[HJ, voilà le topic =p ]

Un vent frais agitait les branches des arbres de la lisière de la forêt interdite. Martin se demandait d'ailleurs ce qu'il faisait là. Les mains dans les poches, il avait laissé ses pieds le guider jusqu'ici. OMG! La forêt interdite! Mais Martin tendit le cou. Il faisait encore jour, la forêt avait moins l'air lugubre vue comme ça. Oh, Merlin! Et les loups garous, hein? Les lycans? Tapis au fin fond de la forêt. Martin se rabroua mentalement. Il n'avait rien à craindre, hein? Les loups garous étaient d'abord des hommes. Et...Ils prenaient leur aspect "loup" à la pleine lune, et, Dieu , merci, la pleine lune était dans quinze jours. Poule mouillée, lui, Martin Antall, capitaine de l'équipe de quidditch? A peine! Martin avait petit à petit retrouvé son calme plat, son sac se balançant sur son épaule à chaque pas qu'il faisait. Raah. Fichue journée. Il détestait Ombrage. Il détestait les cours. Il détestait être un sorcier tout court. Il repensa à sa grand mère, Magnolia. Que dirait t'elle si elle le voyait ainsi, en plantage complet? Il avait le record du nombre de Troll de la maison de Gordric Gryffondor, et même de toute l'école réunie. Si c'était pas beau, ça? Mais la seule chose qu'il aimait, dans le monde magique, c'était le Quidditch. Il adorait, il était fier d'avoir réussi à se démarquer avec ses talents. Ca lui avait valu une place dans l'équipe de l'école, et plus particulièrement, en tant que capitaine. Et Martin ne renoncerait pas à cette place, pour rien au monde!

D'ailleurs, le premier entraînement avait été un succès. Les joueurs s'étaient montrés réglo et incroyablement efficaces, malgré la pluie battante qu'il y avait au dehors. Martin les avait fait souffrir, sang et eau, mais le résultat en avait valu la chandelle. Martin était fier de sa petite troupe. En fait, il l'avait bien senti dès qu'il avait ouvert la bouche. La façon dont il était écouté, le regard admiratif qu'ils lui lançaient...Ca c'était sa vraie joie. En arrivant, il n'était personne. En sortant, il allait être quelqu'un. C'était ça la vraie magie. Et non pas celle qu'on s'efforçait de leur apprendre à coups de Wingardium Leviosa et autres. Qui sait, peut être qu'il ne ferait pas de métier moldu plus tard, finalement. Peut être qu'il allait passer les sélections pour jouer au Quidditch au niveau national? C'était une carrière envisageable. C'était sûr, son expérience en tant que capitaine allait intercéder en sa faveur. Il ne pouvait pas renoncer à tout ça. A sept ans de sa vie, parce qu'il n'avait pas voulu être sorcier. Il ne voulait pas renoncer au Quidditch. Il avait fait des rencontres formidables. Alenn, Lily, les Sales Gosses. Les joueurs de son équipe. June. Bizarrement, quand il vit son visage fantômatique dans son esprit, son estomac se contracta. C'était bizarre. Jadis, ça ne faisait ça qu'en présence de Malicia. D'ailleurs, il fut étonné de ne plus s'être vu en train de penser à elle. Il avait fini par admettre qu'elle ne l'aimait que comme un ami. Et bizarrement, ça nel ui faisait pas plus de peine que ça. Il avait renoncé.

Depuis qu'il avait su qu'il y allait avoir un bal, il avait la ferme intention d'y aller avec June. Mais voilà, problème. Martin, quand il avait préparé tout un discours pour aller lui parler, il perdait tous ses moyens et il revenait à la case départ sans avoir les 20 000 francs. Justement, Martin aurait préféré que la vie, et plus précisément les sentiments soient aussi simples que le Monopoly. Mais ce n'était pas le cas. Il n'avait jamais réussi à inviter June, alors que la plupart avaient déja une cavalière pour le bal. Si il faisait pas vite, elle risquait fort d'y aller avec quelqu'un d'autre, et ça, tant pis pour Martin si ça arrivait. Il frissonna à cette horrible pensée. Il ne fallait pas que ça arrive. Il voulait y aller avec elle. Mais bizarrement, il n'avait jamais pu la coincer toute seule entre deux cours. Parce que primo, elle était toujours accompagnée. Alors ça freinait, obligatoirement. Deuzio, il ne voulait pas risquer de lui demander devant tout le monde, et puis paf! Qu'elle lui réponde non, qu'elle y allait avec quelqu'un d'autre, ou, pour des raisons X ou Y, elle ne voulait pas aller au bal avec lui. Bon dieu! C'était pas compliqué pourtant. La question était simple. En théorie. En fait, Martin avait des gros problèmes pour les trucs simples. Comme inviter la fille qu'il voulait comme cavalière au bal, par exemple. Ca, Martin ne savait pas faire.

