carrow s’amusaient beaucoup à l’observer prendre sur elle et effectuer tout leur sale boulot. Un distrayant rat savant au milieu de la masse grouillante de vermine.

« Tu peux te retourner ! »

Tirée hors de ses pensées par la voix pleine de Lina, la lionne s’exécuta docilement, prenant son temps pour tourner en savourant la légèreté de son corps flottant. Elle se laissa basculer en arrière avant de faire faire à ses hanches les 180 degrés nécessaires. Tout en gardant sa tête à demi dans l’eau, le front à peine immergé, elle sourit en sentant ses cheveux se diffuser autour de son visage et onduler sous la mousse. Enfin son regard capta l’image irréelle de sa compagne d’infortune, et la lumière sembla choisir ce moment précis pour se réfracter un milliard de fois plus fort dans chacune des bulles de savon. Si la jeune femme n’était pas du genre à rougir, elle sentit pourtant clairement une bouffée de chaleur l’envahir comme un nuage de vapeur intérieur. Son regard scintilla en parcourant les lignes harmonieuses de sa camarade. Les mèches inondées de ses cheveux sombres formaient des arabesques sur ses joues blanches. Nez, joues, menton, épaules, jusqu’à cette absolue délicatesse dans le tracé de ses clavicules menant naturellement à la naissance de la poitrine.

Meredith était touchée par une telle pureté, touchée par cette sensation de calme qui descendait lentement sur elle, remplaçant l’inquiétude et l’aigreur. Elle ne put retenir ce sourire naturel de naître sur ses lèvres, recevant le compliment comme on respirait une fleur, avec gratitude et respect. Remarquable ? La lionne assumait qu’elle parlait du match, mais un doute semblait volontairement demeurer. Lina faisait-elle allusion, à tout hasard, non seulement à sa performance sur le terrain mais aussi à ses faits d’armes ? Elle ne connaissait vraiment pas la personnalité de la jaune, mais les paroles jetées en l’air comme si de rien n’était ne ressemblaient pas à ce que Mery imaginait d’elle. Qu’imaginait-elle, d’ailleurs ? en réalité, les seules choses concrètes qui lui venaient à l’esprit étaient son prénom, ses dons en divination – si l’on en croyait les babillages émerveillés de Trelawney ces dernières années à son sujet – et un indéniable courage lié à son ralliement à la Résistance. Oh, et peut-être aussi une bonne dose de combativité, vu son acharnement sur le terrain et son appartenance au club de duel. Quelques traits élémentaires, donc, et beaucoup de qualités que l’on prêterait ordinairement aux griffons. Rajoutant à ce portrait la loyauté et la gentillesse des Poufsouffles, Meredith se retrouva avec une esquisse solide ne demandant qu’à être complétée. Car ce sentiment presque douloureux qui tournait en elle à sa vue ne pouvait pas prendre sa source que dans les traits harmonieux de Lina. Il devait y avoir autre chose, une explication plus rationnelle et plus satisfaisante.

« Oliver Dubois n'aurait pas fait mieux. » Le ton qu’avait employé la préfète fit s’élargir le sourire de Meredith, qui accentua un air faussement modeste et remua son poignet de haut en bas, rieuse. De l’humour et de l’esprit, cela suffisait amplement pour qu’elles s’entendent. « Oooh, c’est un compliment que je ne mérite pas … » Olivier Dubois était une légende chez les lions de son âge, qui n’avaient connus que des victoires sous le règne du gardien. Enfin, quand le match n’était pas interrompu par une horde de détraqueurs ou un dragon furieux. A moins qu’elle mélange les histoires ?

« Je ne lui arrive pas à la cheville, j’ai surtout eu de la chance. C’était un capitaine exceptionnel. » En y réfléchissant, elle n’en savait pas grand-chose, mais l’esprit de l’ex-lion devait la remercier et bénir sa carrière du haut de son balai. C’était d’ailleurs sûrement ce qu’il avait fait durant le match, car elle ne se serait jamais crue capable d’un tel exploit. « En fait, je suis arrivée dans l’équipe cette année … je ne sais pas trop comment je suis arrivée là-dedans. Je fais de mon mieux. » S’accordant quelques secondes, la lionne replongea la tête sous l’eau pendant un court instant, pour s’hydrater l’esprit. Elle remonta la joue droite en premier et fit faire à son cou un quart de tour pour remettre ses cheveux en arrière. Respirant profondément, les yeux clos, elle alla s’adosser contre le bord, à une distance respectable de Lina mais tout de même réduite. Pas besoin de se coller, mais les présentations étaient faites maintenant, et puis elles étaient par définition alliées dans leurs situations respectives. Décidant de laisser le Quidditch de côté, la rouge prit une voix plus posée, moins rieuse mais tout de même douce et concernée pour aborder le sujet suivant.

« Comment ça va, de ton côté ? Tu tiens le coup ? Être préfète, exécuter les ordres immondes des Carrow … si quelqu’un peut comprendre ta situation, c’est bien moi. On nous a pas ratées cette année. »

Elle voulait réellement savoir le ressenti de Lina, consciente mieux que personne de la difficulté du rôle et surtout de la douleur du tiraillement. Elle ne se rendit cependant compte qu’après avoir fini sa phrase que si le doute résidait encore en elle sur ses véritables allégeances, elle venait de lui servir sur un plateau une raison de plus de se méfier. Crache le morceau, Kaveline, gentille ou méchante ? Puis, alors que l’angoisse de l’erreur fatale montait, une évidence s’imposa brutalement à elle : c’était un doute stupide, puisqu’elles s’étaient rencontrées à la réunion de l’AD. Bien sûr que Meredith n’essayait pas de lui tirer les doigts du nez, elle avait déjà tout ce qu’il lui fallait si elle voulait la compromettre. Quelle idiote. Son bon sens semblait se ternir au profit d’une paranoïa dangereuse, et elle n’aimait pas ça. Heureusement qu’elle cet ascenseur émotionnel était resté bien gentiment confiné sous la barrière de son visage, elle aurait eu l’air plus étrange qu’elle ne l’était déjà.
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Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyDim 15 Juil 2018 - 22:18