Il vit une souche d'arbre, ce qui eut le mérite de couper court à ses divaguations. Il s'y assit. Qu'allait t'il faire à présent? Réfléchir? A quoi? A son devoir de DCFM terré au fond de son sac? No Way. Pour avoir un Troll en finale, c'était même pas la peine d'y penser. A sa prochaine tactique pour le quidditch? Ca serait envisageable, en effet. Il avait repéré les points faibles de ses coéquipiers. Et ça serait pas mal de les convoquer un par un pour les débarrasser de leurs points faibles. Tiens, il profiterait de cette entrevue pour inviter June. C'était une porte de sortie facile. Mais il allait devoir organiser tout ça, et le temps qu'il allait convoquer tout le monde, l'invitation se ferait à la Saint Glinglin. Alors tôt ou tard, il allait devoir prendre les devants. A moins que...Ce soir là, le destin ait décidé de lui donner un petit coup de pouce.

HJ : Voilà, j'espère que ça ira, mais tu as assez attendu ^^ Désolée pour le retard !

Hum, on va dire que ça va. Et toi ? Pas de courbatures ?

L'entraînement s'était avéré concluant. L'équipe était vive, énergique, logique et surtout motivée. Motivés, ils l'étaient tous. Pour oser faire un match libre complet sous une pluie telle que celle sous laquelle ils avaient joué la veille, il fallait vraiment avoir de la bonne volonté. Tous espéraient qu'ils n'auraient pas à subir un temps aussi désastreux pour le premier match de l'année. Quoique, si cela pouvait déstabiliser les Serpentards, ça ne pourrait jouer qu'en leur faveur. June ne savait pas s'ils s'étaient entraînés comme eux, sous un temps pareil. Cette pluie avait finallement appris aux Gryffondors à rester perfectionnistes lors de conditions de jeux défavorables à l'équipe entière. Au début, les membres de l'équipe avaient tous un air maussade, le visage et les cheveux trempés, et n'avaient pas l'air très enjoué de s'entraîner sous un pareil temps - elle se rappela alors la moue peu entraînante de Ron lorsque Martin avait annonça qu'ils feraient un match libre -, mais finallement, June songea qu'il n'en était ressorti que du bon. Ils s'étaient surpassés, il avait bien fallu. Aussi, il était normal que chacun en rentrant eut ressenti quelques courbatures, mais ce n'était pas vraiment le cas de June :

- Ben non, pour tout te dire, pas vraiment... C'est peut-être grâce à la chance ou à l'habitude. Mais par contre, j'ai eu un de ces mal de crâne, je ne t'explique pas... Je pense que même si cette pluie nous a finallement aidé à nous concentrer un maximum, on a tous dû en garder une séquelle après... Il me semble que Lorenzo est enrhumé, mais rien de grave, il n'aura qu'à passer voir Madame Pomfresh... Et toi ? Tu as plutôt l'air en forme !

Martin Antall était bien bâti. Il avait pour tout dire une image de grand gaillard qui ne se laisse pas avoir par n'importe quoi, ou n'importe qui. Ce n'était certainement pas une pluie de ce genre qui l'avait complètement cassé. Néanmoins, s'il s'était assis là, tout seul au pied de cet arbre en cette fin de journée, c'était certainement pour se reposer. Aussi, pouvait-il toujours crier qu'il était en pleine forme, tous étaient forcément crevés... Harry, Ron, Alenn, Lorenzo ; elle les avait bien vu exténués, la veille. Il était dans la logique que Martin avait ressenti les affres de la fatigue à son tour. Et puis, gérer une équipe, cela n'avait rien de simple. Oh, bien sûr, quand on s'appelait Davis Burningham, rien n'était plus facile. Comment ce phénomène de foire avait pu réussir à obtenir le poste de capitaine ?? C'est vrai qu'il était très apprécié, à l'époque, on ne pouvait le nier. Mais de tout de même, se popularité ne l'avait pas aidé en tant que chef d'équipe. La célébrité monte souvent à la tête des gens qui la recherchaient trop, et vite Davis avait pris la grosse tête. Pourtant, il n'y avait pas de quoi ! Il ne savait pas très bien gérer ses responsabilités. Les stratégies n'étaient pas assez réfléchies, les entraînements trop peu intensifs, ainsi donc les matchs n'avaient pas vraiment aboutis à grand chose... Heureusement que Martin était là désormais. C'était dingue comment la différence entre les deux s'était fait sentir en un unique entraînement. Le garçon les poussait à bout, à dépasser leurs limites ; il en était par moments désagréable, à être sévère de la sorte - heureusement que l'équipe n'était constitué que de forts esprits -, mais au fond, c'était une excellente façon de faire. Et puis, c'était lui le capitaine. Ils se devaient de lui obéir.

- Tu sais, je vais te faire une confidence. Je suis vraiment très satisfaite de te voir notre capitaine. Davis, celui qui dirigeait l'équipe avant toi, arborait des techniques bien différentes des tiennes - si on pouvait appeler ça des techniques. Lui était trop doux, et pas très ludique. Ses méthodes ne me convenaient jamais, mais je ne disais rien, c'était mon capitaine, mais aussi mon ami, à l'époque. Je me souviens de m'être entraînée seule avec Lavande Brown - l'autre poursuiveuse -, après même un entraînement qui devait au départ s'avérer acharné. Je devais m'auto-juger, il ne faisait pratiquement jamais de bilan en groupe, mis à part avant un match... Et comme batteur, il était vraiment mauvais. Une fois, je me suis pris un cognard en pleine tête, alors qu'il se trouvait à environ cinq mètres de moi... Cinq mètres, tu te rends compte ?!