« La chance, ça se provoque »

Lina appuya son commentaire d'un clin d’œil appuyé à sa jeune camarade. Mentalement, la Poufsouffle nota que Meredith n'était arrivée que cette année dans l'équipe. C'est vrai que maintenant qu'elle y réfléchissait, avant aujourd'hui, jamais elle n'avait remarqué la petite lionne dans les rangs de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. En fait, elle ne l'avait pas vraiment remarqué tout court. Non Meredith était inaccessible, elle était un murmure, une rumeur qu'on entendait dans un couloir obscur. Elle était du vent et des mots.
Jusqu'à aujourd'hui, où la Gryffondor se dessinait sous les traits d'une sirène.
La jeune femme inclina très légèrement la tête. Meredith venait donc d'être acceptée dans l'équipe et la jaune et noire en fût très surprise. Ainsi, malgré toutes les horreurs qu'ils lui avaient adressé, les Gryffondors l'avaient acceptée. Ils l'avaient considérée comme une traître et Lina imaginait que les entraînements n'avaient pas dû être très joyeux pour elle. Cette ambiance particulière, ce manque de confiance... C'était peut – être ça qui avait joué en leur défaveur pendant le match. Qu'en était – il maintenant qu'elle s'était expliqué ? Lina plissa les yeux. Encore fallait – il qu'ils puissent la croire ou même entendre sa version de l'histoire, puisque seuls les membres de l'Armée de Dumbledore l'avaient entendue. Lina baissa les yeux. Les élèves de Poudlard avaient perdu confiance. Des amis de toujours refusaient désormais de se parler, des inconnus se détestaient par principe, certains se retrouvaient privilégiés, pendant que d'autres vivaient cachés au fin fond d'un grenier malodorant. Meredith avait su prouver aux Mangemorts qu'ils pouvaient se fier à elle. Mais la rouge et or devrait désormais faire ses preuves auprès de ses camarades, ce qui serait au moins aussi difficile.
L'égérie de l'équipe des lions plongea sous l'eau et, pendant quelques secondes, Lina ne peut que contempler les vagues que Meredith laissa derrière elle, ultime trace de son passage. Puis l'adolescente refit surface, progressivement. Elle semblait à l'aise, dans son milieu naturel.

« Comment ça va, de ton côté ? Tu tiens le coup ? Être préfète, exécuter les ordres immondes des Carrow … si quelqu’un peut comprendre ta situation, c’est bien moi. On nous a pas ratées cette année »

Avant de répondre, Lina hésita. Juste une demi seconde, vraiment. Mais c'était suffisant pour montrer à Meredith qu'elle avait peur d'elle, peur de ce qu'elle pourrait faire ou pas, peur de savoir dans quel camps elle se trouvait et ce, même si manifestement, personne n'avait trahie l'A.D en révélant qu'une première réunion avait eu lieu. Une mine ennuyée prit forme sur le délicat visage pâle de la voyante. Elle ne voulait pas vexer la lionne, mais elle ne la connaissait pas, elle n'avait entendu que des bruits de couloir... Mais il était vrai que ce n'était pas assez pour établir un quelconque jugement. Distraite, Lina fit jouer ses doigts à la surface de l'eau. Peut – être que la seule chose dont Meredith avait besoin finalement, c'était d'une main tendue... La sorcière fit rouler ses épaules et laissa son corps s'enfoncer dans le bassin, jusqu'à ce que seul son menton flirte avec la mousse blanche recouvrant la surface de l'eau.

« J'essaie de ne pas faire de vagues. J'obéis, je ne prends aucune initiative. Ce qui fait sans doute de moi la plus médiocre de toutes les préfètes. Mais vu le contexte, on peut dire que je m'en sors pas trop mal... En revanche, ta situation est bien plus compliquée que la mienne. Tu as... Accepté et perdu beaucoup de choses cette année, j'imagine... ?  ».

Des amis, sans doute, une certaine tranquillité, l’innocence promise par l'enfance et au vu de son corps décharné, du poids... Ce qui était souvent le signe, au mieux d'une grande inquiétude, au pire d'un grand mal être. Le regard de jade de Lina s'arrêta sur les joues creusées de Meredith, son cou, l'os de sa clavicule, ses épaules bien trop frêles... En la voyant ainsi, la Poufsouffle en voulu à tous ceux qui avaient osé la surnommé Mere – b.tch. N'y avait – il donc eu personne pour la défendre ou rester à ses côtés ? Avait – elle si bien joué son rôle ? D'ailleurs, pourquoi avait – elle choisi de porter la casquette de l'agent double... Meredith était en cinquième année, elle beaucoup trop jeune pour supporter un tel fardeau.  La question lui brûlait les lèvres et la langue. Le feu de son amertume coulait même le long de sa gorge. Ils étaient tous si seuls. Il n'y avait personne pour les aider, les professeurs de l'École s'étaient plus ou moins soumis à l'autorité des Carrow soit disant pour les protéger et leurs seuls espoirs reposaient sur l'Élu. Mais personne n'avait de ses nouvelles et d'après ses nombreux tirages de cartes... Lina pouvait raisonnablement supposer que les choses n'allaient pas si bien que ça de son côté. Elle ferma les yeux et s'aspergea le visage, puis elle plongea sous l'eau pour se dérober au regard trop bleu de la Gryffondor. Pouvait – elle lui demander franchement les raisons de son engagement ? Lina rouvrit les yeux et tomba sur les jambes maigres de sa camarade. Cet excès d'intimité la gêna et elle remonta à la surface. Les joues un peu roses, elle posa ses avant bras sur le rebord de la piscine qui leur servait de baignoire.