Elle se souvenait parfaitement de l'horrible sifflement du cognard résonnant dans ses oreilles avant de lui heurter le crâne à une grande vitesse, tel un boulet de canon. Elle se souvenait que par la suite à l'infirmerie, plusieurs personnes lui avait rendu visite tous les jours, c'était tout au moins ce qu'on lui avait dit. Tout d'abord l'équipe, qui prenait régulièrement des nouvelles de leur poursuiveuse, ainsi que ses meilleurs amis de l'époque, qui constituaient Pink Sky : Lorenzo, Théo, Azéline et Alex. Elle avait eu aussi la visite d'Evan - bien évidemment - et de Dougie, avec qui pourtant elle n'était vraiment pas aussi proche qu'aujourd'hui. Aussi étrange que cela avait pu paraître, Davis avait été le dernier à se soucier de son cas. La honte peut-être. Ou bien la peur de voir ce qu'il pourrait bien découvrir, une June irrécupérable bonne pour St Mangouste... Bon, il était venu, tout de même. Mais dans les circonstances, June avait songé qu'il aurait dû être le premier à son chevet.

Je me suis réveillée cinq jours plus tard, à l'infirmerie, sur un lit blanc autour duquel Lorenzo, Azéline, Théo et Alex me regardaient, inquiets. Davis n'est arrivé que plus tard, ébranlé, il fallait dire aussi que ça lui avait mis une bonne claque dans la figure... Je n'en garde pas un bon souvenir, mais ça ne m'a pas dégoutée du Quidditch, pas le moins du monde ! Seulement, je n'espère pas que ce genre d'évènement recommencera. Ca ne fait jamais du bien de se prendre une énorme balle de plomb dans la tête... Et la bosse qu'on arbore par la suite pendant un grand nombre de semaines, ça n'a rien de très esthétique !

Elle termina son discours sur cette pointe d'humour, tout sourire. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas parlé Quidditch avec quelqu'un... Seulement, son habituel enthousiasme tomba d'un coup. Elle était là, à raconter sa vie au jeune homme qui s'était retrouvé contre cet arbre peut-être dans un but de solitude et d'un peu de tranquillité. Et elle venait s'incruster, sans trop lui demander son avis. Et puis, le jeune homme avait l'air mal à l'aise, en sa présence, peut-être cherchait-il à lui faire comprendre qu'elle était de trop ?

- Oh, euh, je suis désolée, au fait, peut-être voulais-tu rester seul... ? J'arrive comme ça et me mets à parler sans m'arrêter... Je dois bien avouer que je suis un vrai moulin à paroles quand je m'y mets...

Martin était fier de son équipe. Et cela se sentait. C'est vrai, il les avait fait souffrir, il leur avait fait suer sang et eau (en plus de celle qui tombait ce jour là) mais ça en valait vraiment la peine. Il voulait les pousser jusqu'au bout, exploiter leur potentiel jusqu'à épuisement, faire en sorte qu'ils manifestent le meilleur d'eux mêmes le jour du match. Jouer sous la pluie battante, ça n'avait pas été encourageant, et ça s'était montré rébarbatif pour certains, mais ils l'avaient fait. Et là, c'était un vrai cadeau de l'équipe au capitaine. Voilà ce qui pouvait lui donner entière satisfaction. Qu'ils réussissent, en suivant un à un les conseils qu'il leur avait prodigués. Parions que ces mules de Serpentards allaient être tellement imbus d'eux mêmes qu'ils allaient en oublier de suivre les conseils de leur capitaine, estimant qu'ils savaient trés bien jouer sans l'aide de personne. Ahaaaa les p'tits gars! Martin leur souhaitait de se désillusionner de la manière la plus violente qu'il soit. Que leur chute soit longue et douloureuse, ça ne leur ferait pas de mal et ça leur désenflerait la tête et les chevilles. Et surtout, ils seraient moins imbuvables. Qu'ils s'étouffent avec leur arrogance, qu'ils se noient dans leur mépris! Martin n'irait pas pleurer aprés eux. Il écouta June sans dire un mot. Il attendit qu'elle eut fini pour répondre à sa question, trés lentement.

Moi? euh...Je vais bien. Enfin je crois, un peu fatigués parce que c'est fatiguant d'entraîner sept joueurs, mais je tiens le coups. J'ai plutôt intérêt, non, si on veut espérer de faire mordre la poussière à ces satanées serpillères!