« Mais qu'est – ce qui t'a pris de jouer à un jeu pareil... ? »
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Meredith Breckenridge
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyLun 30 Juil 2018 - 12:49

De petites bulles chatouillaient le dos de Meredith, faisaient naître des frissons le long de son échine. Elle attendait patiemment que Lina décide de la position à adopter avec elle. Et même si le résultat de cette réflexion aurait dû l’inquiéter, elle se sentait étrangement sereine. Tout dans son attitude détendue le montrait d’ailleurs : son regard adouci, ses épaules lâchées, ses mains ouvertes sous l’eau. Elle ne faisait pas face à sa camarade, mais au large mur de robinet du bord opposé, et seule sa tête avait pivoté pour que leurs yeux restent en contact. Finalement, après un court instant, la brune s’immergea un peu plus, et sembla lâcher la corde qui retenait encore ses mots et ses soupçons.

« J'essaie de ne pas faire de vagues. J'obéis, je ne prends aucune initiative. Ce qui fait sans doute de moi la plus médiocre de toutes les préfètes. Mais vu le contexte, on peut dire que je m'en sors pas trop mal... »

Le sourire de Meredith s’élargit imperceptiblement. Considérant que le rôle des préfets était basé sur l’aide, l’écoute et la médiation … elle était encore la plus fidèle d’entre tous à cette définition idéale. Obéir. Ne pas faire de vagues. C’était encore la meilleure décision qu’elle pouvait faire pour le bien commun. Et surtout pour le sien, ce que Meredith ne lui reprocherait jamais. Protéger son intégrité, survivre à cette année, c’était une priorité qu’elle comprenait parfaitement. On ne peut protéger personne quand on est mort.

« En revanche, ta situation est bien plus compliquée que la mienne. Tu as... Accepté et perdu beaucoup de choses cette année, j'imagine... ? »

Cette fois, la lionne détourna le regard, son sourire toujours figé sur ses lèvres, ses paupières s’abaissant un peu. Accepter, perdre, recommencer. C’était en réalité la première fois qu’on lui demandait cela. C’était si évident pour tous les autres ? Impossible. Les autres, comme Lina, n’avaient aucune idée de la quantité de monstres ayant fait irruption dans sa vie pour tout y écraser, pour laisser derrière eux un méticuleux carnage qu’elle s’efforçait d’arranger avant qu’ils ne reviennent le jour d’après. Emotionnellement, elle était au point mort. Dans son désert de Sisyphe, elle avait le cœur rempli comme une décharge. Ce qu’elle avait accepté ? Vivre seule, rongée par un travail qui la tuait à petit feu. Sourire aux coups qui lui laisseraient des cicatrices, des hématomes qui ne guériraient pas. Comment mettre des mots sur un tel ravage ? Elle n’y arrivait pas. Ce qu’elle sentait, c’était l’absence même de sensations. Elle avait été anesthésiée, pompée de son énergie, et rares étaient les occasions où elle faisait encore l’effort de maquiller ce vide pour lui donner un visage étrange, maladroitement vivant. Le Quidditch et ses sensations nouvelles avaient été une de celles-ci. La formation de la résistance également, et aujourd’hui, Lina, à elle toute-seule. En reportant son attention sur elle, Meredith remarqua que le regard de la préfète s’était chargé d’une étrange forme de compassion en parcourant ses traits. Un ricanement amer s’échappa de sa gorge. Elle ne trompait personne. Du moins, pas l’œil troublé de son aînée.

« Ai-je donc l'air si fatigué et malheureux ? » Elle fit glisser pour la seconde fois de la soirée le bout de ses doigts le long de ses pommettes, de sa clavicule, sous ses yeux agrandis par l’épuisement, sur la crête de ses épaules. Mise à nue, sans apparats tricheurs, sans illusion portative, elle devait en effet faire pitié à regarder. Ce n’était pourtant pas ce qu’elle voulait montrer d’elle en cet instant. Elle n’était pas là pour jouer l’héroïne tragique. C’est pourquoi elle avait teinté sa question, rhétorique malgré tout, d’une pointe de dérision. Car elle ne trompait personne. Et encore moins l’œil troublant de son aînée.

Sentant qu’à nouveau cette inspection lui faisait tourner le sang plus vite, elle s’appliqua à lui rendre la pareille pour garder une contenance. Elle n’avait rien d’autre à répondre, et ne savait que dire. Pourquoi se regardaient-elles ainsi ? Que cherchaient-elles à déceler chez l’autre qui leur manquait tant ? Avant qu’elle ait le temps d’esquisser la moindre supposition, Lina se déroba à son regard et immergea entièrement son visage, ne laissant d’autre trace de son passage à la surface que le vide laissé dans la mousse colorée. Meredith nota d’ailleurs que celle-ci commençait à se faire légèrement plus rare. Rien d’alarmant ni d’indécent, aussi laissa-t-elle cette observation glisser et laisser la place à une rêverie comme seuls les instants hors du temps le permettaient. Adossée contre le mur carrelé, la lionne posa sa tête lourde sur le rebord du bassin. Une éternité relative plus tard, la Kaveline émergea, ruisselante, et tira ses bras blancs hors de l’eau. Elle semblait troublée elle aussi, mais Merlin seul savait par quoi.

« Mais qu'est – ce qui t'a pris de jouer à un jeu pareil... ? »

La question surprit Meredith qui ne s’attendait pas à une telle incisive dans l’interrogation. C’était une inquiétude réelle, presque maternelle, qui transparaissait dans cette familiarité inédite. Lina ne comprenait pas l’origine de ce risque démesuré qu’elle avait pris. Pour qu’elle le puisse, il aurait fallu que la jeune lionne reprenne tout depuis le début. Aloysius, Adam et Stefan, les événements de l’année précédente à la base de tout. Puis, ses parents, Gabriel, la peur et la solitude. Enfin, le feu de la colère et de l’indignation, la nature même de son caractère et de ses convictions. Ce serait livrer la quasi-totalité de sa personne que de se lancer dans un tel récit. En plus de refuser de se mettre en avant en confessant tout son passé récent dans une longue et fatigante tirade, Meredith serait mal à l’aise si elle lui donnait trop d’éléments d’un seul coup sans qu’elle-même n’ait rien dit sur elle. Elle laissa son sourire s’évaporer lentement, et mit quelques secondes à choisir ses mots. Elle pensait avoir un discours tout prêt dans son esprit, en prévision de cette merveilleuse question qui devait la délivrer de ses souffrances, rallumer l’estime dans les yeux en face, mais avec la Kaveline, toutes ces phrases semblaient inappropriées, insuffisantes.

« C’est simple et compliqué à la fois. Un mélange de longue réflexion et de décisions impulsives. » Après une pause, elle prit sa décision, inspira profondément et chercha à relier son regard avec celui de Lina. Puis elle laissa les mots couler comme un flot sourcier.

« J’ai reçu ma nomination de préfète avant de savoir ce qui nous attendait précisément. Avant même de savoir que Tu-Sais-Qui avait fait tomber le gouvernement. Mais dès que la nouvelle est arrivée dans ma famille, mon frère est parti, et on a tous très bien compris ce qui se passerait à Poudlard. Obliger les nés-moldus à revenir, ça sentait déjà le traquenard. » Les souvenirs affluaient, donnaient des couleurs à son discours.

« Puis les Carrow nous ont appelé dans le train, après la fouille des Mangemorts. Ils ne parlaient pas pour nous. En sortant, j’ai intercepté Neville, je lui ai expliqué mon idée et il m’a suivie. Je ne sais pas, ça m’a semblé sur le moment la chose évidente à faire. »

Les yeux dans le vague, elle jouait avec les bulles de savon, qu’elle faisait glisser d’un doigt à l’autre avec légèreté. Elle n’avait jamais vraiment repensé à la manière dont elle avait pris sa décision. C’était une option qu’elle avait fermentée durant les vacances et qui s’était concrétisée un peu précipitamment, mais elle ne se voyait pas faire autre chose. Pas alors que son frère risquait sa vie dans un camp de résistance.

« Je ne supporte pas la passivité. Je veux risquer tout cette année pour que les suivantes existent. Enfin, j'aurai une vie tranquille après celle-ci ! »

Sa voix s’était teintée d’une sorte d’enjouement un peu forcé qui ne parvenait pas à camoufler l’inquiétude omniprésente. Une vie tranquille oui, mais quelle vie ? Une poignée de main de jours étranges, avec tout à reconstruire ? Peut-être sans famille ? Elle en aurait pourtant fini avec les alertes macabres, les réveils nocturnes, les mauvaises surprises. Alors pourquoi ce silence ?

Ce silence.

« Si je suis démasquée, on me tuera peut-être. » Sa voix n’était plus qu’un murmure. Ses doigts jouaient encore distraitement avec la mousse, mais ils tremblaient compulsivement. Et sa liberté ? « On m’oubliera dans un cachot, ou au cœur de la forêt interdite. J’aurai tout risqué, tout tué de mes mains, et je disparaitrai dans la haine collective. Je ne verrai pas la vie après. Ce sera ma dernière crise, accompagnant mon dernier mal de ventre, ma dernière insomnie. »

Elle disparut sous l’eau chaude pour cacher les larmes qui pointaient au creux de ses yeux. Et devant elle, à travers les couleurs chatoyantes du savon magique, entre les alizées sous-marines, un éclair blanc, le corps de Lina, flou et si proche. Fermant les paupières, elle ressortit et s’allongea sur le dos. Sa poitrine était si menue que la mousse devait la cacher entièrement. Mais qu’en avait-elle à faire ? Quand la folie était {’autre côté de la porte ? Dans le noir de ses yeux clos, elle revit sa maison en Cornouailles. Une si belle maison. Un si beau jardin. La mer. La liberté enfin. Elle avait quinze ans, l’âme en guerre et le corps en vrac. Pourtant, l’eau chaude, le silence, le regard de Lina.

« Je n’ai pas peur Lina, il ne faut pas me prendre en pitié. Tu es douée en divination, tu as dû voir la noirceur qui nous attend encore. Tu as même dû en voir bien plus que moi. C’est à peine si j’ai discerné dans mon thé les contours du malheur à venir. Je ne veux pas en savoir plus. »  

Meredith ouvrit les yeux et se laissa happer par la lumière colorée que filtraient les vitraux. Elle sentait ses cheveux envelopper son visage. L’eau l’avait calmée, tout comme ses paroles qui constataient simplement la situation. Elle flottait sans effort, et dans son esprit résonnait les notes d’une chanson triste et familière.


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Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyMer 1 Aoû 2018 - 0:50

Et voilà comment Lina assassina le délicat sourire de la jeune lionne. Soucieuse, elle fronça ses sourcils, avait – elle importuné Meredith avec sa question sans doute éminemment personnelle ? Mais non. Au moment précis où la jeune femme martyrisa sa lèvre inférieure avec ses incisives – c'était une sale habitude – , prête à s'excuser et à enclencher la marche arrière, la Gryffondor parla. Avec un soin tout particulier, Lina écouta sa camarade, elle releva chacune des intonations, et s'accrocha à ses mots avec autant de force qu'un strangulot. Elle avait l'impression d'être sur le seuil du monde intérieur de la Rouge et Or. Elle ne pouvait pas entrer, bien sûr, mais ici et là, elle apercevait des bribes de l'univers de Meredith. Elle voyait le courage qui avait été nécessaire pour mener son entreprise, sa loyauté indéfectible. Sous le regard ébaubi de Lina se dessinait les contours encore vaporeux d'une grande bonté. Sans le vouloir, les deux jeunes filles avaient tissé un espace hors du temps, qui n'appartenait qu'à elles, propice à certaines confessions. La voyante observa les doigts fragiles de Meredith qui jouaient avec les bulles de savon, puis tout naturellement, elle reporta son attention sur le bleu de ses yeux. Au fond, il y avait la mer et des vagues de souvenirs qui se déversaient à l'intérieur d'elle.