Martin n'était pas trés impressionnant. Mais il ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il était du genre tenace et solide. Quand il voulait quelque chose, il ne lâchait jamais prise. Il était, de ce côté là, extrêmement têtu, et lui tenir tête serait un pari plutôt risqué. Il n'était pas du genre à discuter. L'équipe battait de l'aile, surtout depuis qu'ils avaient eu ce con de Burningham à la tête de leur équipe, mais il s'était juré de reprendre tout ça, de tout recommencer, de les tirer vers le haut, de motiver tout le monde, et non pas de tirer tout le monde vers le bas, bouffi d'orgueil, ayant voulu le titre juste pour les honneurs. Martin, lui, avait la volonté de FAIRE quelque chose. De leur procurer un VRAI entraînement. Comprenez par là qu'il ne les convoquerait jamais pour une réunion tupéroir en papotant joyeusement sur les ragots de l'école! Martin pouvait, dans cette optique, paraître acariâtre, mais il préférait être acariâtre et efficace plutôt que cool raoul et que ses plans tombent à l'eau sans cesse. Ce qu'il voulait, c'était des résultats. Et pas une petite progression à la sauvette. Il voulait du permanent, du fulgurant.

Martin se renfrogna quand elle lui parla du dégât Buningham. Ca lui fit un bien fou de savoir qu'elle le préférait à l'autre. Et il grimaça quand June lui dit que ce grand con lui avait envoyé un Cognard en pleine face. Il lui lança un regard consterné, puis il murmura en posant une main compatissante sur son épaule.

Je suis désolé pour toi. C'est vraiment nul de sa part...Mais avec moi, il n'y a rien à craindre... Il sourit Je suis batteur, certes, mais vigilant.

Il fut étonné de voir qu'il était TELLEMENT facile de parler avec elle...C'en était déconcertant. Le Gryffondor s'intéressa à ses mains, posées à côté de celles de June, sur la souche de l'arbre où ils étaient assis. Elle avait des petites mains, comparées aux siennes. D'un côté, c'était compréhensible. Tout était bien, parfait. Si, au début, il était crispé, là, il se sentait bien. C'était agréable d'être détendu, de bavarder avec des personnes à qui on n'a pas forcément l'habitude de parler, sauf pour beugler des ordres sous une pluie torrentielle...A cette pensée, Martin sourit. Il était réputé pour sa capacité à changer de visage, en fonction des gens qu'il côtoyait. Cela désarçonnait en quelques sortes les gens, mais ça n'était jamais dérangeant. Martin est un type peut être un peu trop gentil, mais il n'hésitera pas à se mettre en pétard si la situation l'exige. D'ailleurs, son surnom au sein des Sales Gosses -tout du moins son nom de code- était Le Caméléon...Allez savoir pourquoi!

Ca m'étonne qu'il n'ait pas été viré. Un incident comme ça c'est impardonnable. J'espère pour lui qu'il s'en est voulu à mort pour le restant de l'année, et même aprés. Mais d'après ce que j'ai vu...De lui...Ca n'a pas l'air d'être un type ayant la fonction "remords" intégrée dans son système nerveux.

Il lui sourit en retour. Apparemment, June avait pris l'incident avec optimisme. Elle arrivait à en sourire, c'était dingue, comment faisait-elle? Il se contenta d'ajouter, par la suite:

Tu n'aurais pas arrêté le Quidditch, de toutes façons. pourquoi? Simplement parce que tu avais la passion. Et quand on aime quelque chose, il devient difficile de faire sa vie sans.

Ca, c'était la minute philosophe de Martin. Mais ce qu'il disait était tellement plein de vérités...En fait, c'était un peu du vécu, ce qu'il racontait. Vivre sans sa passion, c'était un peu comme si un poisson vivait hors de son bocal...Elle le regarda, embarrassée. Elle croyait peut être qu'elle était de trop? Ses doutes se confirmèrent quand elle le lui annonça. il hocha vivement la tête, négativement.

Non, pas du tout! Tu me déranges pas du tout...J'apprécie beaucoup ta compagnie, June, sincèrement.

Comment ne pas apprécier cette fin de journée ? June était sortie de la salle commune la tête comme une pastèque, l'esprit embrumé et les yeux fatigués... Elle avait voulu prendre l'air, s'oxygéner les neurones pour éviter de littéralement "péter un plomb" et de tout casser - une drôle de réaction qui la prenait souvent lors de moments exaspérants et insupportables. Beaucoup de choses pouvaient éventuellement la calmer. La musique. Jouer de la guitare, du piano, et surtout de la batterie, instrument qui demandait de bonnes capacités physiques, les plus importantes à donner sur scène. Irina les avait, ça on ne pouvait pas dire qu'elle caressait la caisse claire ! Tout comme Azéline avant elle... Mais Irina avait quelque chose en plus, une sorte de rage, de folie intérieure qu'elle exprimait à travers son jeu. On reconnaissait bien là une musicienne spéciale et passionnée de metal. June partageait ce même feeling de défouloir baguettes en main, mais était très loin d'être aussi douée que son amie... La musique était vraiment la meilleure des drogues légales [pour tout invidu comme les Pink Sky qui la considérait comme telle]. L'équitation. Se retrouver sur le dos de son cheval, le sentiment de contact avec l'animal avait quelque chose de très appaisant. Lâcher les rênes de l'animal pour le laisser se déchaîner dans un long et puissant galop effrené, quelle allégresse ! Peu en cette école partageait ce genre de sensation, car peu étaient cavaliers. Ou en tout cas, June n'en connaissait encore aucun... Les sports extrêmes. Adepte de skate, June n'avait jamais craint de se casser un ongle, et cela depuis son plus jeune âge. Malgré son corps fin et sa petite taille, elle était loin d'être en sucre, et les quelques fractures qu'elle eut subit ne la poussèrent pas pour autant à se tourner vers un sport moins dangereux, bien au contraire. En tournée avec ses amis, ils tentaient tout ce qui pouvait leur fournir une puissante dose d'adrénaline. Le ski [alpin comme nautique], le snow, le surf, l'escalade, motocross, VTT, saut à l'élastique ou en parachute... Que d'excellents souvenirs. A côté du Quidditch, il y en avait, des sports qu'elle pratiquait ! Elle en fit d'ailleurs le récit à Martin lorsque celui-ci lui reparla de Quidditch.

- Chez les "Serpillères", il y a quand même des gens agréables tu sais...

Elle songeait notamment à sa meilleure amie, Azéline, mais aussi à Irina, Lucy, Motoki, David... David. Elle se remémora leur première rencontre dans la salle de bain. Assez spéciale, mais très agréable. Lui qui était si froid et méchant - Jake Cleaver en était certainement le clône -, il lui avait manifesté un intérêt et une gentillesse qui ne lui étaient pas connues... Pourquoi ? Peut-être avait-il un faible pour elle ? Si c'était le cas, il ne serait pas anodin d'entendre de certaines langues pendues que c'était réciproque... Mais les ragots fusaient souvent, et depuis qu'elle chantait... Il fallait bien s'y habituer, au bout d'un certain temps. Comme à ce famaux épisode du mauvais accident de Quidditch dont ils étaient en train de discuter. Là aussi, cela avait jasé...

- Ca m'étonne qu'il n'ait pas été viré. Un incident comme ça c'est impardonnable. J'espère pour lui qu'il s'en est voulu à mort pour le restant de l'année, et même aprés. Mais d'après ce que j'ai vu...De lui...Ca n'a pas l'air d'être un type ayant la fonction "remords" intégrée dans son système nerveux.

- Bof, tu sais, je m'en soucie guère désormais... Cela fait un moment que j'ai pris l'habitude d'aller de l'avant et de ne plus voir par le passé. Au final ça en devient flippant, et quand je vois où ça m'a mené de résonner comme ça auparav...

Cela ne servait à rien de parler de ça maintenant. Pas là. Pas là alors que son capitaine semblait se détendre, aussi étrange que son état crispé avait pû paraître. Martin n'en avait que faire, et June allait de l'avant. Gâcher une si belle fin d'après-midi en se ressassant certaines mauvaises expériences du passé relèverait de la stupidité. Et si c'était pour que Martin se raidisse à nouveau, cela n'avait rien d'entraînant...

- Tu n'aurais pas arrêté le Quidditch, de toutes façons. Pourquoi? Simplement parce que tu avais la passion. Et quand on aime quelque chose, il devient difficile de faire sa vie sans...

- Je ne peux que confirmer tes derniers mots... En ce qui me concerne, je m'attache aux gens très difficilement - aux gens comme à toute chose -, cela prend souvent beaucoup de temps. Mais une fois que je suis attaché à quelque chose ou à quelqu'un, il ne vaut mieux pas que le sujet concerné me déçoive, c'est bien la seule chose à faire pour me briser le coeur...!

Décidemment, elle devait vraiment l'embêter !! Sans attendre sa réponse, elle commença par se relever et s'apprêta à lui dire au revoir quand il lança précipitamment :

- Non, pas du tout ! Tu me déranges pas du tout... J'apprécie beaucoup ta compagnie, June, sincèrement.

Elle cligna, puis sourit faiblement. Lentement, elle se rassit à côté de lui. Mais dans son mouvement, sa main s'appuya malencontreusement contre celle de Martin, posée sur le sol près de l'arbre. Confuse, elle le prit avec le sourire :

- Oh excuse-moi ! Pour une guitariste, c'est à croire que j'ai deux mains gauches !

Dis moi, June. Tu n'as personne pour aller au bal? Euh...Dans...Ce cas...ben...Tu voudrais m'y accompagner...Après ton concert?

Il lui avait sorti ça d'un coup, sans prévenir. Si soudainement que les pensées de June s'envolèrent en quelques secondes. Si elle avait pu prévoir ça ! A l'instant ils discutaient, laissant naturellement chaque sujet s'ouvrir sur un autre. Ils avaient parlé de tout comme de rien, un soupçon d'embarras les avait rendu muets un court moment, mais rien de plus important. Et Martin était parvenu à passer d'un entraînement de Quidditch à une demande aussi particulière qu'était celle du bal. Et la surprise de June avait dû se faire sentir, car elle laissa échapper malencontreusement un léger "Quoi ?" qui de toute évidence n'allait pas s'avérer comme la meilleure des réactions aux yeux du jeune homme - aux yeux de qui, d'ailleurs ?! Vite, se rattraper.