« On m'oubliera dans un cachot, ou au cœur de la forêt interdite. J'aurais tout risqué, tout tué de mes mains et je disparaîtrais dans le haine collective. Je ne verrais pas la vie après. Ce sera ma dernière crise, accompagnant mon dernier mal de ventre, ma dernière insomnie ».

Lina haussa bien haut sur son front son sourcil, rendu plus noir que noir à cause de l'eau dans laquelle elle se baignait. Elle regarda, circonspecte, Meredith plonger une nouvelle fois dans les profondeurs de leur baignoire. Le ton de sa camarade avait été un peu trop mélo dramatique mais en même temps... Elle avait été tellement haïe récemment, par l'ensemble du château et sans doute pas la plupart de ses amis... De telles blessures mettaient beaucoup de temps à cicatriser. Lina, elle, avait une bonne excuse, elle n'avait jamais connue la jeune lionne, de ce fait, elle était restée plutôt indifférente à son comportement. Mais les plus proches amis de Meredith, n'auraient – ils pas dû deviner ses intentions ? Au fond d'eux – mêmes, est – ce qu'ils n'auraien t pas dû comprendre le jeu de leur Préfète et deviner la supercherie ? Non. « Je ne crois que ce que je vois ». Or, ce qu'ils avaient vu, les avait dupés. Lina ne les jugeait pas. Sans doute aurait – elle fait la même erreur car en ces temps obscurs, l'on n'osait plus se fier à personne. Mais la peine sur le visage de Meredith, la douleur dans ses mots... Tout cela irradiait autour d'elle et la Jaune et Noire croyait en percevoir les goûts et les couleurs. Elle avait l'impression de sentir, elle aussi, un vide abyssal au creux de son estomac. Sa gorge était sèche tandis qu'une boule douloureuse s'y formait, composée de larmes retenues, de mensonges éhontés et de non – dits destructeurs. D'un coup elle eut froid. Une chair de poule ravagea tout son corps, tapissant sa peau de minuscules petites bosses et hérissant le duvet de ses bras.

« Meredith... Elle souffla son prénom dans l'air, espérant qu'il atteigne l'adolescente. Je suis tout à fait convaincue que tu n'es pas le genre de personne que l'on oublie ».

Est – il besoin de préciser à quel point Lina était sincère en usant de ces mots ? Grâce à la réunion de l'A.D, tout le monde connaissait désormais son double jeu. Neville et Ginny Weasley ne l'abandonnerait pas, c'était évident. Et l'Armée de Dumbledore se devait de rester soudée. Personne ne laisserait Meredith de côté. Elle ne deviendrait pas une martyre de cette guerre. La jeune lionne s'allongea dans l'eau, en position de planche et Lina détourna les yeux. Mais elle avait eu le temps de voir certaines formes : le galbe de ses cuisses, le contour de ses épaules... Lina avait aussi deviné le creux de son ventre, puisqu'il était recouvert d'eau et d'une fine pellicule de mousse. Elle aurait pu voir bien plus de choses si elle l'avait voulu. Il aurait suffit qu'elle tourne un peu la tête, pour découvrir comme elle l'entendait toute la silhouette de sylphide de Meredith. Mais cela aurait été indécent.

« Je n'ai pas peur Lina, il ne faut pas me prendre en pitié. Tu es douée en Divination, tu as dû voir la noirceur qui nous attend encore ».

La jeune voyante se crispa. Les jointures de ses doigts, qui agrippaient fermement le bord de la baignoire, se teintèrent délicatement d'un espèce de blanc cassé. Elle n'osa pas se tourner vers la Rouge et Or. Douée en Divination hein... Était – il possible que Meredith soit au courant de son don ? Ou bien se basait – elle sur les quelques rumeurs qui couraient au sujet de Lina quant au fait qu'elle ait passé beaucoup de temps avec Trelawney, mais pas plus que Lavande Brown et Parvati Patil qui vouaient au Professeur de Divination un véritable culte.

« Oh tu sais, avec Trelawney, c'est facile d'avoir l'air doué. Il suffit de prédire sa propre mort à chaque Lune Rouge et de tragiques accidents le reste du temps... »

Elle accompagna ses paroles d'un geste souple de la main, comme si tout cela n'avait aucune importance. En même temps les propos tenus n'étaient pas faux. Sibylle Trelawney était un être tragique qui se complaisait dans une vie mystique et dramatique et c'était très précisément ce qui avait fini par repousser Lina. Elle avait eu peur de finir comme la vieille sorcière, alcoolique et uniquement capable de sombres présages. Mais enfin, peut – être que si l'élève s'était un peu plus inspirée de son Professeur alors elle aurait pu voir la noirceur dont Meredith avait parlé. Mais la jeune femme n'avait fait jusqu'à présent que de petites prédictions. Elle n'avait sauvé la vie de personne, même pas celle de sa propre sœur. Les longs cils fuligineux vinrent voiler avec tristesse les yeux couleur émeraudes de leur maîtresse. Alors, Lina tenta une diversion. Elle tendit le bras sur sa gauche et attrapa sa baguette en bois de poirier qu'elle pointa sur ses affaires. Une seconde plus tard, une bouteille de shampooing atterrissait dans sa main droite.