June était un peu gênée... Ce n'était pas du fait que la demande était de Martin, mais plutôt que d'autres demandes allaient lui être adressées. Elle le savait. Lorenzo comprendrait, il était son meilleur ami, et rien n'était dit qu'il souhaitait l'inviter. Elle s'en doutait, seulement. Evan ferait la gueule, mais il en avait vu d'autres, et en verrait sûrement encore... Mais ce qui l'embêtait, c'était qu'elle avait fait la connaissance d'un musicien, il y avait peu de temps, qui lui plaisait beaucoup. David. Brusquement, le visage fin et le regard ténébreux du Serpentard se dessina dans son esprit à la manière d'un rêve éveillée.

"Dégage de là David !!"

Son rythme cardiaque s'accéléra un peu, et son regard se perdit. Elle ne regardait plus devant elle mais dans son esprit. Elle aurait été incapable de décrire à quiconque ce que ses yeux fixaient en réalité. Mais la question était la suivante ? Etait-ce la vision du Serpentard ou la demande de Martin qui la mettait dans cet état de trouble ? Mystère, elle-même n'aurait pu répondre. Mais la réponse attendue n'était pas de cette question. Martin l'attendait toujours. Et plus June prendrait son temps, plus leur embarras s'éterniserait. Elle tenta de peser le pour et le contre. David était beau. Et musicien, de surcroît. C'était la garantie d'une discussion animée sans pauses interminables qui traduiraient un manque d'affinités entre les deux jeunes gens. Ils se plaisaient, et inévitablement attirés l'un par l'autre, tôt ou tard cela se remarquerait. Mais Martin, n'avait-il pas lui aussi de quoi tenir tête à tous ces beaux gosses à la mèche rebelle afin d'apparaître au bras de June le jour J ? June releva la tête et le regarda, sans vraiment s'en rendre compte. Elle remarqua néanmoins la patience du Gryffondor qui commençait à prendre ses cliques et ses claques. Pour le retenir encore un peu, elle voulut formuler quelque chose d'intelligent et surtout d'intelligible, qui eut pourtant pour résultat :

- Heu... Je...

Bravo, quelle performance ! June gênée face à un garçon, c'était le monde à l'envers, elle qui n'était pratiquement entourée que de ces derniers. Mais justement, Martin n'était ni son ami, ni quoi que ce soit d'autre de proche. Il pouvait le devenir, plus rapidement qu'elle ne l'aurait pensé, et cela dépendait de ce qu'elle s'apprêtait à répondre, dans la plus pure des logiques.

- C'est... Comment dire... Imprévu... Je ne m'y attendais pas, à vrai dire... Enfin, pas de ta part... Mais...

"C'est vrai, qu'est-ce qu'il peut bien me trouver d'aussi intéressant pour vouloir passer la soirée avec moi ?"

Ses yeux se plongèrent dans ceux de Martin. Elle eut un doux frisson. Martin aussi était beau. Il était grand et fort, à son bras elle ne pourrait craindre quoi que ce soit. Et il était gentil... Qui a dit qu'en acceptant sa demande, elle lui ferait quelque promesse ? Il lui demandait d'être à lui le temps d'une soirée, pas plus... Elle pourrait retrouver David ou qui que ce soit d'autre ensuite, elle était et demeurait libre de ses choix. Mais il n'était pas dit, que les jours suivants, elle n'aurait pas envie de retrouver son capitaine... Peut-être que le plus surprenant comme le plus beau était encore à venir.

- Je serai ravie de t'avoir comme cavalier, après le concert. En descendant de scène, j'irai me changer dans la salle commune, tu pourras venir me chercher environ une demi-heure après le spectacle, répondit-elle enfin, dans un sourire.

Elle déposa une douce bise sur la joue du garçon, et se releva sans un mot, reprenant la route vers le château. Elle se retourna une dernière fois, et, feignant l'indifférence du mieux qu'elle pouvait, lui lança :

- Trois choses. Habille-toi bien. Ne sois pas en retard. Et... j'espère que tu sais danser, finit-elle dans une expression de malice.

Elle tourna enfin les talons, laissant Martin assis contre son arbre. Ils auraient l'occasion de se voir plus souvent maintenant, alors elle pouvait repartir vers son devoir qui l'attendait. Ou tout au moins, ils seraient ensemble le temps d'une soirée. Et toute soirée a le mérite d'être retenue dans les mémoires, et celle-ci allait certainement s'avérer haute en couleurs...

Il regretta presque instantanément ses mots. Il s'en voulait qu'il n'ait pas su garder son allure de capitaine, laissant à nouveau sa timidité prendre le dessus. Résultat, une malheureuse invitation, entrecoupée par des hésitations et une voix qui avait largement faibli à la fin de la question. Il s'en voulait d'avoir formulé ceci comme cela, sans plus de conviction. Une affaire, quand on sait qu'il gueulait ses ordres quand il s'agissait de Quidditch...Et là, il n'était même pas capable de rendre intelligible une simple demande. Simple demande? Le bal. Cavalière. June. Ce n'était plus tout aussi simple, ainsi, il regarda ailleurs, embêté, souhaitant de toutes ses forces qu'il n'ait pas prononcé ces mots là. Enfin, qu'il les ait mieux prononcés. Car son seul regret n'était pas d'avoir invité June à la soirée, car depuis tout à l'heure il se demandait comment il allait faire pour formuler de manière intelligible et intelligente sa demande, mais il regrettait de l'avoir demandé ainsi. Martin regarda à nouveau June quand elle laissa échapper un "quoi" plutôt surpris. Le jeune homme arqua un sourcil, en encaissant bravement l'affront. Oui, ce n'était pas tous les jours que Martin se décidait à inviter quelqu'un à aller au bal avec lui. Mais à voir la réaction de sa camarade de Gryffondor, il se demandait tout simplement si il avait fait ce qui fallait.