« Approche toi... Avec toutes ces misères, tu as gagné un massage crânien avec lavage capillaire en prime... Et je te prie de croire qu'ils ne sont pas nombreux à avoir eu un tel privilège ! Elle essaya d'ajouter une touche plus gaie à son ton, mais elle n'était pas tout à fait convaincue d'y être parvenue. Lina laissa filer quelques secondes, pour laisser à Meredith l'opportunité de refuser, ou d'accepter son offre. En fait, tu parlais d'avoir enfin une vie tranquille... À quoi elle ressemblait ta vie avant tout ça ? »
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Meredith Breckenridge
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AVATAR : Saoirse Ronan
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[29 novembre 97] Bath bombs [Merina] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire.
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 15 mars 1982, à Plymouth.
SANG: mêlé
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyMer 15 Aoû 2018 - 12:36

Comme la lumière qui entrait en elle par tous ses pores, Meredith se sentait fragmentée. C’était un sentiment étrange, que de se voir reflétée en des milliers de petits faisceaux complexes, de laisser ses perceptions prendre le dessus sur ses réflexions. Elle était toute entière dispersée devant ses yeux, et pendant les dix secondes que durèrent sa contemplation, elle oublia entièrement où elle était, avec qui, pourquoi. Quelle heure il était, ce qui l’attendait à la sortie du bain. Elle était persuadée qu’une large serviette moelleuse se poserait sur ses épaules, et qu’elle s’y endormirait pour les trois prochains mois. Hiberner, quelle charmante idée. C’est pourtant en envisageant le confort de ce fantasme que la jeune fille se sentit redescendre dans son corps. La réalité manquait cruellement de fantaisie, et bien vite, elle se retrouva à nouveau allongée dans la mousse, sentant plus fort que jamais le poids de ses confessions, celui de la présence de Lina, celui de l’air dans ses poumons qui la faisait flotter. Ce n’était pas la première fois que Meredith avait ces moments d’absence, ces instants étranges et délicats où elle croyait se voir d’en haut, sortir de son enveloppe. La première fois, elle s’en souvenait très bien, c’était lors de sa rencontre avec Stefan. Elle avait eu l’impression de vieillir d’un coup, et comme perchée au milieu des chouettes, le tableau de son petit être frêle au creux de celui du dangereux serpent lui était apparu le temps d’un clignement.

« Meredith... » Entendre son prénom ainsi, soufflé d’une telle manière …  elle se sentait importante. Elle avait l’impression de compter. « Je suis tout à fait convaincue que tu n'es pas le genre de personne que l'on oublie. »

Immobile, elle prit pleinement conscience de la personne avec qui elle se trouvait, et de la situation qui les rassemblait. Immédiatement, son cœur accéléra, et faisant mine d’être toujours détendue, elle se redressa lentement. Le constat du niveau de mousse l’affola, mais Lina semblait si calme et décomplexée qu’elle ne voulut pas mettre en évidence le malaise qui enflait doucement dans sa gorge.

« Oh tu sais, avec Trelawney, c'est facile d'avoir l'air doué. Il suffit de prédire sa propre mort à chaque Lune Rouge et de tragiques accidents le reste du temps... »

Toujours un peu affolée, la lionne ne répondit rien à ce qu’elle interprétait comme de la modestie un peu forcée. La vieille Sybille n’avait certes plus toute sa tête, et ses prédictions semblaient ne s’avérer justes que si elles touchaient de près ou de loin à de tragiques événements, mais elle restait une voyante de profession. Elle n’enseignerait pas au château sans cela. Meredith pouvait donc supposer sans mal qu’elle savait aussi reconnaitre le talent quand elle le voyait, et pour prêter attention à son cours plus que la moyenne, elle avait remarqué que les allusions à Lina revenaient assez régulièrement à des moments inattendus. Pas assez pour qu’elle se doute outre mesure d’un quelconque pouvoir dissimulé, et bien plus étendu que ce qu’elle pouvait imaginer. Elle prit donc cette légèreté pour compte et n’y pensa plus. Ce qu’elle avait vu, en revanche, ne s’effaçait pas de sa mémoire. Dans le thé et dans les astres, elle n’avait pas pu ignorer les nombreux indices menant à de sombres conclusions. Rien de précis, seulement des contours, une tendance générale, mais elle n’avait jamais vu ça auparavant. Ce n’était pas faute de consulter le ciel régulièrement, et ce depuis l’été précédent. Mais quel que soit le medium utilisé, bien qu’elle ait moins d’aisance avec le tarot et la boule de cristal, elle avait toujours abouti à un malaise indiscutable que tous les livres et toutes les références pointaient vers la zone sombre d’un avenir difficile. Et Meredith faisait confiance à ce qui la dépassait, loin du pragmatisme généralisé.

Un petit bruit la tira de sa rêverie, qui mine de rien avait réussi à calmer un peu les battements de son cœur et le tremblement de ses mains. Elle continuait cependant, sans même s’en rendre compte, à planter ses ongles dans la chair de ses pouces, creusant toujours plus de sillons rouges dans cette zone tendre. L’eau du bain devait avoir une propriété particulière, parce qu’elle ne sentait même pas le picotement que provoquait d’habitude le savon sur ses plaies. Désormais accroupie dans la bassin pour que l’eau et la mousse rare lui arrivent au menton, elle suivit du regard le vol de la bouteille de shampoing et son atterrissage parfait dans les mains de sa propriétaire. Captant les intentions de Lina avant qu’elle ne les dise à voix haute, elle sentit avec dépit son rythme cardiaque repartir de plus belle.

« Approche-toi... Avec toutes ces misères, tu as gagné un massage crânien avec lavage capillaire en prime... »

La petite ne masqua pas son hésitation. Elle n’avait plus été si proche de quelqu’un depuis … depuis toujours, elle croyait. Pas dans une telle position de vulnérabilité, du moins. Il fallait bien saisir que toutes les deux étaient parfaitement nues, et que si l’une semblait très à l’aise avec la pudeur, l’autre s’affolait sans cesse plus de la fonte des petites collines de savon qui protégeaient leur intimité depuis le début de la conversation. Elle n’avait jamais partagé cela avec personne. Car à l’évidence, tout en elle criait au trouble, et en aucun cas elle ne voyait Lina comme une sœur ou une amie proche. Cela se rapprochait bien plus de ce qu’elle avait expérimenté avec Stefan, sauf qu’avec la jeune femme, elle ne sentait aucunement en danger. Du moins, le corps de femme de Lina ne lui faisait absolument pas aussi peur que le corps d’homme de son ex-petit copain. Forçant donc à réguler les compteurs qui partaient en vrille, Meredith décida de se laisser faire. Elle n’était pas rassurée à l’idée d’abandonner tout son corps et en particulier sa tête à la merci d’une fille qui la mettait dans un tel état, mais les vapeurs de savon devaient brouiller sa raison, car elle laissa un sourire reconnaissant se poser sur ses lèvres, et elle s’approcha lentement, marchant sur le sol de la baignoire en ne faisant aucun remous et aucun bruit.