D'abord, il aurait peut être pu être moins direct. Parce que là, il avait sauté du coq à l'âne sans transition, et il avait mis directement les pieds dans le plat. On ne pouvait pas dire que le Gryffondor ait fait dans la délicatesse et le tact. Le garçon se gratta la nuque, embarrassé. Se demandant, une fois de plus, où il avait foiré. Il voulait cesser de tergiverser. Il devait peut être reformuler sa demande? Mais il y avait deux types de "quoi". Un quoi pouvait être clairement surpris, il invitait souvent à la reformulation d'une quelconque assertion. On disait "quoi" quand on n'avait pas bien compris de quoi il en retourner exactement. Le deuxième type de "quoi" était plutôt un quoi incrédule, qui avait plutôt l'air de dire "c'est pas vrai" et il exhortait généralement à répéter pour s'assurer qu'on avait bien entendu ce à quoi on était en train de penser. Martin ne sut pas trop comment interpréter le "quoi" de June, ainsi il se décida pour la première option. Celle qui préférait qu'il ait bafouillé et raconté n'importe quoi, le rendant inintelligible. Ainsi, il crut bon de reformuler sa question, avec certes plus d'assurance, croyant dur comme fer qu'il ne s'agissait pas de la deuxième sorte de "quoi".

Tu voudrais bien m'accompagner au bal?

Silence. Re-silence. Qui s'éternisa, cette fois. Martin posa son regard sombre sur quelque chose, pour l'empêcher de regarder June avec anxiété. Il s'efforçait de garder la tête froide, sachant pertinemment que si elle disait "non", eh bien, la Terre ne s'arrêterait pas de tourner. Sauf qu'il allait devoir se dépêcher pour trouver une cavalière, car il n'y aurait plus beaucoup de choix. Il faut dire aussi qu'il s'y était pris un peu à la dernière minute pour inviter sa camarade, mais bon, Martin agissait toujours à la dernière minute et sur un coup de tête de surcroît. C'était peut être une habitude qu'il allait devoir perdre. Il ignorait que June était aussi en train de regarder ostensiblement ailleurs, perdue dans ses pensées elle aussi. Il ignorait à quoi elle pouvait bien penser, et il préférerait franchement continuer à ne pas le savoir. Surtout si elle cherchait un moyen de l'éconduire d'une manière plutôt sympa. Le capitaine se plongea dans la contemplation de ses mains, devenues soudainement fascinantes. Le plus dur allait être a venir. Car. Admettons. Si June acceptait sa proposition. De quoi allaient ils bien pouvoir parler? Parce que d'ordinaire, Martin n'était pas trés loquace, et il était aussi doué pour trouver un sujet de conversation que pour confectionner des potions -matière où il ramassait toujours des T, au passage-. Il espérerait alors que, en dépit de toute chose, il arriverait à trouver quelque chose sur quoi parler pendant la soirée. Mais d'un autre côté, si ça se trouvait, il n'aurait pas besoin de trouver de sujet particulier pour qu'ils puissent parler. Après tout, ils avaient bien réussi à parler normalement maintenant, pourquoi il n'en serait pas de même le jour J?

*Puis c'est pas comme si c'était un rencart, hein*

Non, bien sûr que non, ça ne serait pas un rencart. Enfin...Il n'était pas Madame Irma pour se permettre de croire qu'en effet, il n'en serait rien. Peut être que...Noooon, ne pas penser à des conneries. Ca ne le ferait que de le stresser encore, surtout que le silence s'éternisait une fois de plus beaucoup trop à son goût. Martin se crispa. Il était trés patient, mais généralement, ce genre de silences n'était pas bon signe du tout. Râpé. Son self-control commençait à flancher, instantanément, il se sentit coupable d'avoir osé proférer une telle idée, se morigénant pour avoir eu la prétention de...de quoi déjà? D'avoir essayer d'invité June Unalia au bal de Noël. La bonne farce. Mais d'un coup, il se sentit observé. Instantanément, par réflexe, il releva la tête. June était en train de le regarder de nouveau. Elle murmura quelque chose d'assez embarrassé, quelque chose qui ne valait guère mieux que sa première proposition. Hum. Si la soirée allait être comme ça, ça promettait. Martin partit dans la contemplation de ses baskets, cette fois. Il avait toujours été relativement timide et réservé. C'était un fait. Mais là, c'était pire que d'habitude. Le garçon tenta d'ignorer ses mains qui devenaient moites, alors que l'espoir d'une possible soirée en compagnie de sa camarade de Gryffondor s'effilochait de seconde en seconde.

- C'est... Comment dire... Imprévu... Je ne m'y attendais pas, à vrai dire... Enfin, pas de ta part... Mais...