« Comme tu veux … »

Très lentement, très délicatement, elle se laissa glisser jusque devant Lina, se donnant une attitude décontractée, mais luttant en réalité pour ne pas faire demi-tour. Ce n’était pas l’envie qui manquait de se faire masser les cheveux par la préfète, mais elle n’arrivait pas à ne pas penser au corps qui entrerait en contact avec le sien dans quelques fractions de seconde … Un long frisson la parcourut quand une jambe effleura la sienne, qu’une main remonta le long de sa nuque pour se poser sur sa tête, que le souffle de la Kaveline fit comme un petit courant froid dans son dos. Elle sentait l’eau transmettre le moindre de ses mouvements jusqu’à elle. Comme des ondes fragiles lui amenant les tressauts de l’autre par petits chatouillements.

« En fait, tu parlais d'avoir enfin une vie tranquille... À quoi elle ressemblait ta vie avant tout ça ? »

La question avait pour objectif évident de lui mettre un peu de baume au cœur, tout en entretenant gentiment une conversation amicale entre elles. Meredith en avait presque oublié qu’elles ne savaient rien l’une de l’autre. Se disant que la blairelle aurait décidemment bien plus d’éléments sur elle que l’inverse, mais que c’était de bonne guerre dans leur situation, elle réfléchit un instant à ce qu’elle pourrait bien raconter de sa vie d’avant. Déjà les doigts effilés de la préfète se glissaient habilement dans sa crinière emmêlée, et massaient le cuir de son crâne, provoquant un affaissement généralisé de tout son corps. Elle fondait de bien-être, incapable de résister à la vague de toxines délicieuses que le contact libérait. Elle lâcha un soupir et ferma les yeux pour mieux savourer ce qu’elle identifiait déjà comme un instant d’exception.

« Tranquille et stable. Je m’ennuyais. Je cherchais toujours un moyen pour me distraire. Sorties nocturne, Forêt Interdite, conversations à sens unique avec les tableaux et les hiboux. » En évoquant ces fantaisies d’enfant, elle se prit à sourire tristement. « J’étais ‘la petite sœur un peu perchée d’Aloysius’, Brecky Junior, toujours fourrée avec son grand échalas d’acolyte – Gabriel – et le bigleux intelligent – Adam. Mais j’étais plutôt discrète, bonne en classe, aventureuse. En fait, je crois que je le suis toujours, mais je n’ai pas trop eu l’occasion de vérifier … »

Elle avait dit ça avec une touche d’ironie dans la voix, consciente du ridicule de sa situation. Est-ce qu’à la fin de tout ça, si une fin il y avait, elle redeviendrait ‘comme avant’ ? Retrouverait ses petites habitudes étranges mais délicieuses ?

« J’ai même eu un petit copain pendant quelques mois. Des dilemmes sentimentaux, quelques amis véritables, des ennuis, mais jusqu’à l’incendie de la bibliothèque, jamais de drame. Je n’arrivais pas à trouver quoi que ce soit réellement grave. Tout glissait sur moi, je n’avais besoin de personne pour aller bien. C’est ce qu’on admirait chez moi, ou qu’on me reprochait, selon les saisons. »

L’image d’Adam sous l’arbre rouge passa devant ses yeux, les couvrit d’un voile de nostalgie. Elle se demandait si c’était toujours l’impression qu’elle dégageait, parce qu’elle en avait toujours le sentiment. Si se sentir soutenue et protégée était un baume efficace à ses plaies noires, elle avançait tout de même au quotidien en sachant ce qu’elle devait faire, ne comptant sur personne pour l’y aider. Elle s’était résignée sans jamais avoir réellement essayé de se faire accompagner. Pourquoi embarquer plus de monde dans sa galère quand elle pouvait y ramer toute seule à la même vitesse ? C’était dur mais elle survivrait. Elle s’arrangerait même pour en ressortir plus forte, et non pas dévastée. Dans sa philosophie, se perdre en lamentations ne servait à rien, car aucune épreuve n’était insurmontable. Si sa vie ici était condamnée, elle en construirait une autre, ailleurs. Son âge importait peu, tout comme son état physique. Comme son frère elle serait opiniâtre, pugnace, et courageuse.

« Enfin, je n’étais pas bien différente d’une adolescente normale, pas de drame familial, pas de maladie ou de dépression. J’étais même plutôt heureuse. » Lina toucha un point spécifique de son crâne qui la fit se taire pour mieux le savourer. Quelques secondes plus tard, elle reprit, les yeux rivés sur un petit tourbillon mousseux aux couleurs changeantes. « Tu as beaucoup de courage toi aussi. Et sûrement beaucoup de choses en jeu. Dire qu’une année en plus et tu aurais échappé à ça… » Une respiration, quelques secondes passèrent. Meredith hésitait à demander à en savoir plus, et surtout à la manière dont elle pouvait le formuler. Haussant mentalement les épaules, elle se lança.