Quoi? Martin arqua à nouveau un sourcil. Il s'en voulait, sur le coup, de l'avoir affreusement gênée. Ce n'était pas dans son intention en plus. Lui voulait juste aller au bal avec elle. juste, juste, c'était un bien petit mot, hein. Mais il se comprenait quand il disait ça. Il n'avait pas voulu la déstabiliser, ou mettre en l'air l'ambiance sympa qu'il y avait jusqu'alors. Mais d'un côté, c'était lui, le fautif. C'était lui qui avait émis sa proposition avec autant de délicatesse et de tact qu'un boulet de canon. D'ailleurs, il se sentait un peu comme un boulet, actuellement. D'ailleurs, on aurait pu voir sur son front une enseigne clignotante marquée "boulet" et qui clignotait comme une démente, faisant apparaître le mot dans des couleurs criardes totalement disconcordantes les unes par rapport aux autres. Mais Martin releva la tête, quand elle lui annonça qu'elle serait ravie de passer la soirée en sa compagnie. Vraiment? D'un coup, il se sentit beaucoup mieux. Il la considéra d'un regard plein de circonspection, qui ne dénotait en aucun cas qu'il avait montré de l'anxiété ces dernières secondes.

Il soutint le regard de June, un moment. En se demandant ce qu'il pouvait bien penser alors qu'elle était en train de le regarder, attentivement. Martin la regarda aussi. Si il s'avérait être souffrant d'une timidité chronique, il s'avérait aussi qu'il était capable de soutenir le regard de quelqu'un. Une demi-heure après le concert. Okay. Il la regarda, et un sourire apparut sur son visage qui s'était jusqu'à présent fermé sans qu'il ne s'en rende vraiment compte.

D'acc! C'est inscrit là! avait-il répondu, en riant et en se tapant sur le font.

Une phrase cliché, mais qu'importe. Martin se sentait obligé de raconter des bêtises pour dissiper l'ambiance lourde qui s'était installée entre eux, suite à cette phrase de sa part qui aurait bien pu être considérée comme étant malheureuse. Finalement, tout était bien qui finissait bien...Enfin, presque, comme il disait, le plus dur était peut être encore à venir. Il avait sursauté légèrement en voyant June s'éloigner, et en lui déposant une bise sur la joue. Si il ne s'attendait pas à ce qu'elle accepte -même après un bref interlude hésitant- il ne s'était pas non plus attendu à ça. Ensuite, June lui fit une dernière recommendation.D'abord, il devait être bien habillé. Il fit la moue. Il n'avait pas grand chose de bien à se mettre, ainsi, il se demanda si il ne ferait pas mieux de demander à ses parents de lui faire parvenir un costard-cravate. Marvell devait certainement en avoir plein dans son armoire, mais la plupart devaient peut être dater d'il y a au moins quinze ans, car aussi loin que le jeune Antall se rappelait, il n'avait jamais vu son père se rendre à une quelconque célébration qui n'exigeât qu'il se présente en costume. Mr Antall était assez asociable dans son genre. Et la mère de Martin disait souvent à ce dernier qu'il tient un peu de son père. C'est peut être vrai, dans un sens. Il nota dans un coin de son esprit de penser à envoyer un hibou à sa mère pour lui demander un costume. Car après tout, il n'était pas sûr de trouver quelque chose de potable en ce qui concernait les robes de sorciers, ainsi, le costard-cravate, au demeurant, était une valeur sûre.

Ensuite. La ponctualité. La question de la ponctualité était une donnée étrangère à Martin qui n'était pas doué pour respecter un horaire fixe. Il arrivait toujours en retard, quoiqu'il fasse. Et il avait fait encore la moue quand June lui aviat recommandé de ne pas être en retard. Bon. Okay. Il allait faire un effort. Etre à l'heure au moins une fois dans sa vie ne le tuerait pas, non?
Enfin.En ce qui concernait la danse. Bon, il savait danser, couci-couça, il n'était pas trop mauvais mais il n'était pas non plus trop...au niveau, on va dire. Mais il se débrouillerait quand même, car il avait bien fort à parier qu'elle le ferait danser toute la soirée. Il nota à demander à Alenn pour les leçons de danse. Peut être que le gamin lui saurait. Quoique il doutait que son camarade lui doit d'une grande aide, mais bon, ça serait toujours mieux que rien. Mais ça ne l'empêcha pas de hocher la tête vigoureusement à la dernière demande de June, comme pour dire qu'il s'y tiendrait. Même si il savait que...il n'avait pas grand chose de convaincant à mettre, même si il n'était pas ponctuel et même si il ne savait pas plus danser que ça. Mais il ferait un effort, cela allait s'en dire. D'accord. Compris. Reçu 5/5. Martin regarda June s'éloigner, puis repartit dans la contemplation du ciel, s'allongeant dans l'herbe, les pieds croisés, les bras derrière la tête, en train de mâchonner un brin d'herbe. Il se payait le luxe de flemmarder, encore un moment. Bah quoi. Ca n'était pas un crime de s'accorder un peu de bon temps de temps à autre, si?

[topic terminé ^w^]