« Et vous Miss Kaveline, qui êtes-vous ? On est là comme si on se connaissait de longue date, mais je ne sais presque rien de toi. » La fin, avec un rire dans la voix. « A part que malgré tes doigts de fée, tu as une tendance à viser à côté de mes buts ? »
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Lina H. Kaveline
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NUNCABOUC7ème année
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MessageSujet: Re: [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] [29 novembre 97] Bath bombs [Merina] EmptyDim 4 Nov 2018 - 15:39

Lina fit couler un peu de shampooing sur ses mains avant de les frotter ensemble jusqu'à obtenir une substance moussante, dégageant de très légères effluves de roses fraîches et de mandarines. Avec douceur, la sorcière glissa ses doigts graciles au milieu des mèches humides de Meredith et commença à masser son crâne. Quelques secondes plus tard, la jeune lionne pouvait se vanter de posséder une crinière blanche sur le haut de sa tête et cette image fit sourire Lina. Un peu de shampooing coula le long du cou de la rouge et or, et Lina récupéra la goutte de savon dans le creux formé par la clavicule de Meredith. L'index de la Poufsouffle remonta lentement, prenant le chemin inverse, avant de se perdre à nouveau dans la chevelure mouillée de sa camarade.

« Tranquille et stable. Je m’ennuyais. Je cherchais toujours un moyen pour me distraire. Sorties nocturne, Forêt Interdite, conversations à sens unique avec les tableaux et les hiboux »

Effectivement, Meredith décrivait avec élégance la vie classique d'une adolescente dotée de pouvoirs magiques. Grâce aux couleurs qu'elle lui donnait, Lina imaginait une peinture de la Gryffondor, assise en cours de Métamorphose, ou dans la cour intérieure, accompagnée des fameux camarades qu'elle citait. Lina ne les connaissait pas, sauf peut – être Gabriel qui était, pensait – elle, dans l'équipe de Quidditch de sa maison ; elle n'en était pas tout à fait sûre parce que la Poufsouffle se contentait en général de suivre le jeu avec avidité sans tenir de qui tenait le souaffle. Les mains de Lina glissèrent vers la nuque de Meredith. Elle massa la base du crâne de sa camarade en faisant de petits cercles et en remontant jusqu'à la moitié de la courbe, avant de descendre à nouveau, et de recommencer le cycle. La lionne des rouges et ors allait avoir la crinière la plus soyeuse de tout Poudlard, peut – être même de toute l'Écosse.

« Enfin, je n’étais pas bien différente d’une adolescente normale, pas de drame familial, pas de maladie ou de dépression. J’étais même plutôt heureuse.
- Plutôt heureuse...
»

En se dirigeant vers le sommet de la tête de Meredith, Lina répéta les derniers mots de a Préfète. Plutôt heureuse, donc pas tout à fait heureuse. La différence était subtile mais bien présente. En même temps, Lina avait connu peu d'adolescents parfaitement heureux et accomplis...Les doigts de Lina se dirigèrent enfin vers le sommet du crâne de la Gryffondor. Doucement mais sûrement, elle insista sur cette zone, tout en prenant garde de ne pas faire tomber de shampooing dans les jolis yeux de la sauvageonne.

« Tu as beaucoup de courage toi aussi. Et sûrement beaucoup de choses en jeu. Dire qu’une année en plus et tu aurais échappé à ça...»

Lina fronça les sourcils. C'était vrai, à une année près elle aurait échappé au pire. Mais étrangement, ce n'était pas quelque chose qu'elle avait souhaité. En fait, elle n'y avait même jamais pensé Cette année, elle s'était redécouverte et sa transformation, ou sa mutation, n'était pas encore terminée. Ici, elle faisait partie de la Résistance, elle apprenait tout un tas de choses et pouvait protéger ses camarades plus jeunes... Avec une année de plus qu'aurait – elle fait ? Comme la plupart des adultes, elle se serait sans doute cachée avec sa mère. Ou peut – être serait – elle également dans Résistance mais pour faire quoi ? Les actions de l'Ordre de Phénix étaient lentes et rares... Elle n'avait pas la moindre idée de comment les adultes, les parents, bref le reste du monde s'organisait pour le lutter pour le Seigneur des Ténèbres, tant et si bien qu'elle avait l'impression qu'ils ne faisaient rien. Depuis le début de cette guerre, Lina avait dans l'idée que les élèves de Poudlard était complètement isolés. Ils devaient apprendre à se débrouiller avec les moyens du bord. Seuls.

« Et vous Miss Kaveline, qui êtes-vous ? On est là comme si on se connaissait de longue date, mais je ne sais presque rien de toi A part que malgré tes doigts de fée, tu as une tendance à viser à côté de mes buts !
-Hé ! Vilaine ! Lina plongea sa main dans l'eau tiède et éclaboussa le profil gauche de Meredith en riant. Ceci dit, la pique lancée par la gardienne était de bonne guerre au vue de leur victoire tout à fait inattendue. Alors, qui je suis... Elle soupira. Mine de rien la question n'était pas évidente. Eh bien Lina Hecate Kaveline, élève en septième année, accro au thé au citron trop sucré, studieuse et très mauvaise au lancer de souaffle d'après la dernière gardienne que j'ai rencontré et... Je pense que l'on peu rincer ».

Du bout des doigts, Lina attrapa sa baguette magique et la secoua dans les airs jusqu'à ce qu'un coquillage apparaisse. Distraitement, la jeune voyante l'attrapa puis le remplit d'eau. Précautionneusement elle plaça sa main droite au dessus du front de Meredith pour empêcher l'eau de couler et elle commença à rincer la chevelure de la rouge et or, jusqu'à ses doigts grince parmi les mèches de l'adolescente.

« Voilà qui ai fait...Lina essora les cheveux de Meredith et les ramena sur le coté, effleurant ainsi son épaule. Elle en profita également pour replacer une mèche tout propre derrière son oreille. Je ne sais pas trop quoi te dire. Ce n'est pas de la timidité, mais je suis quelqu'un de plutôt simple, j'ai mon histoire mais je tente d'avancer en dépit de tout, de faire du bien autour de moi ce qui n'est... Pas évident du tout. Au final, je ne sais pas si je suis courageuse mais... J'essaie ».
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